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Apprendre, à 35 ans, que son père ne vous a pas conçue, que sa mère a partagé la vie d'un activiste politique soupçonné d'assassinat, que ce géniteur a été défenestré (crime ou suicide ?) a de quoi perturber le sommeil et remettre en causes le regard porté sur sa famille.

Et voici pourquoi, en 2010, Laurence Emmanuel plonge dans les archives familiales et enquête sur Guillermo Zorgen et ses compagnons de route. Rencontrant l'avocate de Guillermo, les journalistes qui ont suivi son procès, son acquitement, elle identifie petit à petit quelques militants qui ont suivi « Gui » dans ses actions.

Mais 35 années se sont écoulées ; les révoltés sont devenus des notables occupant des chaires universitaires ou animant des émissions radiophoniques, ils ont oublié leurs jeunesses et admettent qu'ils ont suivi un gourou dont l'emprise les a manipulés. Ils disent avoir été trompés bêtement.

Sous la cendre du feu, la vérité surgir-t-elle ?

Passionnante enquête, notamment sur l'évolution des militants soixante huitards, qui éclaire un pan de l'histoire contemporaine.

Décidément, les ouvrages d'Hélène Gestern sont des bijoux de psychologie rédigés dans une belle langue. Un réel plaisir !
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Secrets de famille. Ce thème déjà abordé dans Eux sur la photo, le premier livre de Hélène Gestern, revient ici avec en toile de fond politique les agissements d'un mouvement d'extrême gauche dans les années 70. Bien que ce soit une fiction, l'auteur s'inspire en partie de figures connues (il s'agit ici de quelqu'un ressemblant vraisemblablement de près à Pierre Goldman). Laurence, une parisienne d'une quarantaine d'années, cherche à comprendre, sans jamais juger, quelle fut la jeunesse de ses parents et pourquoi elle n'a jamais connu son père biologique. Héroïsme, lâcheté, amour, passion. Nous suivons cette quête avec la protagoniste, d'autant plus facilement que l'auteur nous montre des êtres fragmentés complexes.
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Après son premier roman très réussi, Eux sur la photo, Hélène Gestern revient avec La part du feu sur les thèmes qui lui sont chers : la famille, les secrets, la recherche identitaire et la douloureuse nécessité de savoir… quitte à se brûler au feu de la vérité.

Tout commence par une révélation et une découverte inattendues. Au moment où son vieux père lui annonce qu'il n'est pas son père biologique, Laurence découvre par hasard une ancienne correspondance entre sa mère et un homme qu'elle ne connaissait pas, un certain Guillermo Zorgen, leader d'un groupe de lutte clandestine des années 1970, et est aussitôt aspirée par son aura qui, 35 ans après sa mort, est restée fascinante. Qui était cet homme décédé dans des circonstances mystérieuses et quels liens entretenait-il avec ses parents ? Laurence va remonter le temps, fouiller le passé et mener son enquête.

Hélène Gestern confirme avec ce deuxième roman sa maîtrise de la narration. Eux sur la photo était un roman épistolaire, ici c'est un roman puzzle, mais chronologique, dans lequel sont semés des pièces à convictions, des coupures de journaux, des poèmes, des lettres, autant d'indices que Laurence va recueillir et analyser, en même temps que nous qui bénéficions, en plus, du point de vue des différents protagonistes. Sa quête va nous amener également à redécouvrir la France des années 70 et les mentalités de l'époque où mourir pour des idées n'était pas impensable, où des groupuscules extrémistes vivaient des chimères intenses au péril de leur vie. Un ton en dessous du précédent, moins émouvant, c'est tout de même un bon roman servi par un écriture précise et juste.

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Je me suis réjouie de trouver un livre d'Hélène Gestern que je n'avais pas encore lu. J'aime son univers fait de secrets sur fond historique, son style intimiste, ses personnages émouvants et un peu perdus.

le feu, c'est ici celui d'un passé encore brûlant, celui d' un mouvement d'extrême-gauche dans les années 70, qui se spécialise dans les actes incendiaires. Et son chef, le flamboyant Guillermo Zorgen, dont la mort reste entourée de mystère.

Laurence, une historienne trentenaire, des années plus tard, en découvrant brutalement que Jacques n'est pas son père biologique , va creuser le destin de ce révolutionnaire, à travers les non-dits de sa mère .Elle la voit depuis l'enfance comme " un étang noir" et elle sait " reculer devant ses berges".

Je n'en dirai pas plus mais c'est une histoire passionnante, d'êtres meurtris, englués dans leurs remords, aveuglés par leur idéaux.

" Dans le soir qui finissait d'épuiser ses réserves de lumière, à la cafétéria de l'hôpital Cochin, je me suis sentie terriblement seule , livrée à une mémoire qui ne suintait plus que des poisons." En effet, pour Laurence, le passé familial se révélera fort douloureux...
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C'est par hasard, et sur le tard, que Laurence apprend que celui qui l'a élevée n'est pas son père biologique. Cette révélation mûrit pendant un an avant que, à la faveur d'une absence de ses parents, elle fouille les boîtes que sa mère accumule depuis que sa santé décline. C'est ainsi qu'elle trouve des lettres de Guillermo Zorgen, un militant d'extrême-gauche décédé aujourd'hui mais qui a fait parler de lui dans les années 70. Au fil de ses recherches, Laurence découvre un homme passionné et charismatique qui a provoqué autant d'amour que de haine. En même temps, elle appréhende la jeunesse de ses parents dont elle ignorait tout. Son père lui demande d'arrêter cette enquête mais il est trop tard, Laurence a désormais besoin de savoir qui elle est et qui était son père.


Des lettres, de rares photos, des témoignages réticents, des articles de journaux, voilà le peu de choses dont dispose Laurence pour remonter le temps et explorer le passé trouble de ses parents. Malgré eux et malgré les menaces, elle persiste dans sa quête d'identité. Mais ces secrets de famille ne sont que le prétexte dont se sert l'auteure pour nous emmener dans la France d'après mai 68 quand, une fois le calme revenu et la majorité remise dans le droit chemin, certains n'ont pas voulu abandonner leurs idéaux et sont entrés dans la clandestinité. Radicaux et extrémistes, ces groupuscules ont semé la terreur dans toute l'Europe, Brigades rouges en Italie, Bande à Baader en Allemagne et Action directe en France. Attentats, enlèvements, assassinats étaient leurs armes pour faire trembler la bourgeoisie capitaliste. C'est dans cette histoire récente que s'inscrit La part du feu, mettant en scène le fictif Mouvement pour la lutte clandestine et son leader Guillermo Zorgen. En suivant sa trace, Laurence, son héroïne, nous fait voir de l'intérieur le fonctionnement rigide de ces mouvements à tendance marxiste dont les membres sacrifiaient tout à la Cause. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le texte d'Hélène GESTERN n'est pas un traité politique! C'est surtout un roman sur les passions de la jeunesse, qu'elles soient politiques ou amoureuses, sur les excès, sur les engagements, ceux qu'on renie ou qu'on suit jusqu'au bout, jusqu'à l'absurde.
De belles pages pleines d'émotion pour une histoire familiale qui s'inscrit dans un contexte historique récent peu évoqué en littérature. Une très belle découverte d'une auteure à suivre.
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Je suis tombée tout à fait par hasard sur ce livre, me suis mise à le feuilleter et j'ai été littéralement absorbée par cette écriture fine et puissante, par cette histoire qui m'a prise totalement ; impossible de le lâcher, impatiente d'en savoir plus.

Hélène Gestern remue le passé et cherche les réponses aux non-dits qui ont déterminé la vie de son héroïne jusqu'à ce qu'une petite phrase en change irrémédiablement le cours. On découvre la société d'après mai '68, les sociétés secrètes pas si secrètes, les révolutionnaires qui veulent tout changer, l'état d'esprit de cette jeunesse un peu perdue dans tous ces changements.

C'est avec ce livre que je découvre cette auteure malgré que j'aie beaucoup entendu parler de son premier ouvrage "Eux sur la photo" que je vais m'empresser de me procurer, tant sa plume m'a tour à tour enchantée et émue!
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"Je ne suis pas ton père biologique.Je t'ai reconnue à la naissance.Mais je ne t'ai pas conçue."
Laurence a de quoi être bouleversée, lorsque quadragénaire divorcée, elle apprend par inadvertance suite à un banal test sanguin que Jacques celui qu'elle a toujours considéré comme son père ne l'est pas vraiment.
Ne voulant rien révéler à sa mère malade elle mène son enquête, fouille les placards familiaux au propre et au figuré et déniche des lettres signées dans les années 70 par Guillermo Zorgen un jeune Argentin marxiste révolutionnaire, incarcéré pour terrorisme et mort jeune défenestré.
Le récit d'Hélène Gestern (romancière qui, comme dans Eux sur la photo, décrypte le sens caché des clichés et les passions de leurs personnages) alterne les recherches de Laurence, le point de vue de sa mère, de son père et des extraits de documents (lettres,poèmes,articles de journaux..) ce qui relance l'intrigue.
Son père est-il Guillermo? Dans quelles circonstances est-il mort? Quel terrible secret de famille va-t-elle alors déterrer en plus de celui de sa naissance? Bien écrit et rondement mené La part du feu se lit facilement.
Lu dans le cadre du comité de lecture de la Médiathèque de Bandol, je ne peux qu'en recommander l'achat.
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J'ai lu "Eux sur la photo" avec un tel plaisir que j'avais vraiment hâte de lire ce deuxième ouvrage de Hélène Gestern. C'est vraiment très bon, écrit un peu sur le même thème: un secret de famille que l'on découvre petit à petit à travers le récit bien sûr mais aussi des coupures de presse, des lettres, des archives. Une écriture originale et très riche, un sujet fort et des personnages très attachants. J'ai hâte maintenant d'en découvrir l'auteure, qui vient nous voir la semaine prochaine à la médiathèque voisine.
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Laurence se livre à une enquête politique et personnelle pour en savoir plus sur le passé de sa mère après que celui qu'elle pensait être son père lui ait révélé qu'il ne l'était pas.

Nous voici plongés le temps de 219 pages dans le milieu d'extrême gauche des années 1970. Personnellement, je me suis laissée prendre par cette histoire, cette quête d'identité, cette époque. J'ai été touchée par l'évolution des sentiments de Laurence au fil de ses découvertes et de ses rencontres.

Un bon moment de lecture qui ne me laissera pas un souvenir impérissable et qui me donne en même temps envie de lire son précédent roman Eux sur la photo.

Et puis je dois reconnaître que j'apprécie cette maison d'édition (1er / mille, aléa) qui publie également Marie Sizun.
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Décidément, les secrets de famille sont une source d'inspiration pour Hélène Gestern et c'est tant mieux pour le lecteur car elle manie ce matériau avec talent. Dans La part du feu, on retrouve donc le thème du secret déjà si bien mis en scène dans Eux sur la photo mais aussi un procédé narratif assez semblable. L'auteur intercale des documents (lettres, coupures de presse, articles documentaires) présentés comme des documents sources nécessaires à l'investigation que mène Laurence Emmanuel sur un groupuscule révolutionnaire d'extrême-gauche des années 70 et par là même, l'espère-t-elle, sur ses origines. Les changements de points de vue, puisqu'il s'agit d'un roman choral, apportent un rythme que j'ai apprécié. L'écriture est fluide, équilibrée, relevée par moment par un vocabulaire recherché et pertinent qui apporte une densité supplémentaire.
Mais revenons à l'intrigue, l'enquête car c'est bien cela qui sous-tend ce roman et qui lui donne encore plus de ressort. Laurence Emmanuel a découvert que la jeunesse de sa mère n'a peut-être pas été celle qu'elle avait imaginée. La déstabilisation est de taille. Comment en effet concevoir cette intellectuelle rangée, dans la fougue de ses 20 ans, rebelle à sa famille, militante pétrie d'idéalisme, amoureuse d'un autre que celui qu'elle a par la suite épousé ? de manière générale, ce roman interroge une zone d'inconfort presque un interdit, imaginer ses parents dans leurs aspirations les plus personnelles, les plus intimes, à l'aube de leur jeunesse quand ils n'étaient alors préoccupés que d'eux-mêmes, quand bien même on souhaiterait que le rôle de parents leur ait toujours collé à la peau comme une garantie de respectabilité.
Autour de la figure ambiguë de Guillermo Zorgen, l'auteur revient sur les aspirations d'une génération née dans l'après-guerre, ayant parfois vécu dans l'ombre des actions héroïques de la génération précédente et en quête de valeurs propres, quitte parfois à bousculer fortement l'ordre établi. Les différents points de vue mettent l'accent soit sur la part sombre et inacceptable du personnage soit sur ses aspects charismatiques et idéalistes mais c'est au lecteur que revient l'assemblage des facettes : pyromane irresponsable, dangereux manipulateur ou poète, révolutionnaire rêvant d'un monde meilleur ? A chacun de retenir l'éclairage qui lui convient.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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