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"L'eau qui dort" est le 3ème roman d'Hélène Gestern que je lis après "Un vertige" et "Eux sur la photo". Je suis tombée en amour littéraire de l'écriture de cet auteur et je remercie infiniment les éditions Arléa et Babélio de m'avoir permis de me plonger dans son dernier roman.
Représentant de commerce, Benoît Lauzanne, las de sa vie, de sa femme, de son travail quitte tout et part en province, dans une ville où il croit reconnaître Irina, son grand amour de jeunesse, disparue vingt ans plus tôt sans laisser de traces. Sa recherche va tourner à l'obsession. Il reste sur place et trouve un travail dans un jardin où il croit trouver la paix mais un meurtre va faire voler en éclat ce calme et cette sérénité fragiles.
On retrouve dans ce roman des thèmes chers à Hélène Gestern mais avec deux nouveautés : les personnages sont pris dans une enquête policière et le narrateur est un homme.
Elle reprend trois thèmes importants de « Eux sur la photo » et de « Un vertige » : la disparition inexpliquée d'un être cher, le poids du passé et des secrets dans la construction de soi et la séparation amoureuse. La disparition d'Irina a laissé une blessure béante chez Benoît qui a ressenti douleur, incompréhension, culpabilité, colère, amertume ; toute cette gamme de sentiments est exprimée par Benoît avec pudeur mais l'émotion face à cet homme perdu est bien là. le poids du passé et de ses non-dits pèse sur le destin de Benoît mais aussi d'Irina qui se détruit physiquement et moralement quand elle découvre que sa vie est fondée sur un mensonge concernant ses origines. Comme Hélène, dans « Eux sur la photo », Irina et Benoît ne peuvent avancer dans la vie et construire leur futur que s'ils sont en paix avec leur passé. Enfin, la séparation amoureuse, superbement décrite dans « Un vertige » et son maelstrom émotionnel, est également présente ici : Benoît en a vécu trois : Irina, son grand amour de jeunesse dont il a subi le départ inexpliqué, Marianne, son grand amour de la maturité, qu'il perd par lâcheté et Sabine, sa femme, qui n'est qu'un choix par défaut et qu'il rend terriblement malheureuse.
Nouveau dans ce roman, c'est l'enquête policière et sans que « L'eau qui dort » soit un roman policier car le meurtre et l'enquête qui en découlent sont prétexte à découvrir qui est réellement chaque personnage, la trame policière crée un suspens maintenu jusqu'au bout. Parallèlement à cette enquête policière, voire grâce à elle, Benoît mène une enquête intérieure, intime sur les raisons qui l'ont poussé à quitter sa femme, son travail.
Nouveau également, le narrateur est un homme qui fuit sa vie, par lâcheté. Il est devenu représentant de commerce par défaut alors qu'il voulait devenir horticulteur, il a épousé Sabine sans passion, il quitte Sabine comme il a été quitté par Irina, sans aucune explication. Au début du roman, on ressent du mépris pour cet homme qui n'affronte pas les difficultés, puis au fur et à mesure, alors qu'il rentre en lui-même pour comprendre et qu'il s'avoue sa lâcheté, on se surprend à se rapprocher de Benoît, à ressentir ses tourments.
La nature est, quant à elle, un personnage à part entière ; elle accueille, protège, permet de se retrouver mais elle peut aussi être oppressante ; Hélène Gestern n'idéalise pas la nature mais elle en fait un élément décisif dans la vie des protagonistes.
L'auteur a ce don magnifique de nous rendre les personnages attachants, proches et le décor vivant ; on pourrait presque voir les couleurs du jardin et en humer les parfums.
Bref, vous l'aurez compris, ce roman m'a beaucoup touchée, il m'a accrochée avec son intrigue policière bien construite. Un vrai coup de coeur et il va sans dire que j'attends déjà le prochain opus d'Hélène Gestern avec impatience et que je vais me mettre en quête de ses romans que je n'ai pas encore découverts.


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De belles descriptions de jardins, quand on aime jardiner c'est sympa d'en rêver, de l'imaginer. J'ai eu un peu plus de mal à rentrer dans l'histoire et il m'a fallu attendre la fin pour un dénouement attendu ( en tout cas pour l'histoire d'Irina), une petite surprise pour celle de Marianne, et j'imaginais Bertrand-Martin, un peu lâche, mais là sur la fin je suis servie, c'est pire que je ne l'imaginais......
Que de galères pour ces personnages.
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L'intrigue à demi-policière, mais c'est souvent le propre des romans de cette autrice, cache en fait un thème plus intéressant : celui de la culpabilité.
Ce roman démarre lentement à l'inverse de "Eux sur la photo" par exemple qui m'avait pris d'emblée.
Même style attentif, même analyses psychologiques pertinentes qui font du narrateur un personnage proche.
A lire !
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Malheureusement pas le meilleur des romans de l'au
Ceci étant il se lit très bien, les personnages sont fouillés, les sentiments finement analysés et justement décrits.
Peut-être est-ce juste moi qui ne suis pas entrée en résonance avec le récit ou pas en empathie avec le personnage principal.
Mais j'ai préféré, et de loin, « L'odeur de la forêt » ou «Eux sur la photo ».
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J'ai découvert Hélène Gestern avec « Eux sur la photo », que j'ai beaucoup aimé. Recherchant d'autres livres d'elle, j'ai commencé par « La part du feu » qui ne m'avait pas emballé : même thème de la recherche des origines et des secrets de famille bien gardés mais autour d'une intrigue à laquelle je n'avais pas accroché.
On retrouve de nouveau dans « L'eau qui dort » les thèmes chers à l'auteur de la quête de son identité et des secrets de famille.. Mais ce n'est qu'une partie du récit. le personnage principal est en pleine crise existentielle et la rencontre fortuite d'une femme en qui il croit reconnaître son ancien amour de jeunesse va tout faire basculer : il décide de « disparaître » ... S'y ajoute, et c'est ce qui m'a plu dans ce livre, ce que la 4e de couverture définit très bien comme « une méditation sur la nature, son rythme, sa capacité de réparation et le pouvoir qu'elle a de contrebalancer les chagrins de l'existence » puisqu'une partie du livre a pour cadre l'un de ces magnifiques jardins du val de Loire . le personnage principal intègre l'équipe de jardiniers, le temps de redonner un sens à sa vie.
Je n'ai pas trop aimé par contre l'enquête policière qui se rajoute à la quête d'identité et complique, à mon sens inutilement, le récit.
Je vais attendre un peu pour lire d'autres livres de cet auteur , les trois que j'ai lus étant tout de même très axés sur un même thème.
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Je viens de finir ce livre d Hélène gestern dont j'avais lu « Eux sur la photo ». L'écriture est très belle, et décrit parfaitement les sentiments, les désillusions mais aussi la nature, les jardins, les plantes. Dans cette histoire, il y a 3 chapitres . J'ai trouvé le 1 er chapitre un peu longuet: on découvre Benoit, personne principal dans sa vie d'avant et d'aujourd'hui. Cette façon de subir. d'être malheureux. Mou. Passif.
Puis l'histoire s'accélère autour de son changement de vie qui s'accompagne de la quête de vérité sur la disparition de son grand amour qui a impacté le reste de sa vie et autour d'une enquête policière. Enfin, il prend les choses en main.
J'ai commencé à rentrer dans le livre à ce moment là. J'ai été très émue vers la fin du livre par le constat fait par Benoît, sur la vie qui passe et qu'il aurait pu avoir, les bonnes décisions qu'il n'a pas prises, les moments qu'il a laissé passer, le mal que l'on nous fait et que l'on fait subir aux autres sans le vouloir. Bref, je suis contente d'avoir été au bout de ce livre que j'ai eu du mal à commencer mais que j'ai trouvé de mieux en mieux au fil des pages...
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Une fois encore l'écriture d'Hélène Gestern est au rendez-vous et me touche profondément. Qui n'a pas rêvé un jour de partir, tout quitter et démarrer une autre vie. Oui mais est-ce vraiment si simple et surtout est-ce vraiment pour aller mieux.
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voilà le deuxième roman que je lis d'Helene Gestern (eux sur la photo)et j'avais été séduite par l'écriture et la sensibilité de l'auteure. Encore une fois ici je me suis laissée "embarquée" au fil de l'eau de ce roman qui aborde avec beaucoup de délicatesse et de sincérité nos complexités, nos médiocrités mais aussi nos aspirations et nos audaces maladroites.
Ça n'est pas tant le fond de l'histoire qui m'a captivée mais plutôt l'analyse des personnages avec leurs failles et leurs forces ainsi que les temps d'écriture consacrés à la description de la nature.
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Je l'ai lu d'une traite! Il est tellement facile de se reconnaître dans les états d'âme du personnage principal. Sauf que lui saute le pas : il part. Sans rien dire.
Et découvre un magnifique jardin que l'on a fortement envie de parcourir.
Tombe sur des personnages, aussi peu transparents que lui.
Sur une enquête policière...voire une enquête tout court.
J'ai eu un peu plus de mal avec sa 2e "trahison" avouée...
Ce qui n'enlève rien à ce beau roman. Parfois, certaines choses semblent difficilement crédibles, mais on ne s'y arrête pas, emmenée par la belle écriture de cette auteur, retrouvée avec plaisir.
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Benoit Lauzanne est commercial dans une entreprise qui fabrique du papier. Suite à une nouvelle rebuffade de sa femme Sabine, il a fait sa valise et déserté le domicile familial. Machinalement, il a pris la route pour la ville de V. dans le Loir-et-Cher où il a rendez-vous trois jours plus tard avec un client. Ultime rendez-vous car il vient d'être licencié et n'en a encore rien dit à sa femme.
Au buffet de la gare de V., il aperçoit une femme blonde en laquelle il croit reconnaitre Irina, une jeune peintre Lituanienne avec laquelle il a vécu à Paris lorsqu'il était étudiant, vingt ans auparavant. Un beau matin, Irina a disparu sans laisser de traces et il n'a jamais su ce qu'elle était devenue.
Alors que son rendez-vous professionnel est annulé, Benoit entreprend de retrouver Irina, il s'installe à l'hôtel d'abord, puis au domaine du Précy-Hingrée, un superbe jardin où il se fait embaucher comme aide-jardinier et où il est logé dans le chalet précédemment occupé par Rebecca, dont elle est partie un jour sans prévenir ses collègues. Benoit, qui s'est fait connaitre sous le prénom de Martin au Précy, n'a rien dit de sa situation et commence à prendre ses marques dans le travail au jardin, lui qui aurait voulu être horticulteur depuis son enfance. Il apprécie le travail au grand air, dans un endroit un peu magique, retiré du monde, comme dans un cocon. Hélas, la découverte d'un sac contenant des lingots dans la maçonnerie d'une fontaine et l'irruption de la police locale vient contrarier la douce ambiance bucolique et introduire la défiance au sein de l'équipe. Martin se rend compte qu'il n'est pas le seul à avoir un secret et que ses nouveaux collègues ne sont pas tous aussi « lisses » qu'ils le paraissent.

Ce sont deux enquêtes qui se déroulent dans ce nouveau livre d'Hélène Gestern, celle que mène Benoit/Martin pour retrouver son amour de jeunesse et celle de la police au sujet de ce sac de lingots qui pourrait être en relation avec la mort d'un journaliste quelques mois plus tôt dans un étang proche, journaliste qui avait été vu au Domaine de Précy-Hingrée. Deux enquêtes que l'on suit avec intérêt, qu'on ne lie absolument pas au début et qui finissent par se rejoindre, d'une certaine façon.

Mais avant cela, les thèmes de ce roman, ce sont la disparition et le rôle de la nature.
Comme Irina vingt ans plus tôt, Benoit a quitté sa femme sans explications, il ne répond pas à ses appels téléphoniques, à ses SMS, même s'il est conscient de la douleur qu'il lui cause puisqu'il a vécu cela aussi dans le passé et même dans le présent puisque la disparition d'Irina est encore une blessure pour lui. À la recherche de son amour disparu, il prend conscience de sa lâcheté, des conséquences de la fuite d'Irina sur l'évolution de son couple avec Sabine des années après, et aussi sur son comportement avec une autre femme qu'il a aimée.
La nature, dont Hélène Gestern décrit très bien le pouvoir protecteur et apaisant, la beauté sauvage et l'esthétisme, n'est pas seulement le refuge où Martin croit trouver une solution à ses angoisses et à sa fuite des responsabilités. Au Précy, on lui pose peu de questions, on se contente de ses réponses évasives, ses collègues sont bienveillants, respectueux de ses mystères. En réalité, chacun a ses secrets, ses failles, d'autres que lui apprécient aussi le lieu pour l'asile qu'il procure et l'oubli trompeur d'un passé qu'il engloutit dans ses bosquets et ses allées.
Comme presque toujours, je vis la lecture des romans d'Hélène Gestern comme une échappée bienvenue, son écriture est toujours aussi fluide, imprégnée de sensations et d'images apaisées, comme hors du temps et pourtant si réelles, si représentatives des aléas de l'existence.
Lien : https://ruedesiam.blogspot.c..
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