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L'eau qui dort peut masquer un trésor ou une menace, et les bassins, étangs et fontaines des châteaux de la Loire cacher cadavre et trésor …
Le Précy-Hingrée est il un paradis ou un enfer ? A L'inspectrice Freyermuth et au sergent Médéric Font de le découvrir.

Mais ne soyons pas dupe, ce domaine et cette intrigue policière, sont des alibis choisi par Hélène Gestern pour revenir à ses thèmes de prédilection (vertige de la séparation, secrets de famille, mystères généalogiques, richesses photographiques) et disséquer les séquelles résultant d'un avortement, d'une GPA, d'une adoption, d'une rupture ou d'un adultère.

La romancière prête sa plume à un homme, Benoit Lauzanne, commercial déclinant et quadragénaire décati, pour connaitre, écouter et questionner, Sabine, Irina, Sarah, Jasmine, Yolande, Ada, Anne-Marie, Marianne, qui toutes portent les stigmates de leurs passés et qui, pour la plus part, n'ont pas pu enfanter. Peut on faire abstraction du passé et cliquer sur la touche « annuler & remplacer » ? Peut on « refaire » sa vie ?

Roman qui aborde les interrogations éthiques actuelles et qui, avec pudeur et empathie, illustre la complexité des situations endurées et la difficulté de rebondir après un échec ou un délit. L'eau qui dort n'efface rien, ne cache rien définitivement. Tôt pou tard ce qui est immergé sera dévoilé . le mal qu'on a fait est quasi irréparable, « ce n'est pas auprès de ceux qu'on a blessés qu'il faut chercher l'absolution (…) On ne peut que vivre. Continuer à vivre. »

Un récit formidable, superbement écrit, qui confirme l'immense talent de l'auteur.

PS : une autre ballade : L'odeur de la forêt
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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C'est un roman à tiroirs, une suite de pistes en impasses.
Hélène Gestern joue sur plusieurs registres. le désir de savoir vous mène par le bout de la page. Je les ai tournées, nombreuses, un peu désespéré de voir bien des portes se fermer sur un passé mystérieux et vers un renouveau aspiré.
Benoît, personnage fade à mes yeux, est suspendu entre deux mondes. Il flotte, rumine, espère, culpabilise et regrette (beaucoup). Mon manque de sympathie a son égard a terni le plaisir de lire un texte bien troussé, aussi habile à dépeindre les jardins qu'à fouiller l'âme humaine.
Néanmoins le style fleuri de l'auteure dispense un parfum parfois entêtant. L'enquête à rallonges livre son lot de surprises, y compris un trafic d'enfants que nous avons connu en Belgique également.
En résumé, j'ai apprécié cette lecture offerte par une amie babeliote ; mon plaisir aurait gagné en intensité, raccourcie d'une soixantaine de pages.
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De belles descriptions de jardins, quand on aime jardiner c'est sympa d'en rêver, de l'imaginer. J'ai eu un peu plus de mal à rentrer dans l'histoire et il m'a fallu attendre la fin pour un dénouement attendu ( en tout cas pour l'histoire d'Irina), une petite surprise pour celle de Marianne, et j'imaginais Bertrand-Martin, un peu lâche, mais là sur la fin je suis servie, c'est pire que je ne l'imaginais......
Que de galères pour ces personnages.
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Je viens juste de finir ce livre, et j'ai encore des étoiles pleins les yeux. Un magnifique roman de l'autrice Hélène Gestern. C'est le troisième que je lis et je suis toujours émerveillée, même si j'ai un petite préférence pour "L'odeur de la forêt".
Benoît Lauzanne, un représentant de commerce, marié à Sabine, une femme dépressive, colérique et malheureuse. Après une énième dispute, il décide de partir de chez lui pendant l'absence de sa femme, ne prend que son imper et sa voiture. Il a de toute façon un rendez-vous professionnel avec son supérieur, celui-ci va lui annoncer son licenciement économique. Bref, sa vie professionnelle et personnelle est un fiasco. Lors de ce voyage, il croit reconnaitre Irina, son grand amour de jeunesse, mais n'ose l'aborder. Il retourne dans ce café-bar les autres soirs mais ne l'a voit plus. Sa recherche devient son obsession. Heureusement que la nature et les jardins sont là , ces lieux où la méditation est reine. de là, il fait la connaissance de Jasmine, horticultrice, et de son équipe. Elle est à la tête de ce grand jardin public, et décide d'embaucher Benoît.
Un roman méditatif, mais pas que, où la nature sert de baume aux aléas de la vie. Les jardins y sont décrits avec grâce et volupté, d'un romantisme à couper le souffle. Une partie du roman se lance un peu dans le polar qui je trouve donne un autre sens à cette histoire.
La sérénité d'un côté et le côté aventureux de l'autre, donne à ce roman une facette originale.
Ce livre est un enchantement où chaque phrase est un vrai bonheur.
Je vous le conseille bien volontiers.
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Benoît est à un carrefour de sa vie, il s'ennuie dans une vie monotone auprès d'une épouse aigrie qu'il n'aime plus. Littéralement, il subit son quotidien, alors quand sa femme le soupçonne d'aller voir ailleurs suite à un herpès il prend le large et coupe toute communication. Il fait le mort et trouve refuge dans une chambre d'hôtel à V où il a un rendez-vous professionnel plusieurs jours plus tard.
Hasard ou coïncidence à cette occasion il va croiser le chemin de son premier amour qui l'avait abandonné du jour au lendemain sans aucune explication vingt ans plus tôt. Malheureusement elle va lui échapper. Il va alors se lancer dans une quête pour la retrouver et obtenir enfin les réponses aux questions qui l'ont hanté jusqu'à présent.
Benoît réussira-t-il à la retrouver? Obtiendra-t-il les réponses à ces questions? Cela lui permettra-t-il d'accéder au bonheur qui semble lui avoir été refusé au cours de sa vie?
Hélène Gestern choisit pour ce roman un narrateur déboussolé qui trouvera refuge dans le jardin d'une belle propriété familiale mais qui sera résolument aux prises avec d'anciens démons qui seront dévoilés par petites touches, tout en finesse, en même temps que le processus d'acceptation progressera.
On retrouve ainsi avec plaisir la plume de l'auteure qui peint avec beaucoup de finesse les contradictions humaines en nous permettant d'accéder aux réflexions intimes de ce personnage qui se réveille d'une trop longue léthargie et qui semble désormais vouloir devenir acteur de sa vie à un âge où malgré les apparences il n'est jamais trop tard.
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Roman d'une grande sensibilité, des intrigues, du mystère, des secrets, de la profondeur, de la couleur, des odeurs : tous les ingrédients nécessaires à un bon livre.

Au menu, une fuite, une quête, l'apprentissage du courage, aussi, peut-être. Des personnages communs aux aventures dont l'écho résonne côté lecteur.

Ajoutez-y la délicatesse d'écriture de Hélène Gestern, dont j'ai également adoré "Eux sur la photo", et vous obtenez une lectrice prête à dévorer toute une bibliographie !
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Un soir, sans laisser d'explications, Benoît Lauzanne, 47 ans, s'enfuit du domicile conjugal avec la ferme intention de ne plus jamais y revenir. Ce petit représentant de commerce sans histoire, vient d'être licencié et n'a plus que quelques jours et un seul rendez-vous avant l'ultimatum. Mais ce n'est pas ce qui le fait fuir, c'est l'agressivité constante de Sabine, sa femme, qui l'étouffe. Il n'en peut plus, son mal-être est trop violent, il craque...
Arrivé dans la petite ville de V. où il doit honorer dans quelques jours son dernier rendez-vous professionnel, il croit apercevoir au buffet de la gare, une silhouette bien connue, celle d'Irina son grand amour de jeunesse qui un jour, sans explications, est partie sans laisser de traces.
Les cicatrices laissées par cet événement, qui pourtant date d'il y a plus de vingt ans, mais n'a jamais cesser de le hanter, s'ouvrent à nouveau, le laissant anéanti. Il n'a alors qu'un seul espoir en tête, retrouver cette femme qui, il en est certain, est Irina, et comprendre, enfin, pourquoi elle est partie sur un coup de tête. Ne vient-il pas de faire de même ?
Sa quête le mènera jusqu'au superbe domaine de Précy-Hingrée, sur les bords de Loire, où on lui propose de participer à l'aménagement et à l'entretien du parc. Cet immense lieu ouvert au public, entretenu par Jasmine, est un véritable petit paradis. Là, au milieu d'un personnel uni comme le serait une petite famille, il va trouver un temps la quiétude nécessaire à son équilibre, et réaliser son rêve de jeunesse, un rêve que son père avait brisé.
Mais le destin est en marche, et malgré la tranquillité apparente des lieux, le fait qu'il renoue avec la nature, et trouve un certain apaisement dans les taches quotidiennes, Benoît (qui se fait appeler désormais Martin) va se retrouver impliqué dans une affaire criminelle imprévue qui va faire voler en éclat, l'apparente tranquillité du lieu.
C'est alors qu'Ada, la demi-soeur d'Irina débarque sans prévenir, directement de sa Lituanie natale : elle cherche sa soeur, leur père va mourir.
Benôit comprend qu'il ne peut pas toute la vie fuir les fantômes de son passé. Il va lui falloir les affronter...

C'est un roman prenant qu'on a du mal à lâcher jusqu'à la fin. Mais c'est aussi un roman triste qui nous parle d'un homme qui est passé plusieurs fois dans sa vie à côté du bonheur, tout simplement parce qu'il ne savait pas exprimer ses sentiments, parler de ses blessures passées, prendre des décisions. le regard qu'il porte sur lui-même sera sans concession.
Je reconnais que les tourments du narrateur ne m'ont pas toujours passionnée au début de ma lecture, car je l'ai trouvé par moment d'une grande lâcheté, ce qui ne me l'a pas rendu particulièrement sympathique. Mais ensuite, j'ai aimé découvrir ses réflexions, voir comment peu à peu il évolue dans la prise de conscience de ses faiblesses. Il est tout simplement...humain.
J'ai aimé également, la manière dont l'histoire est bâtie, dont le puzzle, peu à peu, se reconstitue.
L'auteur a un don pour décortiquer les personnages, entrer dans leur psychologie et chercher à comprendre les rouages de leurs comportements.
Le roman questionne en effet sur les raisons possibles d'une disparition, sur les blessures jamais refermées et qui deviennent destructrices au fil du temps. Comment peut-on en arriver un jour, à vouloir déserter sa propre vie, changer de nom, et disparaître sans se demander quelle sera la souffrance de nos proches ? le lecteur s'interroge sur cette cassure que des milliers d'adultes chaque année, décident de vivre.
C'est un roman qui donne aussi un peu d'espoir en montrant les capacités cicatrisantes de la nature et du temps passé à s'occuper des plantes, à les voir pousser à leur rythme, en suivant tranquillement le cycle des saisons.
Il est bâti comme un roman policier avec une enquête, des hypothèses, diverses pistes et...un cadavre, celui d'un journaliste inconnu. Il mènera le lecteur au bord du lac d'Annecy, à la recherche d'un étrange institut pour jeunes femmes, aujourd'hui transformé en lycée, qui à l'époque accueillait des jeunes femmes enceintes pour les aider à accoucher sous X.
J'aime la plume de l'auteur, sensible et si humaine, et sa manière bien à elle d'entrer dans la psychologie de ses personnages, de nous montrer leurs faiblesses et leurs forces.

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Un homme, qui vit avec un très fort sentiment d'échec lié à plusieurs épisodes de son existence, la disparition subite et sans explication de son amour de jeunesse, la jeune lithuanienne Irina, son mariage raté avec Sabine, sa relation adultérine avec Marianne brisée par lâcheté, son ennui chronique dans le travail, tout concourt à ce que cet homme largue les amarres, et c'est ce qu'il fait un jour de printemps. Après avoir quitté Paris et le foyer conjugal, il erre sur les routes de la vallée de la Loire et croise un domaine, celui du Précy-Hingrée; il s'y arrête, se fait embaucher pour des travaux d'horticulture. C'est pour lui havre un havre de paix, de silence, de beauté, de couleurs, d'eaux dormantes, qui contraste avec son univers habituel de parisien pressé. C'est donc une possibilité pour lui d'apaisement, de ressourcement, d'ouverture vers un autre "possible", mais peut-être faut-il se méfier de "l'eau qui dort" ? L'auteur imagine alors une suite à l'histoire, une enquête policière liée à la découverte de lingots d'or dans le domaine; une suite que je trouve quelque peu surréaliste et qui n'apparaît pas franchement utile au thème du livre.
Malgré ce bémol, de très belles pages d'écriture sont à l'actif de ce roman.
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Pour le coup je ne vais pas faire une critique, mais juste adresser un message à une lectrice ou à un lecteur potentiel(le) à propos de ce livre.
Il est magnifique, mais le début m'a paru lent, sans savoir où j'allais. J'ai failli arrêter.... C'eût été une terrible erreur, car qu'est-ce qu'il est beau ! le style a un côté velouté, presque tendre.... A propos de tendresse, il est clair que c'est cette sensation qui ressort de la description du héros par l'auteure.

Donc si vous avez envie de découvrir ce livre, ne restez pas sur les premières pages, qui m'ont parues trop lentes. Sachez que vous allez vers une histoire douce et palpitante à la fois. Et ne fermez pas ce livre....

Accompagnez le héros dans la recherche du pourquoi de sa vie ratée au travers d'un amour de jeunesse disparu, d'un amour illicite renié....
Un très beau livre qui entremêle amour perdu, culpabilité, regret, excuses impossibles et étonnamment enquête policière...
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J'aime beaucoup le style d'Hélène Gestern. Je me laisse entraîner par sa si belle plume, avec la sensation de dévaler les pages, bondissant de chapitre en chapitre. Elle a beaucoup de talent pour mettre en place les pièces composant ses différents romans, s'appuyant toujours sur des écrits, des photos qui ouvrent sur de véritables indices finement exploités.

Ici, son narrateur, Benoît, 46 ans, représentant de commerce, ne fait rien pour attirer notre sympathie. de son propre avis, c'est un menteur, un lâche, dénué de courage pour les petites ou grandes décisions. Il pense même qu'aux yeux de sa femme, il n'est qu'un minable.
Ce matin-là, un bouton de fièvre enflamme sa bouche et déchaîne jalousie et reproches blessants de la part de cette dernière. Une fois de plus, une fois de trop.
Anticipant le dernier rendez-vous qu'il doit honorer avant son licenciement économique, il prend la fuite, ignore les appels venimeux de sa femme et se dirige vers une ville, près de Blois. Il y prend une bière dans une lugubre brasserie de gare et là, abasourdi, il reconnaît à sa silhouette légèrement voûtée, Irina. Vingt ans que ce premier amour, si intense, si enflammé, a subitement pris fin par le départ brutal et sans retour, un matin de juin, de l'étudiante tant aimée.
Alors ne plus donner de nouvelles, il l'a vécu, de l'autre côté, à cette époque. Maintenant, c'est lui qui s'évapore dans la nature du Loir-et-Cher, laissant sa femme seule face à son inquiétude, sa colère, sa haine.

Parfois, il est utile de « se réinventer ailleurs, sur les décombres de ses rêves et la dépouille de son identité. »

Plusieurs lignes sensibles s'entrelacent dans ce roman. Celle d'un couple qui se déchire, dont les bases ne pouvaient soutenir durablement l'union. Celle de la disparition d'un amour fou avec le mal qu'elle engendre pour l'abandonné dévasté qui s'interroge. Celle des désertions vis-à-vis des autres mais aussi vis-à-vis de soi-même. Les fuites sont multiples et revêtent différentes formes. Mais le besoin de savoir reste collé au corps.
Et puis lorsque la recherche d'amour chez les êtres se solde irrémédiablement par un échec, il y a la nature, la sérénité trouvée dans un parc reposant, une protection salvatrice qui va pourtant cacher une autre intrigue, sur les traces d'Irina. Mais au milieu des carrés chromatiques, au bord de l'étang où l'eau semble endormie, Benoît peut enfin laisser libre cours à sa passion pour l'horticulture et y trouver le courage de casser les vestiges du passé.
Car les pousses de printemps éclatent, sourdes aux douleurs des hommes…

Par cette profonde introspection, l'auteure pose tellement les mots justes sur le désoeuvrement de cet homme, lui donnant une belle franchise, que même face à ses désertions pourtant condamnables, on ne peut lui jeter la pierre.
Roman captivant, qui se lit d'un trait mais qui n'est pas venu détrôner mon chouchou de l'auteure L'Odeur de la forêt.
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