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Citations sur Un vertige (47)

Écrire n’a pas été salvateur. La grande souffrance s’est faite dans le silence. Lorsque j’ai commencé à mettre en texte l’expérience – que je juge rétrospectivement effroyable - que je finissais de traverser, j’avais une idée assez précise du point où j’en étais sur la cartographie de la perte et du désenchantement. J’ai formé, en pensée, quelques-uns de ces récits en me disant que cet amour, les décisions graves qu’il avait entraînées, la force émotionnelle qu’il avait charriée ne pouvaient rester lettre morte. Que si j’abandonnais cette détresse dans l’entropie quotidienne des jours, je me tournerais en quelque sorte le dos et j’achèverais de consommer l’élément le plus intolérable de cette relation manquée : le sentiment de gratuité, d’absurdité, de gâchis. (page 67)
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La séparation

Nous qui avions été réchauffés dans la chaleur d'un amour océanique, nous voici soudain nus, de cette nudité de l'enfant qui vient de paraître dans le froid et la brutalité du monde. (p. 87)
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La séparation

J'ai souvent eu, au cours de ces journées, le sentiment de me minéraliser, de me pétrifier, un processus intérieur qui était à la fois d'une grande douceur et d'une infinie violence. J'ai vieilli plus vite durant ces quelques mois que durant les années qui avaient précédé. Perdre l'amour de cet homme a été pour moi ce que la perte de la foi doit être pour le croyant : à partir de là, tous les repères s'étaient envolés, plus rien n'était certain. (...) Je ne crois pas aux vertus rédemptrices de souffrance, qui est toujours de trop; mais le fait est qu'une fois l'épreuve advenue , il faut admettre qu'elle nous force à apprendre de nous-même bien des choses que, sans elle , nous aurions ignorées. (p. 85)
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Me rappeler qu'il a pu, l'espace d'un instant, se pencher sur moi et se laisser aller à un geste spontané, celui de l'étreinte. Je choisis d'en déduire qu'un peu d'humanité couve certainement en lui, même s'il n'a pas été capable de lui inventer un langage. (p. 44)
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C'est ainsi que je l'ai vu, en Belgique, où je l'ai parfois rejoint quand il y vivait, faire méthodiquement le tour de la maison pour effacer toute trace de ma présence, cheveux, mouchoirs, pinces, objets: de tels gestes sont d'une immense violence, ils sont inoubliables.
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Je suis persuadée que l'amour nous modifie, biologiquement. J'ignore quelle révolution interne il provoque, mais je crois qu'il entraîne des agglomérations cellulaires, des déplacements d'énergie, des polarisations qui s'inscrivent dans notre chair et y rayonnent bien après qu'elle a été désertée. Une place s'inscrit en creux, un manque, que plus rien, ensuite, ne parvient à combler...
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On ne sait d’où est partie cette rumeur sourde qui a fini par faire trembler le sol, on ignore à quelle heure, quelle seconde, notre frère de chair a fait ce pas de côté, on ne sait à la faveur de quel mensonge, de quel concours de circonstances, s’est ourdie la catastrophe. On ignore, en somme, par quelles micro-blessures, quelles infimes trahisons, a coulé le sang de la relation. Mais voilà que, avec la même inexorabilité que le mouvement de la mer, l’amour commence son retrait, à bas bruit, ô à peine un recul, une lisière imperceptible qui se décale, et qui pourrait presque laisser croire, les jours de grand soleil, que rien n’a bougé.
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