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Critique de Domichel


Pour la cinquième année « Les Restos du Coeur » nous proposent de les aider avec l'achat d'un petit recueil de nouvelles d'auteurs d'horizons différents. Sous le titre « Treize à Table » c'est quatorze (!) textes qui nous sont offerts pour la modique somme de 5 euros soit 4 repas.
Sans rentrer dans une exégèse de chaque histoire, je vous livre mon avis après avoir terminé ma lecture ; le thème retenu cette année étant celui de “la fête”, chacun nous livre son interprétation quelquefois plus qu'originale… D'ailleurs, comme chaque année le meilleur côtoie souvent le moins bon (pour ne pas dire le pire). Et on passe de l'émotion au fantastique, de la science-fiction à l'historique, du sordide au désopilant.

« L'apparition » de Philippe Besson.
Au coeur du carnaval en Nouvelle-Orléans, une jeune fleuriste qui s'est affranchie de la vie trépidante des mégalopoles américaines pour une vie plus naturelle en “province”, croit reconnaître une ancienne connaissance dans la foule.
Amitié, tendresse et passion… Une petite histoire apaisante.

« Laissée-pour-compte » de Françoise Bourdin.
Marre des fêtes dans lesquelles elle est toujours seule, Lilybeth décide d'organiser la sienne et bat le rappel de tous ses amies et de leurs amis et encore d'autres… Soudain au détour d'une flûte de champagne elle aperçoit un bel homme apparemment seul aussi…
Surprise, déception, espoir, un joli texte souriant.

« le Point d'émergence » de Maxime Chattam.
Au centre d'un arrosage festif où scientifiques de tout bord se congratulent, un homme se remémore avec un brin de nostalgie sa rencontre avec Luce et les si bons moments qu'ils ont passés ensemble.
Délaissant le polar pour la science-fiction Maxime Chattam est déroutant, avec délice !

« Big Real Park » de François d'Épenoux.
Un journaliste interviewe le patron d'une grande société de divertissements et explore avec lui ses projets à venir. de questions en réponses le dialogue prend une tournure désagréable et le lecteur assiste impuissant à la joute verbale.
La fête sous un angle de télé-réalité féroce.

« Nuit d'ivresse » d'Éric Giacometti et Jacques Ravenne.
Non, ce n'est pas une réécriture de la pièce de Josiane Balasko et Michel Blanc ! Au cours d'une fête branchée où des jeunes loups du commerce célèbrent leur chiffre d'affaires avec la bénédiction du patron, Alex sent venir un malaise après avoir bu un cocktail qui ne lui convient pas. Parti se reposer dans une ancienne cellule monacale à l'écart de la soirée, il sombre dans une semi-léthargie où se mêlent procession, moines, torches et rousse flamboyante…
Quand la boisson vous tourne la tête, un excellent récit fantastique.

« Dans les bras des étoiles » de Karine Giebel.
Un soir de réveillon, un homme seul compte les quelques pièces qu'il a glanées dans sa journée, fait de maigres emplettes à la supérette du coin en privilégiant son chien Sam, et part se réfugier sous le pont où il a élu domicile. Souvenirs d'enfance et rêveries dans les étoiles seront ses seules distractions.
Un récit tout en finesse, plein de poésie et d'empathie sur un sujet tristement d'actualité qui est en soi, à l'origine des “Restos du Coeur”. Sans doute mon texte préféré.

« Une vie, des fêtes » de Philippe Jaenada.
La biographie de Marguerite Steinhel, née Japy, vous savez, la connaissance dans les bras de laquelle Félix Faure avait perdu la sienne, de connaissance, et la vie tout court d'ailleurs…
Beaucoup d'histoire, un peu d'humour, un texte qui s'étire vraiment en longueur, autant qu'en langueur de la part de la dame…

« Bulles amères » d'Alexandra Lapierre.
Chez Burt & Morton Books, c'est grande réception ce soir ! La maison d'édition s'apprête à célébrer l'attribution du Nobel de littérature, à l'une ou l'autre de ses auteurs, donc forcément, les ventes à venir seront excellentes. L'ambiance est électrique et on prend ses précautions, les deux lauréates sont reçues à deux étages différents du même immeuble pour ne pas risquer l'incident.
Une peinture féroce et bien brossée du monde de l'édition et de ses attachées de presse ! Redoutable et jouissif !

« La crémaillère » d'Agnès Martin-Lugand.
Où nous retrouvons Eric et sa fille Louise, et Sophia et son fils Dimitri ; après le gâteau d'anniversaire, et les retrouvailles chez un couple d'amis, une troisième aventure. Sophia décide d'organiser la crémaillère de la maison dans laquelle ils ont emménagé il y a quelque temps. Éric se doute bien de quelque chose mais n'imagine pas l'état dans lequel Sophia la gaffeuse se met pour réussir son affaire.
Humour, gaffes, cuisine et barnum, tout y passe, avec le plaisir du lecteur en prime.

« Je suis longtemps restée une clématite » de Véronique Ovaldé.
Difficile d'être une ado écartée des autres, à cause d'un prénom (qu'on dirait sorti d'un livre de J.-K. Rowling) “Perpetua”, accolé à un nom somme toute breton, le Flaher. Les autres élèves ont vite fait de le détourner en sobriquet ridicule. Quand en plus on vit seule avec son père dans une maison aux allures d'une décharge, ça fait tout drôle d'être invitée à une fête de fin d'année. Y aller ou pas ?
Les affres de l'adolescence conjuguées à l'exclusion, pas vraiment la fête.

« Les cochons de Karl Lagerfeld » de Romain Puertolàs.
Un homme plein d'idées farfelues pour faire fortune, une soirée sur catalogue avec champagne, petits-fours et invités-type, le “tout-en-un” destiné à réussir un lancement de produit.
L'auteur du fakir (…) a encore pété un plomb !

« Trouble-fête » de Tatiana de Rosnay.
Elle est belle, a tout réussi ou presque grâce à sa maîtrise absolue sur tout, gère sa famille comme une entreprise et décide donc d'offrir un anniversaire mémorable à son mari. Mémorable certes, mais pour ce tyran domestique les souvenirs vont refluer avec une vitesse sans mesure.
Ça commence plutôt bien, mais on ne peut jamais tout maîtriser.

« La Fête des voisins » de Leila Slimani
Enfermée dans son appartement par un mari jaloux, une femme observe à la dérobée la vie de ses voisins. Un jour, elle parvient à savoir que la fête des voisins s'organise dans la rue. Elle est bien décidée à y participer.
Ça commence comme du Victor Hugo, ça ne va pas continuer ainsi. Un régal !

« le goût des fraises sauvages » d'Alice Zenitzer
Un père, deux filles, une famille unie. Encore plus unie depuis que la mère est décédée. Alors on joue à être heureux. On organise des fêtes pour tout et pour rien, un barbecue avec les voisins et les amis, voire les amis des voisins ou l'inverse. Et pendant que la viande cuit sur les braises les conversations roulent sur tout et sur rien, ou presque rien.
Un récit un peu bizarre au début, plus lisible ensuite mais la fin a du mal à passer…
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