Marianne n'arrivait pas à dormir. Elle était revenue de l'hôpital la veille au soir, après trois jours particulièrement éprouvants. Le transfert, d'abord. Enchaînée comme un animal. Arrivée aux urgences, pieds et poings liés, sous le regard horrifié des honnêtes gens. Les détenus étaient rarement bien accueillis dans les temples de la santé publique. Mais-là, elle était tombée sur un médecin particulièrement odieux qui lui avait montré combien une taularde n'était rien. Une sorte de sous-espèce humaine. Un être inférieur qui ne méritait aucun égard.
Évidemment, depuis qu'elle a quitté le nid doré, les flics sont à ses basques. Mais ils ne remuent pas ciel et terre pour la retrouver. Ils ont mieux à faire que de pister une mineure qui a fugué avec une petite frappe en emportant le butin... Faut diminuer le chiffre de la délinquance, augmenter celui des amendes. Se montrer et encaisser. Un peu comme les putes, finalement. Le politiciens comptent là-dessus pour se faire élire la prochaine fois, ne pas l'oublier ! Alors les poulets, ils restent planqués derrière leurs radars ou contrôlent les Beurs dans les cités, ça rassure le bon peuple. Enfin, ils contrôlent que les pas dangereux, parce que les autres, mieux vaut ne pas les approcher de trop près...
La haine peut-elle parfois rapprocher deux êtres autant que l'amour ?
Se montrer et encaisser.Un peu comme les putes, finalement.Les politiciens comptent là-dessus pour se faire élire la prochaine fois,ne pas l oublier!Alors les poulets ils restent planqués derrière leurs radars ou contrôlent les Beurs dans les cités,ça rassure le peuple.Enfin ,ils contrôlent que les pas dangereux,parce que les autres,mieux vaut ne pas les approcher de trop près....
Je n'ai que vingt ans. Jamais plus je n'aurai vingt ans.
Des années à fabriquer patiemment l’armure qui lui permettait de résister à l’enfer carcéral. Minimiser les émotions au maximum, durcir son âme comme on forge un bouclier. Atrophier les sentiments humains pour qu’ils ne viennent plus l’envahir et se retourner contre elle. Tant d’années pour devenir ce monstre capable de survivre derrière les barreaux.
- "Tu disais tout le temps que la prison allait me transformer... T'avais raison, Nadine. Je suis encore pire qu'avant, tu sais... Bien pire...
La mort n'est pas toujours le plus terrible des maux. La vie est souvent bien plus cruelle. Mais pour ceux qui restent, c'est la double peine.
Daniel décida d'écourter son calvaire en la portant jusqu'à la cellule. Elle passa ses bras autour de son cou puissant, cala sa tête sur son épaule, ferma les yeux. Encore un voyage en première classe.
Trop dangereuse, avait dit le psy. Un gros con, ce maudit toubib !
Trop violente, incapable de maîtriser sa colère ou de discerner le bien du mal.
Si. Un fixe d'héroïne, c'est bien. Le manque, c'est mal.