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sur 299 notes
Avez-vous déjà entendu parler de la bryologie ? Il s'agit de l'étude scientifique des bryophytes, ou, en langage plus clair, des mousses. Je l'avoue en toute humilité, je n'avais jamais entendu ce terme de bryologie avant de lire « L'Empreinte de toute chose ». Car en effet, Alma Whittaker, personnage central du roman, s'avère être une éminente bryologiste. Celle-ci est née à Philadelphie, au tout début du XIXème siècle. Un siècle caractérisé par l'exploration, la conquête, les avancées scientifiques, auxquelles Alma va contribuer, en toute modestie. Si elle n'a pas un physique avantageux (ce qui lui vaudra quelques remarques fort déplaisantes, y compris de son propre père…), Alma, issue d'un milieu aisé, et ayant reçu une éducation assez stricte de la part de sa mère, s'avère être en revanche une fille particulièrement curieuse et intelligente. Cette soif de connaissance va ainsi la conduire à s'intéresser à de nombreux domaines, en particulier la botanique, et donc la bryologie. Elle devra toutefois longuement patienter, et sacrifier sa vie aux autres dans un premier temps (à son père notamment), avant de pouvoir quitter White Acre, le domaine familial à Philadelphie, et aller se confronter au monde…

Le côté scientifique du roman aurait pu me rebuter … et pourtant, j'ai été sincèrement emballé par celui-ci. On ne peut déjà qu'être séduit par le talent de conteuse d'Elizabeth Gilbert. Mais ce roman, c'est aussi un superbe portrait de femme, dans une époque où il est très compliqué pour les femmes de se faire accepter dans les milieux scientifiques, et une formidable aventure, sans aucun temps mort, avec de l'émotion, des personnages attachants, du dépaysement, de l'exotisme (un peu d'érotisme également). On y croise en outre des personnages historiques célèbres (Cook, Darwin). « L'Empreinte de toute chose » constitue pour moi, une très belle découverte, et une lecture particulièrement rafraichissante…

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Dès les premiers chapitres, dans les cent premières pages, on peut assister à une enfance anglaise misérable, des larcins botaniques, un tour du monde avec le capitaine Cook, une fortune due au quinquina, un mariage de raison, une installation en Pennsylvanie, une naissance. Ces chapitres concernent tout d'abord Henry, le père d'Alma Whitaker, dont le destin semble sorti d'un roman de Dickens.
Quant à Alma, elle est née au tout début du XIXème siècle et le roman va parcourir toute sa vie, en évoquant d'abord celle de ses parents, et la méthode d'éducation originale qu'ils ont pensée la meilleure pour elle. Alma n'est pas belle, mais spirituelle et d'une intelligence hors du commun. Jeune femme, elle prend la suite de son père, en se passionnant davantage pour la botanique que pour le commerce, et notamment pour l'étude des mousses, ces plantes si petites n'ayant guère attiré l'oeil des botanistes l'ayant précédée. Mais ne croyez pas que ce roman cache une somme de pages scientifiques arides, il n'en est rien, il s'attarde bien plus souvent sur la vie privée d'Alma, sur ses rêves et ses désirs, sur la société et notamment l'intelligentsia de l'époque, sur sa famille.
Il faut avouer, mais vous vous en doutiez un peu, que ce roman est tout de même long, mais contient un bon nombre de passages où l'intérêt se réveille, passages qui ne seront probablement pas les mêmes pour chaque lecteur, mais qui valent vraiment le détour. le style est aisé à lire sans être trop simple, et fait bien passer les quelques longueurs. Alma est un personnage atypique et fort, et si on s'attache à elle, et à son entourage qui ne manque pas d'intérêt non plus, le temps passe vite. Je recommanderai ce roman plutôt à celles et ceux qui se sentent attirés par le XIXème siècle aux États-Unis ou par les découvertes scientifiques, telles le début du darwinisme.

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Agréable surprise .. J'avoue que je ne me serais pas vraiment arrêtée devant ce livre, un peu échaudée par l'adaptation cinématographique du best-seller de l'auteure, "Mange, prie, aime" qui ne m'avait pas emballée du tout. Mais il paraît que le film ne rendait pas non plus justice au livre et je suis prête à le croire compte tenu du bon (et long) moment que j'ai passé en compagnie de celui-ci. Portrait d'une sacré héroïne, totalement iconoclaste, bien en avance sur son siècle et bien loin des personnages féminins du XIXème siècle qui jalonnent habituellement la littérature.

A sa naissance, en 1800, Alma Wittaker est déjà une curiosité née de l'union improbable d'un jeune anglais sans le sou mais débrouillard et d'une hollandaise à la morale calviniste chevillée au corps. Ce qui les a rassemblés ? La botanique. Henry Wittaker, a su faire fructifier son expertise acquise auprès de son père grâce à un sens commercial inné. Une fois sa fortune faite avec notamment la commercialisation du Quinquina, il se choisit une épouse répondant à des critères très rigoureux, correspondant plus à un partenariat qu'à une histoire d'amour. Ce sera Béatrix van Devender qui sera reniée par sa famille - des botanistes également - mais partira avec Henry s'installer à Philadelphie, porte ouverte sur le Nouveau Monde. Lorsqu'Alma naît, Henry Wittaker possède la plus grande fortune et la plus grande propriété de la région. Pour leur fille, les parents ont un projet d'éducation bien précis : l'étude. Dès son plus jeune âge, l'enfant passe ses journées dans les livres, instruite par sa mère et son temps libre dans la nature. Passionnée de botanique - les chiens ne font pas de chats, n'est-ce pas ? - elle prend goût à l'étude du monde qui l'entoure et deviendra une experte reconnue dans son domaine, croisant même la théorie de l'évolution de Darwin à partir de ses propres observations des mousses.

Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est le personnage d'Alma. Un physique compliqué (grande, forte, des cheveux roux frisés et dressés sur la tête), une curiosité intellectuelle certes encouragée par ses parents mais prodigieusement développée, une loyauté sans faille vis à vis de sa famille mais une terrible solitude affective. Alma découvre la vie à travers deux prismes : la nature qu'elle observe au microscope et les livres qui imprègnent son esprit sans aucun effort. Pour le reste, l'expérimentation des relations humaines lui posera beaucoup plus de problèmes que ce soit vis à vis de sa soeur adoptive, de son amie ou de celui qui deviendra son mari et l'amènera - à la moitié de sa vie - à remettre en question tout ce qu'elle pensait savoir d'elle-même.

Sur les traces d'Alma, on ne s'ennuie pas. Mieux, on est constamment surpris par le tour que prennent les événements. Sa quête la mènera jusqu'à Tahiti avant son installation définitive en Hollande, sur les terres de sa famille maternelle. Un retour aux sources synonyme d'apaisement après pas loin d'un siècle de cogitations.

Malgré quelques longueurs par-ci par-là, notamment quelques passages un peu trop insistants sur la religion, l'ensemble demeure agréable et plutôt impressionnant d'un point de vue du contexte (la botanique, les théories scientifiques qui s'opposent aux théories religieuses sur les grandes questions de l'évolution...).

Un livre singulier, original, et qui n'oublie ni la touche de romantisme, ni la pointe d'humour aussi acérée que l'esprit de son héroïne.


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superbe évasion dans le monde du 19e siècle
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- Hum, dis-moi toi, ça te dirait de tenter l'aventure Victorienne ?
- J'sais pas trop, elle est sympa cette Victorienne ?
- Victorienne, l'époque, tête d'ampoule.
Tiens, j'ai envie de te faire rêver là. Imagine une femme consacrant sa vie entière à l'étude des mousses, alléchant non ?
- Tu m'étonnes, blonde, brune, blanche, ambrée, j'ai toujours fait preuve d'une réelle curiosité à leur égard !
- Huuumpf !!!
Les bryophytes (du grec bruon, mousse et phytos, végétal), ou mousses, sont un embranchement du règne des végétaux. Les plantes de cet embranchement sont des végétaux terrestres caractérisés par l'absence de système vasculaire.Elles ne disposent donc pas de racines, mais de structures appelées rhizoïdes qui ne servent qu'à l'adhésion au substrat. Les rhizoïdes peuvent aussi absorber de l'eau, mais l'ensemble de l'appareil des bryophytes en est capable. de mémoire Futura-Sciences...
- Ah ouais quand même. C'est vrai que là, tout de suite, je me sens pas a fonds sur le truc. Et c'est bien payé ?
- Trois mousses maintenant, trois de plus à la livraison.
- Pouvais pas l'dire tout de suite...

D'Elizabeth Gilbert, je ne connaissais que Mange, Prie, Aime, vu au cinoche du coin. Pas un enthousiasme de folie au sortir de la séance. Mais là, là, comment dire. Voici typiquement le bouquin que j'aurai royalement ignoré, pensant bêtement n'y trouver aucun intérêt. Un vilain a priori balayé dès les toutes premières pages.

Un siècle survolé en compagnie d'Alma Whittaker, jeune héroïne qui le sera beaucoup moins à la fin, de par le fait.
Issue d'une famille bourgeoise, mère distante, père privilégiant les affaires aux sentiments, soeur adoptive aussi belle que mutique, Alma devra se construire seule, trouvant refuge dans la botanique, science à laquelle elle vouera sa vie entière.

L'Empreinte de toute chose est d'une beauté féroce avec de vrais morceaux de tristesse à l'intérieur.
Un pavé qui vous saisit dès les toutes premières lignes et vous transporte de sa plume lyrique et érudite.

Gilbert affectionne visiblement les portraits de femmes fortes et indépendantes. La vie d'Alma, parfait antagonisme d'un long fleuve tranquille. Elle aura connu l'amour, même si rien ne la prédisposait à cela, aura parcouru le vaste monde et touché du doigt la célébrité sans jamais se départir d'un certain fatalisme à l'égard de sa condition de femme vouée au malheur éternel.

Gilbert fait montre d'un style flamboyant lorsqu'il s'agit de décortiquer la complexité des rapports humains et les conséquences funestes susceptibles d'en découler. Non contente de passionner en évoquant la botanique de façon didactique et légère, elle y intègre un certain Darwin et sa théorie confidentielle, poussant même le bouchon jusqu'à " l'opposer " à notre botaniste préférée sans que l'on n'y trouve à redire.

Intelligence des mots, émotions à tous les étages , Alma chaviré mon p'tit coeur !
L'Empreinte de Toute Chose se doit d'être découvert impérativement. Et si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour vous.
Pour tout bouquin acheté, une mousse offerte !
De la famille des Bryidées, la mousse, pour finir de vous convaincre...

4.5/5

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Alma Whittaker naît avec le XIXe siècle, à Philadelphie, d'un père anglais dont le talent de botaniste et la roublardise lui ont permis de faire fortune dans le commerce du quinquina, et d'une mère qui tient de sa famille de l'Hortus Botanicus d'Amsterdam une formidable érudition ainsi qu'une rigueur toute hollandaise. À leurs côtés et au contact des éminents chercheurs qui gravitent autour d'eux, Alma acquiert une intelligence éclectique et la passion de la botanique.
En grandissant, elle se passionne pour les mousses puis pour Ambrose Pike, illustrateur de génie. Comme elle, il cherche à percer les secrets du monde qui l'entoure mais, à la logique scientifique d'Alma, il préfère une pensée ésotérique ; un fossé qui les éloignera inexorablement mais poussera enfin Alma à partir à son tour à la découverte du vaste monde.
L'Empreinte de toute chose entraîne le lecteur à la découverte d'un XIXe siècle kaléidoscopique, des bas-fonds anglais à la bonne société d'Amsterdam en passant par Philadelphie, Tahiti, Macao ou les cimes des Andes, dans un monde où les terra incognita s'amenuisent de jour en jour.
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Voici un livre qui me laisse partagée... En effet, la construction (d'abord l'histoire du père de l'héroïne puis l'évocation de la vie entière de l'héroïne) est plutôt judicieuse . Ensuite, la dimension culturelle est très riche et visiblement bien documentée. On apprend énormément de chose à la lecture de ce roman. Cependant, j'avoue m'être clairement ennuyée et avoir fini le livre par une lecture en diagonale... Il n'est pas évident de savoir quoi rejeter la faute de cette ennui : je ne pense pas que cela vienne d'un trop plein d'érudition mais plutôt de l'évocation de l'histoire du personnage qui tire parfois beaucoup trop en longueur... C'est dommage.
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J'ai adoré ce livre. Avec Alma Wittaker, héroïne du roman, née en l'an 1800, passionnée de botanique, dotée d'une intelligence exceptionnelle mais d'un physique ingrat, on voyage, on explore, on découvre. de son laboratoire de recherche de Philadelphie, installé sur la terre familiale, elle traverse toutes les années de sa vie dans une quête de savoir perpétuel : percer les secrets de la nature, de la vie, de la société et de l'amour - Une quête qui la conduira au bout du monde. de l'infiniment petit ( la botanique) à l'infiniment grand ( les traversées océaniques), Elizabeth Gilbert, avec sa plume, nous offre une histoire captivante jusqu'à la dernière page.
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J'ai un avis mitigé sur ce livre. le résumé m'a tout de suite donné envie de le lire. J'aime le cadre du 19e siècle associé aux sciences naturelles. Après avoir lu "Prodigieuses créatures" de Tracy Chevalier, je m'attendais à plonger dans le même genre d'histoire et pourtant... Comme d'autres lecteurs l'ont dit, j'ai trouvé la partie sur Henri et sur l'enfance des fillettes assez captivante mais la suite m'a un peu déçu. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs dans ce roman. L'histoire aurait peut être gagné en intensité en étant raccourci de quelques pages. A chaque nouvelle partie sur la vie d'Alma je retrouvais un nouveau regain d'intérêt qui a fini par s'essouffler à chaque fois.
Je trouvais également intéressant de voir abordé le sujet de la découverte du corps adolescent, de la puberté mais je n'ai pas aimé certains passages que j'ai trouvé vulgaires plutôt que crus.
J'ai tout de même apprécié la problématique de fond. La reconnaissance des femmes dans le domaine scientifique au 19e siècle. le fait que son statut social lui ait permis de rédiger des articles et des livres sous son nom et pas sous un nom d'emprunt masculin. Les progrès techniques et scientifiques à cette époque. le roman semble tout de même bien documenté à ce sujet.
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"L'empreinte de toute chose" est un oeuvre romanesque à la fois historique, romantique et féministe. Alma Whittaker, le personnage central du roman, est une femme en avance sur son temps s'affranchissant des contraintes sociales et morales de son époque. Sa passion pour la botanique et sa soif de connaissance vont l'amener à voyager, explorer la nature et à devenir une femme libre.


L'écriture d'Elizabeth Gilbert est superbe : à la fois délicate, raffinée et minutieuse. Très documentée notamment dans le domaine de la botanique et fourmillant de petits détails passionnants, "L'empreinte de toute chose" est une fresque magnifique et captivante!


Chrystel V. (Pôle Langues et Littérature)
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