Citations sur Dynamique du Chaos (68)
Ce coté narcissique et égocentrique est typique de cette génération vide et creuse qu’est la mienne, la Génération Nada. Une belle tripotée de branleurs qui traînent et entretiennent la plus profonde médiocrité intellectuelle que le monde n’ait jamais connu depuis le Moyen-âge. Individualisme pathologique. Nombrilisme acharné, fanatique. Partisans du Moi suprême et souverain absolu. Complaisance dans l’ignorance et la facilité… voici le tableau navrant de la nouvelle engeance qui vient prendre la relève.
Nous sommes nombreux, majoritaires, le monde est une assiette de porcelaine entre nos mains tremblantes et moites.
- C’est vrai qu’elle est pas très futée mais je t'assure que c'est un bon coup. Chaude comme la braise ! Une vrai Porno Star, je te jure. En plus elle ressemble à Shakira, la chanteuse. Tu trouves pas ?
- Shaki-quoi ?
- Shakira !
En un éclair, son regard magnétique cloue au mur toutes mes résolutions. Son rire s’arrête brusquement quand ses pas me tirent à elle. Son approche est lente, calculée. L’ivresse me fait sourire une invitation défiante.
C’est un électrochoc quand nos deux corps se touchent.
Cent kilomètres à l’heure en pleine agglomération, de la cocaïne et du MDMA dans le sang du pilote, les doigts du pilote sous la jupe de Vanessa qui sombre vers un état inquiétant.
De la drogue.
De la drogue dans nos poches et nos veines. La mort qui nous sourit à chaque virage. Céline défait ma ceinture. Un rire fou éclate dans ma gorge. Je sais que tout va trop vite, la voiture, Céline, la soirée, ma jeunesse… Mais quelle importance après tout, cette folie vertigineuse peut bien me conduire où elle veut, je me sens indestructible. Je n’ai plus peur de rien.
« J’aimerais beaucoup… que tu suces ma langue. »
Cette voiture roule trop vite, Manu est défoncé, il crispe son pied droit sur l’accélérateur, les yeux scotchés sur la langue de bitume qui défile sous nos roues. Céline est belle, elle glisse son corps contre le mien, fait crisser le cuir de la banquette arrière sous le cuir de son pantalon déchiré à la fesse. Sur le siège passager, Vanessa dort profondément.
Le DJ se croit obligé de nous passer un titre de Diams.
"Laisse-moi kiffer la vibe avec mon Mec
J’suis pas d’humeur
A s’qu’on me prenne la tête…
J’ai des soucis donc s’il te plait arrête
Laisse moi kiffer
La vibe avec ceux qu’j’aime"
Si elle pouvait kiffer la vibe en silence, je dois dire que ça m’arrangerait.
Alors le DJ peut bien passer ce qu’il veut, ma bite à plus de goût que les clients de ce rade pourri.
La boîte de nuit, comme tous ceux qui s’y noient, illustre parfaitement cette époque stérile. C’est vraiment le décor idéal. Comme tous les jours de semaine elle semble presque vide et la musique résonne étrangement dans le volume décoré avec un goût douteux. L’ambiance sonne creux mais la quarantaine de personnes présentes se fout de la soupe radiophonique qu’on sert ici ; pour la plupart, un établissement de ce type, surtout en pleine semaine, ce n’est qu’une sorte de bar qui ferme plus tard, une issue à l’ennui, à la solitude, et une dernière occasion pour ne pas rentrer seul. Alors le DJ peut bien passer ce qu’il veut, ma bite à plus de goût que les clients de ce rade pourri.
Ce soir, comme hier soir, je croise Valérie, la pute officielle du 35ème Régiment d’Infanterie, dont la chatte est aussi fréquentée par les bidasses que les Champs-Élysées le 14 juillet.
Le néon projette toujours sa lumière intermittente, mon âme est incomplète. Une fois encore je suis amoureux du hasard.