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EAN : 9782916631097
190 pages
Le Turban Noir (30/11/-1)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Etude extraordinaire de Charles André Gilis

Ne pas reconnaître la lumière d’Allâh et la bénédiction du Prophète dans la doctrine présentée à l’Occident par René Guénon, c’est ignorer sa nature. La prosternation finale des croyants est la marque de la proximité divine qui assure leur préservation spirituelle et la sauvegarde de leur existence. Elle est aussi le signe de leur gratitude pour la révélation miséricordieuse de celui qui « totalise finalemen... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les écrits de Cheikh Abd al-Wahîd recèlent souvent un langage codé dont seul un examen attentif et scrupuleux de ceux du Cheikh al-Akbar permet de trouver les clés. Ceci se vérifie, en particulier, pour la figure du Triangle de l’Androgyne qui comporte une application cyclique relative au liwâ’ al hamd. Secondaire dans la mesure où elle concerne uniquement l’état humain, elle est néanmoins fort précise.

Cette figure comporte en tout six lettres : trois correspondent au grand triangle droit et forment le nom d’Adam : alif, dâl, mîm ; trois autres correspondent au petit triangle inversé et forment le nom d’Eve : hâ, wâw, alif. Sur ces six lettres, quatre entrent dans la composition du nom prophétique Ahmad ainsi que du participe actif hâmid (le louangeur) qui est son anagramme : il s’agit du hâ et des trois lettres correspondant au grand triangle. Ceci confirme que ce triangle se rapporte à la Tradition primordiale et au « pôle actif » de notre état d’existence. Par ailleurs, la somme numérique de ces six lettres équivaut à 60 : 45 pour le nom Adam et 15 pour le nom Hawâ. Ahmad et hâmid ayant pour nombre commun 53, la somme des deux lettres restantes équivaut à 7. Ces lettres sont le wâw et l’alif final qui sont situées, l’une et l’autre, sur le triangle inversé. A partir de là, la doctrine du liwâ’s al-hamd apparaît dans une perspective d’ensemble.

L’alif initial du nom Adam figure l’Étendard dans sa fonction axiale par rapport à l’état humain considéré dans sa totalité ; l’alif final le figure à la limite extrême du même état, où sa position coïncide avec le point de départ d’un nouveau cycle d’existence, celui qui succédera au nôtre. Bien entendu, il s’agit du même Étendard, et c’est pourquoi il est dit du Prophète, non pas qu’il l’« obtiendra » au Jour de la Résurrection lorsqu’il sera établi à la Station Louangée, mais bien qu’il le « reprendra à Adam en vertu d’un droit qu’il possédait dès l’origine ».
(…)
Rappelons tout d’abord le rapprochement magistral opéré par Cheikh Mustafâ entre le Triangle de l’Androgyne et Les mystères de la lettre nûn : la jonction des deux nûn correspondant, parmi les formes traditionnelles, à l’hindouisme et à l’islâm doit s’opérer dans le monde intermédiaire. La figure circulaire formée par cette jonction a pour nombre 100 (2 X 50) qui est aussi celui de la lettre qâf. Celle-ci symbolise le centre de la manifestation subtile, cœur de l’état humain et unique point de contact avec les états supérieurs de l’Être. Qâf est la désignation métonymique du Cœur (al-qalb), du Pôle suprême (al-qutb) et, dans la perspective eschatologique évoquée ici, du Coran Glorieux (al-Qur’ân al-Majîd). Le point central de la figure est le lieu de la théophanie finale d’al-haqq, ce « principe transcendant » que René Guénon a mentionné à la fin de son étude : De la sphère au cube ; sa manifestation marquera le passage de ce monde à la vie future ainsi que l’avènement d’une humanité nouvelle.
(…)
Cette présentation akbarienne de la doctrine eschatologique de l’islâm indique que c’est Muhammad, en sa qualité d’Envoyé universel, qui sera le Législateur primordial de l’état d’existence qui succédera au nôtre. L’excellence de la loi finale du présent cycle (ash-sharî’a al-islâmiyya) est liée à cette fonction et justifiée par elle, ce qui se montre aisément à partir de ce que Cheikh Abd al-Wahîd enseigne au sujet du « renversement des pôles ». Il explique que, « en vertu de l’enchaînement causal qui n’admet aucune discontinuité effective », le commencement du cycle futur et la fin du nôtre ne sont « qu’un seul et même mouvement vu de deux côtés opposés » ; et il ajoute : « Ce moment est représenté comme celui du ‘’renversement des pôles’’ ou comme le jour où ‘’les astres se lèveront à l’Occident et se coucheront à l’Orient’’, car un mouvement de rotation, suivant qu’on le voit d’un côté ou de l’autre, paraît s’effectuer en deux sens contraires, bien que ce ne soit pourtant toujours en réalité que le même mouvement qui se continue sous un autre point de vue, correspondant à la marche d’un nouveau cycle. » (pp. 94 & 96-97)
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Le rukû’ (inclinaison), symbole du Califat de Dâwûd, est parfois considéré comme l’élément le plus parfait de la prière rituelle, car il est situé entre une station droite (qiyâm, correspondant à Adam) et une prosternation (sujûd, correspondant à Muhammad). Il réalise, en quelque sorte, la jonction des extrêmes. A la différence du qiyâm, du sujûd et du julûs (station assise), c’est la seule position qui n’est pas répétée deux fois. La prosternation que le Prophète-Roi accomplit en se jetant sur le sol réunit les idées de liberté divine (car il se prosterne de sa propre initiative) et de servitude (car il occulte cette liberté pour assurer la préservation de sa fonction au sein d’une humanité déchue). C’est une sajda tawba qui comporte un aspect de réalisation personnelle et un aspect fonctionnel : sayyidnâ Dâwûd « se repent » d’avoir perdu de vue un instant sa qualification divine en imaginant qu’Allâh avait voulu l’éprouver ; et il réalise par là même qu’il ne peut plus compter sur ses propres forces pour exercer la fonction califale. A ce point de vue, sa tawba apparaît comme un « retour » à sa condition originelle et une remise totale de ses affaires entre les mains du Très-Haut. Sa prosternation annonce le Califat servitorial de Muhammad, mais il l’accomplit lui-même de son plein gré, selon la modalité qui lui est propre ; c’est d’ailleurs pourquoi le terme râki’an est utilisé dans sa désignation : kharra râki’an (littéralement : il se jeta à terre en position d’inclinaison), et non sajada.
(…)
La prosternation est aussi un rite de préservation et de protection. Le Califat de Dâwûd correspond à une période cyclique où la multiplicité des formes traditionnelles engendre un repli sur soi et l’éveil des passions hostiles : l’autorité universelle (fa-hkum bayna-n-nâs) ne peut plus être exercée selon le droit véritable (bi-l-haqq).
(…)
Le monde moderne est impuissant contre ceux qui ne sont rien, qui ne recourent à aucune action extérieure, à aucune intrigue, à aucune riposte, qui s’écarte du piège cosmique des actions et réactions concordantes et qui s’en remettent uniquement à la présence opérative et à la puissance d’Allâh. (pp. 177-178 & 181)
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