Post frontière

Maxime Gillio s'est inspiré d'une histoire vraie pour écrire Post frontière, roman qui met en scène trois femmes, à des époques différentes. Anna vit en Bohème juste avant la seconde guerre mondiale, elle est Sudète et non Tchèque. A la fin de la guerre, elle est renvoyée sur les routes par les vainqueurs, pas plus tendres que les nazis. Inge est Allemande de l'Est, née à la fin de la guerre. Après un bref passage à l'Ouest, où elle s'est faite embrigader par des mouvements extrémistes, elle est revenue à l'Est. Au début des années 2000, Patricia, journaliste quarantenaire, rencontre Inge pour les besoins d'une enquête sur ceux qui ont fui la RDA. C'est le jeu du chat et de la souris entre elles. On réalise vite que les deux femmes, adeptes de la langue de bois, cachent des secrets bien lourds à porter.
Les destins s'entremêlent comme les chapitres. On se doute bien qu'un lien finira par les relier mail il faut attendre un peu trop longtemps pour le comprendre.
Je n'avais encore rien lu sur les Sudètes et j'ai été intéressée par toute la partie historique. Avec les trois histoires entremêlées c'est parfois un peu compliqué à suivre. Il est aussi difficile de s'attacher aux personnages. Maxime Gillio ne les a pas créées bien sympathiques. Patricia est borderline, Inge glaciale et Anna manque de profondeur. Néanmoins, c'est intéressant de faire revivre aux lecteurs, au travers de trois destins peu communs, l'exode des Sudètes, la construction du mur de Berlin, les années de plomb ou encore les brigades rouges.
Postfrontière #NetGalleyFrance
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cette histoire tourne autour de 2 femmes : Patricia la journaliste qui mène une enquête sur ces allemands qui ont fui l'Allemagne de l'Est pour y retourner et Inge qui elle a fui l'est pour y retourner

A l'epoque de la guerre froide, l'espionnage était monnaie courante

Au fil de la lecture, l'auteur étaye son récit de faits historiques et notamment les actes terroristes de la bande a Baader pour ne citer qu'elle (ces personnes dont on voyait défiler les photos au journal de 20 heures)

la construction de ce livre est intéressante, notamment grâce à ces deux personnes si dissemblables mais, les intentions de Patricia ne sont-elles pas différentes.

ce qui ressort principalement de cette lecture c'est que quelque soit l'Est ou l'Ouest les choses n'étaient pas très faciles à vivre

donc lecture interessante

Je rencontre de nombreux auteurs dans des salons littéraires. J'achète beaucoup de livres et je n'ai pas le temps de tous les lire, c'est ce qui s'est passé avec « Rouge armé » acquis en 2019. Rentrée littéraire 2023, un titre attire mon attention. « Post frontière », le quatrième de couverture ne m'est pas inconnu. Quelques recherches, il s'agit de « Rouge armé » la même histoire dont la rédaction a été revue par Maxime Gillio ( ma comparaison se limite au prologue et aux deux premiers chapitres que l'on peut consulter sur le site de Talent Éditions ). J'ai lu « Rouge armé » exemplaire dédicacé par l'auteur.

Ce récit met en scène trois femmes. Avec Anna et Inge, c'est l'Histoire qui défile, celles d'époques pas si lointaines. Anna est allemande des Sudètes en Tchécoslovaquie. Une frontière séparant une origine commune et la frontière a été un des prétextes à la Seconde guerre mondiale. A la fin du conflit, Anna a migré vers l'Allemagne. Réfugiés et migrants ne sont jamais bien accueillis, c'est encore le cas aujourd'hui.

2006. Patricia Sammer est journaliste au Spiegel. Alors qu'un de ses collègue investigue sur un tueur, Patricia a choisi d'enquêter sur la réunification des deux Allemagne qui est dans tous les esprits alors que les révélations des archives de la Stasi interrogent. Patricia est intriguée par le parcours d'Inge qui a fui l'Allemagne de l'Est en 1969 avant d'y revenir en 1977. Patricia rencontre Inge et lui demande de raconter son histoire. le titre « Post frontière » prend tout son sens.

L'histoire d'Inge se confond avec l'Histoire des Allemagne, de l'Est et de l'Ouest. Un même peuple séparé par un rideau de fer et par un mur à Berlin. Un même peuple qui va pendant quelques décennies s'envier, se détester et s'aimer à la fois. Inge parle de propagande, d'une dictature insidieuse. C'est la RDA. Il y a des violences à la frontière entre l'Est et l'Ouest, des morts. Passer à l'Ouest, c'est un rêve mais une fois la frontière franchie il y a aussi des déceptions et également des violences. La contestation aboutit à la lutte armée durant les années 1970 et la RFA en paie un lourd tribut. le titre « Rouge armé » prend tout son sens.

La personnalité de Patricia questionne. Son comportement vis-à-vis d'Inge est changeant, parfois il ressemble à une relation mère-fille, il peut être aussi conflictuel. le passé de la journaliste se dévoile par bribes, comme celui d'Inge, avec ses zones d'ombre, des pleures et des joies. Maxime Gillio donne au lecteur les pièces d'un puzzle. C'est intrigant, plein de suspense et de surprises. le tableau final illustre une tragédie, à la fois historique et personnelle. L'auteur maitrise à la perfection ce final.

Maxime GILLIO – Rouge armé. Éditions Ombres noires, parution novembre 2016. ISBN 9-782081-378520. Réédition août 2023 ( avec une rédaction revue ) sous le titre « Post frontière » Talent Éditions . ISBN 978-2-37815-349-6.


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"Post Frontière" évoque tout un pan de l' histoire de l' Allemagne de l' Est au travers des discussions ( en 2006 ) entre la journaliste Patricia Sammer et Inge Oelze qui a franchi le mur en 1969. On suit le déroulement de la vie d' Inge mais aussi celle de sa mère à la fin de la guerre.
Le va et vient entre chaque protagoniste ( Patricia, Inge et Anna mère de Inge) demeure parfaitement maitrisé et savamment dosé par Maxime Gillio. On glisse d' un personnage à l' autre avec une facilité déconcertante.
Pour ma part je trouve beaucoup plus convenu le jeu du chat et de la souris entre Inge et Patricia. Concernant ce jeu de dupes on pourrait dire : " A l' Ouest rien de nouveau "et l' aspect mystère entre ces deux femmes reste très facile à deviner.
La bonne surprise du roman figure dans le développement du personnage de Patricia. Ce dernier n' est pas un faire-valoir comme il aurait pu l' être. Ses fêlures, ses traumatismes, son parcours de vie apportent un supplément d' âme à l' histoire.
L' auteur nous confie une histoire poignante et touchante de sincérité dans un style concis et sans "fioritures" qu' il faut lire ne serait-ce que pour ses cruelles résonnances contemporaines et sa quête mémorielle.
Un approfondissement sur la période de l' engagement politique d' Inge après son passage à l' Ouest ne m' aurait, cependant, pas déplu....

Post frontière est une très belle surprise pour moi. Plus qu'un roman historique c'est une grande fresque que propose l'auteur à travers les voix de trois femmes, Patricia, Inge et Anna, sur une période allant de 1944 à nos jours et qui traverse l'ancienne Tchécoslovaquie, l'Allemagne et la France.
Tout commence à la fin de la seconde guerre mondiale, avec Anna, jeune sudète, veuve de guerre, chassée de son pays et poussée à l'exil avec ses enfants, par les tchèques « de souche ». Il y a ensuite, de nos jours, la rencontre de Patricia, journaliste berlinoise hantée par son passé, avec Inge qui va lui offrir son témoignage d'allemande de l'Est retournée dans son pays après l'avoir fui pour l'Ouest pendant la guerre froide. Dans ce roman choral, original et bien construit, les chapitres s'intercalent dans l'espace et dans le temps et finissent par se rejoindre pour aboutir à un ensemble cohérent et homogène.
En mettant l'accent sur certains évènements de l'Histoire peu exploités en littérature, et par son travail extrêmement bien documenté, Maxime Gillio m'a permis d'en apprendre plus sur l'Allemagne non réunifiée et la région des sudètes en Tchécoslovaquie :
Sur le climat qui régnait aux frontières entre les communautés battues et les vainqueurs de la seconde guerre mondiale juste à la fin de celle-ci. L'esprit de revanche de certains faisant changer de camps les rapports de force et créant de nouvelles victimes (les allemands ou affiliés) et de nouveaux tortionnaires (les peuples libérés).
Sur Berlin coupé en deux par son mur et la période mouvementée des années 70 à fin 90 avec les actions terroristes de la Fraction armée rouge. Sur le point de vue des berlinois de l'Est préférant rester sous le régime communiste ou revenir après avoir expérimenté l'autre côté … Il y a tellement de détails encore et de personnages secondaires, tout aussi intéressants et instructifs, mais je vous laisse les découvrir.
En racontant les petites histoires de ces femmes, parfois très dures mais touchantes, l'auteur donne un éclairage innovant et vivant sur la Grande Histoire qui ne cesse malheureusement de se répéter… A lire absolument.

Trois femmes, trois vies broyées par l'Histoire. Nous rencontrons d'abord Anna, jeune mère de deux enfants, dont la vie se trouve bouleversée en 1945, alors que la seconde guerre mondiale prend fin. Sudète née en Tchécoslovaquie, elle doit rentrer dans « son pays », cette Allemagne qu'elle ne connaît même pas, comme tant d'autres. Puis nous faisons connaissance avec Patricia, journaliste d'une quarantaine d'années. Elle souhaite écrire un livre sur les personnes qui, ayant fui l'Allemagne de l'Est, y sont retournées. A cette occasion, elle demande à Inge, notre troisième protagoniste, dont elle a découvert l'existence dans les archives déclassifiées de la Stasi, de raconter sa vie.

Nous découvrons au fil des pages la vie de ces trois femmes. On comprend assez rapidement que leurs histoires sont liées. En ce qui concerne Anna et Inge, aucun suspens, dès les premières pages, nous savons qu'Inge est la fille d'Anna. Quant aux liens entre Inge et Patricia, ils sont plus ambigus. On peine à comprendre ce qui les relie, même si l'auteur sème des indices pour nous permettre de deviner ce qu'il en est ; d'autant que leur relation ne cesse d'évoluer au fil du récit.

A travers les vies de ces trois femmes, et accessoirement, celles de leurs familles, de leurs amours, c'est l'Histoire que nous rencontrons, celle de l'Allemagne. Cette Allemagne vaincue qui peine à se relever, puis qui est coupée en deux par les Alliés, sous fond de guerre froide. On comprend que ces trois femmes, chacune à leur manière, sont des survivantes, même si Patricia, plongée dans une spirale d'autodestruction, laisse percer ses fragilités. Ces récits, inspirées d'une histoire vraie, symbolisent toutes les autres et nous appréhendons à travers elles l'ampleur des drames individuels au sein de la tragédie plus vaste des guerres.
Et au final, la question se pose, les blessures infligées par la vie, et par les autres, peuvent-elles cicatriser ?

C'est un livre sombre dans lequel l'auteur semble mettre en lumière ce qu'il y a de plus mauvais chez l'être humain. « Oeil pour oeil, dent pour dent » en est une parfaite illustration. Et pourtant, malgré cette tonalité sinistre, une lueur d'espoir arrive à percer, ténue, certes, mais bien présente...

Encore une très belle découverte. Merci à Babelio et aux éditions Talent.

Post frontière aborde l'Histoire du XXeme siècle à travers le destin d'allemandes dont la vie sera capricieuse, ballotée par les sévices de la seconde guerre mondiale et toutes les conséquences qui en découleront.
Aborder ce sujet du point de vue allemand donne une autre vision que celle des livres d'histoire de nos écoles racontée sur la nation allemande.
Il ne faut pas oublier que les civils ont souffert des exactions liés a leur origine également, la tragique période des « années de plomb », le terrorisme qui a régné, l'éclatement des familles parfois avec ce rideau de fer.
L'auteur articule son récit sur plusieurs périodes et avec le destin de trois femmes. C'est un puzzle dont les pièces s'imbriquent au fil des pages et par lequel on aborde les séquelles qui hantent ces personnages.
Même si la structure croisée du récit est un peu difficile à aborder au début du récit, on devine rapidement que les fils de l'histoire vont s'imbriquer. On est rapidement captif de ce roman.
Une histoire originale et passionnante !
Merci à Babelio et à Talent Éditions pour cette belle découverte.

Lu dans le cadre de la rentrée littéraire de septembre 2023

Le mur de Berlin n‘est plus.

15 ans plus tard, Patricia Sammer journaliste au Tageszeitung se lance sur un article retraçant une période importante de l‘histoire allemande . La migration de la population entre les deux Allemagne suite a l‘apparition une nuit d‘un mur qui séparera désormais ce pays en deux la RDA et la RFA .

Ce fut un moment de l‘histoire où plusieurs allemands ont tente de franchir le Mur pour passer a l‘ouest et fuir la dictature qui sévit a l‘époque a l‘est.

Parmi cette population qui réussira a entrer a l‘ouest, certains reviendront a l‘est .
Pourquoi ?

La journaliste décide donc de partir a la recherche de cette population . Munie de documents de la Stasi (Police politique du Regime communiste) qui recensent des personnes fichées , Patricia va tout d‘abord rencontrer Inge Oelze femme de soixante ans.

Cette rencontre entre ses deux femmes sera primordiale dans la vie de chacune.

Le recit alterne entre le passe et le présent.
Il est très riche en événements historiques sur l‘Allemagne.
Le récit entre ces deux femmes de génération differente fait que l‘on s‘attache a ces deux personnages pour qui l‘ascendance aura un role primordial dans leur vie de femmes.

J‘ai enormement apprecie cette lecture.

Peut être que le fait que j‘y vive n‘y est pas neutre mais j‘ai eu envie de découvrir cette période qui semble aujourd‘hui encore douloureuse pour certains allemands.

Apres cette lecture j‘ai prévu de lire sur le même sujet „ le mur de Berlin“ de Frederick Taylor

Plongée dans l'histoire : trois femmes, trois destins, trois vies liées. le récit nous entraîne dans trois périodes :
Fin de la seconde guerre mondiale, on y découvre le sort réservé aux Sudètes - pan de l'Histoire - que je découvre et, ma foi, les horreurs de la guerre se répètent encore et encore. L'homme est un loup pour l'homme, disait Hobbes. Je ne peux m'empêcher de penser que la guerre continue aujourd'hui et que des femmes, des enfants, des hommes doivent subir les pires horreurs encore et toujours.
Berlin dans les années 60, la mise en place du mur et de la séparation ouest/est et son lot d'injustices, de violence et de vies brisées…
Allemagne de nos jours, en 2006, une journaliste mène son enquête mais les blessures du passé font d'elle un être mal en point en recherche de sens qui mène sa vie comme « un radeau perdu. » (cf. V. Sanson).

A la fois enquête journalistique, roman d'amitié et fresque historique, Post- frontière nous fait parcourir les années qui se sont écoulées après la seconde guerre mondiale, depuis la chute du nazisme et la scission de l'Allemagne en deux, en passant par la construction du mur de Berlin et en s'intéressant aux actions de la FAR ( Fraction Armée Rouge) des années 70 à 90. C'est ainsi que la grande Histoire se mêle à la petite histoire, celle d'Inge, Allemande de l'Est ayant réussi à franchir le mur, puis ayant choisi de retourner dans l'Allemagne de l'Est, mais aussi celle de Patricia, journaliste au Spiegel, pour qui enquêter sur Inge semble être devenu une question de vie ou de mort.
Entremêlant trois époques - l'immédiate après-guerre, les années 70 et les années 2000 -, et croisant trois destins de femmes, Maxime Gillio parvient à nous faire comprendre la complexité et la fragilité des frontières, décisions toujours arbitraires impactant parfois cruellement les destins individuels.
Au fur et à mesure de ce récit fluide, grâce à une langue simple et précise, le lecteur s'attache peu à peu à ces personnages de femmes fortes qui l'amènent à s'interroger sur la question de nos origines, de la filiation.
Un très beau roman à la fois romanesque et historique qui permet de découvrir encore beaucoup sur ces pans d'Histoire dont on pense pourtant tout savoir et qui trouve également un écho dans les conjectures actuelles.
Merci à Babelio et à Talent Éditions pour m'avoir permis de découvrir ce roman qui donne envie de lire les autres oeuvres de Maxime Gillio.