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Giono...ce livre est à lire surtout dans la période dans laquelle nous sommes. Harcelés par le futile, contraint de supporter le mensonge et la folie, voilà un livre fait de sagesse, de simplicité, certains les fameux « gros intelligents » diront qu'il est empreint de bucolique niaiserie, ou d'angélisme hors du temps…les imbéciles…
Revenons plutôt à ce texte. Il puise dans l'évidence oubliée sa force, de sa simplicité né l'évidence et sa vérité coule naturellement, comme ces eaux claires des torrents, comme ce vent que l'on sent dès qu'il le décrit, ou ses rayons de soleil que l'âme boit au fil des saisons, sans jamais se lasser. Certains y verrons aussi un traité de morale condamnant la société du fric et de la productivité à tout crin, pas faux, tant ce modèle de vie à gâché la vie des hommes en leur faisant miroiter des richesses éphémères qui n'ont eu d'autres privilèges que d'enfermer les hommes dans la tristesse et l'envie, la folie et le désarroi. le bonheur est devenu un leurre, masqué par les prétendues richesses que la société moderne allait lui apporter. Je laisse à Giono le mot de la fin… « Car, la richesse de l'homme est dans son coeur ».
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Si vous souhaitez explorer les tréfonds de l'âme paysanne de Jean Giono, découvrir sa pensée profonde et sa conception de la vie, laissez vous tenter par la lecture des Vraies richesses.
Certains passages peuvent être assez difficiles, Giono y déploie son lyrisme et son imagination sans retenue, d'autres sont plus limpides et vous donneront des frissons (si vous partagez un tant soit peu sa vision bien sur). Ce court essai où nous suivons l'auteur en ville puis à la campagne est un pamphlet impitoyable contre la civilisation de l'argent et une apologie de la vie paysanne stoïcienne et de ses valeurs éternelles.
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Ceci n'est pas un roman. Ceci n'est pas un essai. Ceci n'est pas une oeuvre philosophique. Ceci est du Giono !
Après avoir écrit Que ma joie demeure, hymne à la nature et à la campagne, il semble que Giono ait eu l'occasion de s'expliquer auprès d'amis intimes sur le sens qu'il donnait à la joie, confortant ainsi les bases qui ont prévalu à l'écriture de son roman (préface).
Cela donne un florilège de belles descriptions, de magnifiques envolées à la gloire de la paysannerie et de la nature, tous deux vivant en parfaire harmonie.
Malheureusement, cette belle harmonie est menacée par la ville et ses miroirs aux alouettes, son argent facile et ses valeurs tronquées. le paysan arrête de faire son pain pour vendre son blé et récolter de l'argent. Il s'éloigne alors des vraies valeurs et perd sa dignité.
Giono ne peut écrire que du Giono. Il va dans l'outrance et on lui pardonne beaucoup. Sa nostalgie bien réelle s'appuie sur un monde en voie de disparition. Les boeufs et le laboureur, les forgerons, le four banal disparaissent au profit de l'agriculture intensive après 1945 (Les vraies richesses est écrit en 1936).
Sa définition de la joie se confond avec celle du bonheur selon Giono. Il suffit de se trouver à sa place, dans le grand puzzle de la nature, au milieu des siens, pour éprouver de la joie.
La joie, c'est se sentir à sa place, en résonnance avec le monde, ne pas être anéanti par la modernité qui nous transforme en êtres malheureux, avides de fausses richesses inutiles et sans vraies perspectives.
Si j'adhère complètement à la vision de Giono concernant ce que devrait être l'humanité, avec ses valeurs d'amitiés, de solidarité et d'entraide basées sur le respect de la nature, du temps et des choses simples mais fondamentales, je suis dubitatif sur certaines envolées où l'on voit la forêt reconquérir les villes puis Paris à grands coups de germination envahissantes et sans contrôle. Je préfère considérer cela comme une gigantesque poésie dans laquelle les émotions l'emportent sur le réel, C'est cela aussi Giono, magnifier le simple ou le pathétique pour en sortir une poésie débridée qui s'écoule comme un fleuve tortueux et puissant.
Il reste un style incomparable, une générosité et une vision originales. Les vraies richesses sont celles des pages de Giono, écrivain du terroir, sincère témoin d'un monde rural maintenant disparu vers lequel tant de gens voudraient retourner, mais en vain. On ne refait pas ce qui a été défait. On refait autrement. C'est la leçon qu'on peut tirer de cet ouvrage dense et généreux. L'humanité porte en elle une intelligence du coeur qui peut entrer un jour à nouveau en résonance avec le monde dans lequel elle vit… Avant qu'il ne soit trop tard…

Michelangelo 2016

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Il y a dans ce petit livre, une telle force, une telle puissance qu'on ne peut pas en sortir indemne. L'humanité, la générosité et toute l'indulgence de Giono pour le genre humain et ses faiblesses sont portées ici à leur paroxysme. Bouleversant, époustouflant d'émotions.
Fond et forme sont unis pour un texte de toute beauté.
C'est réellement un des plus beau écrit que j'ai pu lire jusqu'à présent. Quand je dis "beau" je veux dire que rien n'est à ajouter et qu'on doit absolument s'abstenir d'y enlever quoi que ce soit. Beau par sa puissance et son absence de concession.
Une critique de notre civilisation de citadins qui n'est pourtant pas naïve et parfois même d'une grande violence.
Lyrisme d'une puissance magnifique. du grand Giono. Je le conseille vraiment et à tous et toutes.
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Nous sommes en 1936, Giono vient de publier « Que ma joie demeure », l'écrivain est dans sa pleine période consacrée à l'éloge de la nature opposée à la civilisation moderne du progrès et de l'industrie. Après le succès de « Colline », publié en 1929, Giono décide de quitter son travail d'employé de banque qu'il exerce depuis près de dix ans, pour se consacrer à la littérature. Dans « Que ma joie demeure » il exprime son amour du terroir, des gens simples et critique sévèrement un occident en crise dont le culte de l'argent et l'industrialisation forcenée conduit, selon lui, à l'engagement militaire. Il devient le maître à penser de toute une jeunesse qui le suivra dans son engagement pacifique autour des rencontres du Contadour qui se dérouleront de 1935 à 1939 dans les lieux qui ont inspiré son roman. Dans cette lignée, il cherche à préciser sa pensée et écrit « Les vraies richesses » oeuvre dans laquelle il évolue vers une certaine conception mystique de la nature. le fondement de son discours est toujours basé sur la critique de la société moderne, des villes et des gâchis de matière, de nourriture pour le profit que quelques-uns.

  Dans la préface des « vraies richesses » il fait un sombre constat :

« Les deux tiers des enfants du monde sont sous-alimentés. Trente pour cent des femmes qui accouchent dans les maternités ont les seins secs au bout de huit jours. Soixante pour cent des enfants qui naissent ont souffert de misère dans le ventre de leur mère. Quarante pour cent des hommes de la terre n'ont jamais mangé un fruit sur l'arbre. Sur cent hommes, trente-deux meurent de faim tous les ans, quarante ne mangent jamais à leur faim. Sur toute l'étendue de la terre, toutes les bêtes libres mangent à leur faim. Dans la société de l'argent, vingt-huit pour cent des hommes mangent à leur faim. Soixante-dix pour cent des travailleurs n'ont jamais eu de repos, n'ont jamais eu le temps de regarder un arbre en fleur, ne connaissent pas le printemps dans les collines. Ils produisent des objets manufacturés. » (page 24)

  Cette oeuvre est composite, à la fois roman, essai, poésie en prose, témoignages, pamphlet contre le capitalisme qui détruit la nature et détourne des vraies richesses. Giono propose de gagner des joies au lieu de gagner de l'argent.

  L'histoire commence à Paris dans la rue du Dragon ou Giono déambule, mais rapidement il évoque la province en citant les origines de chaque commerçant de cette rue. le patron de l'hôtel est de la Touraine, le charbonnier est des Cévennes, le marchand de journaux est picard, l'épicier est piémontais, le marchand de bois est vosgien. Ils sont tous déracinés et dénaturés par la ville :

« Dans cette ville où les hommes entassés comme si on avait râtelé une fourmilière, ce qui me frappe, me saisit et me couvre de froid mortel, c'est la viduité. Sentiment d'une avilissante solitude. Je n'ai pas l'impression qu'un seul de ces êtres humains s'occupe à des travers naturels » (page 35).

Giono dresse un tableau idyllique de la vie champêtre, des paysans, de ceux qui comme les arbres tirent leurs ressources de la terre. Il recourt à la forme allégorique pour faire passer son message et assimile les hommes respectueux des valeurs de la nature à une forêt qui marche et qui va bientôt submerger la ville et détrôner les faux dieux.

« Car la richesse de l'homme est dans son coeur… Vivre n'exige pas la possession de tant de choses. » (page 147).

  Les envolées lyriques de Giono sont exceptionnelles, il chante et clame la nature avec un talent de poète, dans ce registre il est unique. Pourtant certains passages (notamment le chapitre 2) m'ont semblé un peu trop allégoriques et parfois même sibyllins. Il souhaitait dans ce livre prolonger et affiner le propos de « Que ma joie demeure », mais il utilise finalement les mêmes procédés descriptifs d'une nature en mouvement seule capable d'assurer l'avenir de l'homme. Son texte n'est pas argumentatif, il est aussi un peu utopique et on aura du mal à y puiser les principes d'une philosophie bien structurée. Toutefois l'auteur emporte notre adhésion par son lyrisme, sa force de conviction et ses qualités de narrateur.

  L'essentiel de son oeuvre qui dénonce les travers de notre civilisation dans ses effets dénaturants a été écrit avant 1940, c'est dire à quel point il fait aujourd'hui figure de précurseur des mouvements altermondialistes et écologiques qui se diffusent un peu partout dans le monde.

  Dans cette veine j'ai nettement préféré « L'homme qui plantait des arbres » (1), rédigée en 1953 dans un style plus dépouillé, plus explicite et non moins efficace.

(1) Voir ma note de lecture du 1er juillet 2020.

Bibliographie :

— « Les vraies richesses », Jean Giono, Les Cahiers Rouges Grasset (2018), 158 pages.

Biographie :

— « Giono 1895-1970 », Pierre Citron, Seuil (1990), 665 pages.
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Dans Que ma joie demeure, nous avions laissé Bobby redescendre de sa montagne, en très mauvaise posture. Ce livre faisait l'apologie des bonheurs innocents, de vivre en communauté sur un petit plateau montagneux. de partager avec les hommes le nécessaire, de ne pas produire à outrance et de sortir du système de productivité venimeux qui n'entraine que l'argent. En gros sortir de l'esclavagisme du capital dans lequel ils commençaient à être entrainé.
Dans ce nouveau livre, Les vraies richesses, Giono nous parle directement, en montrant les bons et mauvais côtés des lieux où il se rend.
Nous le suivons dans son hôtel parisien ; il y voit les gens aller travailler, et il s'imagine aller les soutenir moralement. En tout cas, à ceux qui rêvent encore de nature. (Je vous rappelle qu'actuellement vous pouvez rencontrer des enfants parisiens qui n'ont jamais vu une vache : testé et approuvé). Il leur donne de l'espoir par les mots, un peu de nature glissé dans l'oreille.
Il nous montre la corruption de l'argent, la corruption des patrons, notre introduction dans le système. Nous travaillons doucement pour quelques bouts de papier, puis nous nous retrouvons à ne faire que ça pour subvenir à nos besoins. Il dénonce l'esclavagisme dans lequel nous sommes tombés.
C'est ensuite qu'il nous parle des hameaux environnant sa ville, où il se rend souvent. Où les gens se sont arrêtés d'aller vendre le grain. Qui vont cuire le pain ensemble. Qui le partage ensemble avec un bon petit verre de vin. Là où il fait bon vivre.
Bien sûr tout cela est utopique, mais peut fonctionner sur de court temps. Ces gens l'ont montré. Jean Giono ne nous demande pas de tout abandonner, juste de ne pas oublier que l'on pourrait être beaucoup plus heureux en revenant à la nature et en l'écoutant…
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Cet ouvrage est sorti en 1935. La seconde guerre mondiale n'a pas encore pointé son nez, GIONO n'a pas encore eu de gros ennuis. Il est jeune, plein d'espoir, très contestataire par son analyse anarchiste et pacifiste (c'est cette dernière qui va bientôt lui coûter cher). « Les vraies richesses » est de ces livres inclassables : peut-être un peu roman en partie autobiographique, mais plutôt essai, même si somptueux travail de poésie en prose. Les chapitres se suivent sans se ressembler, par exemple l'un d'eux est théâtral, mythologique, biblique même. En bref, tout l'univers de GIONO paraît compresser dans ce bouquin.

« Les vraies richesses » fut écrit à l'époque du Contadour, ce hameau où GIONO et quelques-uns de ses amis se sont réunis deux fois l'an entre 1935 et 1939, jouant aux bons vivants et profitant de la vie, isolés et maîtres du monde, le refaisant. Ce livre est contemplatif, olfactif, sensible, amoureux de la nature, des animaux, des rivières, du soleil, des arbres et du ciel. Mais pas seulement. Il est aussi un formidable pamphlet contre le progrès à tout prix, l'individualisme, le capitalisme, la destruction de la nature, les humains des villes : « Je suis le compagnon en perpétuelle révolte contre ta captivité, qui que tu sois, et si tu n'es pas révolté en toi-même, soit que le travail ait tué toutes tes facultés de révolte, soit que tu aies pris goût à tes vices, je suis révolté pour toi malgré tout pour t'obliger à l'être ». D'ailleurs le livre commence du côté de Belleville, où GIONO peut coucher ses sentiments sur la vie épouvantable dans les villes où les humains ont désappris les gestes simples du quotidien et la connaissance de leur environnement.

La brève pièce de théâtre met en scène un mendiant et sa fille. Lui fut roi, ne va pas tarder à devenir dieu, sa fille en est persuadée, d'autant que c'est elle qui, à travers sa jeunesse, l'éduque. GIONO s'autorise un luxe : proposer le dernier chapitre inédit de l'un de ses romans les plus connus « Que ma joie demeure » qui rappelle son point de vue exposé dans un certain « Les vraies richesses ».

Puis vient le GIONO par lui-même, les journées du côté de la Provence, loin des conglomérats, l'odeur de pain remplaçant celle de la pollution et des usines, ce pain que l'on partage comme on partage un bien précieux ou un secret. Ce pain qui représente les paysans, les vrais, ceux qui refusent la société industrielle, le développement sans limites des fermes agricoles. Cette société loin des vicissitudes des capitales et grands pôles décisionnaires : « de cette terre d'Île-de-France qui était aussi humaine que n'importe quelle autre, tu as fait sortir les palais barbares, dicteurs de lois, rois des arts, silos à phosphore où dort, inutile, la cristallisation des intelligences mortes. de cette terre capable de porter un grand poids d'arbres, tu as fait sortir des forces artificielles qui imposaient la distraction du monde naturel. Tu trompais la jeunesse des enfants avec de fausses mystiques, tu faisais travailler les hommes pour de fausses richesses, sous l'admirable tendresse de ton ciel gris où survit le regard des poètes massacrés ».

GIONO dénonce, foudroie en même temps qu'il enchante, philosophe. Il se place en visionnaire par sa révolte contre le gaspillage des matières premières, la nourriture. Les pages sur la vie des blés devenus marchandise sont époustouflantes. Aujourd'hui, on dirait que ce texte est écolo. À l'époque il est sans aucun doute juste lucide et prévenant, un poil utopiste. On peut avoir le sentiment que le monde dépeint en 1935 est révolu, pourtant la lecture de ses « richesses », celles de la terre et de l'intérieur de l'âme humaine, sonne comme actuelle, voire moderne. C'est ce GIONO là qui enchante, qui fascine par son maniement de la langue, de la poésie, par sa description de la nature, celle qui n'a pas besoin de l'Homme pour s'épanouir. Sa lecture est parfois ardue mais toujours divine, elle peut perdre le lectorat mais lui permet en fin de compte de toujours retomber sur ses pattes pour mieux l'approcher et la sanctifier. Deux récits viendront par la suite augmenter celui-ci, « le poids du ciel » paru en 1938, et « Triomphe de la vie » en 1942, formant un triptyque. Il est fort probable que nous y revenions à brève échéance.

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Un des plus anciens livres de ma PAL, récupéré à l'occasion d'un désherbage de médiathèque il y a plus de 10 ans, ce livre a connu plusieurs déménagements et reclassements dans mes nombreuses bibliothèques.
Plus qu'un roman ou un essai, il s'agit ici d'un regroupement de pensées, de textes introspectifs, d'impressions paysagères que nous livre l'auteur.
Un portrait de ville, Paris et ses trottoirs froids, son béton et son manque de nature renforçant inexorablement l'impression de solitude de tout individu, croise une ode au pain quotidien, celui pétri dans chaque cuisine individuelle redonnant le goût des heures et du temps partagé jusqu'à la métaphore du four collectif dans les rues des villages permettant un haut lieu de sociabilité et de transmission. Au delà de l'éloge de la campagne et du faire nature qui évite tout spleen et sentiment de profonde solitude, Giono livre une critique acerbe du capitalisme grignotant le temps, le bonheur et l'humanité.
Une belle lecture qui résonne avec des sujets actuels. Seul bémol, le chapitre métaphorique d'une scène mythologique dont l'échange m'a quelque peu échappé.
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Le grand troupeau de Jean Giono joue d'emblée sur un titre qui peut désigner le grand troupeau des réquisitionnés pour la première guerre mondiale ou celui des moutons lors d'une transhumance. Cette correspondance dénote en fait une dualité entre une façon de vivre proche de la nature qui regarde de loin les grands élans humains, trop humains et une autre qui s'enfonce dans des turpitudes meurtrières et vides du moindre bon sens sous prétexte de grandes idées. La narration de ce roman peut dérouter au premier abord : les chapitres qui racontent la vie de paysans isolés en Haute Provence et les scènes absurdes de guerre en Picardie, auxquelles prennent part des déracinés venus de toute la France, se succèdent alternativement jusqu'à ce que ces deux histoires se télescopent. L'auteur parvient à animer de la même manière ses personnages humains, animaux, ses paysages, les événements historiques de manière tout à fait étonnante ; le lecteur qui parvient à dépasser l'inconfort des premiers chapitres est ensuite emporté par cette symphonie organique et panthéiste où tous les acteurs se répondent avec un naturel apparent ; dans ce chorus la vie finit par vaincre les drames familiaux et politiques. le style de Giono est comme à son habitude très personnel et reconnaissable entre mille : il s'agit une langue inventée et pastorale qui s'inspire des auteurs antiques comme des traits parfois animaliers des paysans de Haute Provence. La réalité est ainsi dépeinte dans ce roman de façon directe et biologique, sans évincer ses bassesses morales, mais elle est sauvée par un héritage poétique européen dont la source n'est pas encore tarie.
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Je suis mitigée sur ce livre. Je m'explique.
J'ai plutôt apprécié initialement, mais c'est vrai que l'auteur prend un parti radical pour la campagne, défendant ce lieu de vie comme LE lieu de vie unique souhaitable. Persuadé d'avoir raison, je me demande s'il a déjà goûté aux plaisirs de la vie citadine. Car certes, elle est épuisante, polluée. Mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi les rencontres, la culture. Il ne parle même pas de la culture. Il n'y a pas cette opposition nature/culture. Sauf si je me trompe : j'ai fini par presque tomber le livre des mains 15 pages avant la fin.
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