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3,75

sur 1449 notes
Ce livre, tout au moins certaines parties (le début avec l'enquête, la description du village et de leurs habitants, la fin...) constituent un pur moment de bonheur. le passage initial sur le hêtre -"je n'en ai pas vu, dira le narrateur, de plus beau"- restent à mon sens un des plus beaux morceaux de la production "gionesque"...
Et ce commandant de louveterie, qui s'ennuie jusqu'à épouser la première venue, ne se sent vivre que lorsqu'il traque des tueurs, homme ou loup. Se sachant pareil à ses proies, il finit par se suicider, pour ne pas avoir lui-même à franchir le pas.
C'est aussi un livre complexe : bien malin qui saura démêler dans l'écheveau des narrations, qui nous raconte quoi. Giono prend, sans y toucher, un malin plaisir à mélanger les intervenants sans que le lecteur n'y prenne garde.
Un petit caillou, cependant: la partie centrale, trop longue, aurait pu être ramenée à une proportion plus en rapport avec son rôle mineur dans le déroulement de l'oeuvre....
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Encore une fois me voilà bien loin de mes premiers -à-prioris- avec cet écrivain à multiples facettes !
Certes l'ambiance bucolique reste sa marque de fabrique , une patine qui lui permet de mettre en scène diverses tragédies humaines dont il tirera partie pour "mettre dans l'ombre" ce qu'il veut mieux mettre en lumière , dans le comportement humain au sein de la vaste comédie universelle .
A travers l'enquête policière racontée telle une chronique , Giono nous entraînera dans une belle embuscade : qu'on ne s'y trompe pas , il est rusé notre écrivain ..... à l'image de Langlois , le protagoniste de l'histoire .(Il ne serait pas improbable que Giono ait pu créer ce personnage avec quelques traces d'introspection ) .

Certes,on s'amuse de toutes les malices Gionesques , le verbe est goûteux , délicieux à entendre .....de grandes envolées lyriques à de brusques passages laconiques ...de l'ellipse au grand développement , le roman se caractérise par une capacité à "distraire" le lecteur justement sans jamais laisser place au vide et à 'ennui ....d'ailleurs c'est bien de cela dont nous parle Giono ! le titre parle à lui seul , faisait référence à la pensée Pascalienne ....
On s'attachera à ce personnage énigmatique qu'est Langlois , on cherchera à en percer le mystère , on le suivra dans ces pérégrinations de la chasse à l'homme , à la chasse au loup et autres aventures quelquefois insolites et incompréhensibles , on relira plusieurs fois les différentes réparties des personnages qui l'entourent pour trouver des pistes de solution ....Le bougre , il nous met la barre haute : à nous de nous hisser ....Giono possède un talent inimitable pour jouer avec le lecteur dès lors que celui-ci veuille bien rentrer dans son jeu qui consiste à faire croire qu'il veuille lui faire prendre des vessies pour des lanternes !

Jusqu'où peut mener l'ennui , celui qui se cache dans les couches souterraines de l'âme humaine , celui qui peut mener au plaisir quasi sublimé du crime , dans sa plus belle esthétique liée à l'acte gratuit , celui qui fait courir les hommes depuis la nuit des temps , celui qui conduit à l'absurdité de la guerre et autres atrocités ....
Et ....est -ce cela aussi qui caractériserait l'homme ? Vision bien pessimiste de l'humanité !

Je retrouve dans Un roi sans divertissement une façon d'aborder l'humanité dans toute sa complexité et sa noirceur déjà rencontrée dans "Le grand chemin" ; les procédés stylistiques se ressemblent , les personnages ambivalents et incernables , le grand décor naturel menaçant et sécurisant à la fois ....Mais dans cette oeuvre magistrale ,nous sommes face à une sorte d'aboutissement spectaculaire !
Une lecture qui peut se faire à multiples niveaux avec des réponses sans fins aux questionnements induits dans le discours narratif de Giono :
On en ressort perplexes , destabilisés, mais éblouis par ce coup de maître !
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C'est un roman déroutant, c'est ma première impression après avoir refermé le livre. C'est une première découverte de Giono dont j'avais bien entendu parler de l'univers.
L'histoire commence avec un arbre, passe à l'histoire de disparition et enchaîne pour une bonne part du roman sur le policier Langlois qui investit le village, personnage curieux et inquiétant. On ne sait pas très bien qui il est, ce qu'il cherche et les épisodes le concernant sont assez mystérieux car beaucoup de choses m'ont échappé notamment le passage chez la brodeuse, le fait qu'il veuille se marier subitement et sa manière de régler les affaires policières de manière pour le moins expéditive...
Le rapport au titre ne vient qu'à la fin du roman et laisse le lecteur en réflexion, très intéressant.
Quant au style de l'histoire, c'est vraiment particulier et on n' en attend pas moins d'un grand écrivain. le narrateur semble changer au fil de l'histoire, extérieur à l'histoire puis l'un des personnages avec des interventions dialoguées avec des personnages extérieurs à qui l'on raconte l'histoire. C'est assez changeant et participe au côté déroutant du roman. On sent que l'écrivain est très sensible aux sonorités des phrases, certaines sont vraiment magiques et sublimes.
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Cela commence par une série de meurtres au plus profond de l'hiver, dans un petit village perdu dans les montagnes du Vercors. Cela continue par une chasse au loup et ça se termine par la mort d'un homme un peu trop fasciné par le sang sur la neige.
Cela évoque la beauté obscure de la nature, et la sauvagerie cruelle qu'elle inscrit au fond de nous. de la puissance et des risques de l'ennui.

C'est un roman étrange, puissant, mais un peu trop obscur parfois, lorsque le style s'égare un peu trop en allusions assez peu évidentes à comprendre pour qui n'est pas dans la tête de l'auteur. Certains passages sont superbes, d'autre m'ont laissée assez désagréablement perplexe, un peu comme face à une mauvaise traduction dont le sens s'est perdu en route. L'impression générale n'en reste pas moins une indéniable fascination.

Je serais curieuse de voir le film, pour la beauté du sang sur la neige et la profondeur des gris de brouillard.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Une enquête qui change d'objet en cours de route.

La prose de Giono, incroyablement belle dans ce texte, est au service d'une réflexion sur la condition humaine qui fait écho sans y souscrire pour autant à la philosophie de Pascal, de qui est tiré la citation qui clôture le roman et lui donne son titre. le remède à l'ennui, Giono nous l'offre dans ce texte qui nous plonge de plein-pied dans un univers plein de sensations, de couleurs, de textures et de mouvement. Non, tout n'est pas sombre, il suffit de regarder autour de soi. Un émerveillement.
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J'apprécie toujours mes lectures de Giono. J'ai commencé celle-ci peu avant de partir en bivouac à coté du mont aiguille. Giono est époustouflant lorsqu'il s'agit de retranscrire la magie des Alpes. C'est une lecture que je recommande à tous les amoureux de nature, d'aventure, de montagne et d'histoire !
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Ma première rencontre avec Jean Giono ne m avait pas laissé de très bons souvenirs... Imposer la lecture de Regain au collège n'était pas des plus judicieux avec sa campagne profonde pour toile de fond...
Bien des années ont passés et je me retrouve de nouveau face à cet écrivain avec mon challenge solidaire, aie ! Dans un roi sans divertissement, la nature et la campagne ont ici aussi une place importante, thème cher semblerait t il à l' auteur. Classer ce roman est une chose bien difficile tant il touche différents genres. Vous trouverez du policier, une chronique du temps qui passe, une ébauche d'étude psychologique ... Giono sait magner les mots il n'y a pas à dire mais je ne cache pas que j'etais heureuse d'être tombée sur une édition classicolycée pour avoir des notes de bas de pages avec des explications de vocabulaires pour certains mots ou autres expressions ! Des personnages se démarquent de ce roman, d autres resteront énigmatiques. Même sans chapitre, il y a clairement trois parties qui se détachent avec là aussi trois façons de s'adresser au lecteur. Il faudra attendre la toute fin du livre pour comprendre le titre et repenser à sa signification.
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de Jean Giono j'ai lu il y a quelques années déjà "Le Hussard sur le Toit". J'avais apprécié cette lecture.

C'est pourquoi en ouvrant "un roi sans divertissement" je pensais trouver quelques heures de lectures intéressantes. C'est plutôt le contraire qui s'est passé. Je me suis ennuyée. le talent de l'auteur ne pouvant être mis en cause, j'en conclue que suis passée à côté de l'oeuvre.

Les pages concernant les disparitions et leurs conséquences ainsi que celles sur la chasse au loup m'ont relativement intéressée. Je me suis perdue à partir des pages où apparait le personnage de Saucisse.

Même si je n'ai pas compris le projet de l'auteur je n'ai pas abandonné le livre, je l'ai terminé.

peut-on me conseiller un titre plus facile de Jean Giono à lire ?





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Roman très riche qui donne envie d'être relu dans l'immédiat. Jean Giono nous emmène dans une campagne neigeuse, morne et triste, suivre une histoire qui commence autour d'un arbre, un hêtre magnifique. Les narrateurs se succèdent conférant au roman un rythme bien particulier, inspiré par la narration orale. La première partie du roman nous conte les aventures de M.V. La seconde, construite de manière parallèle nous rapproche de Langlois, un commissaire qui traque un meurtrier, un loup, une femme à marier puis la mort. Car dans ce monde figé, l'ennui peut vous emmener bien loin.
-un roi sans divertissement est un homme plein de misères
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C'est non sans difficulté que j'aborde ce qui paraîtra dans la catégorie ”critique” et que je qualifierai de commentaire comme souvent lorsqu'il s'agit d'oeuvres majeures, et d'auteurs incontestables comme Jean Giono.
Car « Un roi sans divertissement » est une oeuvre majeure, à plusieurs niveaux de lecture, ce qui le rend si difficile d'accès. le thème de ce récit est la descente progressive et inexorable, non pas aux enfers mais aux tréfonds de l'âme d'un homme pour qui la mort est devenu un venin.
Au coeur de la montagne du Dauphiné, les disparitions humaines s'enchaînent sans qu'on soit sûr qu'il s'agisse de crimes… Homme, animal, démon ? Qui en est l'auteur ?
C'est pour enquêter qu'arrive le gendarme Langlois, qui va s'imprégner de la vie de ces montagnards taiseux, vie terne et répétitive, sans loisir, sans répit, sans repos. Au terme d'une investigation plutôt hasardeuse au fil des saisons et surtout des hivers interminables, Langlois mettra la main sur le coupable, un autre montagnard dont le “seul” tort (?) était l'ennui, qui le poussait donc à enlever puis tuer ses victimes…
Plutôt que de livrer l'assassin à la justice qui de toutes manières le condamnera à mort, Langlois l'abat simplement, prétendant qu'il voulait s'enfuir. Une façon sans doute de lui faire payer cette traque exténuante. Fin de l'histoire ? Non, mais une introduction en quelque sorte.
Le capitaine Langlois reviendra quelque temps plus tard, démissionnaire de la gendarmerie mais auréolé d'un nouveau titre : lieutenant de louveterie. Ah, il faut le voir arpenter le village dans son bel uniforme, vouloir ci et ça, fréquenter les bistrots d'un côté, les dames de l'autre. Seulement vivre seul n'est pas une sinécure et l'ennui s'installe… Il lui faudra l'entregent de quelque personne du “sexe”, pour se trouver une femme, dévouée en tout mais pas bien futée pour le divertir. L'ennui gagne… Et malgré toute l'imagination dont il est capable, Langlois n'arrivera jamais à oublier cette mort qu'il a donnée gratuitement, pour le simple plaisir de tuer. le venin de l'ennui, de la mort, s'insinuera au coeur de l'être pour le terrasser un jour, à son corps “non” défendant.
D'où l'expression : un ennui mortel, sans doute !

Ce roman, en différents actes, un peu comme au théâtre, révèle pour ceux qui ne le connaissent pas assez (comme moi) l'immense talent de Giono. Capable de magnifier la nature dans des récits comme « Le Chant du Monde » ou l'humanité avec « Un de Baumugnes », il utilise toutes les ressources du vocabulaire français comme le provençal pour composer les plus belles pages de la littérature du XXe siècle. Ses nombreux écrits inspireront le cinéma, de Marcel Pagnol à Jean-Paul Rappeneau, ou d'autres écrivains dont Pierre Magnan qui lui rendra hommage, mais c'est une véritable gourmandise que de se plonger dans ces lignes où la nature fait plier l'homme, lui donne sans cesse des leçons d'humilité, et c'est non sans malice qu'il fut capable de “portraiturer” ses contemporains, du notable le plus arrogant, au paysan le plus roué !
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