Georges Clemenceau aurait été flatté que
Françoise Giroud, une grande, lui prête voix dans ce livre. Elle pensa aussi très fort à son grand amour auquel elle s'adresse très discrètement, n'en déplaise à Madame mère, en page 7 : ‘À J.J.S.S.'
Elle n'a pas refait l'histoire et je ne vais pas la refaire non plus si ce n'est de présenter cet ouvrage qui illustre un renom, le «
Coeur de Tigre ». Surnom que lui vaut un tigre qu'il a tué lui-même, lors d'une chasse avec le maharadjah de Bikaner en Inde, à Gwalior. Épopée durant laquelle il écrira à Claude Monet dont il admire la peinture et pour lequel il nourrira une grande amitié, sincère et réciproque Une peau de bête qui ornera son lit comme on le voit sur les photos insérées entre les pages 118/119. Des portraits de
Georges Clemenceau, des témoins de cette époque et aussi de quelques amoureuses. Un homme qui aima les femmes et qui les aurait voulues libres avant l'heure en ce qui concerne le droit de vote, par exemple, qui connut
Louise Michel pendant les dures épreuves de
la commune, peu avant sa déportation pour le bagne, en Nouvelle-Calédonie. Nous retrouverons aussi de grandes figures,
Jules Ferry, Émile
Zola, l'homme qui s'insurgea à l'heure de l'affaire Dreyfus. Bien sûr, il n'est pas question seulement de la mort d'un tigre puisque nous entrons bientôt en guerre, celle de 14, une guerre qui devait s'éterniser et durant laquelle, il se rendit au front à plusieurs reprises, auprès des soldats, dans les tranchées. Il n'est pas question ici d'encenser l'homme dont on ne niera pas le mauvais caractère, parfois la vulnérabilité, mais qui fut généreux et qui avait surtout la faculté d'agir.