Après la fille, j'ai trouvé la biographie de la mère, rédigée comme un roman et non comme un essai documenté (bien que la bibliographie en fin d'ouvrage soit respectable).
Madame Curie était honorable, certes, parce qu'elle s'est battue très longtemps, contre la bêtise des hommes qui l'empêchait de développer ses talents, contre la matière pour lui arracher ses secrets, et même contre les horreurs de la guerre avec ses centaines de petites Curie qui ont aidé à soigner des milliers de blessés. le livre se lit bien, les commentaires de l'auteur à ses lecteurs de 1981 éclairent les préjugés et les conventions de l'époque. On sourit néanmoins face à ce qui a encore évolué depuis, notamment la remarque sur la porosité des frontières européennes, aujourd'hui bien plus importante qu'il y a trente ans (et pour longtemps j'espère...).
Rien n'est jamais à l'homme, disait
Aragon, et moins encore à la femme de ces temps-là. Par son génie, mais surtout par son travail acharné,
Marie Curie a ouvert bien des portes, et
Françoise Giroud sait évoquer cette grande figure sans tomber dans l'hagiographie. Une lecture réjouissante.