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EAN : 9782253156307
329 pages
Le Livre de Poche (18/01/2012)
3.57/5   7 notes
Résumé :
La joie est au désir ce que la vérité est à la raison : une nécessité et une exigence. En la plaçant au centre de sa réflexion, Nicolas Go ne fuit pas les tourments du monde, bien au contraire : il la voit comme une liberté et une sagesse, la source de toute création. Un ouvrage accessible et argumenté d'abondantes références aux philosophes classiques et contemporains.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pas pour les néophytes, complet, compact, exigeant, à lire avec un stylo à la main.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La philosophie naît d'un étonnement : celui notamment de l'absence de sens dans les discours et les actes humains, c'est parce que seul le silence répond à sa question "pourquoi ?" qu'il entreprend la mise en doute de sa propre parole, et en quelque manière la négation du silence. Penser en philosophe, c'est nier le silence en tant qu’absence de sens, qui nie la parole de l'homme, condition de son humanisation. Car il n'y a de silence que pour l'homme qui seul parle, et si l'animal ne craint pas le silence, c'est qu'il n'est rien pour lui. Ce que craint l'homme, ce n'est pas l'absence de bruit mais l'absence de sens. Cette absence de bruit que l'on nomme communément silence l'inquiète non pour elle-même, mais parce qu'elle cesse de combler par des artifices métaphoriques (l'agitation et le bruit ne sont-ils pas en effet des métaphores du sens lorsque celui-ci nous manque ?) le silence existentiel, l'absence de sens. Le silence insensé est la véritable négation de l'humanité de l'homme, contre quoi se dresse la culture. En philosophie plus que tout ailleurs, la construction du sens passe par l'épreuve du doute, qui se distingue par sa radicalité (le mathématicien peut bien douter d'une démonstration, il n'explique pas avec ses concepts mathématiques ce que sont les mathématiques, les biologiste, s'il met à l'épreuve de l'expérimentation ses propres théories n'explique pas biologiquement les fondements de sa science), le doute philosophique porte sur le doute lui-même, la philosophie doute d'elle-même et de ses propres fondements, elle construit le sens en doutant du sens, la vérité en interrogeant la valeur du désir de vérité, elle interroge l'interrogation elle-même : le sens, que la parole philosophique examine, est l'essence de la parole, et c'est pourquoi elle ne saurait y renoncer sans abolir la philosophie elle-même. Il parait donc contradictoire d'inviter la philosophie au silence qu'elle s'emploie par définition à nier. La philosophie est consubstantielle à la parole et comme telle négatrice du silence, y compris lorsqu'elle en parle : elle signifie tout particulièrement, si l'on admet une distinction entre signifier - qui renvoie à une idée, à la pensée qui énonce -, et désigner, qui renvoie au réel, à l'objet désigner. Parce que le philosophe signifie et ne se contente pas de désigner, il ne peut sans contradiction se résoudre au silence, à moins qu'il ne renonce à philosopher.
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Mais si la philosophie, dans sa recherche de la vérité, rencontre le silence comme une limite - elle ne peut être dans son exercice même que négation du silence -, il n'en va pas de même de l'art (y compris les arts de la parole) duquel il participe. Le silence accompagne en effet la création de l'artiste comme une ombre son corps, et tout autant la re-création de son interlocuteur (lecteur de la poésie, auditeur de la musique...), qui se réapproprie l'oeuvre. A cet égard, l'implication de notre thèse est la suivante : il appartient à l'artiste - à son interlocuteur - de choisir le silence, et de le désirer, le silence n'est plus alors le simple compagnon de l'artiste, mais son ami ou son amant. Comme le philosophe est l'ami ou l'amoureux de la sagesse, l'artiste peut l'être du silence. Un sigophile.
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