Pénélope arrive un matin à Versailles prendre son nouveau poste de conservatrice en charge des tissus lorsqu'on découvre le cadavre d'une jeune femme dans le bassin de Latone, étrangement mutilé. Au même moment, un meuble inconnu fait son apparition dans les appartements de Marie-Antoinette et se met à transpirer du sang… Personne ne sait comment il est arrivé là : pour les conservateurs, c'est presque un mystère plus excitant que le meurtre de Latone. Aidée de son ami Wandrille, jeune dandy oisif, Pénélope s'embarque dans une enquête pleine de rebondissements, d'aristocrates nostalgiques, de ministres comploteurs, de mécènes chinois et de rituels anciens pratiqués dans les forêts autour de Versailles. L'ombre du jansénisme plane (encore ! voir le Marquis des éperviers) sur tout ce roman : on y raconte l'histoire des convulsionnaires de Saint-Médard et du diacre Pâris, dont les pratiques étranges et violentes furent interdites à la fin du XVIIIe siècle. A partir de cette date, les familles restées fidèles au jansénisme rentrèrent en clandestinité et une sorte de société secrète perdura jusqu'à nos jours, ne renonçant pas à l'idée de faire de Versailles le temple janséniste ultime.
Beaucoup de choses m'ont gênées dans ce roman : l'absence de vraisemblance (par exemple Wandrille passant tout naturellement ses journées au château avec Pénélope et ses collègues…), le style haché qui donne un rythme effréné sans aucune pause, le manque de sentiments, les références trop nombreuses à ce que j'appellerai des « signes extérieurs de richesse » du gratin versaillais et des explications historiques parfois sibyllines… bref ! Tous ces éléments m'ont rendu les deux héros presque antipathiques et les personnages secondaires ennuyeux. Je n'avais qu'une hâte : terminer ce roman pour en finir avec cette histoire de fous. Finalement, ce qui m'a sauvé, c'est Versailles : les mystères entourant ce château – et la ville – sont passionnants et c'est lui le vrai personnage de ce roman. Que ce soit à la lueur d'une chandelle dans les corridors interdits au public (forcément), la nuit tombée dans le potager ou encore dans les chapelles sombres de la cathédrale Saint-Louis, c'est encore là qu'
Adrien Goetz est le meilleur.
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