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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La première nouvelle, "Le nez" est tellement invraisemblable et absurde qu'elle a tout l'air d'être sortie d'un rêve. Il faut dire qu'en russe hoc (nez) est l'anagramme de coh (sommeil /rêve).

Et oui, comment un nez pourrait-t-il se retrouver tout frais, dans un petit pain tout juste sorti du four, et ensuite se promener à sa guise, en devenant un personnage important. Au pif, je dirais que c'est un rêve, à moins d'être zen, et d'avaler cette histoire rocambolesque sereinement en la prenant pour un pied de nez. Pied de nez à ce petit monde qui ne se fie qu'aux apparences, au grade, en se couvrant de ridicule.

La seconde nouvelle "Le manteau", où l'on rencontre un pauvre petit fonctionnaire qui fait tout bien comme il faut, sans jamais dépasser de la ligne, sans rature, se faisant pourtant railler par ses collègues, tellement son aspect physique et vestimentaire sont médiocres.
Son manteau n'étant plus qu'une loque, il décide douloureusement de s'en faire un neuf, au prix de grands sacrifices. Un manteau qui pourrait le transformer, comme si l'habit faisait l'homme. Un paletot qui fera capoter son univers.

Là encore, Gogol nous livre une satire de la société de son époque, de la vie étriquée des fonctionnaires et de leur hiérarchie imbécile, de leurs préoccupations dérisoires.

Entre comédie et drame, réel et imaginaire, deux petites lectures qui m'ont donné envie de découvrir d'autres oeuvres de Gogol.
J'ai préféré "Le manteau".
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La littérature russe classique n'étant pas ma tasse de thé, j'y vais à petites doses. En l'occurrence une dose carrément homéopathique avec ces deux courtes nouvelles de Nikolai Gogol.
« Le manteau », d'abord. Saint-Pétersbourg, 19ème siècle, dans le dédale de couloirs de l'administration, Akaki est un obscur petit fonctionnaire mal payé parmi tant d'autres, dont le travail consiste à recopier des piles infinies de documents officiels. Modeste petit soldat de la bureaucratie, jamais un mot plus haut que l'autre, jamais une virgule qui dépasse, un vrai moine-copiste. Bien qu'il s'évertue à raser les murs, tout insignifiant soit-il, il est cependant l'objet des railleries de ses collègues. L'hiver approchant, il se lance dans le projet de sa vie : économiser sou à sou pour se faire tailler un nouveau manteau, qu'il imagine somptueux. Une ambition qui lui coûtera cher...
« Le nez », ensuite. Un nez baladeur, qui se retrouve un beau matin dans un petit pain sorti du four pour le petit-déjeuner, puis jeté dans la rivière, et au même moment au milieu du visage d'une personnalité importante de l'administration. Tout ceci pendant que son propriétaire légitime s'affole de se voir au saut du lit sans son appendice, pour son grand malheur de coureur de jupons : « Pensez donc, comment vivre sans une partie du corps aussi en vue ? (...) Je vais les jeudis chez la femme du conseiller d'Etat, Mme Tchektyriev ; Mme Podtotchina, femme d'officier supérieur et qui a une très jolie fille, est aussi de mes connaissances, et pensez donc vous-même, comment ferais-je maintenant ? ...Je ne peux plus me montrer chez elles ». Et le voilà, camouflé sous un cache-nez, qui court à travers la ville, de la police au bureau des annonces et qui tombe (sans) nez à nez avec celui-ci au détour d'une rue.

Deux petits textes, dans lesquels percent pourtant beaucoup de critiques. Dans « Le manteau », Gogol mêle réalisme et fantastique et dézingue joyeusement la bureaucratie russe, faite de fonctionnaires miséreux, de hiérarchie inepte et de mesquinerie générale. Dans « Le nez », il fait du Kafka avant la lettre et dénonce par l'absurde l'importance excessive accordée aux apparences. Pathétiques ou loufoques, peu de ces personnages évitent le ridicule sous sa plume caustique.
Au final, dans un style fluide et enlevé, une dose homéopathique qui fait du bien.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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En écrivant " le Manteau " ,Gogol , signait là son premier chef-d'oeuvre ,avant l 'autre chef-d 'oeuvre"Les Ames Mortes " .Ces deux romans ,les deux inspirés par Pouchkine ,ont fait de Gogol le pionnier du roman russe moderne .
"Le Manteau " est une satire .Cette dernière est celle de la buraucratie russe et ainsi
Gogol ,voulait se vengeait des années qu 'il avait vécues dans l 'administration .
IL crée le type grotesque de l ' emplyé : Akaky Akakievitch , un copiste dans les limites expresses de son mêtier , dont chacun rit et que l ' on plaint .Mais dans la
caricature , l ' auteur a introduit une nuance de pitié ; le pauvre diable , Akaky ,a eu
toute sa vie un rêve unique : posséder un manteau neuf .
A force de privations , il parvint à réaliser cette idée fixe ( obsession ) et il était comblé . Mais le soir même , des malfaiteurs le dépouillaient de son manteau .Et la
petite âme d ' Akaky Akakievitch s 'en alla :" Et Pétersbourg resta , sans Akaky comme s ' il n 'eût jamais jamais soupçonné l ' existence de cet homme . Elle
disparut et s ' évanouit , qui n 'était chère à personne et n 'interessait personne . du moins avant de mourir , elle avait vu entrer l ' hôte radieux que chacun attend ;
il était venu sous la la forme d ' un manteau .
Puis le malheur s ' était abattu sur elle , aussi soudain ,aussi accablant que lors qu ' il s ' abat sur les puissants de ce monde ."
Vraiment une triste fin pour le malheureux Akaky Akakievitch . ,
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Décidemment, la littérature russe regorge de grands écrivains dont la plume me séduit plus ou moins. Si j'ai pris un excellent départ avec une longue nouvelle de Tolstoï, si ce fut le carton plein avec Pouchkine et sa fameuse Dame de Pique, la déconvenue est arrivée avec Dostoïevski dont je n'ai apprécié ni l'écriture, ni les histoires.
Ici, après quelques instants où je me suis sentie déconcertée, ne m'attendant absolument pas à ce genre de plume, j'avoue avoir pris un certain plaisir à découvrir le talent de Nicolas Gogol.

Pour le découvrir, j'ai décidé de m'attaquer à un livre court, soit deux nouvelles d'une bonne trentaine de pages chacune.
Si le nez m'a fait beaucoup rire par son extravagance, son imagination, son absurdité presque kafkaïenne (est-ce possible d'ailleurs d'utiliser un adjectif d'un auteur pour qualifier la prose d'un écrivain qui était déjà mort à sa naissance?), et surtout par la façon qu'a eue Nicolas Gogol de la narrer, j'ai largement préféré le Manteau que j'ai trouvé très abouti. Dans cette nouvelle, l'auteur nous raconte l'existence étriquée d'un petit fonctionnaire russe dont le grand événement de sa vie sera l'acquisition d'un nouveau manteau.

Grâce à Nicolas Gogol j'ai voyagé (et en ces temps difficiles, je peux dire que ça fait du bien), je me suis vue emmitouflée dans une grande écharpe de laine sillonnant les rues glaciales de Pétersbourg.

En résumé, une belle découverte.

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"Le Manteau" : C'est un plaisir de lire cette courte Nouvelle de Gogol qui décrit si bien le monde inhumain des fonctionnaires (dans ce cas-ci, ceux de la Russie impérialiste). L'humour est sarcastique. Gogol nous raconte le destin tragique de Akaki Akakievitch, fonctionnaire consciencieux et discret, confronté au besoin urgent de retrouver le manteau qui lui a été volé. de plus en plus misérable et gelé par le froid, il frappe à toutes les portes, mais les coeurs sont durs et les hauts personnages imbus de leurs personnes, il n'obtiendra pas gain de cause. Heureusement, Gogol lui réserve une douce vengeance à la fin de la Nouvelle.

La deuxième nouvelle est complètement farfelue. Un homme important perd … son nez ! Il s'ensuit quelques péripéties rocambolesques. Peut-être faut-il y voir la satyre de quelque chose, mais j'en suis resté au premier degré.

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L'an dernier, j'ai lu l'outil et les papillons de Dmitri Lipskerov dont la quatrième faisait référence à cette nouvelle de Gogol. Ce roman m'avait donné envie de découvrir la source d'inspiration de celui-ci.

En deux mots, un individu découvre dans son petit déjeuner un nez ! le ton absurde est donné. Dans le deuxième chapitre, on découvre le propriétaire de ce nez (pas très sympathique) qui  se réveille un matin sans son appendice. Commence alors pour lui une quête où son identité est remise en cause ...
Il s'agit d'une nouvelle fantastique qui m'a fait sourire plusieurs fois : les protagonistes sont décrits de façon ridicule. On sent que l'auteur se moque de ses contemporains (leur désir d'importance, leur égocentrisme) et aussi de la police, des fonctionnaires.

La deuxième nouvelle est également intéressante mais beaucoup moins drôle : le héros, bien que fonctionnaire, est très pauvre et doit un jour faire face à une dépense qu'il ne peut se permettre. Renouveler son manteau (qui coûte 100 roubles sur un revenu annuel de 400 roubles). Autant la première nouvelle est drôle autant celle ci me laisse une impression de tristesse ....lentement on sent monter le futur drame ...

Entre rires et larmes : Une ambivalence propre à Gogol ?
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Deux belles nouvelles, drôles et absurdes, j'ai beaucoup apprécié les références aux différents grades de la fonction publique russe. Ces postes, très hiérarchisés, n'en sont pas moins similaires dans leur inutilité.
Ce système de caste au sein d'administrations semblant dépourvues de toute finalité renforce l'absurdité des évènements.
Un très bon ouvrage
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Les romans de Nicolas Gogol sont toujours très agréables à lire et "Le manteau" ne fait pas exception à la règle. Cette nouvelle est remplie de légèreté dans son début, les personnages qu'il décrit ont toujours un côté extravagant qu'on ne découvre pas immédiatement. Akaki Akakievtich est le type même de ce style de personnage. Un homme célibataire, seul. C'est un fonctionnaire de bureau qui n'a rien à attendre de la vie, autre que son emploi. Si bien que contrairement aux autres employés qui une fois la journée de travail terminé, se rendent à des soirées où ils se délectent des divertissements. Mais Akaki est à l'opposé, si bien qu'il passe ses journées au bureau à faire son travail de copiste (il a d'ailleurs aucune autre compétence et a peur de faire une autre tâche que la copie), mais également toutes ses soirées seul à faire la même chose. Il ne dépense jamais d'argent à tort et à travers, si bien que quand le froid de l'hiver russe se fait rude, son manteau qu'il est plus qu'usé fini par être bon à jeter, c'est la fin du monde pour le personnage. Il se voit alors économiser pour en confectionner un nouveau, une fois le nouveau manteau en possession, un sentiment d'obsession voit le jour en lui ! Il ne pense plus qu'à son manteau et non plus à son métier qui était toute sa vie.

Ce nouveau manteau vient également changer l'opinion de ses collègues à son sujet. Il vient même à être invité à une soirée où il se rend avec plaisir afin d'exhiber son nouveau manteau.

Cette nouvelle à donc pour thème centrale, la figure de l'employé de bureau du XIXe siècle, mais aussi le fait qu'elle n'a pas réellement d'histoire complexe et qu'elle met en avant l'obsession d'un homme. Mais Gogol avec son style d'humour particulier, arrive à nous faire sourire dans son univers un peu "mégalo". Il met également en avant, l'univers ou plutôt le quotidien des Russes de l'époque. Ce qui au final à toujours fait dans ses oeuvres.

J'aime vraiment cet auteur pour ce côté un peu décalé dont il faisait preuve à l'époque. L'humour dont il fait preuve ajoute de la légèreté et rend la lecture très agréable.
Lien : http://skoldasybooks.blogspo..
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Deux nouvelles fantastiques amusantes et assez critiques de la bureaucratie russe du XIXe siècle. le ton est vif et très plaisant. (Critique détaillée sur le blog)
Lien : http://bibliblog.net/manteau..
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J'ai beaucoup aimé ces deux nouvelles fantastiques bien qu'au début j'ai trouvé cette histoire de nez fugitif très bizarre mais finalement, au fil de l'histoire c'est plutôt comique.
Lien : https://www.facebook.com/lar..
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