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3,83

sur 403 notes
Un récit globalement sombre à éviter si on est complètement déprimé! L'auteur revient sur l'ensemble de sa vie, en insistant sur des épisodes marquants mais sans aucune chronologie ni même de cohérence, ou alors je n'ai pas su la trouver. C'est ce qui m'a le plus dérangée dans ma lecture. L'atmosphère est de plus en plus poisseuse car l'auteur raconte ses souvenirs des plus normaux aux plus sales.
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Plonger dans une autobiographie, c'est un peu comme entrer dans l'intimité d'une personne, et parfois cela peut être un peu perturbant. C'est ce que j'ai ressenti en lisant « Féroces » de Robert Goolrick. Je maintiens donc une préférence pour les biographies écrites par des tiers plutôt que pour les autobiographies, car elles offrent souvent une certaine distance qui évite ce sentiment de voyeurisme dérangeant.

Robert Goolrick, un auteur à succès, se livre dans cette autobiographie avec une transparence brutale. Il ne cherche ni à embellir ni à dissimuler les faits de sa vie, ce qui confère au récit une authenticité troublante. J'ai été intriguée par cette approche honnête, mais j'ai également été déstabilisée par la cruauté et la brutalité de certaines scènes.

À l'origine, je m'attendais à une saga familiale, la descente aux enfers d'une famille bien sous tous rapports en apparence mais avec de terribles secrets. Et c'était bien le cas, mais j'ai été surprise par les thèmes abordés dans le livre, je ne m'attendais pas à ça. Goolrick explore des sujets très sombres et il crée une atmosphère lourde de malaise tout au long de la lecture.

Le style d'écriture de Goolrick, cru et décousu, m'a déconcertée. Les transitions entre les différentes périodes de sa vie sont abruptes et il y beaucoup de digressions, ce qui m'a parfois fait perdre le fil de l'histoire. de plus, l'ordre choisi pour exposer ses souvenirs est désordonné, ce qui rend la compréhension du récit difficile par moments.

Une scène en particulier, qui arrive presque en fin de livre, décrite de manière explicite, m'a profondément choquée et bouleversée. Bien que je comprenne l'intention de l'auteur de dépeindre l'horreur de la situation, j'ai trouvé que certains détails étaient superflus et difficilement soutenables. Je comprends le besoin de l'auteur de la décrire en ces termes, il explique lui-même d'ailleurs très bien pourquoi il a écrit ce livre en toute fin de roman mais tant de détails n'était sans aucun doute pas nécessaire pour saisir l'horreur de la situation. C'est un point de vue personnel, je ne suis pas dans la tête de l'auteur mais j'ai trouvé que c'était trop.

Malgré ces critiques sur la forme, je dois reconnaître la sincérité et la puissance émotionnelle du récit de Goolrick. le fond du livre, marqué par la souffrance et la vulnérabilité de l'auteur, ne peut laisser personne indifférent.

En conclusion, « Féroces » est une lecture qui m'a profondément remuée, mais qui m'a également laissée perplexe quant à sa structure narrative et à son style d'écriture. Je lui accorde néanmoins trois étoiles pour son contenu émotionnellement puissant, mais je ne peux pas ignorer mes réserves quant à sa forme.
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Mon impression sur ce livre est mitigée.
Tout d'abord, j'ai été déroutée par le style d'écriture : l'auteur raconte une histoire, il y a donc très peu de dialogue et le style est une narration.
En plus, les faits racontés ne sont pas spécialement chronologiques, ce qui peut aussi "perturber" le lecteur.

Puis, ce livre m'a mis mal à l'aise et au lieu de me détendre, j'en venais à me sentir mal : il est tellement noir, tellement malsain. J'ai d'ailleurs hésité à le continuer.

Enfin, après un passage totalement sordide qui m'a marqué, j'ai enfin commencé à apprécier ce livre uniquement parce que c'est une histoire vraie et que j'ai eu pitié de l'auteur. Si cela avait été une fiction, j'aurais trouvé le passage sordide complétement inapproprié et très pervers.

Bref, une lecture mitigée pour moi.
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"Féroce", de Robert Goolrick, est un ouvrage autobiographique à la puissance narrative dévastatrice. La lecture de ce récit poignant de l'enfance massacrée de l'auteur est déchirante, parfois effrayante et glaçante. Les souvenirs douloureux sont décrits avec une sincérité éprouvante, et il est difficile de ne pas être profondément affecté par cet ouvrage.
Impossible de sortir indemne de cette lecture sans être marqué d'une empreinte indélébile.
Il est donc important de noter que ce n'est pas une lecture pour les âmes sensibles car vous devrez être prêt à faire face à des émotions intenses.
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J'ai commencé ce roman sans rien en savoir....et j'ai trouvé ça un peu ennuyeux. Mais je me souvenais que c'était un coup de coeur pour pas mal de monde. Je suis donc allée sur la page du livre et là je me rend compte que c'est une autobiographie, ce qui change déjà les choses et de deux je me gâche la surprise si l'on peut dire en lisant les étiquettes. Mais au moins j'ai compris qu'il fallait que je poursuive ma lecture, qu'il y avait un intérêt à la description de la fin de vie de ses deux parents ....Et du coup la compréhension arrive avec la révélation du roman. Il n'empêche que je n'ai pas forcement adhéré à la construction de l'auteur, d'autant que j'ai failli stopper définitivement ma lecture. C'est pourtant un roman fort, choquant, qui aborde un thème difficile. Il est intéressant, même d'un point de vue médical, on y découvre des maux que je ne connaissais pas ou du moins pas aussi détaillés. Hypocondriaque s'abstenir ...
Un roman qui restera en tête, qui marque sans aucun doute et qui donne envie de boire avec modération.
Pioche dans ma PAL janvier 2023
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FÉROCES de ROBERT GOOLRICK
Je l'avais découvert dans la chute des princes avec grand plaisir, il est tout simplement énorme avec « Féroces ». Autobiographique en grande partie c'est une partie très douloureuse de sa vie qu'il évoque, essentiellement sa jeunesse pour essayer de comprendre pourquoi il en est arrivé à faire ce qu'il a fait. L'écriture est superbe, il n'y a pas d'apitoiements, pas de regrets, juste une incompréhension totale et absolue qui, personnellement, m'a pris aux tripes. Un très grand romancier
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Robert Goolrick est un de mes auteurs préférés. Son style est direct et son écriture épurée, pas de disgressions ni de longeurs Si l'on n'y retrouve pas encore totalement la maîtrise de "La chute des princes" et surtout "Arrive un vagabond", "Féroce" n'en est pas moins un livre coup de poing qui nous fait découvrir l'envers du décor d'une famille bourgeoise de Virginie dans les fifties. C'est le récit de l'enfance massacrée et d'une vie d'adulte marquée au fer rouge par la blessure qui ne peut pas guérir. On pense au film "Festen" de Thomas Vinterberg où lors d'un repas de famille en l'honneur du patriarche, un des fils se lève et déclare avoir été abusé par celui-ci, suscitant... une absence totale de réaction de la famille et l'arrivée du dessert. La non-reconnaissance d'un crime est une double peine et on imagine la résilience qu'il faut pour continuer à aller de l'avant. Livre des apparences, des fausses noblesses et de l'innocence perdue, c'est sa propre enfance que nous raconte ici Robert Goolrick. "Féroce" ne pouvait être qu'un roman écrit au vitriol mais possède une rage contenue et une dignité qui forcent le respect
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FEROCES de Robert Goolrick "éditions Anne Carrière 2012 - traduit de l'anglais US 2008" 245,- pages



Le narrateur qui n'est autre que l'auteur lui-même nous décrit son enfance. Benjamin de la fratrie, son plus grand frère et sa soeur complètent le couple.
Les parents boivent beaucoup, ils invitent et se font inviter. On se saoule gaiement, on rit, les femmes sont belles dans leurs robes colorées.
Mais dans la famille l'argent vient à manquer. On réduit donc les fêtes.
Maman boit beaucoup autant tous les jours, papa boit tout le temps ! du coma à la chaise... scénario qui se renouvelle plusieurs fois par jour.
Et puis un jour d'une petite fête, les rares invités doivent dormir sur place. On s'organise : le grand lit accueillera maman ivre morte, papa dans un état comateux et le petit dernier... moi... dira l'auteur.
J'avais quatre ans et c'est là que j'ai perdu mon enfance. Maman était ivre, mais elle savait. C'est cette nuit là que c'est passé innommable !
Il y eut un lendemain, puis d'autres lendemains.

Robert Goolrick écrira :
" Je pense que c'était seulement un accident. Je pense que c'était simplement de la malchance. Mais, à partir de ce jour, ma mère, mon père, ma grand-mère et moi fûmes enfermés pour toujours dans un secret, où chacun savait, et gardait le silence. Je ne sais pas ce qu'ils ressentaient, eux. Je ne sais pas comment ce qui était intact aurait pu ne pas être brisé, comment ce qui était adorable aurait jamais pu redevenir adorable
Quand j'ai eu dix-huit ans, tout juste dix-huit ans. Je voulais aimer mes parents. Je voulais qu'ils soient fiers de moi et on me dit qu'ils l'étaient, même s'ils ne l'ont jamais exprimé. Je voulais que nous nous regardions autrement que comme des vipères à travers une vitre. Mais rien ne s'est fait."

"la vie fait le ménage sans qui rien jamais ne soit dit. Elle remplace ce qui nous fut un jour vital, pour faire de la place pour d'autres choses, dans le coeur. Je pense à lui presque tous les jours. Je prononce son nom lorsque je prie pour ceux que j'aime. Non pas pour celui qu'il est aujourd'hui, je ne sais pas qui il est aujourd'hui, mais pour celui qu'il était alors. le temps n'a pas eu prise sur lui dans mes prières. Dans mes prières, le temps n'a pas eu prise sur moi non plus, et rien ne se fane."

"Soixante ans plus tard j'ai écrit ce que je n'avais jamais dit. Voilà... c'est fait."

Qu'en penser. Un roman difficile, parfois insoutenable. Les va et vient entre les époques rythment le texte et l'adoucissent un peu. Une oeuvre magistrale. Oui c'est vrai... ces choses se passent. Il est vrai que c'est plus rigolo quand on peut incriminer un prêtre.. c'est la mode !
Mais n'oublions jamais que le premier nid des dérives sexuelles est sans conteste la famille. proche,

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Un seul regret. Ne pas pouvoir dire à cet écrivain : MERCI. Je suis du même monde que cet homme, il parle de lui, de nous, les non-résilients. Ceux qui n'ont plus depuis l'enfance, ni confiance, ni innocence, et qui parfois supportent plus qu'ils ne vivent leur vie. Qui ne se reconnaîtront jamais dans ses gens "heureux" pour qui c'est plus facile,avec ce sentiment que tout ça ne sera jamais pour eux, qu'il y a quelque chose qui les sépare à jamais du reste des humains. Ce livre est d'abord pour nous, mais aussi pour ceux qui nous font du mal, car le but du livre, et c'est dit magnifiquement vers la fin c'est que les enfants puissent enfin vivre leur enfance pleinement, que les adultes puissent prendre conscience des dégâts provoqués par leurs actes. Dégâts de la violence, puis dégâts du silence, dégâts de l'auto-violence et enfin dégâts de cette "obligation" désormais de résilience qui n'est pas à la portée de tous. Si une vie existe après la mort, Monsieur Goolrick, que vous puissiez enfin la vivre comme vous avez toujours voulu la vivre.
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Robie a quarante ans passés. Peu après avoir enterré son père, il raconte son enfance entre des parents alcooliques, dans une famille plus que tout attachée à préserver les apparences. « Je pensais que je sauterais de joie, le jour où mon père mourrait. Je croyais que tout le poids du monde s'envolerait de mes épaules. » (p. 15) Robie se souvient des longues soirées avec les voisins, dans un ballet parfaitement maîtrisé où le couple Goolrick était le centre de toutes les attentions et de toutes les jalousies. « Nous les adorions et nous les craignions. Notre crainte naissait du fait que nous les savions malheureux. » (p. 67) Dans les années 1950, le petit Robie évolue dans une société désespérée où les femmes au foyer sont dépressives et se gavent de calmants et de cocktails. Il observe la lente déchéance de sa mère. « Elle était élégante en public et négligée en privé. » (p. 63) Mais voilà, chez les Goolrick, il y a une règle : on ne parle pas à l'extérieur de ce qui se passe à la maison. Et chaque secret est une blessure supplémentaire.

Toute son enfance et plus tard, une fois adulte, Robie ne cherche qu'une chose : obtenir l'amour de ses parents. « J'aimais voir ma mère dans de beaux vêtements. Je voulais croire que nous étions plus riches que dans la réalité, et mes parents étaient si malheureux que j'aurais inventé n'importe quoi pour leur faire plaisir, même si, comme on me le répéta maintes fois, ils ne montrèrent jamais le moindre signe de fierté ou de gratitude envers quoi que ce soit que j'aie pu faire. » (p. 64) Avoir quitté le giron familial pour New York ne suffit pas au narrateur pour se libérer la pesanteur d'une enfance aussi lourde. Obsédé par le suicide, bourré de médicaments, Robie glisse lentement dans la même décrépitude mentale que celle qu'il a observée chez ses parents. « Il arrivera des choses terribles. C'est ce qu'on m'a dit, et je le crois. Il s'est passé des choses terribles, bien sûr, des choses terribles plus tard, mais il va s'en produire de bien pires. » (p. 148) La révélation du drame familial n'est pas très étonnante, mais elle est présentée de telle façon et avant tant de violence crue qu'elle remet en perspective les 140 premières pages du récit. Après cet événement, il ne restait à Robie que de faibles possibilités de bonheur. « le reste n'est qu'une vie, rien de plus, l'histoire d'une vie difforme. La vie où rien d'autre, à aucun autre moment, n'a vraiment d'importance. » (p. 154)

Ce roman est aussi remarquablement écrit que les précédents que j'ai lus de l'auteur. L'histoire est poisseuse, fétide, mais il est impossible d'en détacher les yeux. Pour une raison qui m'échappe, je n'ai compris qu'à la toute fin de ma lecture qu'il s'agit d'un texte autobiographique, ce qui a renforcé l'horreur. Il y a dans ce texte la puissance terrifiante qui me bouleverse chez Joyce Carol Oates. de Robert Goolrick, récemment décédé et dont l'oeuvre n'a aucune preuve à faire, lisez Une femme simple et honnête, Arrive un vagabond et La chute des princes.
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