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3,8

sur 473 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très court récit d'André Gorz – une longue lettre écrite pour sa bien-aimée –, un amour enfin déclaré à l'écrit. D. qui n'a pas eu la place qu'elle méritait dans le Traître (premier livre de l'écrivain, paru en 1958,éditions du Seuil).
Une lettre dense. L'essentiel est dit : l'amour.
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Dans ce court écrit, André Gorz déclare son amour à Dorine, sa femme. Il décrit comment elle a transcendé sa vie mais aussi son oeuvre.

A la fois philosophe, journaliste ou écologiste, André Gorz est un homme de convictions et d'engagements. Dans ce texte, il décide de réhabiliter cette femme, trop longtemps dans l'ombre de son oeuvre. Il va lui redonner la place centrale qu'elle occupe dans sa vie depuis le premier jour de leur rencontre.

Séduisante et intelligente, Dorine par son aura a tout de suite charmé André. Son accent britannique et sa prestance étaient indéniables.

L'éclat de cet amour fusionnel est mis en lumière dans cette déclaration d'une grande sensibilité qui émeut jusqu'aux larmes.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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Lettre à D. est un magnifique texte d'André Gorz écrit pour sa femme Dorine. Il lui dit " je t'écris pour comprendre ce que j'ai vécu, ce que nous avons vécu ensemble. "
J'ai également ressenti son besoin de rendre grâce à son grand amour, de lui rendre justice,de réparer sa traîtrise qu'il se devait d'analyser pour ,peut-être, se pardonner lui même.
Dans son premier livre le Traître, il trace un portrait de Dorine bien différent de ce qu'elle est, de ce qu'il aime tant d'elle. C'est presque une projection de ses propres fragilités, et sept ans plus tard ,il réitère cette humiliation par " onze lignes de poison en trois doses,sur vingt pages ; trois petites touches qui t'abaissent et te defigurent..."
Si ce n'est une excuse, sa réflexion lui permet de comprendre comment, par une loyauté inconsciente à une idéologie communiste il s'est fourvoyé au point de trahir Dorine. "Je parlais de toi sur un ton d'excuse,comme d'une faiblesse ".
Alors,par cette lettre, il se raconte tout autant qu'il lui raconte leur merveilleuse histoire. Il lui confirme qu'elle est ce qui lui a permis d'exister. " Tu es l'essentiel sans lequel tout le reste, si important qu'il me paraisse tant que tu es là, perd son sens et son importance. "
Le six juin 2006 ,il termine sa déclaration d'amour éternel par du commun : "Nous aimerions chacun ne pas avoir à survivre à la mort de l'autre..."
Le 22 septembre 2007 André et Dorine se donnent la mort ensemble.
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J'ai trouvé ce livre très imposant de son contenu et son contexte si bouleversant. Je le recommande totalement ; il explore le point de vue de l'auteur, raconte la rencontre et la relation qui s'est développée entre les deux amoureux. Ses mots sont puissants, vibrant et touchant.
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André Gorz, de son vrai nom Gérard Horst, est un journaliste, traducteur et philosophe s'intéressant à la sociologie et à l'écologie politique. Né en Autriche de parents juifs, il part étudier en Suisse durant la guerre pour éviter toute mobilisation et déportation. Il s'installe à Paris quelques années plus tard et il rencontre Dorine, celle qu'il épousera. Après cinquante-huit ans de vie commune, les époux se suicident ensemble dans leur maison en 2007.

Un an avant, André Gorz publie “Lettre à D., histoire d'un amour”, un roman écrit sous la forme d'un longue lettre dans laquelle il parle de toute l'affection qu'il porte à sa femme.

“Tu vas avoir quatre-vingt deux ans ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seul comble la chaleur de ton corps contre le mien."

Dans ce texte, publié aux éditions Folio, l'auteur revient sur plusieurs décennies de vie commune. de leur rencontre, leurs premières sorties, leur premier appartement, les voyages, les projets de vie, il évoque toutes les années décisives qui ont marqué leur mariage.

Dans cette lecture, on entre dans l'intimité d'un couple qui s'est profondément aimé. André revient sur la force de caractère de Dorine qui a toujours encouragé son époux dans l'écriture.

Et, quand Dorine tombe malade, c'est André qui la soutient de tout son coeur.

Ils n'ont jamais cessé de s'aimer, ils ne se sont jamais quittés et sont partis ensemble, cela n'aurait pas été possible autrement.

“Tu m'as donné toute ta vie et tout de toi, j'aimerais pouvoir te donner tout de moi pendant le temps qu'il nous reste.”

Coup de coeur absolu pour ce livre dans lequel un homme se livre avec justesse et pudeur en toute sincérité sur l'histoire d'un amour.

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J'ai simplement adoré ce livre. A lire quand on sent un certain vague à l'âme, rempli d'incertitude d'être aimé.
Cette oeuvre littéraire est rempli de douceur, de tendresse, d'un Amour inconditionnel, ce qui du baume au petit coeur.

J'ai apprécié la plume de l'auteur, son écriture est, pour moi, limpide.

Ce fut un de mes coups de coeur de 2023.
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Gorz a pris une retraite à 60 ans, pour prendre soin de Doreen, son épouse depuis 1950, malade. Une vingtaine d'années plus tard, ses souffrances augmentant, il écrira "Lettre à D", où il annonce à mi-mots leur suicide commun, pour ne pas « avoir à survivre à la mort de l'autre ».

Livre d'hommage à la femme aimée d'une rare tendresse, et récit autobiographique, Lettre à d'est aussi une critique très subtile de l'ambivalence masculine envers l'amour et l'attachement, sur un tempo écologique. Pourquoi, se demande Gorz, ai-je tant négligé l'importance pour moi de notre relation dans "Le Traître", alors qu'elle m'a permis de me réconcilier avec la vie ? Parce que, répond-il, j'étais moi aussi porteur de cette déconsidération du sensible, de la nature, des valeurs dites «féminines», au profit exclusif de la rationalité promue par la modernité européenne. Une manière sensible de rappeler, dans ce dernier livre paru de son vivant, que l'écologie politique est aussi un combat culturel.

André Gorz semble désormais parler depuis un temps révolu. En même temps, à considérer la vitalité des mouvements sociaux et le foisonnement des initiatives citoyennes, on se demande parfois si son écologie sociale n'aurait pas plutôt pris de l'avance.

Par Catherine Marin
dans Reporterre, 9 février 2023
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Oscillant entre la philosophie, la littérature et la politique, proche de Jean-Paul Sartre et de l'existentialisme, André Gorz a longtemps exercé le métier de journaliste et plus particulièrement pour Le Nouvel Observateur dont il fut l'un des cofondateurs.
C'est en 2006 qu'il publie ce petit livre dans lequel il se replonge dans son passé afin d'analyser et de décrire la relation extraordinairement belle et forte qui l'a lié à son épouse, Dorine, dès le début de leur couple.
Bien loin de toute mièvrerie, il revient également sur son parcours professionnel, sur son évolution en tant qu'homme et en tant qu'intellectuel, en soulignant à chaque époque, le rôle essentiel qu'a joué sa compagne à ses côtés.
Ce livre est une superbe déclaration d'amour à cette femme qui a tant compté et, à postériori, les dernières phrases de cet ouvrage, se lisent sans doute comme étant annonciatrices de leur destin.
Comment mieux résumer cet hommage qu'en citant cet extrait qui résume si bien son essence: « Tu es l'essentiel sans lequel tout le reste, si important qu'il me paraisse tant que tu es là, perd son sens et son importance. »
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L'auteur constate qu'avec toutes ses années, il n'a écrit peu sur son épouse, alors qu'elle a été omniprésente dans sa vie. Aussi, il lui consacre ce petit livre de 80 pages qui sera aussi son dernier.

Histoire d'un amour qui a commencé comme un coup de foudre en 1947 et qui durera 58 ans sur terre. Je dis sur terre, car si une deuxième lors étaient permises, ils recommenceraient.

Un livre écrit par un philosophe sans fioriture sur l'amour et qui dit en quelques phrases l'essentiel de l'amour.

[Il est impossible d'expliquer philosophiquement pourquoi on aime et veut être aimé par telle personne précise à l'exclusion de toute autre.
La passion amoureuse est une manière d'entrer en résonnance avec l'autre, corps et âme. Nous sommes en deçà et au-delà de la philosophie.]
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Lettre à d': Histoire d'un amour, c'est à la fois un livre concis et une longue lettre écrite par André Gorz à l'amour de sa vie, Dorine.
Comment décrire l'auteur de cette lettre d'amour ? Qui était André Gorz ? Il fut un intellectuel engagé dès les années cinquante, philosophe, journaliste, économiste, utopiste, pionnier de l'écologie politique et aussi visionnaire amoureux. Il fréquenta Sartre, fut journaliste à L Express puis au Nouvel Obs.
Dans Lettre à d': Histoire d'un amour, André Gorz revient avec cinquante ans de recul sur les années décisives de son histoire et de celle de sa bien-aimée.
Visionnaire amoureux, comme ces deux mots vivent bien ensemble, je trouve... Penser et voir le monde comme il va devenir tanguer et chavirer, c'est-à-dire une sorte de dérive apocalyptique dont l'humanité est responsable et imaginer cela, conceptualiser cela avec l'amour de toute une vie qui vous porte à vos côtés dans vos pensées et vos actes, dans vos écrits, dans vos combats, dans vos engagements.
Le titre déjà évoque un mystère, comme quelqu'un qu'on ne veut pas nommer, mais qu'on peut deviner ou imaginer. J'ai appris que Dorine ne voulait pas que son prénom soit cité dans le titre... Jusqu'au bout, discrète et humble, elle tenait à demeurer dans l'ombre.
Mais demeurer dans l'ombre ne lui ressemble pas pour autant, du moins tel qu'on l'imagine.
Dorine était une femme emplie d'énergies et de convictions, elle était solaire, un socle indéfectible qui aida au commencement de leur rencontre à cette conversion intellectuelle, ce cheminement qui allait rendre célèbre André Gorz, l'aider à porter et faire entendre ses idées.
« Ce qui me captivait avec toi, c'est que tu me faisais accéder à un autre monde. »
Les mots sont pleins de pudeur et de poésie aussi lorsque l'auteur parle des premiers gestes qui les ont invités à s'éprendre de leurs corps. L'âme n'est jamais loin.
Ils se sont aimés corps et âmes. Ils se sont créé une place à part dans un monde qui leur était peut-être au départ déniée. Leur amour fut comme une expérience fondatrice.
« La découverte avec toi de l'amour allait enfin m'amener à vouloir exister ; et comment mon engagement avec toi allait devenir le ressort d'une conversion existentielle. »
C'est une bouleversante lettre d'amour, bouleversante parce qu'écrite au printemps 2006, elle annonce déjà ce qui sera ou ne sera plus quelques mois plus tard ; Dorine avait une maladie incurable, elle allait inexorablement vers la mort et sans doute avec souffrance. Ce n'est pas un point final posé sur deux existences fusionnelles. C'est peut-être simplement une manière de ne jamais se quitter...
« Récemment je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois. »
André Gorz était un intellectuel pur, austère, enfermé dans ses idées. Dorine lui a apporté la joie de vivre, l'élan nécessaire à ses idées, l'ouverture au monde, aux autres.
« Avec toi j'étais ailleurs, en un lieu étranger, étranger à moi-même. Tu m'offrais l'accès à une altérité supplémentaire, - à moi qui ai toujours rejeté toute identité et ajouté les unes aux autres des identités dont aucune n'était la mienne. »
L'amour nécessite-t-il la fidélité ou bien a-t-il besoin de connaître l'épreuve ?
« Tu as tout donné de toi pour m'aider à devenir moi-même."
André Gorz reconnaît à Dorine ne pas lui avoir offert dans ces publications toute l'attention et la place qu'elle méritait. Il reconnaît même avoir donné une image si peu reluisante de sa bien-aimée dans son premier livre le traître, il tente ici de la réhabiliter à sa juste valeur.
Il est sans complaisance avec lui-même, reconnaissant ses torts.
J'ai ressenti que leur amour a nourri leur engagement au monde et que l'inverse aussi le fut.
"J'ai compris avec toi que le plaisir n'est pas quelque chose qu'on prend ou qu'on donne. Il est manière de se donner et d'appeler le don de soi de l'autre. Nous nous sommes donnés l'un à l'autre entièrement."
On pourrait voir dans ce texte un homme qui parle à une femme qu'il aime, on pourrait voir aussi un homme qui parle de lui-même à cette femme. Dans cette lecture, j'ai vu que le JE s'effaçait pour passer au NOUS. J'y ai lu le chemin de deux vies unies côte à côte, et peut-être bien plus encore, la fusion de deux vies en une seule ou presque, sans pour autant effacer chacune de ces vies...
« Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. »
On pourrait y voir l'amorce d'un point final, d'une fin annoncée. Ne peut-on pas y voir autre chose, l'idée simplement que l'amour est plus fort que tout lorsque deux êtres décident que l'un ne partira pas avant l'autre, là où on ne sait pas ce qui est ?
« J'aimerais pouvoir te donner tout de moi pendant le temps qu'il nous reste. »
Le 22 septembre 2007, à Vosnon, le philosophe et sa femme Dorine se donnaient la mort, après avoir envoyé des lettres à leurs amis les plus proches pour expliquer le sens de leur geste.
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