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Le troisième volet de cette histoire pour le moins scabreuse, la Bête poursuit son chemin de violence.

La Bête est enfermée dans un institut psychiatrique, mais pour faire une aventure, elle devra bien s'échapper un jour ou l'autre. Et un de ses premiers gestes de liberté sera de se faire tatouer une cible en plein front, rien de moins! Beau programme pour devenir une bête à abattre!

Dans le ton des romans précédents, ce sont les mêmes raisonnements tordus de la Bête qui cherche sa mère, s'adonne à une sexualité frénétique et n'éprouvre aucun remords pour le sort de ses victimes. C'est aussi le même humour déjanté avec des pointes de critique sociale lucide.

David Goudreault manie les mots avec une grande dextérité. Il faut dire qu'en plus d'écrire des romans, il excelle comme slameur. Il sait choisir le verbe percutant, créer des rythmes et imaginer des métaphores inattendues.

Une suite qui n'a rien perdu de sa vigueur!
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C'est avec énormément de tristesse que je quitte cette série... et ce personnage. La dernière page est tournée, et la seule chose que je peux dire, c'est qu'il nous en aura fait voir de toutes les couleurs Goudreault. Dans cette sage, j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai été émue, j'ai été prise de tendresse, de révolte... Une gamme complète. La plume est géniale, noire, satyrique, musicale. le rythme est fou !! Je ne peux que vous conseillez la lecture de cette série, qui est, a mon sens, un p'tit chef-d'oeuvre. Un OVNI littéraire.
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Et voilà, David Goudreault met un point final à sa trilogie décalée, déjantée, et il s'impose comme une voix originale dans la littérature québécoise. Mon billet sera court car je n'ai pas grand-chose à dire de plus par rapport aux deux premiers de la série, La bête à sa mère et La bête et sa cage. Sauf que, cette fois-ci – et pourtant j'ai lu le tome 2 en février, il n'y a pas si longtemps – j'ai eu un peu de mal à me détendre, à retrouver le second degré (voire plus) qui est pourtant la marque de fabrique de David Goudreault. (Attention, si vous n'avez pas lu les autres, je spoile.) Après ses « débordements » en prison, la Bête (le narrateur) a été placée en hôpital psychiatrique et bien entendu, sa priorité est de s'évader, selon un plan particulièrement violent qu'il exécute à la perfection. Et son seul but dans la vie… évidemment, c'est de retrouver sa mère. Cette violence initiale va parcourir tout le roman, sous les yeux éberlués du lecteur (de la lectrice), et bien sûr, dès qu'on réussit à se mettre au second degré (au trente-sixième, carrément), on ne peut qu'admirer les références cinématographiques, Vol au-dessus d'un nid de coucous, par exemple, picturales (la Bête recrée L'origine du monde en découvrant le sexe de Maple), littéraires (il y a du Hemingway et du Yves Duteil – si, si). On ne peut que rire devant ce héros psychopathe et parfaitement benêt qui se « fond dans la masse » en se déguisant en punk, crête d'Iroquois rousse sur la tête et cible (!!!) tatouée sur le front. On ne peut que déguster la richesse et la variété de son style unique. J'imagine aussi que l'auteur met dans ce roman tout ce qu'il aime et tout ce qu'il veut dénoncer de Montréal et de son Québec.

Tout compte fait, il échappe à tout, notre narrateur – dont on découvre le prénom à la fin – quelle pirouette ! Et son final est carrément… christique. Bah oui, tant qu'à faire il mérite le meilleur.

Bravo, David Goudreault, bravo le Québec ! Et définitivement, j'adore l'expression québécoise « les bobettes » 😉

Une mention spéciale à Axel Pérez de León pour les illustrations de couverture de la série. Celles-ci sont reprises sur l'édition de poche française, chez 10/18 (et elles sont bien plus belles – à mon goût – que l'édition de Philippe Rey).
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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« La folie n'est pas une maladie mentale, c'est une marque d'intelligence. Moi, je suis fou raide. » La bête imaginée par David Goudreault clôt, avec ce dernier roman de la trilogie, son parcours chaotique et mégalomaniaque. Ça démarre sur les chapeaux de roue et ça se termine de la même façon. Toujours à la recherche de sa mère, la source originelle, notre «héros » n'a de cesse de s'inventer des chimères, nourries par sa toxicomanie et ses délires. David Goudreault déploie sa verve habituelle pour nous livrer la finalité de son personnage aux multiples facettes et nous dévoile enfin son nom dans les toutes dernières pages.
Il avait tout pour être honni mais, par la force des mots et de l'imaginaire foisonnant de l'auteur, on ne peut s'empêcher d'éprouver pour lui une certaine inclination...
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Résumé : Le drame familial d’un homme. Et des chats qui croisent sa route. / La prison brise les hommes, mais la cage excite les bêtes. / Des explosions d’amour et de violence pour une finale apocalyptique digne de ce nom.

Commentaires : Certains romans sont des coups de cœur. La trilogie de La bête de David Goudreault est un coup de poing dans le plexus solaire : naît-on déviant ou le devient-on par l’action ou l’inaction d’une société hypocrite ou corrompue à l’os ? Vous devinez déjà la réponse.

Quel personnage que cette bête abandonnée par sa mère à l’âge de sept ans, qu’on trimballe de familles d’accueil en familles d’accueil, rejeté par les services sociaux, et qui s’enfonce progressivement dans la criminalité en milieu carcéral. Affublé de tous les travers : accro à la porno, aux drogues, menteur, manipulateur, violent, raciste, sexiste, homophobe, agresseur… nommez-les. À la recherche de sa mère et d’une paix interne dans la lecture dans un univers noir. Et pourtant, un monstre en manque d’amour qui finit par devenir attachant, à qui on souhaiterait porter secours et pour lequel on se sent démuni.

Une fiction percutante et très réaliste qui se veut une critique sociale et une charge contre la déshumanisation du soutien des individus souffrant de troubles de personnalité ou qui aggravent leur sort en prison :

« Mon personnage est un prisme génial sur ce monde dur et violent. Avec son regard absolument tordu, il m’a permis d’avoir un point de vue plus cru et plus drôle sur la prison. Les lecteurs connaissent plus ou moins la réalité du milieu, où ça consomme à fond, où ça se fait battre et ça se viole à tour de bras, mais je n’aurais pas pu leur balancer tout ça au visage sans passer par son regard décalé. Mon style plonge profondément dans l’horreur, mais j’offre des respirations aux lecteurs avec des touches d’humour, des clins d’œil, des aphorismes et un rythme particulier. […] J’ai collaboré de près avec des agents correctionnels et d’ex-détenus. Ils m’ont dit que je faisais survenir beaucoup de choses en trois mois d’histoire, mais ils m’ont confirmé que ces événements pouvaient arriver sur un an. Il y a une quantité folle d’armes blanches, de drogues, d’agressions et de meurtres en prison. Quand on enferme des psychopathes et des criminels aguerris avec des agents qui manquent de formation et de moyens, c’est évident que ça va péter une fois de temps en temps. »

Avec toute une finale… « Le film de ma vie a défilé derrière mes paupières closes. Attendri, je me suis revu enfant, en train de m’amuser avec personne. Tous les logements, les centres d’accueil et les prisons où j’ai traîné mon anxiété défilaient, toutes les écoles où j’échouais, où j’ai échoué, repassaient sur la toile de ma biographie. Et les animaux que j’ai aimés, les femmes que j’ai touchées, les drogues qui m’ont consolé, les armes qui m’ont édifié, tous les détails de mon existence tournaient en boucle comme la bande-annonce d’un long métrage prometteur. »

Précipitez-vous chez votre libraire, vous ne le regretterez pas.

Ce que j’ai aimé : Tout ce qu’on peut lire entre les lignes. Le niveau de langage des différents personnages. Le style et l’humour de l’auteur qui allège jusqu’à un certain point la dureté impitoyable de la thématique.

Ce que j’ai moins aimé : -
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Abattre la bête de David Goudreault, Vues et Voix, 2020 (1ère édition : Stanké, 2017)

David Goudreault est romancier, poète et travailleur social. Je l'ai découvert, en piochant un peu au hasard, dans mon abonnement audible, au cours de ce que nous pourrions appeler ma période québécoise…
Abattre la bête, suite de la bête à sa mère et La Bête et sa cage est son troisième roman.

Dans le premier opus, j'avais trouvé que David Goudreault avait l'immense talent de nous faire aimer un monstre, une bête. Sous sa plume, son héros, bien que violent, bas du front et manipulateur, devenait presque attachant. À partir du deuxième volume, ce personnage avait commencé à m'agacer un peu ; j'étais moins en phase avec le second degré… Même si j'avais bien compris l'intention de porter un regard critique sur le milieu carcéral, le style et l'ambiance me pesait un peu trop parfois…
Mon intérêt et mon enthousiasme déclinant, j'appréhendais un peu la fin de la série…

Après avoir passé plusieurs années en asile psychiatrique, notre héros parvient à s'évader. Ce troisième tome est le récit d'une incroyable cavale aux milieux des marginaux. Celui que toutes les forces de police recherchent trouve finalement refuge auprès d'un chihuahua et d'une prostituée en fin de course.
Le style est toujours aussi déjanté et truculent, parfois très imagé ; certains passages érotiques sont particulièrement évocateurs… Ayant choisi, comme pour le reste de la série, la version audio, très bien lu avec l'accent québécois par Émile Proulx-Cloutier, je dois reconnaître que certains passages valent leur pesant de cacahuètes mais passent mal au moment du petit déjeuner…
Mais les portraits sont particulièrement savoureux, appuyés. David Goudreault force le trait mais c'est tellement bien vu, bien campé que le comique et la dérision arrivent à (presque) tout faire passer ; ça coince un peu, mais ça passe.
Cette fois, c'est le milieu psychiatrique qui est décortiqué et mis à mal par ce récit, toujours à la première personne, avec un univers référentiel très personnel car détourné.

David Goudreault repousse vraiment les limites de l'humour pour donner à voir la vie des oubliés du système, des irrécupérables. Il y a plusieurs niveaux de lecture dans cette trilogie ; il n'est pas toujours aisé de ne pas se laisser déborder mais je ne regrette pas ce voyage en absurdie.

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Quelle tristesse d'arriver à la fin !

Ce dernier tome de la trilogie commence dans un hôpital psychiatrique d'où notre personnage va s'évader pour retrouver sa mère. Il est toujours aussi aberrant, obsessionnel et maboule.
Ce tome raconte sa cavale peuplée de péripéties et de rencontres. le livre est sur la même lancée que les deux premiers, à savoir drôle en raison des citations improbables. Notre personnage est toujours aussi attachant et on lui souhaite de retrouver un jour sa mère.

La trilogie se lit vite et bien. La rédaction est formidable, on ne s'ennuie pas ! Ce fut avec tristesse que j'ai achevé ces romans, j'en reprendrai bien un tome ou deux !
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Dernier tome de la trilogie

Dernier tour de piste avec le désaxé flamboyant, interné cette fois-ci en psychiatrie à Montréal, dans un endroit dont on ne s'évade pas. En principe...
Dans sa tête c'est un feu d'artifice permanent d'inepties, un festival de jobardise, pour mon plus grand plaisir car c'est toujours aussi cruellement drôle, voire plus à chaque nouveau tome. Au détour d'un événement affreux, un fou rire peut surgit sans crier gare. Car les circonstances et les conséquences de ses actes ainsi que la traduction qu'il en fait sont toujours vues par le prisme de son cerveau malade.
L'auteur met des horreurs dans la tête et dans la bouche de son personnage et pourtant on en rit.
Et le nom du chien, ça aussi c'est tellement bien vu ‼

En quête permanente d'attaches, d'un clan à lui, il veut s'évader, car il espère toujours retrouver sa mère, mais veut aussi se venger de tous ceux qui sont sur sa liste, et ladite liste est prodigieusement longue.
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a de la suite dans les idées et ne manque pas de ressources.

Ah, et l'écriture !.. Elle est ciselée, acérée, sublime ! Un vrai bonheur pour les neurones. Tout comme son personnage qui se perfectionne dans la démence au fil des différents opus, David Goudreault nous offre une maîtrise de la langue et de l'esprit, un peu plus à chaque tranche de vie. Mais sans doute est-ce pour coller à l'évolution de la bête qui, bien que très immature et complètement en orbite, a un regard et une analyse très pointue sur cette société et cette humanité qui n'ont pas voulu de lui.

Je me suis passionnée pour les pérégrinations de cet allumé dangereux, vivant dans une réalité parallèle, hilarant malgré lui, féru de littérature et de poésie, à la culture un peu foutraque qu'il restitue toujours de façon approximative et désordonnée.
L'humour de David Goudreault est à l'abomination ce que l'autodérision est à l'esprit : salutaire et bienfaisant.
Énorme coup de coeur pour moi que cette trilogie. Je l'attendais impatiemment,  j'ai été conquise et je crois que je n'ai pas fini d'y penser
Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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« Toute bonne chose a une fin » dit la bête en commençant son troisième et dernier récit, nous signifiant presque de ne pas trop nous attacher car au bout de ces quelques pages, il faudra lui dire au revoir.

Après avoir été déclaré pénalement irresponsable pour cause de trouble mental, la bête est internée à l'institut psychiatrique de Pinel pendant plusieurs années, durant lesquelles il imagine son plan d'évasion. Après l'évasion, le même désir, toujours, celui de retrouver sa mère. Comme quoi, c'est l'origine qui happe toujours. Pendant sa fuite et recherche, il fait la rencontre de plusieurs personnages : Maple, une prostituée bipolaire, et, Bébette, de qui il tombe amoureux.

C'est une trilogie que j'ai beaucoup appréciée par son style d'écriture un peu sanglant, ses jeux de mots, son anti-héros auquel on finit immanquablement par s'attacher, sa critique sociale. Mais, comparé aux deux autres tomes, c'est sans doute celui que j'ai le moins aimé : le zozotement de la bête m'a manqué, ces références littéraires mal utilisées se sont faites moins nombreuses, la recherche de la mère était certes inévitable mais peut être trop convenue.

Dans tous les cas, cette trilogie pour moi reste une belle découverte : entre social et antisocial, dangerosité et naïveté, amour et détestation. Des romans un peu inclassables tant ils ne sont pas conformes à la norme, du « trashy-comique » comme le dit l'auteur : à la fois trash et drôles mais aussi réalistes.
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Le dernier volet de « la Bête » lève le voile sur les intentions de David Goudreault ; son idée de faire la fresque d'un enfant tourmenté, mené aux portes de la folie par une succession de mauvais coups du sort.
Il n'a cependant pas choisi de faire dans le registre du déchirant ; « la Bête » est un personnage aux circonstances atténuantes, mais tout de même un grand cynique. Sa vie est vouée à la recherche de ses racines (sa mère), et à la quête de reconnaissance à tout prix dans n'importe quel milieu (le banditisme, l'écriture, le rap, les amours…).
Ce qu'il y a de plus touchant, ce sont les histoires qu'il se raconte à lui-même — et de ce point de vue, on peut se reconnaître dans certains de ses traits de caractère. C'est qu'il y a de plus réussi : on crée un sentiment d'attachement, malgré tout, avec ce personnage haïssable.

Goudreault est un auteur accompli, mais surtout un poète ; son lyrisme est acide ; on se délecte de son sens de la formule. Et ses romans sont très dynamiques.
J'en tire une excellente impression ; je lirai avec grand plaisir son autre roman « Ta mort à moi ».
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