Pour être tout à fait franc avec vous, je dois avouer que j'ai trouvé ce livre abandonné dans la rue. Je me suis laissé tenter par la quatrième de couverture qui promettait un roman psychologique et policier, brillant et captivant. Je n'irai pas jusqu'à partager l'emphase de l'éditeur, j'ai néanmoins passé un honnête moment de lecture avec ce huis-clos montagnard.
Des amis de longue date, Paul, l'inspecteur de police, Henri,le chef d'entreprise à tendance despotique, son épouse Apolline, actionnaire de l'entreprise, Maxence, frère d'Apolline et subordonné de Henri dans la société familiale, se retrouvent dans un chalet de montagne isolé. Leur ami, le musicien Jean, vient de périr sous une avalanche. Malgré les apparences, il ne s'agit pas d'un accident. Et malgré les apparences d'une amitié ancienne, les rancoeurs entre les protagonistes finissent pas ressurgir.
L'auteur a imaginé une mécanique assez invraisemblable autour d'une partie de cartes et d'un réveil pour construire l'histoire du crime. L'obsession des détails techniques a le parfum quelque peu désuet des romans policiers à l'ancienne. La place laissée au hasard et à l'incertitude, à la fois dans le déroulement du crime et dans l'attitude des protagonistes, est ce que j'ai trouvé de plus intéressant dans ce roman.
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Un chef ? Peut-être... Mais je n'aime ni le mot ni la chose. Contradictoirement, on appelle chefs des gens chez qui la tête joue un rôle bien accessoire. Leur affaire n'est pas de juger, de penser, mais de décider. On ne se félicite pas d'abord qu'un chef soit subtil, intelligent, sensible, juste, mais qu'il "ait de la décision". C'est un homme qui se croit né pour décider à la place des autres. Et comme les autres le laissent faire parce qu'ils ont mille raisons de vivre et mille manières d'être heureux, et que, de plus, les chefs se gardent bien de leur demander leur avis, alors les chefs commandent, comme le paysan laboure, comme l'enfant joue, le chien aboie, le curé prie.
Un jour la science saura lire ces moindres signes posés à la surface des choses. Notre passage, nos gestes, et presque nos pensées traîneront derrière nous comme les fils de bave des escargots. Et cet univers effrayant engloutira nos dernières libertés, avec les derniers secrets de nos consciences et de nos vies.
Interview de
François Mitterrand à propos de "
La paille et le grain"
Roger VRIGNY,
Christian GIUDICELLI et
Roger GOUZE interviewent
François MITTERRAND pour son ouvrage "
La paille et le grain", livre
de réflexion couvrant la période 1971 à 1974 ; pourquoi il a publié ce livre ; ce qu'est écrire pour lui ; l'importance du
langage .