L'erreur de ceux qui écrivent sur l'étranger est de croire qu'il suffit de visiter un pays, de le parcourir en tous sens, de long en large, de ville en ville, d'hôtel en hôtel, pour le connaître, pour pouvoir en parler d'une façon exacte et surtout impartiale. Or, il n'en est rien. On ne possède réellement la clef d'une nationalité, que lorsqu'on a pénétré plus avant dans ses moeurs, dans toutes les particularités de son organisme, de sa vie intime et publique; que si l'on a fait abstraction de ses préjugés personnels, et autant que possible, de ses antipathies de race.
Je vois autre chose dans la Caricature, une sorte de baromètre de l'opinion publique, une pèse de l'état des esprits suivant les circonstances. Un peuple qui manque de caricatures marche avec ces peuples heureux qui n'ont pas d' histoire : les rouages des institutions fonctionnant facilement dans certains pays, créent peu d' antagonisme entre les citoyens et ce terrain est impropre à donner naissance à un véritable caricaturiste.