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sur 222 notes
Lorsque le cadavre de la jeune Pauline est découvert dans un terrain en friches à Wollaing, une petite ville du Nord, tout semble accuser les recouvreurs de dettes. Menaces, coups, violences, meurtres, rien ne peut arrêter les brutes employées par les usuriers pour accélérer des remboursements qui tardent. Et comment pourrait-il en être autrement dans cette région où les usines sont en ruines, où le chômage pervertit les personnes, les familles et les relations ? C'est cette atmosphère de tristesse et de désespoir qui donne beaucoup de force au roman d'Emmanuel Grand. D'autant plus de force que l'histoire et les fêlures des personnages prennent leurs racines dans le passé. Si bien que l'ambiance poisseuse et mortifère d'aujourd'hui semble en totale continuité avec les actes effroyables du passé. Les personnages sont englués dans cette ville comme dans leur histoire. Un excellent polar où l'intrigue bifurque plusieurs fois sans jamais s'affaiblir.
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Le roman débute par la description, de 1944 à 1957, d'un groupe de militaires français pendant leurs missions et surtout leurs exactions au Vietnam puis en Algérie. Ensuite leur retour et leur difficile réinsertion dans la vie civile dans les années 60. Ainsi, l'auteur nous plante le décor du profil de personnalité d'une partie des protagonistes du roman. L'intrigue va débuter en 2015 à Wollaing, région industrielle sinistrée du Nord de la France. Pauline, une junkie, est retrouvée assassinée dans une friche. Elle avait contracté un important prêt de cinquante mille euros auprès de prêteurs sur internet, des gens pas très sérieux et aux méthodes de recouvrement mafieuses. Y a-t-il un lien ? Pourquoi avait-elle eu besoin d'une telle somme ? Deux officiers de police vont mener l'enquête. Erik Buchmeyer, un intuitif et Saliha Bouazem, une factuelle, formant un duo complémentaire. Si l'intrigue est intéressante, j'ai trouvé le style lourd et vulgaire, très argotique. Il y a aussi beaucoup de violences gratuites. L'auteur se disperse dans trop de sujets, ce qui rend la lecture compliquée. Ainsi, il va aborder, les conflits armés d'Asie et d'Afrique, la lutte sociale et syndicale, la drogue, l'urbex, la chasse dont il fait l'apologie, ce qui m'a profondément dérangée, les luttes de pouvoir, la politique, la désertification économique, et cetera. C'est trop. Je n'ai donc pas du tout aimé ce roman.
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Il est très rare que je lise deux romans d'un même auteur le même mois ... Mais là, Emmanuel Grand m'a tellement bluffée avec son premier roman que j'ai voulu savoir tout de suite si le second serait à la hauteur !

Réponse : oui !

Ce second roman est dans un style totalement différent : mi-polar économique à la façon de Dominique Manotti, mi polar traditionnel, mais toujours aussi efficace, avec une économie de mots qui montre la maîtrise de l'auteur ...

Le roman commence par la rencontre de trois jeunes garçons, à peine adultes, un fusil à la main, en opération de nettoyage en Indochine ... On les retrouve quelques années plus tard en Algérie ...

Puis vient la démobilisation, les retrouvailles, un emploi dans le Nord de la France dans ces usines d'acier qui produisirent à tour de bras pendant les années 60 ... et qui firent sombrer leur région dans la crise des années 70-80 ... qui dure encore !

Dans cette région dévastée, les prêteurs en ligne trouvent toujours de nouveaux pigeons. Quand pris à la gorge, ceux-ci ne peuvent rembourser, on leur envoie les gros bras qui intimident, frappent, blessent ... et parfois dérapent !

C'est ainsi qu'un jour, Pauline est retrouvée morte ... Et pourtant elle voulait s'en sortir, partir ...

L'enquête policière réunira le commandant Buchmeyer, un flic à l'ancienne fonctionnant à l'intuition, et Saliha, une jeune beurette, toute au respect des procédures, qui constitueront un tandem des plus efficaces ... et, qui sait, deviendront un nouveau duo dans le paysage des polars français !

Un très bon roman, un auteur qui a franchi le barrage du second roman ...

A quand le prochain ? Il me tarde :)

Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Wollaing, une petite ville du nord de la France : « ça commence comme une histoire à l'eau de rose. Un petit truand tombe amoureux d'une junkie. Ils mettent de l'argent de côté pour tout plaquer et partir à l'autre bout du monde refaire leur vie. »
Mais le destin va en décider autrement : la jeune fille est assassinée. Erik Bushmeyer, un policier borderline, est chargé de l'enquête en binôme avec une jeune policière. Dès le début de l'enquête, il a le sentiment qu'il ne s'agit pas d'un simple crime crapuleux.
La casse sociale est énorme dans cette région. Les usines ont fermé les unes après les autres laissant. le chômage, la précarité font partie du paysage. Celui qui monte une friterie représente la réussite sociale pour les jeunes en proie au désoeuvrement. le trafic de drogue est un secteur florissant.
Le climat social désespéré et désespérant fait partie intégrante de ce thriller machiavélique qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.

Lien : https://chrisylitterature.jo..
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Merci Babelio et Audiolib pour ce livre lu. Je suis une fan des livres lus d' Audiolib. J'ai apprécié une fois de plus ce nouvel enregistrement.
J'ai aimé l'histoire et l'écriture d'Emmanuel Grand même si j'ai un petit bémol : j'ai eu des soupçons sur la tragédie finale.
J'ai cependant fort apprécié le déroulé de l'histoire, l'ambiance du Nord et sa vie difficile après les drames des fermetures d'usine, l'architecture assez complexe du récit où les personnages ne sont pas ce qu'ils semblent être... J'ai passé un bon moment dans cette intrigue qui ne vire pas dans le glauque ou le gore. Une vraie enquête comme je les aime. Merci M. Grand
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Lorsque le corps de Pauline est retrouvé sans vie sur un terrain vague, tout accuse les caïds du coin. Cependant, en creusant un peu, Buchmeyer va découvrir des liens inattendus avec des drames vieux de plusieurs années.
Un bon polar sur fond de crise sociale dans le nord de la France, rien de tel pour me tenir en haleine de bout en bout. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas écouté un livre aussi vite ! J'ai apprécié l'histoire pleine de suspens, les personnages bien trempés (que j'aimerais bien retrouver dans d'autres aventures), le ton employé par l'auteur (alternance de scènes d'action et de descriptions) et aussi la voix du lecteur. J'avais des soupçons sur la fin mais je n'ai pas être déçue. J'ai passé un très bon moment à écouter cet ouvrage.
En bref : idéal pour les amateurs de polars !
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L'usine Berga a fermé au début des années 80. L'époque, du plein emploi et des luttes syndicales, est révolu à Wollaing. Depuis le chômage laisse sa peine s'écouler dans cette petite ville du Nord. Mais le passé est lourd. Quand le docteur Vanderbeken soigne gratuitement certains patients, des organismes de crédit sans scrupule, les prêteurs sur gages véreux, fleurissent pour couler définitivement les habitants qui n'ont pas cédés au trafic de drogue, et survivent grâce à des petits boulots « au noir ». La précarité est flagrante. Ceux qui ne peuvent plus rembourser doivent faire face à Freddie Wallet qui recouvre les impayés. Dans ce Nord exsangue, où les parents n'ont plus d'autres avenirs que leurs souvenirs, et où les enfants n'ont que peu d'espoir, une jeune toxicomane Pauline Leroy est assassinée. Wallet est le coupable désigné. Ce salaud doit payer. L'enquête du commandant Erik Buchmeyer et le lieutenant Saliha Bouazem va s'ouvrir sur des décennies de rancoeurs. Depuis l'Indochine, l'Algérie à la fermeture de Berga, tous les salauds doivent payer à un moment. L'heure de l'addition a sonné.

Emmanuel Grand était attendu pour ce second roman. Il y dessine, sous couvert de vengeance, un polar sombre qui se fige dans des fondations aussi passionnantes et dramatiques. Il y retrace, à travers des allers-retours entre présent et passé, ce début des années 80 où toute une région a été mise à mal. Emmanuel Grand ne tombe pas dans la facilité. Il sait que la faute est partagée entre une population qui ne voulait pas laisser fuir ses acquis, un patronat qui se jouait des aides publiques et ceux qui profitaient de la misère des autres pour s'en sortir. Surtout, il campe son roman sous de longues descriptions de la région, des souvenirs de luttes syndicales, ceux des déchirements familiaux et emballe le tout dans une écriture efficace. Il creuse le sillon d'une intrigue forte, bercé par une véritable ambiance de roman noir. Oui ce roman se mérite, il faut passer par les quelques pages sur les guerres, d'Indochine et d'Algérie, pour atteindre le coeur du roman. Car c'est là qu'Emmanuel Grand vous ficelle. Une fois là, vous serez comme moi, entraînés par le cadre dramatique, et séduit par le côté polar digne d'un Doulos ou d'un Sur les quais.

Les salauds devront payer, présente son lot de personnages, principaux et secondaires, sur deux générations, où même Wollaing prend forme sous les yeux du lecteur. Elle n'est pas la petite ville aussi tranquille que les habitants aimeraient le croire. Démêler le vrai du faux, c'est faire face aux souvenirs, rouvrir des plaies. Chaque famille a ses fantômes, bien souvent enfouis dans le plus perdu des tiroirs. Buchmeyer, qui a tout du bon flic taciturne et ayant du flair, ne peut se résoudre au cliché qu'on lui offre. Une junkie morte pour une raison trop simple. le fait de lui adjoindre Saliha, génère un duo d'enquêteurs complémentaire, qui oscillent entre doutes et certitudes – autant sur leur métier que sur leur enquête. Pour découvrir la vérité, ils devront secouer les mémoires. Cela confère à ce roman une douce et froide aura, autant émouvante qu'éprouvante. le doute des flics va de pair avec la culpabilité induite des coupables désignés. Les salauds devront payer, c'est un coup de maître avec des dialogues sobres et des rebondissements qui relancent l'enquête. Ce fut pour moi un régal de lire ce roman qui dans une certaine forme n'est pas sans renvoyer au Marseille de JC Izzo.
Lien : https://nigrafoliablog.wordp..
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bon polar en terre ch'ti.
toute ressemblance avec l'affaire de Bruay en artois dans les années 1970 est fortuite.
même contexte : une ville minière sur fond de pauvreté de chômage et de friction entre bourgeoisie et cité.
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Très bon polar, écrit, sinon avec une ambition littéraire, au moins un sens du récit et des dialogues qui participent aux changements d'atmosphères et de personnalités. de ce point de vue, c'est "fort bien écrit".
Profusion de personnages dont on ne sait s'ils vont tenir ou non un rôle dans l'intrigue mais n'est-ce pas là un des principaux attraits d'un polar?
On ne peut espérer que l'auteur poursuive un cycle avec le commandant Buchmeyer.
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Une belle réussite.

Un auteur qui est à mettre en évidence dans votre bibliothèque.

J'avais déjà beaucoup aimé Terminus Belz mais ici, j'ai été bluffée. On part d'un fait historique pour décortiquer le présent dans toute sa complexité, on passe par des surprises et autres retournements de situation pour arriver à une finale exemplaire.

CLAP CLAP CLAP encore et vivement le prochain livre de l'auteur.
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