La SNCF, en collaboration avec les éditions POINTS a décidé d'intégrer
Terminus Belz de
Emmanuel Grand à sa sélection de polars pour l'année 2015. L'équipe Babelio, partenaire de cette opération m'en a fait parvenir un exemplaire et je tenais à les remercier. Cette attention m'aura permis de découvrir un polar sur lequel j'aurai fait l'impasse.
Assurément, ce roman est une bonne pioche… pour accompagner un voyage en train ou plutôt sur la route des vacances (à condition de ne pas conduire, n'est ce pas ?). L'écriture est fluide, plutôt agréable, berçant le lecteur. L'histoire permet de faire voyager personnages et lecteur : Odessa, la Roumanie, les autoroutes françaises (et surtout ses aires de repos), Saint-Denis, Marseille et enfin la Bretagne.
Comme le laisse entendre la quatrième de couverture, l'action principale se déroule sur l'île de Belz. Elle permet de créer un petit univers dans lequel tout le monde se connait et dans laquelle débarque Marko, un clandestin pourchassé, bien décidé à répondre à une offre pour un emploi de pêcheur sur un bateau afin de se faire oublier. Il y a ici un petit quelque chose qui pourra faire penser au Sang du temps de
Maxime Chattam, sauf que l'intrigue se déroule sur une seule temporalité.
L'ennui n'est pas au rendez-vous. L'auteur mêle progressivement une orientation mystique qui bien que timide demeure la bienvenue. Les passages consacrés à la mafia roumaine offrent également quelques moments de distraction appréciés (et hauts en couleurs). Les personnages secondaires sont sympathiques, d'autant que l'un de ceux-ci est un libraire.
Nous n'avons toutefois pas affaire ici à un chef d'oeuvre pour la simple et bonne raison que quelques questions restent sans réponse : ainsi les apparitions et phénomènes mystiques ne trouvent pas le début d'une esquisse d'explication. le dénouement ne réserve pas vraiment de surprise, même si le déroulement est suffisamment bien amené pour tenter d'emmener le lecteur sur une fausse piste.
Certains clichés (notamment sur les Bretons) sont quelques peu agaçants. Certaines explications auraient été nécessaires pour offrir un vernis de crédibilité qui fait cruellement défaut ici. L'étalage sentimental et la coloration générale des événements contenus dans les dernières pages ne peuvent que faire sourire mais peinent décidément à convaincre.
En somme voici une lecture sympathique, agréable, récréative, très pratique pour accompagner un voyage ou être lue en vacances. Mais il ne faudra, par contre, pas y regarder de trop près, au risque d'éprouver quelques regrets et déceptions.