Un visage régulier, toujours bronzé, un front haut et les cheveux fortement gominés vers l'arrière - encore du gras. La parfaite tête à claques.
Il prétendait que le Blanc n'était pas venu en Afrique "pour la civiliser mais la syphiliser". (page 729)
Le pire était l'alcool. A mesure que la nuit avançait et qu'il multipliait les rencontres, il s'enfonçait dans un enfer de tintement de verre, de cliquètements de glaçons, d'odeurs de cocktails. Vous pouvez toujours prétendre avoir oublié l'alcool, lui ne vous oublie jamais. Une sorte de prurit interne lui démangeait les nerfs.
Vaincre son ennemi, c'est ne plus y penser.
Il eut un éclair de la salle frigorifique de la clinique de la Vallée. Les lignées immortelles. Lui n’avait pas besoin d’azote liquide pour préserver sa propre lignée : le sang de son père coulait dans ses veines, son azote était la haine.
Le pire de tout ,c'était la chaleur .Elle brûlait la moindre molécule de vie , la faisant grésiller comme un lardon au fond d'une poêle.
-Mais... vous êtes tous les deux noirs?
- Qu'est ce que tu crois, connard? Que dans la police c'est "Un Blanc, un Noir"? Tu nous prends pour qui? Des putains d'Oreo?
La mer était basse et quelques bateaux étaient échoués. C'était un spectacle triste ,désolé ,mais qui révélait une autre clé du pays : ces bateaux ne se contentaient pas de naviguer sur la mer ,ces hommes de marcher sur le sable , un lien intime les unissait . Une sorte de fusion ,de soudure ancestrale avec la terre bretonne .
L'innocence leur avait échappé à tous, à la manière d'un nuage éthéré qui finit pas se condenser en larmes.
L'admiration n'empêche pas la haine, elle la nourrit.