AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 724 notes
5
69 avis
4
67 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis
«  Pendant que je travaillais sur ce livre, j'eus souvent le sentiment de me lancer à la poursuite de l'Histoire, comme si elle se dérobait » se confie l'auteur, le journaliste-écrivain David Grann.
Mais à lire son époustouflant livre-enquête, tout est limpide tant sa démonstration est éclatante, on avance comme dans un thriller, indice après indice jusqu'à sa résolution finale.

On est dans ce qu'il se fait de meilleur dans la catégorie "True Crime".
Le point de départ, historique, est déjà en soi hors du commun. Les Indiens Osage, d'abord chassés par les colons de leur Kansas natal, sont relégués dans une réserve semi-aride inhospitalière du tout nouvel Etat de l'Oklahoma. Classique dans une histoire américaine. Sauf que le sous-sol de la réserve recèle le plus grand gisement de pétrole américain, les Osage possédant de fait les droits d'exploitation de leur sous-sol, ils deviennent multimillionnaires, vivant dans une opulence difficilement inimaginable.

C'est dans ce contexte que débute une terrible période que la mémoire collective osage qualifie de «  règne de la Terreur ». Officiellement, 24 assassinats de ces riches Osage, par arme à feu ou empoisonnement, dans les années 1920.

En trois parties brillamment articulées, David Grann expose les faits.
Il s'intéresse tout d'abord à nous présenter la famille de Mollie, une des familles osage qui a été le plus décimées.
Puis il décrit pas à pas l'enquête menée par le FBI et plus particulièrement son tout nouveau directeur, Hoover, qui entend faire de cette enquête une vitrine des méthodes révolutionnaires qu'il vient d'instituer.
Enfin dans la dernière partie, il met en scène ses investigations de journaliste pour mettre à jour des failles dans l'enquête du FBI et apporter un nouvel éclairage sur ces crimes. Incroyable ce qu'il a pu découvrir !

Le travail documentaire est impressionnant. David Grann a compulsé des matériaux inédits et de première main ( des milliers de pages de dossiers du FBI, des témoignages secrets de grands jurys, des transcriptions de procès, des déclarations d'informateurs, des registres de détectives privés, des dossiers du conseil de la tribu osage etc ) pour les restituer avec un remarquable sens du récit.
Géniale idée d'avoir inclus au fil des pages les photos des principaux protagonistes ou des lieux. C'est terriblement fort de découvrir les traits des victimes, de leurs bourreaux et de ceux qui cherchent à délivrer la vérité, comme si on cherchait dans un regard la trace d'une perversion, d'une cupidité, d'une naïveté ou d'une dignité.

Ce livre-enquête délivre également une réflexion pertinente sur l'histoire des Etats-Unis, sur l'histoire de la nation américaine dont les fondements reposent aussi sur le meurtre, le racisme et les discriminations. C'est glaçant de découvrir tout ce qu'il s'est tramé autour de la tribu des Osage mise en lambeaux : leur drame est peuplé de personnages inquiétants : époux / épouse blancs attirés par la richesse de ces Indiens ; curateurs malhonnêtes escroquant leur client osage qui n'avait pas le droit juridiquement de disposer à leur gré de leur fortune ; policiers véreux ; notables locaux perfides ... tous agissant en toute impunité.

« L'Histoire est un juge impitoyable. Elle expose au grand jour nos erreurs les plus tragiques, nos imprudences et nos secrets les plus intimes. »
Commenter  J’apprécie          14121
Je n'ose imaginer la tonne de documents, la montagne de dossiers, les archives pratiquement moisies que David Grann a dû consulter pour écrire "La note américaine". Je n'ose pas imaginer l'évolution de son état d'esprit au fil de sa recherche. Si moi lectrice fut outrée, imaginez ce que c'est que de découvrir cet outrage au fur et à mesure de la recherche et surtout l'ampleur de celui-ci.
Car c'est plus qu'un outrage.
Les Indiens Osages se voient attribuer par le gouvernement fédéral des États-Unis une très grande partie du territoire de l'Oklahoma. Ils en deviennent donc propriétaires. Une bonne affaire de régler se dit le gouvernement fédéral, on les a "parqués" dans un territoire aride où pas grand chose ne pousse. Survivront-ils? Bref, on espère ne plus entendre parler de cette nation. Mais oh surprise! On s'aperçoit que le sous-sol des terres Osages regorge de pétrole. Il est nécessaire et primordial d'exploiter cette ressources dans le courant du développement économique du début du 20 e siècle. Et donc, les exploitants des compagnies pétrolifères doivent payer des redevances aux propriétaires des parcelles de terrains: les Osages. On parle ici de millions et de millions de dollars. Les Osages sont devenus un peuple autochtone immensément riche où les blancs étaient à leur service. Le hic c'est qu'un Amérindien à l'époque n'est pas une "vraie" personne, un "vrai" citoyen et c'est par le biais d'un curateur, blanc il va s'en dire, que l'Osage peut bénéficier de son argent
Vous voyez venir ?
Tout le monde veut l'argent des Osages.
Ça commence avec la disparition d'Anna Brown, retrouvée assassinée d'une balle dans la nuque, puis d'un autre homme, puis d'un couple dont la maison explose littéralement au centre ville, puis des Osages qui sont de plus en plus malades et qui finissent par mourir toujours de façon suspecte mais toutefois, indétectable. Les premiers enquêteurs sur ces cas ne trouvent absolument rien, ne prouvent rien et n'accusent personne.
Il y a maintenant 24 meurtres.
Et aucun résultat d'enquête. Entre en scène le FBI , le Bureau, qui en est à ses balbutiements mais qui a déjà à sa tête John Edgar Hoover. Il dépêchera sur le territoire Osage une équipe d'enquêteurs qui finiront par voir la lumière .
Les Osages ont vécu des années sous le règne de la terreur.
Les curateurs ont des Osages sous tutelle qui périssent tous pratiquement de mort violente. Pas une seule famille Osage , semble-t-il qui n'ait pas perdu au moins un membre à cause des droits d'exploitation. Des 24 premiers cas de morts violentes, on peut maintenant les compter par centaines.
De 1907 à 1923, il y a eu 607 morts Osages.
Le taux de mortalité est de 19% annuellement alors que la moyenne nationale , à l'époque, Noirs et Blancs confondus est de 12%. Et tout le monde trouvait ça normal. Personne n'agitait le drapeau. Tous les rouages de la société, du shérif au juge, en passant par les médecins, les avocats, les banquiers, les élus, gouverneurs ou autres étaient complices de ce système meurtrier pour détourner des millions et des millions de dollars. Tous s'arrangeaient pour y trouvaient leur compte, sauf les Osages qui ne savaient plus comment se protéger.
Ce que nous présente "La note américaine" c'est une véritable culture de l'assassinat, du vol et de la spoliation bien établie , avec ses meurtres bien dissimulés, servant la cupidité.
Un documentaire qui se lit comme un roman tellement c'est prenant.
C'est une lecture exigeante, c'est consciencieusement écrit et c'est révélateur de trop de péchés à faire pardonner. À lire.
Commenter  J’apprécie          11113
Qui veut la mort des membres de la riche tribu indienne Osage en ce début de 20 ème siècle ? Intriguant, n'est-ce pas ?

Vous le saurez en lisant ce documentaire qui reconstitue minutieusement une des toutes premières enquêtes du FBI, de Edgar J. Hoover .

C'est aussi passionnant que le meilleur des polars, plein de rebondissements et je vous en recommande sincèrement la lecture. La réalité surpasse souvent la fiction pour une affaire complexe qui nous en apprend aussi beaucoup sur la naissance d'un État de droit dans un environnement violent de l'ouest profond .

On est encore imprégné des guerres indiennes avec le racisme ambiant. Les Indiens Osage ont vécu des déplacements successifs de population sous la pression des fermiers blancs jusque dans ce coin perdu de l'Oklahoma, territoire caillouteux où ils espéraient qu'on leur ficherait enfin la paix, jusqu'à ce qu'on y trouve du pétrole.

Les voilà riches à millions eux et leurs héritiers, mais toujours citoyens de seconde zone placés sous tutelles jusqu'en 1931. Cette fortune attire les brigands de toute sorte, escrocs, petits et grands, tuteurs d'Indiens peu scrupuleux, qui épousent pour hériter, volent et disparaissent, ce qu'hypocritement l'on désignait du doux vocable « d'Indian Business »

C'est alors que germa l'idée dans le cerveau de quelques uns de faire disparaître la tribu, et tous ceux qui seraient témoins des meurtres, pour s'accaparer la rente pétrolière. Ça fait subitement beaucoup de gens révolvérisés , empoisonnés, accidentés et la complicité des autorités locales devient flagrante, justifiant l'intervention d'une police nationale déconnectée des intérêts locaux, impliqués dans cette prédation généralisée . C'était une belle occasion pour l'ambitieux Hoover de valoriser son administration.

C'est l'intègre et tenace agent Tom White, un Texan, qui cherche à confondre les meurtriers, tout en perfectionnant une technique scientifique pour amener des preuves solides devant un tribunal . Non seulement l'enquête est longue et éprouvante , mais il est tellement difficile d'obtenir des condamnations sévères d'une justice corrompue et raciste.

De nombreuses photos des protagonistes de l'affaire figurent dans cet ouvrage. Dommage qu'elles soient si sombres et si peu lisibles pour la plupart . Le titre original est plus parlant que ce titre français pas très clair, qui risque de faire tomber ce livre passionnant dans les oubliettes de l'édition. Alors passez outre, et partez avec David Grann dans une page d'histoire sombre et méconnue de l'Amérique .


Commenter  J’apprécie          620
Est ce de l'anti americanisme primaire que de reprendre les propos du magasine Inrockuptibles qui déclarent que ce livre est " avant tout un grand livre sur ce quoi les États Unis sont fondés : le meurtre, la discrimination." ? Cet ouvrage construit sur une recherche d'une densité phénoménale dénonce,en effet,une page de l'histoire américaine peu connue et pour cause! Nous sommes loin des défenseurs du bien contre le mal !
Il se lit comme un thriller bien que les faits soient dramatiquement réels. Histoire commencée en 1890 lorsque le gouvernement décide d'intensifier sa campagne d'assimilation en octroyant des parcelles de propriété aux Indiens Osages afin que les pionniers puissent s'emparer du reste. Contrairement aux blancs,les Osages sont conscients de la richesse des sols et témoins de ce qui c'est passé pour les Cherokee,ils réussissent à inclure une clause dans le contrat : "tout pétrole,gaz, charbon ou autre minerais sur ces terres...sont,par la présente, réservés à la tribu.". Ils vont alors devenir le peuple le plus riche qui ait jamais existé pour leur plus grand malheur. La cupidité,la jalousie et le racisme des blancs va ,en effet, entraîner leur perte par ce qui sera appelé le Règne de la terreur. Tout d'abord, dans le mépris le plus abjecte, l'état va imposé des tuteurs à tous les Osages non métissés afin qu'il ne puisse plus gérer eux même leur argent. Les meurtres vont s'instaurer au profit d'héritiers douteux bien en mèche avec les tuteurs,les médecins,les croque morts etc. David Grann permet de reconstituer toute ce macabre complot dans lequel les institutions les plus sélectes étaient impliquées. La corruption était totale. Lorsque les Osages désiraient qu'une enquête soit menée pour retrouver les assassins de leurs proches ils devaient eux même payer à prix d'or les enquêteurs,eux même complètement impliqués dans les crimes. On découvre deux hommes,dont Hooper, à l'origine du FBI et Tom White,un agent qui vont tout mettre en oeuvre pour découvrir les meurtriers. Leur mission accomplie le plus dur restait cependant à faire car les institutions étaient pourries jusqu'à la moelle. L'auteur va cependant beaucoup plus loin dans ses recherches et trouvera que les 4 ans du règne de la terreur n'étaient que la partie émergée de l'iceberg. En 2015,lorsque David Grann ressort des archives du FBI,des journaux,qu'il interroge des descendants des Osages,il constate que les meurtres ont débuté bien avant 1921 et ont continué bien plus longtemps que 4ans,ce qui fait passer le nombre d'une vingtaine de meurtres à des centaines ! Au point de parler "d'une véritable culture de l'assassinat".
Bien que je ne sois pas une habituée de ce type de lecture j'ai été passionnée et révoltée par cet ouvrage. J'ai énormément appris avec beaucoup de plaisir sur l'Amérique des pionniers et leurs descendants.
Martin Scorsese devait tourner le film de cette " Note américaine" mais le méchant Corona a bloqué le tournage...il paraît cependant que rien n'est perdu et que du Caprio et de Niro devraient y briller !....
Commenter  J’apprécie          509
1921, Oklahoma. Déplacés puis parqués dans ce désert de poussière, la nouvelle terre d'accueil des Indiens Osages. Mais sous cette poussière, reposent d'immenses nappes de pétrole, faisant des Osages le peuple le plus riche du monde. de quoi attiser certaines convoitises, si tuer quelqu'un pour son pognon s'apparente à de la convoitise. Car, mystérieusement, alors que la population Osage vit dans l'opulence, son taux de mortalité est bien plus supérieur à la population américaine, dite blanche dans le coin de ce pays. Un pays qui a étrangement soif de sang, et d'argent.

Tués par balle, accidents de voitures, explosions de fermes, disparitions suspectes, empoisonnements... La malédiction noire des Osages déciment ces nouveaux riches, propriétaires d'un or noir qui attirera nombre de prétendants, prêts à tout pour récupérer une part du butin, y compris pour les proches des Osages même. C'est donc dans ces conditions douteuses qu'un certain J. Edgar Hoover va déployer ses premiers agents en infiltration pour tenter de résoudre le mystère, une belle découverte que la mise en place de ce bureau d'investigations.

Le livre de David Grann, une version True Crime légèrement romancée, s'occupe avant tout des faits. Il enquête, il interroge, il décrit. L'atmosphère, les paysages, l'âme humaine. le travail d'un écrivain journaliste. Beaucoup de monde donc se retrouve dans les premières pages, qui ne permet pas de s'attacher aux personnages qui eux n'ont rien de fictifs. Mais peu d'émotions, les faits, rien que les faits dans la beauté du désert de l'Oklahoma où des puits de forages fleurissaient dans le temps comme autant d'éoliennes de nos jours.
Commenter  J’apprécie          473
Oklahoma Hiver 1921, le corps d'Anna Brown, une indienne Osage, est retrouvé dans un ravin, une semaine après avoir disparu. Elle a été assassinée par balle et sa mort fait suite à une autre disparition, celle d'un indien d'une quarantaine d'année, tué également par balle. C'est le début d'une longue liste de disparitions et de morts violentes. Malgré les faits et la dénonciation de ces meurtres par les familles, police (le sheriff) et responsables locaux (procureurs, juges) ne se précipitent pas pour enquêter...Le fait est que la situation est plus que malsaine, car les Osages, parqués en Oklahoma, ont négocié la possession du sous-sol qui s'est révélé riche en pétrole et les américains blancs n'ont de cesse de se réapproprier ces terrains et ce par tous les moyens.

David Grann livre avec La note américaine une enquête fouillée et passionnante sur un épisode méconnu qui a affecté les Osages, indiens de l'Oklahoma qui, propriétaires de gisements de pétrole, font l'objet d'une persécution par les américains blancs pour les déposséder : en commençant par des mariages d'homme blanc avec des indiennes, en passant par la mise sous administration de leurs biens par des administrateurs blancs qui les spolient ou par la pratique de prix de vente exorbitants.
L'enquête révèle toutes les combines, malversations, brutalités et violences dont ont fait preuve les américains pour éliminer les indiens, une enquête qui va entraîner la création du FBI - la police fédérale pour pallier les lacunes et la promiscuité d'une police locale incompétente ou corrompue - avec à sa tête John Edgar Hoover qui va utiliser cette enquête pour légitimer l'existence de cette nouvelle structure policière.

La note américaine est une enquête factuelle et extrêmement documentée qui est une vrai coup de coeur et qui va faire l'objet d'un long métrage réalisé par Martin Scorcèse.
A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          432
Titre : La note américaine
Auteur : David Grann
Editeur : Editions Globe
Année : 2018
Résumé : Acculés sur des terres arides et montagneuses de l'actuel Oklahoma, les derniers rescapés de la tribu Osage survécurent paisiblement sur ces terres inhospitalières jusqu'à la fin du XIX ème siècle. Lorsque des arcs en ciel apparurent à la surface des ruisseaux les grandes compagnies prirent soudain conscience que ces miséreux était propriétaires du gisement pétrolifère le plus fructueux d'Amérique du nord. Ce fut alors l'opulence pour la tribu, une opulence de courte durée puisque meurtres, disparitions et empoisonnements décimeront ses membres les uns après les autres. le scandale provoquera des remous jusqu'aux plus hautes sphères de l'état et c'est alors qu'un certain J Edgar Hoover profitera de l'affaire pour asseoir son pouvoir au sein de l'administration américaine. Ce furent alors les prémices du FBI et des méthodes d'enquêtes modernes.
Mon humble avis : Une histoire tirée de faits réels, une enquête minutieuse, une prochaine adaptation cinématographique par l'immense Martin Scorcese, autant d'arguments convaincants pour que votre serviteur ne passe pas à côté de cette note américaine. Ajoutez à cela une réputation élogieuse, un roman précédent extrêmement convaincant - The lost city of Z - et vous comprendrez aisément avec quelle impatience je m'attaquais à ce texte. Trop d'attente ? Trop d'avis dithyrambiques ? Mon avis sera malheureusement mitigé et je vais tenter de vous en expliquer les raisons. Pour commencer Grann est journaliste et cela se sent dès les premières lignes, le style est aussi froid que précis voir méticuleux à l'excès. Si l'on sent un immense travail d'enquête l'auteur reste à la lisière de ses personnages et petit à petit s'installe une distance tenue entre le texte et son lecteur. Certains adoreront ce style, ce n'est pas mon cas et je me suis souvent imaginé ce qu'aurait fait Tom Wolfe d'une histoire pareille. Vraiment désolé d'aller à contre-courant de nombreux lecteurs mais malgré d'évidentes qualités le bouquin de Grann ne me laissera qu'un souvenir tenace, celui d'être passé à côté du grand roman que méritait cette sombre histoire de cupidité, d'injustice et de racisme. Car l'histoire est passionnante, édifiante et l'un des talents principal de l'auteur est d'en dépeindre tous les enjeux avec précision, d'en explorer chaque rouage quitte à négliger l'humanité de ses personnages. Ce n'est que mon humble avis, forcément subjectif, mais j'ai fini ce bouquin avec soulagement et la tête dans les étoiles en imaginant l'adaptation prochaine qu'en fera Scorcese.
J'achète ? : Non et une fois n'est pas coutume je te conseillerais de patienter jusqu'à la sortie prochaine du long métrage. Difficile de faire des comparaisons en matière de littérature mais La note américaine m'a souvent rappelé un autre roman encensé : La serpe de Jaenada. Dans les deux cas je n'ai pas accroché au texte mais visiblement il y a de nombreux amateurs alors je te laisse seul juge...
Lien : https://francksbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          361
Présenté comme un thriller, David Grann signe un livre documentaire édifiant sur une partie de l'histoire américaine. La présence de photos du début du XIXème qui essaiment ce livre, donne un caractère véridique et vivant à ce récit. Ces photos des différents protagonistes de ce livre posant pour le photographe et nous regardant, ne nous laissent pas insensibles. Les "méchants", les "gentils", tous semblent y figurés, comme dans un dossier d'enquête !

Oklahomama, 1921.
La réserve de Gray Horse qui parque les indiens Osages se peuple progressivement de blancs attirés par la richesse de ces indiens qui possèdent le territoire minéral dans lequel on ne soupçonnait pas l'existence de ces gisements pétroliers. Ces deux peuples se sont épousés, ont fait des enfants ensemble...
Mais, des disparition insolites, des maladies insolites, des meurtres, des explosions, etc.... se succèdent. David Grann nous entraîne dans un thriller qui ne nous lâche pas... mais qui donne froid dans le dos lorsque l'aspect historique nous rattrape et nous livre un aspect de l'édification de la nation américaine peu glorieux, voire tu.
Voici un récit qui n'est pas près de me quitter !

Challenge USA : Un livre, Un Etat
Challenge Multi-Défis 2019
Commenter  J’apprécie          350
Osages, ô ma douleur… Grazie mille, monsieur Scorcese d'avoir permis à des millions de personnes à travers le monde de connaître le triste destin de cette communauté. Ceux qui ont vu le film de l'immense Martin ne doivent pas avoir peur de découvrir ce livre passionnant : « La Note américaine ». En effet, si le long-métrage est une adaptation fidèle, il ne relate qu'une partie de cette tragique affaire, essentiellement celle qui concerne les personnages de William Hall, Ernest et Mollie Burkhart et Tom White, « La Note américaine » développe d'autres « cold cases » et surtout apporte un éclairage supplémentaire sur la face cachée du mythe de la grande nation démocratique. Dans la même veine qu'un Howard Zinn et son « Histoire populaire des Etats-Unis », la « Note américaine » démontre que les Etats-Unis furent un Etat colonial. A la différence des nations européennes qui exercèrent leurs prédations sur d'autres continents, une minorité a colonisé de vastes territoires en opprimant les « natifs ». « La Note américaine », livre historique remarquablement documenté et judicieusement illustré par des photographies des principaux protagonistes ou des lieux de « l'action », ressemble à un thriller mais David Grann ne perd jamais de vue son objectif documentaire et son propos reste toujours clair. Je vais probablement provoquer un tollé mais David Grann se révèle lumineux dans la « Note Américaine » alors que j'avais trouvé Ellroy, laborieux, dans « American Tabloïd ». Si j'établis ce parallèle entre les deux livres, c'est que l'autre « héros » de « La Note Américaine » est Edgar Hoover. En effet, « le règne de la terreur » osage permit à Hoover de justifier la création du FBI. Au passage, David Grann rectifie le récit hagiographique du traitement de cette affaire. Dans la dernière partie de « La note américaine », il montre que l'enquête du FBI fut incomplète et bâclée. Pour un observateur français qui a reçu la tétée du jacobinisme, l'articulation entre pouvoirs fédéral et local qui révèle des conceptions parfois opposées de philosophie politique, est difficile à appréhender. Les mécanismes du fonctionnement d'une partie des institutions américaines sont ici clairement exposés. Pour ceux que les Etats-unis passionnent, « La Note Américaine » est un ouvrage indispensable.
Et comme l'histoire est souvent facétieuse, j'ai déniché un lien improbable entre l'Occitanie et l'Oklahoma. Jetez donc un coup d'oeil à cet article : https://www.midilibre.fr/2023/12/17/de-montauban-a-pawhuska-lincroyable-histoire-qui-lie-les-indiens-osages-heros-du-film-de-martin-scorcese-a-loccitanie-11639378.php
Il paraît même que le Se Canta se chante du côté de Pawhuska !
Commenter  J’apprécie          347
Cupidité. Désir immodéré de l'argent et des richesses, nous dit le Larousse. Substantif anodin qui ne présage pas de tout ce qu'il peut engendrer en termes de conséquences néfastes et de bassesse du comportement humain. C'est pourtant bien le mot qui préside à cet ouvrage de David Grann : La note américaine.

Comment faut-il le comprendre d'ailleurs ce titre ? Pour ce qui me concerne, je dirais bien que la note américaine a été salée. Surtout pour ceux qui occupaient les terres des vastes étendues aujourd'hui
américaines avant l'arrivée des colons : les diverses et multiples tribus indiennes.

Inutile de revenir sur ce qu'a été leur sort, on le connaît que trop bien. Mais à lire ces pages de Davis Grann, le rouge nous vient au front d'appartenir à une civilisation responsable de tout cela. Retournons vers le Larousse pour y lire cette autre définition. Civilisation : état de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres. Idéal qui pour les indiens a dû passé par l'anéantissement de leur culture.

Au XIXème siècle, les indiens Osage avaient déjà été plusieurs fois dépossédés de leurs terres ancestrales. Ils avaient été refoulés au fur et à mesure que l'homme blanc progressait dans sa conquête. Ils ne pouvaient évidemment pas justifier de propriété puisque cette notion leur était étrangère. Jusqu'à ce qu'enfin on leur garantisse la sédentarité. Il faut dire que les terres attribuées étaient suffisamment arides pour n'intéresser personne.

Arides oui, jusqu'à ce que, ironie du sort, le pétrole jaillisse entre les cailloux. Mais la promesse de prospérité pour cette tribu a au final été à l'origine de son malheur. Un comble mais pas une surprise. Il faut lire La note américaine de David Grann pour découvrir quels stratagèmes la justice au noeud coulant et pistolet à six coups a mis en oeuvre pour faire recouvrer aux colons blancs le bénéfice des richesses qui leur avaient échappées sous les terres octroyées.

Formidable enquête dans les archives qu'a menée David Grann. Il nous fait au passage découvrir la naissance du célèbre FBI glorifié pour son action dans ce dossier. Ouvrage certes passionnant mais bien dérangeant quand les américains savent revenir sur les fondements de leur société.
Commenter  J’apprécie          344




Lecteurs (1858) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}