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Un recueil de douze enquêtes bien réelles, certaines que je connaissais, d'autres que j'ai découvertes. L'auteur a passé du temps pour enquêter et rendre au mieux ces histoires dignes d'un roman mais qui ont bien eu lieu.
J'ai bien aimé celle des calmars géants et la quête de certains chercheurs qui n'ont de cesse de les attraper pour les étudier, celle du système d'acheminement de l'eau à New York (impressionnant et édifiant), une plus classique sur un braqueur âgé qui s'ensuit en retraite, et celle sur un gang hyper dangereux qui s'est créé et développé en prison et dans toutes les prisons du pays.
Un roman intéressant pour ceux ceux qui recherchent des histoires vraies, décalées, écrites par un journaliste d'investigation.
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Conteur exceptionnel , David Grann a un don Holmesien pour dénicher des faits qui sont cachés à la vue de tous, présentant un récit limpide et laissant une galerie de personnages parler d'eux-mêmes. Il n'essaie pas d'expliquer l'insondable en fournissant des réponses à des questions séculaires persistantes sur les raisons pour lesquelles certaines personnes font le bien tandis que d'autres font le mal. Dans ce recueil l'auteur de The Lost City of Z nous propose douze histoires qui explorent la nature de l'obsession de l'être humain. Décidément David Grann est le maître de la littérature non-fictionnelle.
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Sous-titré « & autres contes de meurtre, de folie et d'obsessions », le Diable et Sherlock Holmes est un singulier recueil d'articles parus essentiellement dans le New Yorker dans la première décennie des années 2000. de la Cité Perdue de Z à La note américaine, on savait la passion de David Grann pour les aventures étonnantes, les faits divers étranges et la rencontre de destins individuels avec la grande histoire.
Le Diable et Sherlock Holmes nous offre un condensé des centres d'intérêt de Grann, de sa curiosité pour les marges et la manière dont elles révèlent parfois des mouvements sociétaux plus profond. Il en va ainsi de récits comme The Brand, consacré à l'histoire de la fondation de la Fraternité aryenne dans les prisons américaine et de la manière dont elle a métastasé le système carcéral avant de s'étendre à l'extérieur, de Crimetown USA qui montre comment une bourgade ouvrière de l'Ohio est tombée sous la coupe de la Mafia avec l'aide d'un politicien corrompu haut en couleurs, de Trial by Fire qui, à travers l'histoire d'un incendie mortel, montre les dérives du système judiciaire américain et pose de manière pertinente la question de la peine capitale ou encore de Rendre au « Diable » qui peint le portrait d'un dirigeant d'un escadron de la mort haïtien devenu agent immobilier à New York. New York, il en est beaucoup question, bien entendu, et David Grann en profite pour dresser de très beaux portraits dans deux articles. Avec Une cité de l'eau, il nous plonge dans les entrailles de la ville avec les sandhogs, les tunneliers qui s'affairent depuis des décennies à creuser un des plus immenses chantiers du monde : un troisième tunnel d'alimentation en eau pour New York afin de prévenir la fin annoncée des deux premiers. C'est l'occasion de parler de ces ouvriers invisibles qui opèrent dans des conditions particulièrement difficiles et d'évoquer la manière dont de véritables dynasties se créent. C'est aussi une histoire de transmission, d'atavisme familial, qui a poussé Kevin Shea à devenir pompier à New York. L'homme dont Grann conte l'histoire dans Par où s'est-il échappé ? a survécu à l'effondrement des tours du World Trade Center tandis que tout le reste de sa brigade disparaissait sous les décombres. Gravement blessé, Shea a perdu la mémoire de ces événements et essaie obsessionnellement de la retrouver, tiraillé par la seule question qui compte pour lui : s'en est-il sorti par le jeu du hasard ou parce qu'il a été trop lâche pour suivre les autres ?
On trouvera aussi dans ce brillant recueil, d'autres histoires d'obsessions et de personnages étonnants : un chasseur de calmars géants, un écrivain peut-être tenté par le crime parfait, un homme-caméléon, un braqueur de banques septuagénaire bien décidé à vivre encore le grand frisson et, bien entendu, un passionné de Sherlock Holmes frappé par une mort bien mystérieuse.
Voilà un livre en tout point fascinant, qu'on le lise d'une traite ou que l'on aille y picorer parmi les douze articles de David Grann. Non seulement on y apprend des tas de choses, on jubile, on s'émeut, amis on y trouve aussi l'envie de relire un certain nombre d'autres livres : The Brand donne une folle envie de ressortir les romans de d'Edward Bunker, Une ville de l'eau de replonger dans le ventre de New York, de Thomas Kelly, Rendre au « Diable » de suivre à nouveau les pas de la femme qui avait perdu son âme, de Bob Shacochis, Crimetown, USA de revisiter Steeltown, de James Grady…. Bref, une lecture riche et qui ouvre bien des horizons.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La diable et Sherlock Holmes aurait mieux fait d'être intitulé, "Mais où diable est passé Sherlock Holmes ?".

Certes l'auteur, nous met en garde qu'il ne faut pas ici s'attendre à un recueil de récits apocryphes consacrés au grande détective… mais quand même, le mal est fait. Surtout que pour lire la mise en garde il faut a minima investir sa lecture (l'emprunter sinon l'acheter).

Une seule histoire (la mort étrange d'un fanatique de Sherlock Holmes) offre un lien avec la science holmésienne. Les adeptes du grand détective n'apprendront pas forcément grand chose, mais l'histoire est sympathique, bien que d'autres ont fait mieux, même s'il s'agit de récits d'inventions, ce qui n'est pas le cas ici. Pour le reste, il s'agira ici surtout de compiler onze (donc douze au total) récits journalistiques.

En majorité, il s'agira ici d'histoires qui peuvent s'apparenter au genre du polar avec une enquête portant sur un incendie, sur l'histoire d'un braqueur retiré des affaires mais pas si retraité au final, d'un gang qui sévit dans les prisons, d'un criminel de guerre, d'un homme qui prend l'apparence… d'enfants, d'un comté des Etats-Unis "spécialisé" dans le crime, l'histoire d'un écrivain accusé d'un meurtre.

Il y a également quelques nouvelles plus étranges. L'une d'entre elles sera consacrée à un joueur de base-ball en fin de carrière, une autre sur la folie suscitée par la recherche d'un calmar légendaire.

Deux récits retiennent davantage l'attention. le premier est consacré à la vie sous-terraine de New-York et au courageux combat quotidien d'hommes luttant pour assurer l'approvisionnement en eau potable. le deuxième tente de découvrir si un pompier est intervenu pour sauver des victimes lors du 11 septembre.

Passée la déception, puis la colère, ce roman réservera un agréable moment de lecture. du moins, pour cela il faudra passer sur le fait que l'auteur et l'éditeur, ont outrageusement joué avec un carte destinée à attirer un public bien particulier.

Les histoires restent intéressantes, immersives, plaisantes et originales. le manque de lien entre elles est légèrement perturbant. Il faudra également être réceptif au genre journalistique pour être pleinement à l'aise ici, bien que le style, fluide, aide beaucoup.

Même si ne s'agit ni d'un ouvrage apocryphe, ni d'un polar à proprement parler, voici un ouvrage journalistique qui se lit comme un bon roman et un bon polar en particulier ! Idéal en cette période de vacances.
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Sous ce titre un rien racoleur, voici un florilège d'articles publiés sous la plume du journaliste américain d'investigation David Grann (né en 1967) dans de prestigieux journaux américains : The New Yorker, The Atlantic, The New York Times Magazine, The New Republic.
Des histoires de brigands, de crimes longtemps restés énigmatiques, de leurs solutions découvertes des années plus tard par des policiers acharnés, parfois au péril de leur vie …
Les trajectoires humaines de types pas très recommandables ou parfois carrément psychopathes, des corrompus au plus haut niveau, des criminels endurcis.
Sherlock Holmes prête son nom à ce premier conte de meurtre, de folie et d'obsession. Il y en a 11 autres regroupés selon trois thèmes : Toute vérité vaut mieux que le doute indéfini ; l'homme est une étrange énigme ! ; tout ce que l'univers peut receler de monstrueux et d'incroyablement malfaisant.
Toutefois, et même si certaines de ces narrations ont donné lieu à adaptations cinématographique ou télévisuelles, un amateur compulsif de séries américaines (comme moi) ne découvrira rien que de très banal dans ces histoires rocambolesques. Pour ma part, j'ai une préférence pour l'enquête au coeur des aqueducs souterrains de New York, mais je n'ai naturellement rien compris à la saga du joueur de baseball vedette qui s'évertue à jouer au-delà de la limite d'âge. Un accessit pour l'histoire qui se déroule en Pologne et qui a donné lieu à un film ….

Bref : je ne sais si ce sont les traducteurs qui sont en cause ou le style pas très élégant de l'auteur, je me suis efforcée de lire le bouquin jusqu'au bout mais sans ressentir mon plaisir habituel à lire les bons auteurs américains de thrillers … Décidément, j'ai du mal avec les recueils de nouvelles. Un peu cher à mon goût pour du réchauffé : attendez la parution en format de poche.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Intéressant, le réel est parfois plus extraordinaire que la fiction...et il y a quelques pépites comme le vieil homme et son flingue, et l'histoire merveilleuse des calmars géants, ou le caméléon aux multiples visages Bourdin...
Pour moi passionné par Conan Doyle, la première nouvelle est surprenante
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David Grann nous livre 12 récits rocambolesques qui pourraient être sortis de son imagination. Sauf qu'il n'en est rien. Toutes ces histoires sont vraies et les personnages sont bien réels. Attention, seule la première est en lien avec le fameux détective londonien du 221 B, Baker Street. En fait, le livre est découpé en plusieurs parties ayant pour titre une assertion tirée d'un livre de Sherlock Holmes.
On comprend rapidement qu'un énorme travail d'enquête et d'entretiens avec les différentes protagonistes a été réalisé par l'auteur. Pour ma part, deux histoires sortent du lot tant pour leur originalité que pour leur implication contemporaine. Il s'agit de « Le vieil homme et le flingue » et « Rendre au diable ».
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"Le Diable et Sherlock Holmes" n'est pas à proprement parler un recueil de nouvelles, mais la compilation de sujets de reportages que le journaliste David Grann a menés au début des années 2000. Sous-titré "… et autres contes de meurtre, de folie et d'obsession", l'ouvrage évoque des personnages et/ou des événements que leur dimension extraordinaire rend toutefois dignes des meilleures fictions.


Trois parties le scindent, chacune dédiée à une thématique particulière et composée de quatre textes. Dans la première, des histoires où la vérité, parce qu'elle est inatteignable ou dissimulée (de manière consciente ou involontaire), s'incline devant le doute. Et cela démarre sur les chapeaux de roues avec un texte (peut-être l'un de mes préférés) consacré au suicide suspect d'un expert ("le plus éminent de la planète") obnubilé par Sir Arthur Conan Doyle, qui survient alors que la victime est sur le point d'accéder enfin aux précieuses archives de l'écrivain qu'il a passé une grande partie de sa vie à rechercher. J'ai cru voir dans l'ouverture du recueil par cette histoire un clin d'oeil sur la manière dont réalité et fiction s'entrelacent parfois, l'auteur y évoquant au passage l'existence de fanatiques considérant Sherlock Holmes comme un personnage réel.
Elle est suivie du tragique destin d'un homme condamné à tort à la peine capitale pour l'incendie de sa maison où ont péri ses enfants, puis de l'incroyable histoire de Frédéric Bourdin, surnommé "Le Caméléon", homme adulte qui pendant quinze ans de pérégrinations à travers l'Europe puis aux Etats-Unis, s'est fait passer pour un adolescent maltraité ou abandonné auprès de diverses institutions qui n'y ont vu que du feu.

Bon.
Plutôt que de résumer chaque texte de l'ouvrage, ce qui s'avérerait aussi fastidieux pour vous que pour moi, retenons seulement que la deuxième partie de l'ouvrage évoque des individus hantés par une passion déterminant toute leur existence, constituant ainsi pour l'auteur une "étrange énigme". La troisième s'attarde quant à elle sur la facette la moins reluisante de l'homme, en mettant en scène diverses manifestations de sa violence et de sa cruauté.
Aucun de ces sujets n'est délaissé, l'auteur les abordant tous avec la même consciencieuse curiosité. Qu'il nous emmène en mer aux côtés d'un infatigable et obstiné chasseur du mythique calmar géant ou sous terre en compagnie des Sandhog ("chiens de sable"), creuseurs des tunnels alimentant en eau la ville de new York, qu'il nous fasse rire d'admiration face aux prouesses de Forrest Tucker, roi de l'évasion qui perpétra son dernier braquage à l'âge de 79 ans, ou nous plonge avec un pompier dans les affres d'une amnésie survenue suite à son intervenu sur les lieux des attentats du 11 septembre, c'est le même intérêt bienveillant qui point sous sa plume, et la volonté de traquer au-delà de l'événement journalistique ce qui singularise ces individualités. le regard qu'il porte sur leurs obsessions, leur capacité à se dépasser pour des rêves qui pourraient sembler à d'autres bien dérisoires, est teinté d'admiration plutôt que de jugement. Il décrit ces parcours, mais aussi les regrets qui parfois y sont liés, avec une tendresse particulière mais toujours pudique pour les fêlures que les témoignages laissent par moments deviner.

Et bien souvent, il ne s'arrête pas au protagoniste principal de ses histoires. Il y introduit également des personnages secondaires, qu'en quelques coups de plume il sait rendre mémorables, constituant ainsi toute une galerie de portraits d'anonymes qui en acquiert une stature extraordinaire, travailleurs de l'ombre, experts surdoués mais discrets, tels ce procureur adjoint qui se démène des années durant pour démanteler l'Aryan Brotherhood, organisation criminelle suprémaciste et ultra violente dont le faramineux réseau est né en prison, et s'est développé sur tout le territoire pénitencier américain, ou ce scientifique spécialisé dans les incendies qui démonte avec méthode les dossiers d'accusation ayant conduit à mettre des innocents en prison.

Pour autant, l'intérêt de ses textes ne se limite pas à la représentation certes remarquable de toutes ces figures. Au-delà des héros qu'elles mettent en scène, plusieurs de ses histoires font émerger des problématiques sociétales qui lui permettent d'attirer notre attention sur certaines dérives de la société américaine, mais en reflètent aussi certaines des caractéristiques culturelles.

Il y est ainsi question des limites et des absurdités d'un système judiciaire inique qui envoie des innocents à la mort, de la corruption qui gangrène des villes entières, sur lesquelles les gangs mafieux, dont les crises économiques ont renforcé le pouvoir, ont la mainmise, d'une organisation pénitentiaire incapable de gérer la violence qui continue en prison de faire des victimes… dans un registre plus léger, l'auteur évoque aussi le mythe du hors-la-loi romanesque qui a longtemps hanté l'imaginaire collectif, le "bon" méchant à la fine gâchette et tombeur de ces dames, et quelques instants sont consacrés aux gloires du base-ball…

David Grann parvient à rendre tous ces sujets prenants et accessibles, suscitant l'intérêt du lecteur pour des sujets aussi divers et a priori rebutants que l'études des incendies, le système d'approvisionnement en eau ou les méthodes de captures ou de reproduction en captivité des calmars géants.

J'aurais un seul petit reproche, que je formule sous la forme d'une question : "où sont les femmes, Mr Grann ?"...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Plusieurs histoires réelles se succèdent dans ce roman. L'auteur s est documenté et a récolté énormément d'informations.
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Vous vous attendiez à une enquête exclusive de Sherlock Holmes, comme moi ? Que nenni !
Il s'agit ici d'un recueil qui rassemble les meilleures enquêtes criminelles de David Grann, auteur de « Killers of the flower moon » qui vient d'être adapté au cinéma par Scorsese.

Des égouts de New-York aux fin fond des océans, en passant par les prisons californiennes, l'ouvrage reprend les affaires les plus extraordinaires sur lesquelles s'est penché l'auteur, journaliste et écrivain américain; et dont la grande majorité est parue dans The New Yorker.

Autant d'histoires exceptionnelles, racontées du point de vue d'un tiers, avec un recul et une neutralité nécessaire à ce type de récits. Même si la plume de David Grann est excellente, je suis passée à côté de certaines de ces histoires, notamment les plus factuelles d'entre elles. J'ai à l'inverse été très touchée par celle de ce père accusé du triple meurtre de ses filles, ainsi que celui du joueur de baseball qui refuse de renoncer à sa carrière.

L'avantage de ce roman, c'est qu'il est découpé en 12 histoires indépendantes (même si toutes décrivent l'origine de l'obsession humaine), qui peuvent donc se lire au gré des humeurs et des envies. Ce que j'aurais sans doute dû faire, plutôt que de l'avaler d'une traite.
Une belle lecture en somme, qui me permet d'en savoir plus sur des faits de société qui m'étaient pour la plupart inconnus.
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