Un roman foisonnant, une histoire familiale fictive, celle des Schorsmann-Grenzberg au coeur de la grande Histoire, avec en toile de fond le monde de l'art, de la peinture, de l'architecture et l'école allemande révolutionnaire Bauhaus.
Dans la première partie, deux voix qui se répondent. Celle de Carl Schors, vieux peintre renommé qui vit coupé du monde et des hommes à Saint Paul de Vence et celle de son fils Josh qui vit aux antipodes de son père, au sens propre comme au figuré, producteur d'une émission de téléréalité à Chicago qui mêle décoration d'intérieure et thérapie familiale. Josh s'est construit en totale opposition à son père. Son père était alcoolique, séducteur, infidèle. Josh est sportif, sans aucune addiction, fidèle et en passe de devenir père à son tour et Josh a décidé que le bonheur était une décision quand son père est convaincu que l'art est incompatible avec le bonheur. Même s'il s'avoue qu'il « confondait sérénité et bonheur ».
A la mort de son père, Josh va se devoir se confronter à son histoire familiale comme le font les familles qu'il met en scène dans son émission OMJ. On passe alors des coulisses d'une émission de téléréalité contemporaine à l'histoire de Theodor Grenzberg, marchand d'art arrière grand-père de Josh, contemporain et ami de Paul Klee, de
Kandinsky et Magdalena Grenzberg, sa grand-mère biologique, dans les années 1920-1930 en Allemagne. Et quelle héroïne que cette Magda Grenz, femme libre, artiste engagée étudiante du Bauhaus.
le bal mécanique c'est une belle mécanique mettant en rapport tous ces personnages, et bien d'autres.
Ce roman est une pure merveille. On sent toute la passion de l'auteur pour la peinture, l'art et les couleurs, qu'elle sait parfaitement nous faire partager. Chaque chapitre, raconté à travers les yeux d'un personnage, est introduit et illustré par le titre d'une oeuvre d'art, tous arts confondus, qui éveille la curiosité.
Il y aurait beaucoup de choses à dire de ce roman mais en trois mots : à lire absolument.