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3,9

sur 212 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
le titre du roman, le bal mécanique fait référence à un tableau de Paul Klee, l'artiste apparaît comme l'un des personnages centraux de ce roman de plus de 600 pages. Bâti comme un puzzle ou une constellation, ce récit en deux livres (I et II, présent et passé) s'ouvre à chaque chapitre avec le titre d'une oeuvre, le nom de l'artiste et sa date de création. Ainsi, l'auteur évoque par exemple « Fontaine » de Marcel Duchamp, plusieurs oeuvres de Klee, en passant par une vanité de Philippe de Champaigne, « La maison jaune » de Gabriele Münter, ou encore, « La piscine » de Hopper. Chaque oeuvre évoque un moment du roman, une phrase, l'évanescence ou la rémanence d'un souvenir, une fragrance, une musique.
C'est suite au décès de son père, artiste peintre réputé et à la découverte de la collection Gurlitt en 2014 (collection de toiles spoliées par le IIIe Reich) que le personnage principal, Josh, va chercher à démêler son histoire familiale qu'il imagine, au fil de son enquête, extraordinaire. Mais la fin du roman montre, une fois de plus, combien les ancêtres peuvent être sublimés alors que la réalité est souvent bien plus ordinaire, décevante ou tout simplement humaine. A travers cette enquête familiale et artistique, entre peintures et photographies, correspondance et voyages, les personnages et les histoires s'entrecroisent.
La première partie du roman se déroule aux Etats-Unis et en France, au 21ème siècle (un seul chapitre correspond au XXe siècle et à la guerre de Corée). Josh, ex-architecte, concepteur-animateur vedette d'une émission de télé-réalité et sa femme Vikkie, ex-psychologue, préparent les épisodes de leur émission. Ainsi, le lecteur assiste aux coulisses de l'émission, mais aussi au direct du plateau, aux soucis du monde de la télévision. Cette première partie est très jargonnante, truffée de références psychologiques et même biochimiques (testostérone, ocytocine et autres hormones) ou encore télévisuelle. le lecteur, à mon avis, peut ne pas vraiment trouver d'intérêt aux quatre premiers chapitres, à moins d'apprécier la télé-réalité. Fort heureusement, l'univers de la peinture apparaît au cinquième chapitre éveillant ainsi la curiosité du lecteur.
La seconde partie du roman est chronologique et se déroule en Europe, à travers l'Allemagne, la Suisse et même l'Union soviétique, de 1901 à 1937. Elle nous fait découvrir l'histoire de Théodor et Luise Grenzberg, ancêtres de Josh. Théodor devient marchand de tableaux et ami de Paul Klee.
Ce roman dont la trame historique est réelle met en scène des artistes tels que Gropius, Hannes Meyer, Gunta Stözl, Otto Dix mais surtout la vie au Bauhaus à Dessau où enseigne Klee. On assiste à la vie nocturne d'un Berlin d'avant-garde, juste après la Première guerre mondiale avec ses vies dissolues, la drogue et l'inflation, la vie artistique très riche et la montée de l'antisémitisme et du nazisme.
Ce roman, riche de références artistiques est très foisonnant et peut sembler parfois confus. Comme dans son troisième roman, Les Simples, l'auteur veut peut-être trop documenter ses récits, au risque de perdre ses lecteurs. Il faudrait parfois, pour reprendre le jargon de la télé-réalité inhérent à ce récit « purger » les chapitres de son trop plein de bavardages et créer davantage de liens entre les multiples références qui, telles des pièces de puzzles, constituent le portrait de famille initial.
Lien : https://yzabel-resumes-et-po..
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Le bal mécanique se déroule en deux parties dont l'histoire familiale est le lien.
Dans la première Carl (ou Karl, c'est selon) vieux peintre acariâtre vient de découvrir que sa mère biologique n'est pas celle qui croit. Son fils, Josh se perd en animant une émission de téléréalité et n'est pas proche de son père. Il attend un enfant.
Dans la seconde partie, nous allons suivre Magda, est-elle la mère cachée de Carl ? Elle née en 1910 d'une père marchand d'art et d'une mère frivole et fragile. Son parrain est Paul Klee. Elle veut être architecte, elle intègre l'école Bahaus, elle rejoint la partie communiste. Elle est libre.
Ce roman se déroule sous fond de courant artistique, de seconde guerre qui s'approche inéluctablement et dont tous les ingrédients se mettent en place. Il y a quelques longueurs dans la première partie, vite oubliées à la lecture de la seconde partie et de la jeunesse de Magda. le contexte historique des années 20 est formidable.
Il reste un mystère à la fin mais c'est bien.
Un livre à recommander par son intrigue et son écriture si agrèable.
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Tu avais beaucoup aimé La déesse des petites victoires de Yannick Grannec, un livre que l'on t'avait gentiment recommandé... et tu as donc battu de tes deux mains lorsque ce Bal mécanique a débarqué dans ta boîte aux lettres l'an dernier. Puis tu l'as prêté, et il t'est revenu, et la rentrée littéraire battait littéralement son plein à son tour, te noyant un peu d'ailleurs au passage... Ce bal a donc attendu. Parfois aussi, un livre que l'on prête est chargé du lecteur précédent, de son avis, de son geste quand il nous le retourne... Et alors il faut attendre un peu, parce que prêter un livre n'est pas un acte anodin, malgré la désinvolture affichée... Bref, tu savais qu'il y avait deux parties dans ce livre, une recherche de tableaux, et quelques longueurs... de l'ennui un peu aussi. Mais toi, il s'avère que tu ne t'es pas ennuyée une seconde pendant cette lecture. Par contre, effectivement, les deux parties étaient bien là... Au départ, tu rencontres Josh Schors, animateur de télévision à Chicago qui, avec son épouse, déconstruit et reconstruit des maisons et des familles sous l'oeil goguenard des caméras... le père de Josh, Carl, peintre reconnu, vit à Saint Paul de Vence et est hanté par ses souvenirs de la guerre de Corée. Il comprend soudain au détour d'une information qu'il peut être concerné par cette découverte étonnante, la plus grande collection d'art spoliée du IIIème Reich est réapparue chez un certain Cornelius Gurlitt. le portrait de son père, peint par Otto Dix en fait partie. La deuxième partie commence lorsque le lecteur est plongé dans le passé de Carl, dans le mystère de sa conception entre les murs du Bauhaus, école d'architecture novatrice fondée en Allemagne en 1901. Et comme tu as aimé y croiser Paul Klee, Kandinsky, etc... En réalité, ce qui est assez fabuleux dans ce livre, loin de son épaisseur, de sa somme de connaissances, et de l'histoire qu'il raconte... c'est de se rendre compte à un moment donné que t'es donné en préambule de chaque chapitre un tableau à voir. Et tu as cliqué sur ton smartphone pour contempler les oeuvres, tu t'es questionnée à chaque fois sur leur importance dans l'élaboration de l'écriture, tu y a parfois vu des scènes entières ou juste un détail... Quel régal, et quelle bonne idée, et quel roman intéressant !! Tu recommandes donc ce livre à tous les lecteurs curieux qui ne redoutent pas les longueurs, et les pavés !
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Une quête d'identité sur 3 générations avec en parallèle l'histoire du Bauhaus et de ses célèbres professeurs, Paul Klee et Vassili Kandiski. Un récit sur deux époques, érudit et passionnant.
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J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre et m'imprégner des personnages. La partie une est un peu longue à se mettre en route mais quand la "mécanique" de l'histoire commence à se mettre en place, j'ai plongé à corps perdu dans le monde coloré, naturel et artistique des Klee, Kandinsky et autres sur un fond de saga familiale et de censure nazie... Magda nous fait découvrir le combat féministe de l'époque dans un monde artistique mais si machiste encore ! C'est un roman que je recommande vivement.
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Un soir de 1929, la prestigieuse école du Bahaus, à Dessau, a donné un bal costumé. C'était avant que les nazis ne dévorent l'Europe, c'était un temps où l'on pouvait encore croire au progrès, à l'Art et au sens de l'Histoire. Pendant ce bal, une jeune femme, Magda, a dansé, bu et aimé.

Quel rapport avec Josh Shors, animateur à Chicago d'une émission de téléréalité dont le succès tapageur mêle décoration d'intérieur et thérapie familiale ? Quel rapport avec son père, Carl, peintre oublié qui finit sa vie à Saint-Paul-de-Vence, hanté par les fantômes de la guerre de Corée et les mensonges d'une enfance déracinée ? Quel rapport avec Cornelius Gurlitt, cet homme discret chez qui on a découvert en 2012 la plus grande collection d'art spoliée par le IIIe Reich ? Quel rapport avec le marchant d'art Theodor Grenzberg, qui poursuit sa femme, Luise, dans la folle nuit berlinoise ?

Je plonge toujours avec délice dans un roman de Yannick Grannec, et la première partie de celui-ci m'a plu.

J'ai aimé Josh et son émission de télé-réalité ; sa femme enceinte et son diagramme qui classe les candidats.

J'ai aimé suivre l'enregistrement d'une émission au concept intéressant.

J'ai aimé le père de Josh, peintre qui cultive sa solitude et l'enquête qui le concerne.

Dans la seconde partie : complet changement de décor. Nous sommes au début du siècle en Suisse, puis pendant l'entre-deux guerres en Allemagne.

J'ai moins aimé Magda, son enfance d'hôtel en hôtel au gré des fortunes de son père.

Je l'ai perdu lors de sa formation au Bauhaus puis de son installation en URSS.

L'auteure est tout de même extrêmement documentée sur cette école, ses enseignants et son fonctionnement.

L'image que je retiendrai :

Celle de la peinture réalisée par Paul KLEE de Magda et intitulé le bal mécanique.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-b..
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Un livre en deux parties bien séparées mais relièes par un petit fil qui fait tout le succès de cette intrigue.
De la téléréalité à Chicago au Bauhaus de Dessau Yannick Grennec nous entraine dans une passionnante saga familiale avec des réflexions sur l'Art, la liberté, la quête de ses origines.
Mêlant personnages de fiction et personnages réels (P Klee notamment), Yannick Grennec nous livre un pavé de plus de 500 pages que l'on n'a pas envie de lâcher ... et en plus elle nous fait découvrir ce Bauhaus.
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Deux « livres » en un pour deux époques d'une même famille. Dans la première partie, le fils : Josh, s'exprime le plus souvent à la première personne. Il est responsable d'une émission « Oh My Josh » très connue et très « hollywoodienne ». Comme il le dit lui-même : « Je ne prétends pas apporter le bonheur aux familles candidates . Je cherche à faire naître l'espoir chez les autres. » mais le but annoncé est malgré tout de faire avancer des familles (le but caché sera, bien sûr, de faire de l'audience, mais je ne vous apprends rien….) en « nettoyant » leur maison et en les confrontant à certains choix (ils ne peuvent pas emporter grand-chose….
On le voit évoluer dans sa vie professionnelle et personnelle, chaque chapitre est introduit par le titre d'une toile ou d'un film. Habilement, l'art est au coeur de cet ouvrage, de plus en plus présent au fil des pages.
Dans la seconde partie, on repart dans le passé et on découvre le père de Josh, appelé Carl, il vit à Saint Paul de Vence et il est peintre. Leurs rapports ne sont pas simples : l'un en France, l'autre aux USA, le fils n'ayant pas suivi la carrière envisagée par son géniteur. Et là, on rentre au coeur d'une intrigue parfaitement bien pensée, mêlant avec doigté personnages ayant existé et d'autres imaginaires. Secrets de filiation, trésors cachés par les nazis, etc…
Ce livre est très bien construit, riche, très riche. L'auteur aborde l'art sous différents points de vue, faisant revivre certains artistes talentueux, créant des liens entre différentes générations…. L'écriture est belle, travaillée, le style fluide. J'ai aimé les parallèles entre les époques, les liens qui se nouent, se dénouent, le fait de découvrir le passé dans un « autre livre »….Ce recueil est une oeuvre d'exception, tant par le contenu dédié à l'art que par la forme ainsi que le choix minutieux de chaque tableau ou film mis en exergue au début de chaque chapitre.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Il était une fois une petite fille qui réalisait d'étranges compositions via le dessin, le collage, une petite fille dont le parrain était Paul KLEE, une petite fille dont le papa tenait une galerie d'art à Berlin. le couple formé par ses parents était fusionnel : lui vénérait sa divine épouse, l'épouse vivait trop fort, trop vite et se mettait en danger. L'histoire de la petite fille se passe en Allemagne après la 1ère guerre mondiale alors qu'un petit type à moustache commence à se manifester. L'histoire raconte l'art dégénéré, le BAUHAUSS ... Elle parle de cette petite fille qui va grandir, de sa famille qui tire le diable par la queue, d'un petit garçon élevé par une famille adoptive en AMERIQUE et qui ne connaît pas sa mère, un animateur de télé qui mixe psychologie et décoration dans le monde d'aujourd'hui et qui va devenir papa. le seconde roman de Y. GRANNEC est superbe. J'ai découvert ou plutôt approfondi mes connaissances relatives au BAUHAUSS : je suis une grand fan de MIES VAN DER ROHE devant l'éternel et j'ai surtout aimé l'amour de l'art, qui réussit à vaincre le temps, la bêtise des hommes comme un fil d'Ariane dans le labyrinthe de l'éternité.
Et merci à Blandine, pour son apport technique !
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J'avais eu un véritable coup de coeur pour « La déesse des petites victoires » de la même auteur et ai également énormément apprécié ce deuxième roman de Yannick Grannec.
Une histoire à différent tiroirs et univers spatio-temporels: d'une part, Josh actuellement aux USA pendant que son père – Carl – vit ses dernières heures dans le sud de la France alors qu'il découvre un pan, jusqu'alors complètement inconnu, de son adoption et d'autre part, le destin de la famille biologique de Carl en Allemagne.
Un livre relativement dense avec de nombreuses références artistiques – chaque chapitre est préfacé d'une référence à une oeuvre d'art (je n'ai pu m'empêcher de les rechercher, à mon tour, sur internet afin de les visualiser) et l'école du Bauhaus, avec Klee et Kandinsky, est omniprésente. Tout comme dans son précédent livre, bien que l'histoire soit romancée, le lecteur perçoit aisément le travail de recherche intense fourni – tous mes respects pour cette quête de la précision.
L'histoire est émouvante, les personnages si bien étoffés qu'il est difficile pour le lecteur de les quitter au bout de plus de 600 pages et la plume est magique, envoûtante et addictive.
Il me tarde de voir arriver la rentrée littéraire afin de retrouver Yannick Grannec avec « Les Simples ».
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