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3,9

sur 212 notes
Un roman en deux temps...
Le première partie, rythmée, immersive, nous fait vivre les quotidiens entrecroisés de Josh, réalisateur d'une émission de téléréalité aux Etats-Unis, et de son père, Carl, artiste-peintre retiré à St Paul de Vence, fâchés. Tout bascule lorsque Carl devine que ses origines ne sont vraisemblablement pas tout à fait telles que son père adoptif les lui a décrites : fils de Theodor Grenzberg, marchand d'art, et de Luise, sa femme, qui l'ont confié à leur avocat américain, David Schorsmann pour le sauver du nazisme.
On bascule alors dans la seconde partie, plus lente, où l'on suit la vie du couple Grenzberg et de leur famille pendant la montée du nazisme.
On ne s'ennuie pas vraiment pendant cette lecture, en tous cas pas pendant la première partie, et peut-être juste un peu en début de seconde partie. On ne s'ennuie pas donc, mais on zappe d'un personnage à l'autre dans savoir au fond ce qu'il adviendra de chacun d'eux.
Je reste avec un sentiment d'inachevé pour ma part.
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Chicago. Josh est animateur à succès d'une émission de télé-réalité qu'il a conçue. Un mélange de sorte de thérapie pour la famille sélectionnée et de relooking intérieur de la maison. Il est en froid avec son père Carl, de son vrai nom Karl Grenzberg, peintre âgé qui vit reclus à Saint-Paul-de-Vence en France. Né en Allemagne puis adopté dans les années 30, son père d'origine juive l'avait confié à un couple d'amis en partance pour les Etats-Unis. Theodor, le père biologique de Carl, était un amateur d'art et un galériste. Or un tableau d'Otto Dix le représentant refait surface d'une manière inattendue. Pour Carl c'est l'occasion de chercher des faits sur sa famille. Il apprend qu'il avait une soeur. Tourmenté, il préfère mettre fin à ses jours. S'il le désire Josh peut lancer des procédures pour que le tableau lui soit restitué et chercher la vérité sur la famille de son père.

Ensuite l'auteure nous immerge dans Berlin au tout début du XXe siècle. On suit Theodor et les siens : sa femme Luise ayant soif de fêtes et de liberté, leur fille Magda et les peintres qui l'entourent. Ses débuts, son amitié avec Paul Klee, la reconnaissance de peintres avant qu'ils ne soient mis au banc de l'Allemagne nazie pour art dégénéré, la fermeture de sa galerie. L'auteure alterne avec des focus sur Magda : son enfance dans les hôtels, son attrait pour l'art et ses discussions avec son parrain Klee, son cursus à l'école d'Art du Bauhaus ou encore son départ pour défendre des causes politiques.

Avec une écriture entraînante, fluide mais également incisive, Yannick Grannec déroule impeccablement les frises chronologiques et familiales. A partir de faits historiques réels (la montée du national-socialisme, la spoliation des oeuvres d'art par le régime nazi, la philosophie et les objectifs du Bauhaus, les deux guerres et bien d'autres éléments) elle greffe sa fiction et le secret de famille n'est qu'un détail dans ce roman foisonnant.
La transmission, l'Histoire au travers de l'Art qui est "un lien à travers le temps" sont au coeur de ce livre.

Si j'ai trouvé un peu longue et moins intéressante la première partie, la seconde partie se dévore et il est impossible de lâcher ce roman ! Et si comme moi vous ne vous n'avez pas de connaissances approfondies en art moderne, pas de panique : ce livre n'est pas réservé qu'à des initiés.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Yannick Grannec est une auteure française qui vit à Saint Paul de Vence, près de chez moi. "Le Bal Mécanique" est son second roman et il a fait partie des romans incontournables de la rentrée littéraire de septembre 2016.
Ce livre se découpe en deux parties :
- une première qui se passe à Chicago où Josh réalise une émission de télé-réalité mélangeant thérapies familiales et re-décoration des maisons des participants. Son père, Carl, peintre déchu et alcoolique est envahi par de mauvais souvenirs de la Guerre de Corée. Les souvenirs de sa lignée familiale refont surface en lisant un article de journal annonçant que l'on a découvert des oeuvres d'art spoliées par le IIIème Reich chez Cornélius Gurlitt et surtout un portrait de son père biologique,
- la seconde partie raconte la vie de Théodore et Luise, grand-parents de Carl au début du XXème siècle. On y découvre l'histoire de l'art au XXème siècle avec la création de l'Ecole du Bauhaus de Nessau.
Ce récit est une saga familiale sur fond d'histoire de l'art au XXème. La première partie sur la télé-réalité nous en fait connaitre les coulisses et l'envers du décor.
Ce livre est intense avec une construction magnifique et des personnages très prenants. Le renvoi à une oeuvre d'art en début de chaque chapitre complète la superbe documentation de ce roman.
Cette lecture est, par contre, très dense et donc compliquée à suivre... je dirai que c'est un "livre Arte" (identique aux émissions d'Arte) mais je suis sortie de ce moment de découverte plus instruite sur cette partie de l'histoire de l'Art !
Pour ne rien gâcher, un des chapitres se passe à Grasse, ma ville.
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Le roman de Yannick Grannec réussit le défi de nous faire parcourir plus d'un siècle à travers l'Art. Ni promenade muséale, ni histoire des écoles artistiques, ni réflexion esthétique, "Le bal mécanique" parvient à être tout cela à la fois et bien plus encore grâce à sa construction en diptyque et aux larges perspectives qu'il ouvre à notre perception. Deux parties, donc, comme deux romans qui se répondent, se prolongent et s'éclairent mutuellement.
La première est centrée sur Josh et Vickie, un couple qui a inventé et réalise des émissions de téléréalité, sortes de thérapies familiales fondées sur les théories de l'attachement et de la résilience. Architecte de formation, Josh trouve dans son travail la possibilité non seulement de recréer matériellement l'environnement des familles participantes mais aussi de les aider à reconstruire leur existence. Il a choisi un chemin qui semble à l'extrême opposé de celui qu'a suivi Carl, son père, peintre de renom, pour qui la télévision ne peut être un moyen artistique honorable d'appréhender et de rendre compte du réel. Ce réel qui justement semble lui échapper lorsqu'il découvre le secret de sa naissance.
Un bond en arrière du temps et la seconde partie du roman nous emmène au début du 20ème siècle à la suite de Théo, le père de Carl. Marchand d'art, ami de Paul Klee, Théo a épousé Luise, riche héritière suisse. Leur indomptable fille, Magda, décide de suivre une formation d'architecte au Bauhaus avant de partir pour l'URSS. En Allemagne, Théo lutte désespérément contre la confiscation de ses biens par les nazis. Pour le protéger, il confie Carl à ses amis qui partent pour l'Amérique. Dans le chaos engendré par la guerre, l'écheveau des existences s'emmêle, se coupe, se noue, aussi mouvant que les créations des artistes.
Chaque chapitre est irrigué par une oeuvre d'art dont les références nous sont données en exergue. Ce lien indissociable entre les images que font naître les mots et celles que les artistes ont créées est une inépuisable source de réflexion, d'interprétation et d'analyse. Romanesque et érudition sont intimement mêlés dans cette danse éblouissante d'intelligence et de sensibilité.
Mon seul regret à la lecture de ce roman foisonnant ? Ne pas en posséder toutes les clés culturelles. Si bien qu'il me semble ne pouvoir en explorer véritablement toutes les richesses.
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Un vrai coup de coeur ! Pourtant le début du livre m'a laissé un peu dubitatif. le personnage de Josh animateur dans une émission de télé-réalité trash est peu avenant, stressant même. Heureusement les personnages deviennent vite plus attachants au fur et à mesure qu'on découvre leur passé.
La deuxième partie du livre est beaucoup plus intéressante pour moi surtout après avoir lu la première. On se retrouve dans les années 20, autour de la famille de Josh entre l'Allemagne, la Suisse et l'URSS. On côtoie les artistes de l'école du Bauhaus ; Kandinski, Klee, Dix à côté de Magda qui s'affirme contre sa condition féminine pour devenir artiste dans cette période très compliquée.
C'est une lecture très agréable, presque bercé par ce bal mécanique et artistique qui se termine trop vite (je vais donc rapidement enchaîner avec La déesse des petites victoires).
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Une lecture assez différente en terme de style des Simples, de la même autrice.
Ici, on bascule de l'époque contemporaine où l'on suit Josh, producteur d'une émission de téléréalité américaine axée sur la compréhension psychologique de ses concitoyens. En parallèle, la vie de Carl, son père touche à sa fin.
Il découvre l'identité de sa mère suite à une enquête autour d'oeuvres d'art volées par les nazis.

Cette première partie est assez prenante, l'intrigue se nouant peu à peu.

Dans la seconde partie du livre, on plonge dans le passé des parents de Carl, leur vie mondaine de marchands d'art et on suit Magdalena qui grandit.
Cette partie m'a surtout semblé un prétexte pour raconter le peintre Klee et cette biographie.
On se perd un peu dans cette histoire qui s'est étiolée à mon goût, les deux parties du roman étant trop déconnectées de mon point de vue.
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le titre du roman, le bal mécanique fait référence à un tableau de Paul Klee, l'artiste apparaît comme l'un des personnages centraux de ce roman de plus de 600 pages. Bâti comme un puzzle ou une constellation, ce récit en deux livres (I et II, présent et passé) s'ouvre à chaque chapitre avec le titre d'une oeuvre, le nom de l'artiste et sa date de création. Ainsi, l'auteur évoque par exemple « Fontaine » de Marcel Duchamp, plusieurs oeuvres de Klee, en passant par une vanité de Philippe de Champaigne, « La maison jaune » de Gabriele Münter, ou encore, « La piscine » de Hopper. Chaque oeuvre évoque un moment du roman, une phrase, l'évanescence ou la rémanence d'un souvenir, une fragrance, une musique.
C'est suite au décès de son père, artiste peintre réputé et à la découverte de la collection Gurlitt en 2014 (collection de toiles spoliées par le IIIe Reich) que le personnage principal, Josh, va chercher à démêler son histoire familiale qu'il imagine, au fil de son enquête, extraordinaire. Mais la fin du roman montre, une fois de plus, combien les ancêtres peuvent être sublimés alors que la réalité est souvent bien plus ordinaire, décevante ou tout simplement humaine. A travers cette enquête familiale et artistique, entre peintures et photographies, correspondance et voyages, les personnages et les histoires s'entrecroisent.
La première partie du roman se déroule aux Etats-Unis et en France, au 21ème siècle (un seul chapitre correspond au XXe siècle et à la guerre de Corée). Josh, ex-architecte, concepteur-animateur vedette d'une émission de télé-réalité et sa femme Vikkie, ex-psychologue, préparent les épisodes de leur émission. Ainsi, le lecteur assiste aux coulisses de l'émission, mais aussi au direct du plateau, aux soucis du monde de la télévision. Cette première partie est très jargonnante, truffée de références psychologiques et même biochimiques (testostérone, ocytocine et autres hormones) ou encore télévisuelle. le lecteur, à mon avis, peut ne pas vraiment trouver d'intérêt aux quatre premiers chapitres, à moins d'apprécier la télé-réalité. Fort heureusement, l'univers de la peinture apparaît au cinquième chapitre éveillant ainsi la curiosité du lecteur.
La seconde partie du roman est chronologique et se déroule en Europe, à travers l'Allemagne, la Suisse et même l'Union soviétique, de 1901 à 1937. Elle nous fait découvrir l'histoire de Théodor et Luise Grenzberg, ancêtres de Josh. Théodor devient marchand de tableaux et ami de Paul Klee.
Ce roman dont la trame historique est réelle met en scène des artistes tels que Gropius, Hannes Meyer, Gunta Stözl, Otto Dix mais surtout la vie au Bauhaus à Dessau où enseigne Klee. On assiste à la vie nocturne d'un Berlin d'avant-garde, juste après la Première guerre mondiale avec ses vies dissolues, la drogue et l'inflation, la vie artistique très riche et la montée de l'antisémitisme et du nazisme.
Ce roman, riche de références artistiques est très foisonnant et peut sembler parfois confus. Comme dans son troisième roman, Les Simples, l'auteur veut peut-être trop documenter ses récits, au risque de perdre ses lecteurs. Il faudrait parfois, pour reprendre le jargon de la télé-réalité inhérent à ce récit « purger » les chapitres de son trop plein de bavardages et créer davantage de liens entre les multiples références qui, telles des pièces de puzzles, constituent le portrait de famille initial.
Lien : https://yzabel-resumes-et-po..
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Le bal mécanique se déroule en deux parties dont l'histoire familiale est le lien.
Dans la première Carl (ou Karl, c'est selon) vieux peintre acariâtre vient de découvrir que sa mère biologique n'est pas celle qui croit. Son fils, Josh se perd en animant une émission de téléréalité et n'est pas proche de son père. Il attend un enfant.
Dans la seconde partie, nous allons suivre Magda, est-elle la mère cachée de Carl ? Elle née en 1910 d'une père marchand d'art et d'une mère frivole et fragile. Son parrain est Paul Klee. Elle veut être architecte, elle intègre l'école Bahaus, elle rejoint la partie communiste. Elle est libre.
Ce roman se déroule sous fond de courant artistique, de seconde guerre qui s'approche inéluctablement et dont tous les ingrédients se mettent en place. Il y a quelques longueurs dans la première partie, vite oubliées à la lecture de la seconde partie et de la jeunesse de Magda. le contexte historique des années 20 est formidable.
Il reste un mystère à la fin mais c'est bien.
Un livre à recommander par son intrigue et son écriture si agrèable.
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Merci à l'auteur! J'ai vibré tant et plus avec Magda (mais que devient-elle?), mais aussi avec son père, son parrain, ses amis... Cela m'a donné envie de retourner voir les expos de cette époque mouvementée et explosive... Ma fille étudie justement cette période en Histoire de l'Art, les noms s'égrainaient au fil de ses révisions et de ma lecture.
L'histoire de Karl, le fil entre Théo, Magda et Josh (dont je lisais d'un oeil moins intéressé les rebonds de présentateur à sensation... J'exècre la télé réalité, et l'auteur me confortait dans mon cynisme sur le sujet), l'histoire de l'Art libre... Il y a eu une expo à Liège il y a un an ± comparant l'Art nazi, propre et aryen, à l'art "dégénéré". Je la retrouve dans le livre.
j'ai vraiment apprécié celui-ci!
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Une enquête familiale, la mise à jour de secrets depuis longtemps enfouis : les matériaux sont de qualité. Des artistes, le Beau, l'amour et l'amour du Beau donnent chair au récit. Une écriture juste et précise raconte une histoire qui se vit dans un va-et-vient entre Chicago et Saint-Paul-de-Vence, la peinture et la télé-réalité, aujourd'hui et il y a si longtemps.
Mais le récit peine à se mettre en place, les contours peinent à se dessiner. Yannick Graennec se lance dans d'immenses fresques là où de légères esquisses m'auraient suffit. Et en dépit de ses nombreuses qualités, ce roman m'a laissée fatiguée, comme après la visite d'un de ces musées trop grands où l'on finit par se lasser de tant de salles en enfilades.
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