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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela fait maintenant plusieurs années que je souhaite découvrir la plume de Yannick Grannec Les simples n'ont donc, une fois n'est pas coutume, pas fait long feu dans ma pal, aussitôt acheté aussitôt lu.

J'ai beaucoup aimé découvrir le quotidien des religieuses, l'organisation interne du couvent avec les converses d'un côté – soeurs pauvres ne détenant aucun pouvoir décisionnel – et les discrètes, issues des familles nobles qui détiennent tous les pouvoirs.

L'autrice nous donne à lire, les luttes de pouvoir et les tentatives de « coups d'état » de ces dernières contre Mère Marie-Verane dont elles n'acceptent pas l'autorité.

L'histoire contée ici est aussi celle de femmes luttant contre le pouvoir masculin. Ces moniales, sont par privilège royal, à la tête d'un hôpital et d'une herboristerie, ce qui déplaît au médecin et au chirurgien-barbier qui voient une partie de leur patientèle leur échapper tandis que l'évêque entend bien récupérer les bénéfices du couvent pour son profit.

Pour les hommes, ces bénédictines, femmes trop indépendantes semblent bien proches de l'hérésie. Conversent-elles avec Satan ? Se livrent-elles au péché de chair ou sont-elles encore pucelles ?

L'évêque va envoyer deux prêtres enquêter sur place. Léon et Dambier vont questionner, fouiller le couvent vérifier les comptes, surveiller l'hôpital…. à la recherche du moindre élément à charge pour faire plier les bénédictines.

Roman polyphonique, on va suivre tour à tour soeur Clémence, mère Marie-Verane, Léon de la Sine et l'évêque Jean de Solines nous relater les événements qui vont s'enchaîner, menant les bénédictines au bord du gouffre. Cabales, chasse aux sorcières, rien ne leur sera épargné.

J'ai fini ce récit au bord des larmes tant le sort de Clémence, Mathilde, Gabrielle et Marie-Verane m'a émue. Révoltée de voir une fois de plus, la maltraitance et les violences faites aux femmes.

Un roman intéressant, mêlant fiction et faits réels, riche d'enseignements sur les plantes médicinales et sur le fonctionnement d'un couvent, avec des beaux portraits de femmes. Une belle découverte et beaucoup d'émotion en ce qui me concerne.

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Cette lecture immersive nous transporte à la fin du XVIème siècle au coeur d'une communauté de bénédictines qui vivent recluses dans une abbaye provençale. Ces religieuses sont indépendantes, privilège exceptionnel en ce temps-là qu'elles doivent au Roi. Leur quotidien strict et paisible est rythmé par le travail et les prières.

Soeur Clémence, la doyenne est aussi une savante herboriste qui panse les maux des autres grâce aux simples, des plantes médicinales qu'elle cueille aux abords de l'abbaye. le commerce de ces herbes assure l'autonomie de la communauté mais suscite également des convoitises. Ainsi, l'évêque de Vence complote contre la communauté et va venir semer le trouble.

Jalousies, trahisons, conspirations et superstitions sont les ingrédients de ce fabuleux roman. S'ajoute à cela un vent de rébellion qui souffle au sein même de la communauté et qui va avoir de lourdes conséquences.

Yannick Grannec est une merveilleuse conteuse qui permet au lecteur de se faufiler entre les murs de cette abbaye avec réalisme.

La prose est belle, érudite et, après un petit temps d'adaptation, j'ai savouré pleinement cette fiction historique captivante. La tension monte crescendo, l'intrigue s'emballe et le rythme s'accélère au fil des pages.

Alors que les procès pour sorcellerie font des ravages, on découvre des femmes dépourvues de libertés, qui n'ont d'autres alternatives que d'être au service de Dieu ou des hommes.

Un roman foisonnant et passionnant qui m'a offert une palpitante escapade médiévale.
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Les Simples, Yannick Grannec, 2019

le titre fait référence aux herbes médicinales dont le ramassage, la conservation et l'usage demandent une longue expérience. Ces herbes ont souvent un double effet qui conduit à un soulagement ou une guérison mais aussi à la mort si elles sont mal employées. Mais Les Simples, relate aussi l'histoire d'une petite communauté de bénédictines vivant recluses dans l'abbaye de Notre-Dame du Loup, en Provence. Et si tout paraît « simple », au premier abord, le lecteur comprend rapidement qu'il n'en est rien et qu'à l'instar des plantes nous voyons apparaître les multiples côtés des humains, bon et mauvais, de la politique et de la religion alliées pour le pire. Nous voyons aussi diverses facettes de la réclusion qui, si elle fortifie l'amour de Dieu, conduit aussi à la pure démence et à la démesure du pouvoir humain qui se transforme en tyrannie et en crime. Enfin, nous assistons à la liesse populaire, gorgée de fausses croyances, de bêtise, d'abrutissement religieux, prête à retrouver, instantanément, son instinct criminel.
Ce roman polyphonique est présenté sous forme de chapitre donnant voix à chaque personnage et offrant ainsi différents points de vue sur cette histoire qui se situe en 1584, rythmée par les saisons : « Vingtième jour d'avril / A Saint-Théodore fleurit le bouton d'or ». Chaque chapitre s'ouvre sur une recette médicinale, recettes soigneusement consignées et illustrées tout au long du récit par la soeur Clémence et Gabrielle, protagonistes de l'histoire. Certaines potions, utilisées dans l'hôpital tenu par les soeurs, sont aussi vendues par delà le royaume. Les soeurs subsistent aussi grâce aux produits de leurs terres constituant la dot de certaines moniales. Mais ce domaine et ses richesses attisent la jalousie du nouvel évêque de Vence qui convoite le pouvoir et le patrimoine des moniales afin d'asseoir son propre pouvoir religieux sur la région.
Autant dire que la quiétude des lieux et la relative indépendance des moniales vont être mises à mal car la situation va vite dégénérer. En effet, il question de femmes qui guérissent - donc de sorcières - et comme le dira, l'un des personnages « la porte est ouverte pour faire entrer le diable ». Un odieux complot va s'ourdir à l'encontre des soeurs.
Ce roman évoque la condition féminine à cette époque en montrant que la liberté des femmes passait davantage par l'enfermement que par le mariage. Les femmes « données » à un époux par un père tout puissant n'avait qu'à obéir ou mourir. Certaines, choisissent le voile afin de recevoir l'instruction qu'elle n'aurait jamais eue en dehors des murs. de même, ces murs protègent de la violence des hommes, des épidémies, de la mort en couche. Ce roman met aussi au jour la question de la médecine et de l'hygiène, quasi inexistante à cette époque. Médecine et croyances populaires sont mêlées, les superstitions et la religion font bon ménage et il ne fait bon susciter la convoitise ou la colère des voisins, du seigneur, du prêtre. Tout est bon pour éliminer brutalement celui ou celle qui dérange, par la chasse à l'homme, le feu, la torture.
Ce roman finement documenté (l'auteur énonce ses sources à la fin de l'oeuvre) est presque didactique. En effet, le lecteur enrichit ses connaissances sur les plantes mais aussi la vie de l'abbaye à travers les heures et la dénomination des prières, des différents grades religieux. J'émets une réserve quant au désir trop prégnant de l'auteur de tenter d'imiter une certaine langue populaire qui recourt à l'argot des faubourgs (« la daronne ») ou à l'usage d'expressions incorrectes ou grossières, très contemporaines : « tu m'étonnes » ; « au final » ; « une vie de merde ». Tout ceci allié à l'usage répétitif d'archaïsmes expose de façon ostentatoire le désir de rédiger un roman historique, au plus près d'une certaine vérité mais qui peut devenir lassant, voire étouffant (à l'image peut-être de la vie des nonnes ?) car le lecteur lit d'abord un roman, non un essai (même si, en ce qui me concerne, je lis rarement de littérature purement distractive). Et puis, n'y a t-il pas, de la part de l'auteur, un désir de vouloir absolument être « originale » ? Mais chaque auteur, chaque artiste n'est-il pourtant pas unique à partir du moment où il ne recopie pas ? Et si l'originalité passait par la simplicité (et non le simplisme ?).
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Très férue de romans historiques, il me tardait de me plonger dans celui-ci dont j'avais lu pas mal de critiques flatteuses et dont le thème me plaisait.
Je viens de le refermer et le temps de digérer, je vais vous en livrer mon impression générale.
J'ai beaucoup aimé m'exiler en 1584, dans cette région des alentours de Vence et partager la vie de ces religieuses, « Marthe » ou « Marie », dans l'abbaye de Notre Dame du Loup.
C'est ainsi que je me suis laissée prendre par cette belle écriture, drue, foisonnante, érudite, poétique qui rend bien le travail de ces moniales dont certaines maîtrisent parfaitement la connaissance des plantes et des herbes médicinales, les « simples », qu'elles récoltent et transforment en diverses poudre, décoctions ou teinture pour soigner les maux de leurs contemporains.
Mais, c'est aussi une plongée au coeur d'une société très hiérarchisée, aux mains d'hommes d'Eglise ambitieux, aux perversions aussi nombreuses qu'aujourd'hui, cherchant à asseoir leur pouvoir par tous les moyens, hors et dans l'Eglise.

Il est également question du statut des femmes et des filles et du sort qui leur est réservé, qu'elles soient issues du peuple, de la bourgeoisie, ou des familles nobles, un sort pas toujours enviable et pour qui la vie monastique est parfois une libération, le plus souvent une contrainte.

Dans ce contexte, une sombre machination visant à perdre la réputation de ces femmes, une histoire d'amour interdite et la lutte interne entre religieuses dévorées de rancœurs et de jalousie vont constituer l'intrigue du roman.
Sur fond d'épidémie et de soupçons de sorcellerie, le lecteur plonge dans un univers méconnu, empli de secrets et de rivalités…

Honnêtement, je m'y suis perdue, surtout vers la fin… Je n'ai pas accroché sur certains chapitres analysant les manœuvres politico-religieuses des protagonistes, chapitres qui m'ont donné l'impression d'être un peu verbeux et sans grand intérêt autre que le plaisir de l'auteure à manier sa jolie plume. Puis, les débordements des moniales en proie à la luxure satanique, les horreurs infligées par le caricatural et cruel inquisiteur à l'érudite et mystérieuse sœur Clémence, tous ces chapitres descriptifs d'une Renaissance en plein obscurantisme religieux m'ont indisposée.
Dommage, cette dernière partie a fortement diminué la bonne impression du début et le plaisir de lecture de la première moitié du livre que j'ai vraiment adorée. C'est un avis personnel et totalement subjectif!
Pour autant, je pense sincèrement que ce roman mérite le détour...
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1584, en Provence, à Notre Dame du Loup une abbaye, une communauté de bénédictines partage son temps entre la prière et le soin des enfants à l'hôpital. La doyenne, soeur Clémence est herboriste, ses préparations miraculeuses font la renommée des religieuses.
Leur autonomie dérange le nouvel évêque de Vence, qui déclenche une enquête afin de prendre le contrôle, mais sa visite va déclencher une série d'événements qui va bouleverser la région.
Voyage en Provence au moyen âge, découverte de la vie quotidienne d'une communauté, où chacune doit rester à a sa place et suivre les règles.
Une histoire intense et prenante qui fait la part belle à ses personnages féminins, qui magnifie la nature et le pouvoir des plantes.
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J'ai pris mon temps pour lire ce roman au vocabulaire fouillé et à l'écriture adaptée à la période historique. le verbe est choisi, parfois cru, le style direct et «énergique» donne de la vie au roman. L'auteure nous emmène quelques siècles en arrière, au temps où l'on avait vite fait de confier jeunes filles et damoiseaux aux bons soins du «bon Dieu» pour des raisons très diverses. Dans cette Abbaye de Provence, les religieuses prodiguent des soins issus de la nature environnante. Les érudites transmettent un savoir dosé à certaines novices choisies et le commerce des flacons et tisanes qui permet à la communauté de vivre, attire la convoitise. La connaissance d'un savoir-faire, notamment de pratiques de soins par les plantes intrigue tout autant qu'elle effraie et est décriée. Dès lors, toutes les rumeurs circulent, les stratèges et complots fomentent. Les religieuses auront elles suffisamment d'imagination et d'unité pour faire face aux accusations portées ?
Un roman très documenté sur la période historique, sur les pratiques et usages. Une lecture riche de vocabulaire et aux descriptions détaillées. Des personnages aux tempéraments parfois ambigus, audacieux ou timorés et qui ne laissent pas le lecteur indifférent.
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Un roman bien sympa .
Si vous êtes herboriste dans l'âme n'hésitez pas.
On marie l'une d'entre nous pour sauver notre prieuré ou pas.
Comme nous aimons notre prieuré on ne va pas héditer mais c'est quand compter l'esprit rusé de certaines.
Sur fond historique comme l'indique que le quatrième de couverture nous sommes en 1954 mais les négociations pourraient avoir lieu de nos jours.
J ai beaucoup aimé ce roman comme j avais aimé "le bal mécanique".
Et si l on fabriquais un herbier ? J'ai fait connaissance de beaucoup de plantes .
Ce livre est bel hommage aux vertus médicinales de la nature.
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1584 Abbaye de Notre-Dame de Loup, une communauté de religieuses mènent une vie tranquille en priant et en s'occupant d'une herboristerie qui leur rapporte un petit revenu et aussi d'un petit hôpital qu'elles ont créer pour soigner les pauvres.
Mais la jalousie, l'envie va bouleverser leur quotidien, car un évêque veut s'approprier les ressources du couvent. Leurs réputations vont être calomniées et la rumeur va s'installer... elles seront accusés de sorcellerie.

L'écriture n'est pas simple "du moins pour moi" adaptée au moyen-âge et avec beaucoup de vocabulaire religieux. Malgré tout, j'ai aimé pénétrer dans cette Abbaye et suivre ces nones dans leur quotidien.. C'était très intéressant.
Je me suis attaché à ces religieuses même si parfois, j'avais du mal à les identifier de suite car très nombreuses.
Être une femme à cette époque n'était pas simple. Être religieuse encore pire car sur le pouvoir du clergé.
Une bonne lecture très enrichissante.
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J'ai bien aimé l'histoire, l'écriture et la poésie parfois. Mais un peu long (pour moi en tout cas). Terriblement déçue à la fin lorsque j'ai lu que cette histoire était une pure fiction. J'imaginais cette abbaye dans cette belle Provence, tout au long de ma lecture.
Pas sûre que ce livre reste pour moi très marquant.
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Le Livre du Mois d'avril 2020
Brusquement la quiétude de l'Abbaye de Notre-Dame du Loup n'est plus qu'un souvenir.
Querelles de pouvoirs. Mensonges. Calomnies. Intrigues.
le diable est de la partie.
De chapitre en chapitre, on appréhende la situation sous les angles des différents protagonistes.
Parfois, on prend part. Et surtout, on a hâte de connaître le dénouement.
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