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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'abbaye de Notre-Dame du Loup est un havre de paix pour la petite communauté de bénédictines qui y mène une existence vouée à Dieu et à soulager les douleurs de Ses enfants. Ces religieuses doivent leur indépendance inhabituelle à la faveur d'un roi et leur autonomie au don de leur doyenne, soeur Clémence, une herboriste dont certaines préparations de Simples sont prisées jusqu'à la Cour. Yannick Grannec nous plonge dans un XVIème siècle encore baigné de superstitions et de traditions ancestrales. On découvre ces religieuses qui cultivent les Simples, plantes médicinales qui ornent leurs merveilleux jardins. Elles vous invitent dans leurs travaux de la terre, à leurs messes et à leur dévotion, à leur dévouement envers l'autre. Elles prodiguent soins et conseils, écoutes et savoirs.
On visite à pas feutrés, l'austérité de ce monastère qui profite des faveurs royale : les soeurs peuvent exercer leur médecine du bon sens alors que la concurrence des nouvelles chirurgies et autres remèdes d' apothicaires deviennent la norme. La renommée de l'abbaye et son indépendance ne plaît pas à ces gens de pouvoir. Parce qu'il s'agit bien de cela, de pouvoir. On pourrait croire que c'est par avancée médicales qu'on veut endiguer les connaissances des religieuses mais non, c'est par avidité. Il est possible aussi que le fait que des femmes détiennent ce pouvoir soit un problème supplémentaire...
Yannick Grannec nous emporte dans une intrigue médiévale de toute beauté. Tantôt révoltant, tantôt délicat, le récit vous baigne littéralement dans cette époque et la folie capitaliste qui y naît lentement.
Pertinent, captivant, fouillé et à la fois tendre, ce roman est d'un luminosité rare.
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l y a quelques traditions qui ont survécu au Covid : le mois de juin de notre club de lecture est consacré au roman historique et voici un roman qui avait donc toute sa place . J'avais déjà lu un livre de cet auteur « La déesse des petites Victoires » . Dominique qui m'avait déjà conduite vers cet auteur a beaucoup aimé ce roman. et je vous conseille de lire son billet si bien illustré.

Je souligne l'incroyable talent de cette auteure (oui, Yanick est aussi un prénom féminin), elle m'avait bien intéréssée à la période viennoise d'avant la guerre et au psychisme troublé d'un génial mathématicien. Et me voilà partie avec elle pendant plusieurs jours dans un couvent de Provence, dans lequel des femmes à force d'observation et de dévouement arrivent à améliorer le sort des malades, elles herborisent , elles classent leurs observations et soulagent le mieux qu'elles le peuvent.
Seulement voilà : des femmes se mêlent de médecine ! on voit tout de suite le danger. Ne sont elles pas aidées par le diable ? Ne sont elles pas elles-mêmes des sorcières ?

L'intrigue totalement imaginaire repose sur une recherche très pointue sur la réalité de l'époque. En 1584 à l'aube du 16° siècle une chappe de suspicion s'abat sur la chrétienté : entre les protestants hérétiques et l'université qui ne doit transmettre la science qu'aux hommes, la condition de la femme est pire que jamais . Elles sont comme la jeune Gabrielle prise dans un terrible piège , elles ne pourront jamais s'instruire elles pourront à peine être dégrossies dans des couvents qui leur apprennent l'obéissance et la foi en Dieu.

Dans ce couvent situé non loin de Vence, l'évêque aimerait faire main basse sur les revenus que procure la vente des baumes provenant des plantes (les simples) récoltées par les nonnes. Ce projet purement mercantile provoque une catastrophe qu'il est bien incapable de contrôler d'autant plus qu'il est lui-même gravement malade.
Plusieurs intrigues se mêlent : le destin d'un cadet de grande famille à qui on impose la prêtrise puisqu'il n'héritera rien de la fortune de la famille ; La vie dans le couvent et les intrigues entre les soeurs qui n'ont rien à envier aux pires séries télévisées. Vous connaissez « Orange is the new black » et bien le couvent de l'abbaye de Notre Dame du Loup c'est ça en pire !

Enfin il reste Gabrielle qui n'a qu'un but dans la vie s'instruire et lire autant qu'un homme qui veut devenir médecin peut le faire, Elle aura un rôle décisif dans la catastrophe finale.

J'ai aimé ce roman et je ne doute pas du coup de coeur qu'il va recevoir à notre club, mais j'ai quelques réserves sur la longueur et le foisonnement des personnages. C'est une difficulté que je rencontre souvent : quand je sais que le livre va mal se finir j'ai parfois envie que ça aille plus vite, car on sent bien que rien n'arrêtera le malheur qui se met en place .

Je salue le talent de cette écrivaine et comme elle, je suis si triste de me rendre compte de tous les malheurs et souffrances par lesquelles sont passées les femmes avant de pouvoir simplement exister .
Lien : https://luocine.fr/?p=14929
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Quand je pense que Notre Dame du loup n'existe pas! On la dirait pourtant plus vraie que nature cette abbaye avec son jardin de simples, ses recettes de médicaments à base de plantes (qu'on retrouve sous la forme de poèmes en tête de chapitre), ces bénédictines vouées au silence, ces novices angéliques, ces évêques cupides…On découvre le milieu fermé du couvent avec ses règles sévères voire cruelles qui n'empêchent pas certaines soeurs de se montrer plein d'humanité et d'intelligence. Mais le Moyen-Age ne laisse pas de place aux femmes (« il leur faut un mari ou un mur ») surtout de caractère et un terrible complot ourdi par l'Inquisition va mener cette paisible abbaye et sa supérieure droit au naufrage. Voici un passionnant récit, érudit, avec des citations en pagaille (et en latin), du vocabulaire et des tournures d'époque qui ralentissent parfois un peu la lecture, mais c'est aussi ce qui fait le charme des romans historiques. Beaucoup de personnages attachants aussi dont certains surprennent par leur côté démoniaque et d'autres désolent avec leur dévouement total dicté par une foi aveugle. Je reprocherais peut-être quand même le souffle un peu nihiliste de ce livre puisque finalement ni la foi, ni l'amour, ni l'amitié, ni la loyauté, ni les liens familiaux ne parviennent à sauver les personnages. Je sais qu'au Moyen-Age on ne rigolait pas bcp mais tout de même !!!!! Un grand bravo à l'auteur pour ce formidable travail.
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Dépaysement garanti au coeur de la renaissance avec ce très beau roman qui dépeint avec justesse le monde cléricale de l'époque et l'importance de la religion.

Un roman sur l'importance des plantes, médecine majeure à l'époque et o combien dangereuse par les risques qu'elle faisait courir à ceux qui la pratiquaient.

C'est à la fois instructif et distrayant, bien documenté. de la vie au sein d'une abbaye au procès pour hérésie, en passant par des manoeuvres politico-religieuses, le pouvoir de l'église est immense.

J'ai parfois été surprise par les pensées et propos des religieuses qui finalement sont des êtres humains comme les autres...
Je me suis aussi un peu perdue par moments dans les manoeuvres "politiques", je l'avoue...

Mais globalement une belle lecture et un style magnifique.


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Fin du XVIè siècle, en Provence, dans l'Abbaye de Notre-Dame du Loup, la vie est simple et paisible. Soeur Clémence, l'herboriste, confectionne des baumes dont la renommée va jusqu'aux cours royales. Mais agacé par la prospérité de ses femmes, l'évêque de Vence décide d'envoyer deux de ses hommes dont un jeune vicaire, Léon, afin de trouver quelque pêché qui pourrait incriminer les soeurs. Mais ni lui ni personne n'aurait pu s'attendre à ce que cette simple action va déclencher…

Un des livres de la rentrée littéraire qui me tentait beaucoup, pourtant, impossible de recevoir le SP ! J'ai donc dû me débrouiller, mais je voulais vraiment le lire. de Yannick Grannec j'avais déjà lu le Bal mécanique, que j'avais bien aimé, mais là j'étais plus intéressée par la période.

L'histoire est vraiment bien racontée, très réaliste tout en restant complètement de la fiction, avec entre autre les recettes en rimes des baumes des soeurs. L'ambiance est bien retranscrite et plutôt agréable et paisible dans la 1ere partie du roman. Tout va ensuite s'accélérer et bien plus que je ne l'envisageais ! On est donc rapidement pris dans cette histoire, avec les différents personnages et l'auteure nous dépayse avant de nous fasciner. L'humour reste présent à certains moment, l'action également et le suspens nous entraîne jusqu'à la fin. Seule petit bémol sur le comportement de la mère supérieure de l'Abbaye dont je n'ai pas compris le comportement à partir de la moitié du roman. Très forte au début, elle lâche totalement prise et se fait écraser par les événements et les autres personnages, sans que la raison ne me satisfasse vraiment… Mais à part ce point, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman !

Un joli petit pavé qui se lit vraiment tout seul !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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C'est l'histoire des rapports entre une communauté de moniales située dans l'arrière-pays niçois et des notabilités ecclésiastiques et nobiliaires du lieu. Nous sommes à la fin du terrible XVIe siècle. le siècle des guerres de religions, de la Contre-Réforme et des formes diverses et variées que prit l'inquisition dans cette partie de la France dans une époque qui est par bien des aspects encore le moyen-âge sans être encore le siècle des Lumières.

C'est l'histoire des rivalités entre les personnes d'une communauté de femmes qui n'ont rien choisi de la vie qu'elles ont obligation de mener ; c'est l'histoire de l'état déplorable de la médecine de ces temps, d'une pharmacopée qui condamne bien plus qu'elle ne soulage ; c'est l'histoire encore de la confusion des genres – de tous les genres – dans une société qui mélange tout : intérêts financiers et les obligations morales et spirituelles. Bref, le tableau terrible des frasques tous azimuts d'une société dans laquelle rien n'est vraiment à sa place. Un drame humain, spirituel, sociétal d'une rare noirceur. Mais à tout prendre, peut-être d'une rare justesse.

Ce magnifique récit fait évidemment penser au « Dialogue des Carmélites » de Georges Bernanos. Autre temps. Autre situation. Mais au fond, les mêmes turpitudes. Celles d'une âme humaine dont on se demande parfois pourquoi elle ne parvient pas faire mieux !
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On dit que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Si vous voulez mon avis, il y en a aussi pas mal de mauvaises dans le lot.

Je reste assez mitigée après la lecture de ce roman. le cadre et le thème de l'herboristerie m'intrigaient, mais je les ai trouvés assez peu exploités par rapport à la psychologie des personnages qui tient une place prépondérante. En effet l'ambiance de l'abbaye du Loup est carrément malsaine : peu à peu, le vernis de la résilience se craquelle pour laisser apparaître des motivations bien plus sombres. C'est bien rendu par l'autrice et sans doute pertinent au regard de l'époque, mais j'ai eu du mal à accrocher en tant que lectrice.
Je n'ai pas non plus réussi à m'attacher aux personnages : l'histoire de soeur Clémence m'a semblée bien tarabiscotée et si Gabrielle d'Estéron tire son épingle du jeu, j'ai trouvé que le dénouement arrivait de manière très abrupte sans être très original.
Mais n'hésitez pas à vous faire une idée par vous même, car ça reste un roman érudit et foisonnant pour les amateurs de lectures historiques.
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"Les simples" de Yannick Grannec raconte l'histoire d'une abbaye de Provence en 1584. Les religieuses sans coeur y mènent une vie de quasi recluses, en autarcie, se préservant de la jalousie des Hommes d'église. Passé l'épreuve d'intégration des noms soeur machine de ceci cela associés aux fonctions, on y découvre la hiérarchie de ce microcosme, celles qui sont bien nées et les autres. Dans ce monde de peaux de vaches qui secourent les malades ou ramassent des plantes, j'ai peiné à savoir si elles étaient plus maso que sado ou l'inverse. L'arrivée de l'évêque et de son fils illégitime va venir foutre un joyeux b..... dans cette prison qui suscite tant de jalousies et de racontars. Et au bout du compte j'ai dévoré ces 430 pages.
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Une immersion totale et réussie.
Yannick Grannec nous invite dans les turpitudes du moyen-âge au travers de la vie de moniales.
Tout d'abord, je suis très admirative du travail titanesque réalisé en amont de l'ouvrage par l'auteure. Oui, le savoir abonde des pages tout comme les mots inconnus, un lexique dense qui fera de votre dictionnaire un fidèle allié. Périlleux exercice enfin que de construire un livre sur autant de dialogues. Bien loin de l'alourdir ceux-ci donnent de l'impulsion au texte contribuant fortement à notre immersion. Un ouvrage étayé, dense, bien écrit, un bel hommage à la Terre (et aux femmes). Si l'on pourrait venir à regretter quelques longueurs, le dénouement mérite de prendre le temps.

Nb: aux amateurs du genre je vous conseille l'excellent "Du domaine des murmures" de Carole Martinez.

Bien à vous amis lecteurs.
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Quand je lis un roman historique j'aime me renseigner sur les lieux et les personnes. Savoir s'ils ont existé.
Après une petite recherche sur internet, l'Abbaye dont il est question dans le livre existe apparemment sous le nom de l'Abbaye de Saint-Véran du Loup. Peut-être que l'auteure s'est inspiré de cette abbaye pour créer l'histoire.
Les personnages quand à eux, sont fictifs.
Seul les faits sur la religion, la sorcellerie, les herbes, la médecine et l'hygiène sont vrais. D'ailleurs Yannick grannec a fait un énorme travail de recherches historiques, il n'y a qu'à voir la liste des sources en fin du livre. de ce fait les descriptions dans le roman sont très précises et d'une grande source d'information.
Elle nous explique entre autre la différence entre les soeurs converses et les soeurs de choeurs, le régime de la « Commende », dont les soeurs bénédictines du roman ne sont pas soumises et dont c'est le sujet principal.
On comprend vite qu'à cette époque les hommes et les femmes de dieu devenaient religieux plus par obligation que par vocation, dernier garçon de la fratrie, fille qui ne trouve pas de mari … Les évêques, les prêtres … ont des enfants. Les soeurs sont vulgaires et obscènes.

J'ai adoré lire ce livre, il est riche en fait historique, l'écriture est accessible pour tous, seul les mots concernant le religion est peut-être compliqué à comprendre. J'ai emprunté ce livre, mais je vais me l'acheter prochainement pour pouvoir le relire un jour.
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