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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A l'abbaye bénédictine Notre-Dame du Loup dans le Sud de la France, en 1584, Soeur Clémence soigne les femmes et les enfants malades qui lui sont confiés grâce aux plantes qu'elle connaît bien. L'évêque ordonne une inspection de l'abbaye car il voudrait récupérer les bénéfices produits par la vente des tisanes et onguents médicinaux. Il envoie le vicaire Dambier et le jeune Léon de Sines en enquête. Ceux-ci ne trouvent rien d'anormal mais Léon provoque l'émoi chez les religieuses, de même qu'il est touché par la jeune Gabrielle d'Estéron, l'apprentie de Soeur Clémence. On projette de marier Gabrielle au frère de Léon pour des motifs financiers mais celle-ci, qui souhaite continuer d'apprendre à soigner les malades à l'abbaye, s'y soustrait par un habile stratagème. Léon, blessé après une chute de cheval et soigné à l'abbaye, se trouve mêlé à cette affaire et accusé d'avoir violé Gabrielle, il s'enfuie à travers bois. Gabrielle finit par être arrachée de l'abbaye tandis que ce lieu tombe aux mains de la redoutable Soeur Marie Angèle de l'Incarnation. Les malheurs s'abattent sur Notre-Dame du Loup, les religieuses et les villageois...

J'ai été attirée par ce roman historique qui, bien qu'il se situe à la fin du XVIème siècle, m'a beaucoup rappelée le Moyen Age que j'apprécié particulièrement. En même temps, il m'a fait penser aussi au Sang des Mirabelles qui m'avait bien plu.
J'ai beaucoup apprécié ce roman dépaysant par l'époque historique décrite, plein d'aventures et de rebondissements. On ne s'ennuie pas une seconde.
Je me suis beaucoup attachée à Soeur Clémence qui consacre sa vie à soigner les autres et à la jeune Gabrielle, éprise de savoir et qui revendique malgré l'époque, son indépendance. Ce sont deux personnages forts.
Ce roman aborde aussi la question de la religion et de ses abus, d'un côté on a des religieuses qui prient et soignent les plus pauvres ou ceux qui en ont besoin et de l'autre, une religion autoritaire, pleine de doctes, attirée par le profit financier et le pouvoir.
Les scènes de torture ordonnées par l'Inquisition sont d'une cruauté inimaginable et d'une bêtise sans nom. Elles pourraient faire sourire s'il ne s'agissait pas d'êtres humains qu'on torture. L'obscurantisme est sévèrement pointé du doigt.
Ce roman contient quelques notes d'humour comme dans le passage de l'extraction dentaire de Soeur Marie du Rosaire ou quand l'auteur rapporte l'accent ou la façon de parler très prosaïque du chirurgien maître Scabé.
Nous voyons dans ce roman que laïcs comme religieux, il ne s'agit que d'hommes et de femmes en prise avec des besoins charnels parfois, que ce soit l'évêque qui entretient une relation sexuelle suivie, ou les hommes et femmes d'Eglise qui parfois pratiquent la masturbation. Cela nous remet devant l'humilité de la condition humaine, quelle que soit son statut social ou personnel.
Certains passages m'ont paru plus difficiles à lire que d'autres, je pense notamment au tout début du roman ou à la fin du livre mais cela reste une lecture très agréable et dépaysante que j'ai vraiment beaucoup appréciée.
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Yannick Grannec a le grand mérite d' être franche. Elle reconnaît que son livre est pure invention y compris certaines recettes sur les simples qui sont des plantes utilisées depuis longtemps pour soigner certaines maladies.Nous sommes au 16° siècle mais cette « médecine «  traditionnelle existe depuis la nuit des temps et sous toutes les latitudes . J' ai eu l' occasion de le vérifier au Maghreb, en Afrique subsaharienne ou en Océanie où le guérisseur,le marabout ou le sorcier sont encore des personnages très importants dans la vie sociale
Yannick Grannec reconnaît que ce livre pourra paraître un peu léger pour des spécialistes de phytothérapie et c' est effectivement ce qui se est passé pour moi. J' ai eu l' impression qu' elle étalait à longueur de livre toute la documentation qu' elle avait récupéré sur les simples. C' est un peu trop pour moi et ,souvent ,approximatif car les propriétés de ces plantes sont maintenant bien connues et ont été largement récupérées par la pharmacopée moderne.
L' autre histoire du livre m'a paru plus intéressante.L' histoire de l' abbaye qui vit du commerce des simples et des soins prodigués dans son hôpital, la lutte , loin de toute spiritualité, pour le pouvoir au sein du clergé. Les intrigues de l' évêque libertin pour s'approprier les richesses de l ‘ abbaye, la place de la sexualité dans ce monde de soi disant chasteté. Cette histoire est vraiment intéressante et très bien écrite
Je comprends qu' une grande majorité de lecteurs et lectrices aient beaucoup aimé ce livre , un peu trop long à mon goût.Ceux qui aiment les plantes seront ravis d' autant que Yannick Grannec sait nous tenir en haleine. Je suivrai avec beaucoup de envie ses prochaines publications
Pour moi , une note de 12 sur 20
J' avais été plus envoûté par le livre de Carole Martinezdu domaine des murmures qui se passe au 12° siècle
En conclusion,un bon livre qui aurait mérité d' être un peu élagué et relu par quelques spécialistes des plantes pour éliminer quelques approximations botaniques qui gênent un peu la lecture et nuisent à sa fluidité
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C'est le premier roman de Yannick Grannec que je lis. Celui-ci a attiré toute mon attention, de part son titre Les simples et la quatrième de couverture qui m'annonçait une histoire passionnante comme je les apprécie.

En Provence, au moyen-âge, une abbaye fictive, des religieuses dont une qui a le savoir des plantes et par elles essayent de soigner. Un lieu de prière et de dévouement tenu par des religieuses indépendantes, qui va du jour au lendemain par la visite d'un évêque et son vicaire être totalement bouleversé.

C'est alors que le pouvoir de certaines autorités religieuses soupçonnent ces femmes de sorcières et les pourchassent afin de les éliminer totalement. le peuple dénonce, condamne sans connaître, se venge tout simplement sur des âmes purement innocentes. L'auteur décrit des scènes insoutenables de torture, qu'à dire vrai j'ai passé.

Un roman fort donc sur son fond, sur un sujet palpitant, entre l'herboristerie et la chasse aux sorcières, seulement il m'a manqué quelque chose, une sorte de liant, je pense effectivement c'est la forme du roman qui n'a pas facilité l'attrait total à la lecture. Ce sont des petits chapitres, présidés par un personnage qui raconte sa vision des faits. Mais est-ce là l'unique raison que je n'ai pas été plus emportée par l'histoire ? Je ne serais vous dire.

Les plantes j'en suis fascinée ... cette médecine des femmes comme on dit, attire toute mon attention, car dans ma famille, une vieille tante avait ce savoir, elle était connue au hameau pour cela, toujours ses petites fioles en poche, elle était appelée au secours d'une femme en couche, d'un blessé, d'un mort .... Voilà pourquoi en littérature j'ai toujours été séduite de découvrir des romans, les plus souvent historiques sur ce sujet..... Que j'essaye naturellement de me soigner, dans la mesure des possibles ... Donc le fond de l'histoire je l'ai savouré, mais l'intrigue, si je puis dire ainsi, m'a pas forcément envolée. Une émotion ratée peut être, à regret !

En tous les cas c'est un roman qui a le mérite de soulever hélas, un problème récurant, qui est la main mise aujourd'hui comme hier de la médecine dite scientifique contre cette médecine transmise, cette médecine douce, basée sur les bienfaits de la nature. Un vaste débat qui fait encore crier au loup, euh non aux sorciers et sorcières, gourous, charlatans ....
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Les simples : Plantes médicinales utilisées telles qu'elles sont fournies par la nature.
A cette définition on peut rajouter une caractéristique des simples. Leurs formes , leurs couleurs ont souvent un rapport avec la maladie et l'organe à soigner.
Soeur Clémence est la doyenne de l'Abbaye de Notre Dame du Loup dans l'arrière pays niçois . Elle est aussi l'herboriste de l'abbaye.
Nous sommes en 1584.
La médecine et la chirurgie en sont encore dans les balbutiements. Les soins sont généralement prodigués par les femmes et les religieuses. Elles ont la connaissance des plantes , des remèdes, des mixtures. Cette culture , ce savoir qu'elles divulguent gratuitement. Soigner, guérir ne peut être un acte mercantile.
Dans ce 16ème siècle générant découvertes et nouvelles connaissances , ce pouvoir des plantes, des bienfaits ne peut rester l'apanage des femmes.
L'abbaye Notre dame du Loup doit son indépendance à la faveur d'un roi. Et les soeurs bénédictines font fructifier leur indépendance.
Les préparations de Soeur Clémence sont prisées jusqu'à la Cour du Roi et apportent une manne financière non négligeable à l'abbaye.
Normalement l'abbaye devrait dépendre de l'Évêché et lui reversé une grande partie de cette manne.
Le nouvel évêque Jean de Solines compte bien récupérer une grande partie de cette manne.
Il envoie donc deux vicaires à l'abbaye afin de trouver une faille , un défaut ou de provoquer un scandale.
On sait tous que lorsqu'on lance une pierre dans l'eau , elle fait des ronds et que l'onde de ces ronds s'étend à l'infini.
C'est exactement ce qu'il va se passer dans l'abbaye.
Dépassé par ses propres turpitudes, Jean de Solines va ouvrir la boîte de Pandore.
Et dans la boîte nous trouvons pèle mêle : pouvoirs - trahisons - diable et sorcellerie.
Le pouvoir et les trahisons sont également répartis entre l'abbaye et l'Évêché.
Avec grande maestria Yannick Grannec nous convie à vivre un an de cette déliquescence.
C'est écrit avec précision , humour , causticité.
C'est écrit avec légèreté et poésie quand il est question de donner la recette d'un remède.
C'est écrit avec dureté et crûment quand il s'agit d'évoquer la vie des soeurs converses ou encore les maladies, les procédés abortifs ou la sorcellerie.
C'est aussi un livre qui nous parle des femmes . Ces femmes qui ont eu un savoir naturel , maternel et que l'homme a détruit par l'Inquisition.
Ces hommes qui voyaient une part du diable dans les femmes.
D'ailleurs dans un traité inquisitoire , le Malleus Maleficarum il est dit que femina accouple fe et minus démontrant que la femme est armée d'une foi mineure à celle de l'homme.
Et dans ce roman Yannick Grannec ne fait que reprendre constamment la définition des simples. Sans doute parce que l'âme humaine est comme les simples : elle se désagrège, s'effrite et disparaît.
Personne , même une herboriste ne pourra capter " l'Âme fugace des simples , le souffle secret qui a placé le Créateur "
Les Simples est un livre addictif et jouissif.



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Férue d'Histoire et d'histoires médiévales, grande soeur d'une petite sorcière qui cultive son carré de simples dans le jardin familial et qui soigne à coups de tisanes et de décoctions les petits maux de l'hiver (en vrai, l'herboristerie est un savoir fascinant!), je ne pouvais pas passer à côté du dernier roman de Yannick Grannec (dont je ne connaissais rien) et c'est sans doute ce qu'a pensé la personne qui me l'a offert.
Pourtant, je dois confesser, mes chers frères et soeurs en Babeliotie que je n'aime pas trop les évidences et que j'ai péché par ignorance en marmonnant "encore... Depuis Clara Dupont-Monod et Carole Martinez, tout le monde s'y met...?" et redoutant que cette lecture ne ressemble plus aux mièvreries calmeliennes qu'au Sang des Mirabelles et autres Domaine des Murmures ou Roi disant qu'Aliénor étais diable... Oui, je suis grincheuse. Mon scepticisme (mon manque de foi?) ne m'a pourtant pas empêché de me plonger dans la lecture (avec une bonne tasse de potion magique maison à proximité. On se met dans l'ambiance, ou pas.).
Mes soeurs, mes frères, j'ai été happée, kidnappée. Fauchée comme la verveine sous la pleine lune (la verveine, ou est-ce la sauge et la mélisse? Soeur Clémence saurait sans nul doute me corriger...).
Je tiens tout d'abord à saluer la rigueur historique et le travail de documentation dont semble avoir faire preuve l'auteur. J'aime à ce qu'un roman historique soit nourri, enrichi.
Je voudrais ensuite que mon homélie rende hommage à l'écriture de Yannick Grannec: simple mais belle (une beauté de bouquet de fleurs sauvages, pas celle de l'endimanché du fleuriste), parfois lyrique mais toujours limpide et non dénuée d'une réjouissante truculence parfois. Par ailleurs, les proverbes, chansons et recettes glissés ça et là en guise de repères temporels m'ont beaucoup plu!
Enfin et surtout, le miel dans le remède, ce qui me fera toujours préféré les romans à tout autre genre littéraire : l'histoire et les personnages.
J'ai aimé vivre le quotidien de cette abbaye et suivre ces femmes mais aussi ces hommes: Soeur Clémence et la petite Fleur, Jean de Solines, Marie-Vérane, Léon. J'ai aimé la complexité de leurs relations et les intrigues politiques qui les encerclent et les emprisonnent. J'ai aimé ce basculement de la sérénité un peu champêtre à la violence et à l'horreur offert par l'intrigue très bien amenée, construite. Cette montée en tension, cette fin (ces fins) que l'on pressent, que l'on craint de voir écrite et cette révolte. Et ces questions. J'ai fermé "Les Simples" sans être parvenue à le refermer avant la dernière page la gorge nouée, le coeur secoué face aux flammes, face à cette époque et ces hommes qui condamnaient au silence et aux ténèbres les rayons de savoir et de lumière, de pouvoir aussi, émanant des femmes ou de qui osait penser autrement.
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J'ai beaucoup aimé "Les simples".
C'est un bien bon livre d'Histoire, et un bien bon roman, très beau, avec une histoire qui tient la route, une grande érudition et une époque, parfaitement retranscrite, par une écrivaine très douée.
Yannick Grannec a su m'immerger dans une abbaye, au XVIème siècle, avec tout les personnages, les ambiances, les haines, les rivalités, les affections ; elle a su créer une histoire passionnante, parfaitement crédible, soutenue par des personnages parfaitement campés, ce qui rend ce livre fort et passionnant.
C'est aussi un roman, au rythme parfait, ni trop lent, ni trop rapide, où le rythme semble s'écouler naturellement.
Il y a à la fois, dans ce livre, ce qu'il faut de romanesque, et une profonde vérité, humaine et historique, que l'on sent bien, tout au long de ce livre.
Le récit est souvent dramatique, et les décors, les êtres et les faits, sont parfaitement décrits.
Le style est simple, mais efficace, et, petit à petit, la vérité historique, la vérité humaine, le style lui-même, passionne.
Ce récit ciselé et vrai, est décidément, un bien bon roman historique !
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Immersion dans une abbaye du sud de la France au XVI ème siècle.
Soeur Clémence est la doyenne de cette abbaye, elle est chargée de soigner les malades de l'hôpital grâce à des potions et onguents qu'elle fabrique elle-même avec les plantes qu'elle trouve dans la forêt et les environs. Elle est aidée par Soeur Mathilde et par la jeune Gabrielle. La plupart des religieuses ne sont pas entrées dans les ordres par vocation mais ont été placées par leur famille car ils n'avaient pas les moyens de les élever. Cette abbaye de moniales a un fonctionnement autonome, elles ne dépendent pas du Pape mais directement du roi.
La vente des potions et l'hôpital qu'elles gèrent leur permet d'être autonomes aussi financièrement. Cela suscite la curiosité et l'envie de l'Evêque qui va venir enquêter avec un vicaire. A partir de l'intrusion de ces hommes, le bel équilibre du couvent va voler en éclat.
C'est un roman à la fois historique et très documenté mais aussi truculent, avec de l'action. On apprend beaucoup de choses sur le clergé séculier et régulier à cette époque et on ne s'ennuie pas.
Un plaisir de lecture. Je le recommande vivement.
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Je ne connais rien des plantes, à part leur fonctionnement moléculaire (la belle affaire) et ai toujours été ebahie par ma mère, sa grand-mère, et les quelques connaissances transmises des plantes à associer, séparer, mêler pour guérir, soulager ou simplement repousser les bestioles.
Je ne connais rien des plantes mais quand je visite des jardins d'abbayes ou châteaux médiévaux, mon coin préféré est le carré des simples et ses étiquettes, attention ne pas toucher.
Je ne connais rien des plantes mais bercée enfantlescente de nom de la rose, Cadfael et confrères, ce titre là me faisait bien envie, sans attente particulière non plus, n'ayant rien lu de l'auteur.

Ouidoncbreftoujourspas j'étais fort joie de gagner ce roman sur Insta.
L'histoire est simple, sans architecture particulière, mais l'écriture est plaisante et entraînante, on oublie vite le chemin linéaire.
Tout commence joli, ordonné, beau. Mais à trop jouer avec les gens, les travers ressortent et on se prend vite à regretter d'avoir semé des mauvaises graines.
Car tout comme les plantes, rien n'est pur, sans danger, malléable, parfait. Et c'est peut-être ce qui a été le plus intéressant dans cette histoire. L'évolution des effets secondaires ou indésirables de toute âme humaine qu'il vaut mieux éviter de triturer.
Pour citer Usual Suspects, le coup le plus rusé que le Diable ait jamais réussi, ça a été de faire croire à tout le monde qu'il n'existe pas.

[service presse]
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J'affectionne les romans historiques et les huit-clos alors quoi de mieux que d'être catapultée dans une abbaye de bénédictines au XVIème siècle.

France (Provence), 1584
A l'abbaye de Notre-Dame du Loup, la vie s'écoule en toute sérénité. Les journées des soeurs bénédictines sont rythmées par les prières et leur dévouement au Christ est total. Renoncement, obéissance, travail et respect régissent leurs vies de recluses. Tout y est hiérarchisé, chacune connaît sa place et son rôle. Parmi elles, soeur Clémence est une herboriste. Elle seule est autorisée à passer la clôture pour cueillir dans la nature environnante les simples, ces plantes nécessaires aux décoctions, huiles, baumes et potions qui soulagent les maux des personnes alentours. Son savoir et son talent sont d'une grande richesse pour cette communauté. Leur prospérité, elles ne le doivent qu'aux fruits de leur engagement et de leur travail. le roi François 1er, lui-même, a eu recours à leurs soins et leur a ainsi octroyé le privilège d'être indépendante de Rome.
L'évêque Jean de Soline, homme ambitieux, vénal et avare de cette réussite intrigue et envoie deux de ces prêtres pour compromettre leur réputation. Seulement c'était sans compter la combativité des soeurs, leur ingéniosité, leur intelligence et puis l'amour d'un des deux prêtres, Léon de la Sine, pour la jeune novice Gabrielle.

En ce XVIème siècle, l'Inquisition est encore bien présente alors conspiration, trahison, violence, torture, sorcellerie, empoisonnement, hérésie, jalonneront votre lecture. La condition féminine est bafouée. La haine du monde religieux pour l'émancipation de la femme est de norme en cette Renaissance.
Je vous laisse découvrir les personnages haut en couleur de la Mère supérieure Marie Vérane, de soeur Clémence, de Gabrielle la novice, de Jean de Soline et de Léon de la Sine. Mais surtout, je vous laisse vivre le temps de cette lecture dans ce lieux retiré proche de la nature et où les multiples descriptions de la botanique et de la pharmacopée nous plongent dans l'ambiance de cette Renaissance.
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Les Simples ce sont ces végétaux utilisés depuis des temps immémoriaux dans la pharmacopée pour soulager les douleurs des hommes et tenter de guérir leurs maladies. Au 16ème siècle, alors que les Diafoirus régnaient en maîtres dans le domaine médical à grand renfort de purges et de saignées, il était plus prudent de faire confiance à Mère Nature...et à celles qui connaissaient les secrets des plantes qu'elles soient saintes ou sorcières.
L'abbaye provençale de N.D du Loup en Provence, fait figure de phare pour les braves gens du coin qui vont demander le secours des bénédictines pour les grands et petits bobos.
Bien sûr ce succès, qui se traduit par des retombées financières non négligeables, aiguise l'appétit du clergé et notamment de l'évêque Jean de Solines qui aimerait bien se mettre dans la poche les revenus encaissés par les saintes femmes.
L'enquête qu'il fait diligenter pour tenter de parvenir à ses fins va vite tourner court car elle confronte un jeune clerc idéaliste avec lequel l'évêque a des liens très étroits, une jeune fille éprise de liberté qui refuse le mariage que sa famille souhaite lui imposer, une veille soeur converse qui connaît mieux que quiconque les propriétés des simples, mais aussi une religieuse cruelle, fanatique, éprise de pouvoir... et tant d'autres...
Au fur et à mesure que l'intrigue se noue, Yannick Grannec parvient à rendre familier chacun des personnages et à traduire avec finesse leurs failles et leurs contradictions. La tension va monter crescendo jusqu'au superbe point d'orgue final terrifiant et émouvant à la fois .
Nul ne sortira indemne de la confrontation avec ce qui pourrait bien être considéré comme l'oeuvre du démon...mais ne seraient-ce pas tout simplement les travers des hommes qui conduirait au pire sans que les forces surnaturelles aient besoin de s'en mêler ?
Un beau roman plein de non-dits avec la petite touche de surnaturel qui fait mouche et qui permettra à soeur Clémence de rester dans la mémoire des lecteurs bien longtemps après que le livre soit refermé.
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