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Éric Bufkens (Traducteur)
EAN : 9782952316903
Kymera (02/02/2005)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Après plusieurs années de prison, Mick bénéficie d'une remise en liberté conditionnelle. Mais bien qu'il ait décidé de mener une vie tranquille, la parole donnée à l'un de ses anciens compagnons de cellule va le plonger au coeur d'une affaire qui le dépasse. C'est toute la pègre d'une ville qui s'intéresse désormais à lui, poussant Mick à prendre les mesures nécessaires afin de s'éloigner définitivement de ce milieu. Mais peut-on jamais échapper à ses erreurs passée... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 1997, écrits par Steven Grant, dessinés et encrés par Mike Zeck, avec une mise en couleurs réalisée par Kurt Goldzung. Les couvertures ont également été réalisées par Zeck, et peintes à l'aérographe.

Ce jour, Mike Thorne vient d'achever de purger sa peine de prison de 4 ans au centre de détention de Runacre. Il se présente au guichet de sortie pour récupérer ses effets personnels. le fonctionnaire pénitentiaire lui dit qu'il peut garder les affaires de Thorne s'il le souhaite, parce qu'il pense qu'il sera bientôt de retour derrière les barreaux. Thorne franchit la porte de sortie, et le directeur lui enjoint de profiter de cette seconde chance qui lui est offerte, car beaucoup d'autres aimeraient pouvoir en bénéficier. Thorne sort enfin à l'air libre, sans s'être jamais plaint une seul fois, sans avoir demandé pardon, sans avoir nié sa culpabilité. Il entend quelqu'un appeler son nom : il s'agit de Cliff Farage, son agent de probation. Celui-ci le conduit à la ville voisine et lui énonce les règles du jeu : pas de voyage dans une grande ville comme New Covenant, pas de télé, pas d'alcool, pas de femme, pas de drogue, pas de crime, le rendez-vous hebdomadaire avec lui, un boulot au salaire minimum dans le diner du coin, tenu par Slim un ancien détenu de Runacre. Mike Thorn se plie aux règles, supportant les remarques de sa collègue au Diner, mangeant des conserves à même la boîte, écoutant la radio, et se disant que les autres prisonniers avaient raison : à l'intérieur comme à l'extérieur il y a toujours quelqu'un pour diriger ta vie.

Un jour, Mike Thorne prend sa pause à l'arrière du diner, et Slim le prévient : il a déjà vu ce regard chez d'autres ex détenus, et il lui déconseille d'essayer de prendre la poudre d'escampette. Mike Thorne lui explique qu'il n'a besoin que de 2 ou 3 jours pour se rendre à New Covenant et tenir la promesse qu'il a faite à Douglas Orton, un autre prisonnier, mort en prison. Il lui a demandé d'aller transmettre un message. Slim pose quelques questions sur Orton, et lui dit qu'il va lui avancer l'argent pour prendre le bus jusqu'à New Covenant, et le couvrir vis-à-vis de Farage, sous réserve que Thorne soit de retour avant son prochain rendez-vous avec Farage. Thorne le remercie en se demandant ce qui lui vaut cette gentillesse. Slim est déjà rentré dans le diner et il passe un coup de fil : il demande à parler à King Silver car il connaît le codétenu de Doug Orton. le lendemain, Mike Thorne prend le bus et se rend à New Covenant. Il doit retrouver la soeur d'Orton pour lui transmettre son message. Il se rend dans le quartier chaud, et demande son chemin pour se rendre à l'Orphelinat Sainte Bernadette à un grand balaise qui lui cherche des noises, mais qu'il remet sans peine à sa place. Il est accueilli par une soeur qui le fait rentrer. Il dit qu'il vient de la part de Doug Orton pour retrouver sa soeur Camille Orton.

Un petit récit de polar tordu en 4 épisodes : sympathique, mais quel intérêt ? En 1986, Steven Grant & Mike Zeck collabore pour la première fois pour un récit passé dans les annales (malgré le dernier épisode sabordé par la politique éditoriale) : The Punisher : Cercle de sang. Avec cette histoire, ils font franchir un palier au personnage, l'extrayant du monde des superhéros pour en faire un exécuteur faillible et sans pitié. Quelques années plus tard, l'éditeur Marvel leur donne la possibilité de réaliser une histoire complète sans interférence : Punisher, retour vers nulle part (1989). Aussi en voyant arriver ce récit 8 ans plus tard, le lecteur ne peut qu'être alléché par l'idée d'une nouvelle collaboration entre ces 2 créateurs. Effectivement, l'histoire navigue entre polar et histoire de gangsters. Mike Thorne a fait une bêtise qui l'a envoyé au mitard pour 4 ans. Il sort avec une promesse faite à un autre détenu, et il ne faut longtemps pour qu'il se retrouve le centre d'attention d'un parrain qui cherche à mettre la main sur de l'argent qui a disparu. Bien sûr la somme en question attire la convoitise de 2 ou 3 autres personnes, elles aussi prêtes à faire usage de la violence pour apprendre ce que sait Mike Thorne. Steven Grant met en scène des personnages traditionnels : l'ex-taulard avec des principes moraux, le parrain qui n'hésite à se salir les mains et à qui on ne la fait pas, l'agent de probation qui connaît bien les ficelles et à qui on ne la fait pas non plus, la jeune femme dessalée et intéressée, le bras droit du parrain qui a sa propre ambition, le comptable timoré, et une officier de probation d'état jolie et efficace.

Pour ceux qui ont lu Cercle de sang, il est indéniable que c'est un plaisir de retrouver Mike Zeck en bonne forme. Bien sûr, il est possible de remarquer des effets déjà présents dans cette aventure de Punisher : les yeux mi-clos avec un pourtour à l'encrage un peu appuyé, la tête à demi tournée vers l'arrière pour guetter un assaillant, faire feu sur un ennemi en en utilisant un autre comme bouclier humain, visage en train de transpirer en très gros plan, corps en mouvement dans une forte perspective, une très grande largeur d'épaule pour Thorne. Mais Mike Thorne n'est pas Frank Caste, et ni Zeck, ni Grant n'effectuent un décalque du Punisher. le dessinateur le représente comme un vrai sportif, sans être un culturiste, avec une certaine grâce dans ses mouvements, et une capacité de frappe très rapide. Il sait sourire, mais le plus souvent son visage affiche une intensité qui fait comprendre à son interlocuteur sa détermination. Les autres personnages présentent une forte personnalité graphique : la belle et fine Cam, le frêle Bobby avec ses très grosses lunettes, l'homme de main massif et taciturne, l'étrange parrain à l'air souvent narquois, voire rigolard. le lecteur s'aperçoit que Mike Zeck insère régulièrement une pointe d'humour visuel : les regards en coin de Mike Thorn, la dramatisation appuyée de certains visages, le calme vaguement désabusé de King Silver, les doigts d'honneur du mort dans le cercueil, la fausse soumission de Cam, Thorne en slip, etc. Ce n'est pas que le dessinateur se moque de ses personnages ou introduit de la dérision, c'est qu'il est conscient des conventions narratives du polar et qu'il les met en oeuvre en sachant que les lecteurs les attendent sans être dupes.

S'il a déjà lu des comics de superhéros illustrés par Mike Zeck (par exemple Marvel Secret Wars ou Captain America), le lecteur voit bien les gestes, les postures qui sont importés directement des conventions visuelles de ce genre. Toutefois ces réminiscences sont intégrées de manière cohérente dans la narration visuelle globale. Mike Thorne est effectivement un dur à cuir, à la fois suite à ses 4 ans passés en prison, mais également pour son passé de marine et de boxeur. Il doit défendre sa vie contre des truands qui n'hésitent pas à cogner. Ce polar met également en scène une femme fatale, 2 parrains, des hommes de main, personnages souvent présents dans les comics également. Zeck a trouvé le bon dosage dans la représentation des décors. Il n'hésite pas à utiliser les trucs et astuces habituels dans les comics pour avoir à éviter de les représenter, parfois une page durant. Mais il prend soin de les décrire en ouverture de chaque scène et il le fait avec assez de détails pour qu'ils ne donnent pas l'impression d'être en carton-pâte. le lecteur se laisse donc prendre à cette narration visuelle énergique et virile, avec une saveur de genre assumée, et des clins d'oeil discrets.

De son côté, Steven Grant a lui aussi baissé d'un cran et mêmes de plusieurs crans les caractéristiques nihilistes de son écriture pour Punisher. Mike Thorne n'est pas revenu de tout : il n'est pas en train de mener une guerre qu'il sait perdue d'avance. Il n'a pas renoncé à la possibilité d'un avenir meilleur. Il est animé par une forme d'absolu qui lui a fait refuser toute facilité ou tout compromis pour les conséquences d'avoir donné la mort par accident. de la même manière que ce personnage participe d'un archétype du polar, ceux qu'il rencontre sont aussi dérivés d'archétypes : le parrain du crime organisé, la femme de mauvaise vie, le second qui rêve d'être parrain à la place du parrain, etc. le lecteur qui est venu chercher un polar en a donc pour son argent, et Steven Grant sait utiliser les conventions du genre avec élégance, avec le bon équilibre entre les clichés attendus et l'originalité nécessaire pour donner de la saveur au récit. Il a conçu une intrigue tordue comme il faut, avec un bon suspense, même si la résolution reste classique. Il sait insuffler une réelle personnalité à chaque protagoniste en un minimum de dialogues. Par contre cette histoire ne constitue pas un révélateur d'une réalité sociale, ou d'une classe sociale. Elle dessine le portrait d'un individu qui sort de l'ordinaire, avec un système de valeurs personnel, et une capacité d'adaptation aux personnes en face de lui.

Il s'agit bien d'un petit polar tordu en 4 épisodes, sans velléité d'être un révélateur social, mais exécuté de main de maître, avec un scénariste dosant parfaitement ses dialogues, et ayant bâti une intrigue ludique, et un dessinateur dosant lui parfaitement ses effets pour une narration divertissante.
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Cette histoire d'un prisonnier en liberté conditionnelle pouvait plaire d'un premier abord. C'est toujours une étape difficile que de retrouver la liberté. Cependant, on ne décerne rien d'une quelconque fragilité du héros sans peur, ni reproche. Point de psychologie détaillée...

Les faits vont faire qu'il va se frotter à la pègre locale au lieu de couler des jours paisibles. Il est question d'un magot caché quelque part et c'est une véritable course-poursuite pour mettre la main dessus. On a droit à un vrai polar avec toutes les ficelles inhérentes au genre. Manipulation, tromperie, meurtres ...

Si vous aimez car autrement, vous pourrez aisément passer votre chemin. Damned ? Je ne vois pas réellement le lien ! Pour le reste, les planches sont plutôt réussies. Cela reste un travail honnête. Avec en prime une couverture plutôt sexy.
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critiques presse (3)
BDGest
14 juin 2016
Bastons, petites pépées et roulage de mécanique ne suffisent pas à faire un bon polar.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
08 avril 2016
Les amateurs de polars noirs seront aux anges avec cet album qui glace le sang à chaque page.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
14 mars 2016
J'aime beaucoup le travail de Denis Rodier sur ces planches, il apporte une touche très vive, très intuitive, qui donne de la force au moindre trait, c'est magnifique.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Pour n'avoir rien aimé, rien adoré que toi-même et tes pensées, tu es damné - damné pour l'éternité !
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