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3,63

sur 788 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Enquête policière. Coup de bluff. analyse psychologique. Analyse de l'analyse
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Quand Hélène Grémillon nous emmène dans une histoire c'est à chaque fois une aventure! Son premier roman, découvert tardivement m'avait vraiment plu, et c'est avec envie et un peu d'appréhension d'être déçue que je me suis embarquée dans ma lecture.

De nombreux ingrédients m'ont touchés dès le départ: la psychologie, l'Argentine et son tango mais aussi l'enquête meurtrière.
La mort de la femme de Vittorio, psychiatre, va bouleverser un certain nombre de vies. Lui-même avant tout, suspect numéro un, va devoir tout faire pour prouver son innocence. Mais où commence la culpabilité? Comment expliquer ses pratiques peu conventionnelles? le transfert qu'il fait avec une de ses patientes, l'amenant à enquêter pour son compte respecte t-il l'éthique et la déontologie?

Il sera aussi question des certitudes que l'on a de son conjoint. Ce couple se connait-il? Qui cache quelque chose à l'autre? La personne avec laquelle vous vivez est-elle celle que vous imaginez?

Je ne compte pas aller plus avant dans l'histoire, je vous laisse la découvrir.
J'ai juste été un peu surprise par la finalité du roman. J'ai eu la sensation que le dénouement se détachait du reste du texte, que cela manquait de liant.

Mis à part ce bémol, c'est un livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir!
Lien : http://metaphorebookaddict.w..
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Vittorio Puig psychanalyste, rentre dans son appartement. Il fait froid, il y des verres cassés, du désordre. Il ferme la fenêtre, cherche sa femme Lisandra quand il entend hurler dans la rue : en ouvrant la fenêtre il voit le corps de sa femme écrasé sur le trottoir.
Tout de suite, la police l'accuse du meurtre et il demande à une de ses patientes, Eva-Maria qui vient le voir au parloir, d'enquêter, d'aller chez lui, chercher les cassettes des enregistrements récents de ses entretiens avec ses patients. Nous sommes en Argentine, à Buenos Aires en 1987, le spectre de la dictature n'est pas loin.
Eva-Maria est persuadé qu'il est innocent donc elle accepte d'écouter et retranscrire les entretiens en questions, pour trouver une piste, quelqu'un qui lui en voudrait assez pour tuer Lisandra en guise de rétorsion. Cette femme a perdu la trace de sa fille, qui a disparu lors de la dictature, et elle entretient des relations houleuses avec son fils Esteban.



Ce que j'en pense :

Dans ce roman, Hélène Grémillon aborde plusieurs problèmes. Tout d'abord, celui de la culpabilité : Vittorio a-t-il ou non tué sa femme ? Mais aussi la culpabilité que chaque être peut ressentir par rapport à ses actes ou ses pensées.
Elle aborde également l'état de la police et son fonctionnement après la dictature. Est-ce que la présomption d'innocence existe ? Quand on voit comment sont menés les interrogatoires, la suspicion d'office, on se dit qu'il y a encore des progrès à réaliser.
Que sont devenus les tortionnaires ? Ils n'ont pas vraiment été jugés et se sont infiltrés dans les nouveaux rouages. Il y a une nostalgie de ne plus pouvoir torturer.
Quel rôle ont joué certains psychiatres sous la dictature ? Il est clair que certains ont participé à la mise au point des tortures psychologiques. Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) ont été largement utilisées dans les pays sous dictature. On reconditionnait les gens pour qu'ils pensent conformément aux règles du régime, ce qui existe encore. Que sont-ils devenus eux-aussi ces psychiatres? Certains sont installés tranquillement dans leur cabinet en ville, qui va les soupçonner ?
Eve-Maria est traumatisée à vie par la disparition de sa fille, elle a peut-être défilé sur la place de mai le jeudi avec les autres mères qui ont perdu un enfant ou un mari ? Est-ce qu'on peut faire le deuil d'un disparu : il n'y a pas de corps devant lequel se recueillir, donc l'espoir qu'il ne soit pas mort est là, tapi dans l'ombre, même s'il est ténu.
Elle boit pour tenir le coup et passe complètement à côté de la souffrance de son fils Esteban (on ne peut pas lutter contre une disparue qui au fil du temps devient de plus en plus parfaite car idéalisée alors que lui accumule les maladresses et les bêtises pour que sa mère s'intéresse enfin à lui).
Eve-Maria en écoutant les enregistrements comprend que Vittorio a aussi en thérapie des anciens membres de la dictature : Felipe par exemple qui a adopté un enfant (probablement un enfant enlevé à une opposante au régime) donc, sa confiance est ébranlée, comme peut-il être patient et attentif avec un ancien criminel comme il l'est avec elle qui est une victime.
On voit passer aussi Alicia qui n'est préoccupée que par une chose dans sa vie : l'apparition d'une nouvelle ride, sa peau qui flétrit, ses mains qui vieillissent et qui envie les femmes de la place de mai avec leur foulard blanc ridicule car elles au moins elles ont d'autres préoccupations !!!!
Un autre patient, Miguel, pianiste, ami de Vittorio vient raconter ce qu'il a vécu sous la torture et qu'il a mis des années à mettre en mots. Mais à une soirée, il a soudain reconnu une voix, celle d'un de ses bourreaux et tout est devenu clair dans sa tête…
On s'interroge aussi sur la personnalité de Lisandra ; on sait que c'est une jeune femme fragile, qui a un immense besoin d'être aimée, elle ne peut avoir confiance en elle qu'à travers le regard de l'autre. La culpabilité est présente aussi, chez elle. Qu'a-t-elle fait de si terrible pour ne pas mériter l'amour. On s'attache à elle car on sent qu'il y a un lourd secret qui se révélera à la fin du roman (fin qui est d'ailleurs extraordinaire). On l'imagine, aérienne, évoluant sur la piste, si belle et si fragile.
Un très bon roman, qu'on peut qualifier de « polar psychologique » où l'auteur a su aborder tous les thèmes de l'histoire de l'Argentine après la dictature, et les répercussions sur les personnages. La torture est omniprésente, les enfants enlevés à leurs parents et confiés aux dignitaires du régime, l'envie de vengeance aussi, et l'impossibilité du deuil, la fragilisation des protagonistes dans ce milieu où régnait la peur, la crainte d'être dénoncé. Et en parallèle tous les thèmes chers à la psychanalyse : culpabilité, souffrance, manque d'estime de soi…
Et même la danse, que Lisandra pratique avec un professeur, pas n'importe quelle danse bien sûr, le tango argentin avec ses accents dramatiques qui nous émeuvent en profondeur, qui parlent à notre âme comme peuvent le faire le fado ou le flamenco (tiens donc, ici aussi on lie musique et dictature). La danse dans laquelle elle oublie ses peurs et les transcende.
J'ai beaucoup aimé ce livre et Hélène GREMILLON est aussi une auteure que je vais suivre de près. En commençant par « le confident » que je n'ai pas encore lu.
Note : 8/10
pour en savoir plus cf. mon blog
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Vittorio, éminent psychiatre argentin, retrouve un soir en rentrant du cinéma, sa femme Lisandra morte, défenestrée. Il est accusé de ce meurtre et emprisonné.
Eva Maria, une patiente de Vittorio, persuadée de l'innocence de celui-ci, mène son enquête afin de faire libérer le psychiatre et ainsi continuer ses séances de psychanalyse avec lui .
Cette base posée permet d'aborder plusieurs thèmes dans ce roman : la jalousie qui peut détruire tout entendement ; la dictature des généraux en Argentine ; les mères de la place de mai ; la torture et les relations qu'entretiennent bourreaux/victimes ; la culpabilité sous toutes ses formes ; l'espoir.......la délivrance.
Un beau roman qui tient en haleine jusqu'à la fin, on suit l'enquête, on échafaude des solutions mais jamais on n'imagine la fin de ce roman qui explique le titre sibyllin que je n'avais pas compris .
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Le roman se déroule dans les années qui suivent la dictature des généraux en Argentine.
Lorsque Lissandra, la femme de Vittorio, un psychiatre est retrouvée défenestrée, les soupçons se portent immédiatement sur son mari.
Des cris ayant été entendus dans l'immeuble, la police ne pousse pas plus loin ses investigations et classe l'affaire comme drame passionnel.
Eva Maria, dont la fille a disparu pendant le règne de la junte militaire ne croit pas en sa culpabilité et va mener sa propre enquête sur la base de cassettes enregistrées par Vittorio à l'insu de ses patients.
Dans un scénario parfaitement maitrisé, Hélène Grémillon promène son lecteur
à travers des hypothèses toutes plus crédibles les unes que les autres jusqu'à lui assener un dénouement inattendu dans les toutes dernières pages.
J'avais, comme beaucoup été séduite par « le confident » bien que lui ayant trouvé un léger manque d'élégance dans le style d'écriture.
Rien de tel cette fois-ci, je suis totalement conquise.
Du grand art !



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Happée par ce livre...
Cela se passe à Buenos Aires, fin des années '80, sous la présidence de Raul Alfonsin, qui, ai-je appris grâce à ce livre, est à l'initiative des deux lois "Punto final" (impunité aux militaires) et "Obéissance due" ("qui absout aussi les militaires de rang inférieur au nom de principe hiérarchique") p.143 .

Je dirais que c'est l'histoire de deux femmes :

- Lisandra, la jeune épouse du psychanalyste Vittorio Puig, que l'on ne connaîtra que morte défenestrée dès le début du roman ;
- Eva Maria, une patiente du même psychanalyste, mère d'un garçon Esteban qu'elle délaisse car trop confinée dans la perte de sa fille Stella qu'elle suppose "desaparecida", jetée d'un avion dans le Rio de la Plata par la junte argentine.

Le roman est finement bâti autour du suspense de la mort de Lisandra. D'office, le mari est soupçonné, et d'office la patiente Eva Maria prend fait et cause pour le défendre et mène sa propre enquête, en commençant par écouter les enregistrements du psy avec chacun de ses patients.
Aussitôt le roman m'a fait penser à celui de l'auteure iranienne Chahdortt Djavann : "Je ne suis pas celle que je suis", que j'avais beaucoup apprécié. Je n'ai cessé de dresser des parallèles entre les deux récits au fil de ma lecture, cela m'a intéressée.

Revenons à "La garçonnière" : certains enregistrements qu'écoute Eva Maria sont si troublants... Ce Miguel grand pianiste racontant ses séances de torture. Ce Felipe qui s'embrouille dans ses propos et dont on devine qu'il a collaboré avec la junte et adopté un bébé volé à des "desaparecidos"...
Eva Maria analyse à son tour et entrevoit d'éventuels coupables. Mais son enquête la mène à des révélations ambiguës sur le couple que formaient Vittorio et Lisandra. "Un desamor". Elle s'interroge sur la relation entre le mari psy et la magnifique danseuse de tango...

Impossible d'en dire plus.
Les amateurs de suspense psychologique seront ravis, voilà tout.
Et le roman livre des pans de cette page douloureuse de l'histoire argentine.
Et des séquelles de l'enfance qu'il apparaît impossible d'enfouir quelque part.
On ne comprend le titre qu'à la fin, c'est glaçant.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Pas facile de présenter son deuxième roman après le succès du premier... Tous ceux qui ont adoré "Le confident" (si vous ne l'avez pas lu, foncez, c'est en Folio et c'est rudement efficace) comprendront que je me sois précipitée sur le second roman d'Hélène Grémillon. Et j'avoue que je n'ai pas été déçue. Après les secrets de famille sur fond de seconde guerre mondiale, c'est dans l'Argentine post dictature que nous emmène l'auteur. Fin des années 80, la démocratie retrouvée après 7 ans de junte militaire est encore jeune, les blessures loin d'être refermées. Dans ce contexte, Hélène Gremillon s'inspire d'une histoire vraie pour tricoter une intrigue à suspens, une histoire dans laquelle les rebondissements s'enchaînent et mettent les neurones du lecteur à rude épreuve.

A Buenos Aires donc, le psychiatre Vittorio Puig est accusé du meurtre de sa femme, Lisandra. Toutes les apparences sont contre lui, pourtant, l'une de ses patientes, Eva Maria, troublée par l'histoire et persuadée de son innocence décide d'enquêter de son côté. Vittorio lui suggère alors d'écouter les enregistrement qu'il a fait des dernières séances avec chacun de ses patients, à leur insu, enregistrements illégaux et totalement contraires à la déontologie. A travers les voix de ces personnages, c'est l'Argentine meurtrie par les exactions des militaires au pouvoir qui se révèle dans toute son horreur. Les traumatismes sont profonds, nul n'est indemne. Au fil des écoutes, l'esprit d'Eva Maria s'emballe, doute, influencé par ses propres blessures, terribles, impossibles à guérir. Dans un contexte où tout le monde se sent coupable, où tout le monde cherche ou croit reconnaître des coupables, l'auteur, machiavélique, tisse sa toile (Ah cet indice que personne n'a remarqué !) jusqu'au rebondissement final.

Bravo. Joli boulot. Essai transformé et lecteur KO.
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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Découvrons l'Argentine à travers un roman policier mettant en scène un psychologue, sa femme, sa patientèle et ses voisins.
Résolution de l'enquête surprenante... Mais que fait la police!
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Tissé sur la base d'une histoire vraie dans l'Argentine sordide des années 80, Hélène Grémillon signe un roman puissant, mêlant meurtre, psychologie, intrigue, sentiments. On est captivé, embarqué dans les errances des personnages, les névroses des patients du Docteur Puig, psychanalyste. le sujet de la jalousie y est traité avec une grande justesse...
Le roman comporte aussi des scènes de sexe très dérangeantes et une liste des déviances sexuelles qui vous flanque la nausée. Et puis le thème de l'enfance blessée, violentée, détruite qui vous terrasse.
Le dénouement imprévisible vous laisse le souffle court. Vous êtes prévenu...
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Mon avis:
J'ai lu et adoré, il y a quelques semaines, le confident d'Hélène Grémillon, ça a été un gros coup de coeur pour moi. Il me semblait évident de me procurer son autre roman La garçonnière.
Ce que j'en ai pensé ? Waouh ! Deux romans, deux pépites. Je suis fan.

Informations:
"La garçonnière" est un thriller/roman contemporain de 300 pages.
Les personnages principaux sont Eva Maria, Lisandra, Vittorio
Personnages secondaires: Estéban, Alicia, Felipe, entre autres ...

Un mot sur l'histoire:
Vittorio Puig est psychiatre, il est marié à Lisandra, une femme ravissante et accessoirement, ancienne patiente.
Comme tous les mardis, Vittorio s'en va au cinéma et lorsqu'il en revient, sa femme est morte, étendue sur le trottoir, elle a été défenestrée.
Malgré les apparences, tout porte à croire que Vittorio n'est pas si innocent que ça et pourtant ...
Qui croire ? Que s'est-il réellement passé dans l'appartement ? Quel secret cachait Lisandra ?
Une seule personne à décidé de mener une enquête approfondie pour innocenter le psychiatre, Éva Maria.

Mes ressentis:
J'avais tellement envie de retrouver la plume d'Hélène Grémillon et que ce nouveau roman ait un petit quelque chose du confident.
Bon au final, ce sont bien deux romans complètement distincts. "La garçonnière" est écrit dans un autre style, mais il est clair que l'auteure a gagné son pari, car elle a exalté dans deux genres littéraires différents. Elle nous offre deux romans qualitatifs, extraordinaires et marquants.
J'ai été surprise de voir que cette histoire était basée sur les faits réels et à partir du moment où je l'ai su, je savais qu'inévitablement, j'irais au bout de ce roman.
Cela n'a pas été difficile, l'histoire est tellement prenante que j'avais vraiment hâte de reprendre mon livre et d'engloutir les pages, de retrouver ces personnages torturés, avec leurs faiblesses psychologiques qui font toute l'additivité de ce thriller.

J'ai aimé :
*La fin, lorsque l'intrigue tombe, on se mange un truc énorme dans la tête. On ne peut que ce dire "waouh". Cette fin est juste parfaite.
*Le déroulement de l'histoire. J'ai bien aimé la façon dont l'histoire s'est déroulée. Les moments où les différents protagonistes sont intervenus. L'ensemble est cohérent et la lecture agréable. Chaque soir, c'était un vrai plaisir de me replonger dans ce thriller.

J'ai moins aimé :
*Les répétitions. Je m'explique :
Durant tout le récit, le prénom d'Eva Maria revient constamment, a chaque début de phrase. Ce côté récurrent m'a vraiment agacé. C'est le seul point négatif que j'ai relevé, mais j'avoue qu'il a pesé lourd.

Pour conclure:
Je ne suis pas déçue par ce second roman d'Hélène Grémillon. J'ai adoré l'intrigue, d'ailleurs, je pense que c'est le plus gros atout dans la plume de l'auteure !
Un livre à découvrir si vous aimez les thrillers psychologiques, n'hésitez pas !
Lien : http://leslecturesdelily.blo..
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