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Un livre souvent prêté, emprunté, et non retourné ! Cet exemplaire récemment acheté et relu restera donc égoïstement dans ma bibliothèque !

Une oeuvre rééditée en 1959 et préfacée, à cette occasion, par Albert Camus « Rien n'est vraiment dit dans ce livre. Tout est suggéré avec une force et une délicatesses incomparables. »
Jean Grenier fut l'éveilleur de conscience et d'esprit du jeune Camus et qui, par ce livre confirma la vocation d'écrivain de son élève.
Et c'est vrai qu'à lire et relire Les Îles on comprend ce que Camus confie « Aujourd'hui encore, il m'arrive d'écrire ou de dire comme si elles étaient miennes, des phrases qui se trouvent pourtant dans Les Iles ou dans les autres livres de son auteur ».
Oui, notamment dans Noces et l’Été, des mots, des mots- clefs ( terre, mer, soleil, monde, lumière) …des occurrences, des début de phrases, une esthétique stylistique (qui évoluera bien sûr) des sensations, des sentiments, des touches poétiques, qui se croisent, se complètent, s'interpellent …
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L'instituteur D'Albert Camus ( Monsieur Germain ) qu'il remercia lors de son discours de réception du prix Nobel lui mit en quelques sorte , le pied à l'étrier
Jean Grenier , qui fut , son professeur , eut lui aussi une grande influence sur le devenir de Camus . Un livre de correspondance entre les deux hommes en atteste .
Albert camus a donc rédigé une préface pour l'édition ou la réédition de cet essai de Jean Grenier et ce genre de démarche dénote le respect que Camus avait de ces deux enseignants , chose assez peu courante de nos jours , ou bien peu d'auteurs " à succès médiatiques " oublient ceux qui ont patiemment contribué à leur ouvrir des horizons .
L'influence de Grenier est flagrante dans l'oeuvre de Camus , tant dans " Noces " que dans " L'Etranger " .
Ouvrage à conseiller par conséquent à tous les amateurs de l'oeuvre camusienne mais pas que . Quoi de mieux que les îles pour apercevoir de vastes horizons ?
Une autre importante influence sur Camus fut sa rencontre avec Rirette Maîtrejean ex compagne de Victor Serge , mais ce n'est pas l'objet de ce livre
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Je ne partage pas l'enthousiasme de certains lecteurs babeliotes concernant ce livre. En fait, je n'ai pas vraiment compris les propos de l'auteur, où il voulait en venir, à travers cet essai des années 30. Je sens bien ce qui a pu intéresser Camus, des thèmes comme le sens de la vie, l'existence, l'humanité, la mort… Mais le parti pris de l'auteur de choisir le symbolisme de l'île m'a échappé. Les références à l'Inde et à la Grèce me paraissent terriblement datées. C'était le premier livre que je lisais de Jean Grenier. Peut-être pas le dernier.
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Que vaut un monde qui serait éternel? Que vaut des plaisirs infinis? Pas grand-chose. La beauté qui dépérit est la plus belle parce que plus fragile, plus précieuse. L'homme a besoin d'une fin.

Je ne sais si cela fut une révélation. Une chose est sûre; Jean Grenier sait mettre en mots les plus subtiles pensées et impressions internes. J'ai toujours cru que l'écriture était une traduction. Traduction de ces mouvements de l'âme en mots intelligibles pour cette Raison qui demande de la clarté. Ici nous avons affaire à un fin traducteur. Il nous donne un concentré de la pensée.

Comme des Don Quichotte nous allons, voyant ce qui n'est pas, ne voyant pas ce qui est, on se trompe sur le monde, mais c'est si beau se tromper. Joie délirante, que fais-tu là? Chavirer le monde trop sérieux.
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Les îles est un livre qui se sirote, de préférence à la nuit tombante, dans un moment de vague à l'âme. C'est un livre qui a la saveur de son temps, les réflexions, les rêveries d'un homme, qui ne se présentent plus désormais qu'après une année en Sibérie ou des semaines de marche (mais qui sont toujours une affaire d'homme, ceci-dit).

Jean Grenier ne réalise pas d'autre exploit que de penser, et il le fait de surcroît modestement, sinon son chat Mouloud le ramène sur terre. Ses îles sont des destinations choisies, imaginaires, pour être les écrins de ses réflexions. Grenier est un homme qui pense face à la solitude des vies humaines, à la recherche du sens dans chacun des instants et non comme une destination.

Albert Camus l'a lu à Alger et fut son élève. La familiarité avec sa pensée est évidente, familiarité avec l'absurde et des textes contemplatifs tels que Noces ou l'été. La préface qu'il a donné en 1959 au livre est un hommage magnifique.

'Je voudrais revenir à ce soir où, après avoir ouvert ce petit volume dans la rue, je le refermai aux premières lignes que j'en lus, le serrai contre moi et courus jusqu'à ma chambre pour le dévorer enfin sans témoins." (Camus)
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Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. (Antoine de Saint-Exupéry) «Pilote de guerre

En 1917, deux jeunes hommes qui deviendront écrivains se rencontrent et établiront un lien qui durera, à partir de la personne et le souvenir de Georges Palante, philosophe libertaire qui enseignait alors à Saint Brieuc.
L'un, Louis Guilloux, restera fidèle à sa ville et à l'espérance d'un monde meilleur. Une géographie plus sombre, un ciel pluvieux incitent peut-être à chercher le mieux, ailleurs.
L'autre, Jean Grenier, se tournera vers la mer Méditerranée. Sa lumière qui montre tout oblige probablement à se poser La Question : celle de la solitude de l'homme.
A Alger il sera le professeur d'Albert Camus et deviendra son maitre
Tous trois se réuniront et Louis Guilloux fut des rares écrivains qui veillèrent le cercueil de Camus

L'oeuvre de Jean Grenier, aussi bien littéraire que philosophique n'est pas facile.
Il refuse le confort des systèmes que l'on plaque sur les expériences. C'est à travers plusieurs petits récits, des moments de sa vie qu'il présente simplement, sans artifices, la mort qui anéantit, et la beauté du monde.
- Son enfance et l'attrait du vide
-Son chat Mouloud « L'animal jouit et meurt, l'homme s'émerveille et meurt, où est le port ? »
- Un voisin, boucher fou. « À l'abattoir, disait-il, on égorge les moutons en série—et moi, ils me font mourir seul »
- Son rêve d'arriver seul dans une ville étrangère, seul et dénué de tout et de garder le secret.
- Sa rencontre de l'Hindouisme.
Une philosophie, comme on flâne en marchant, dans des Iles réelles ou imaginaires où le paysage anime la pensée, sans conclure.

Ce livre, je l'ai lu il y a plusieurs années. C'était, alors un livre culte
Depuis les cultes ont-ils changé ?
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Que dire de cet essai, qu'il est exceptionnel, remarquable, touchant, intelligent.
Cet essai « Les îles » paru en 1933 pour la première fois, est un livre révélateur pour Albert Camus, d'ailleurs il en écrit la préface.
Jean Grenier nous donne à réfléchir, sur la nature, la nature humaine, la vie, les éléments qui font l'essence de la vie.
Sans oublier le style, une très belle découverte et un livre qui comptera pour moi et que je garde en livre de chevet afin de pouvoir le relire, m'imprégner de certain passage, de le savourer. J'ose reprendre les mots d'Albert Camus : « il est temps que de nouveaux lecteurs viennent à lui. Je voudrais être encore parmi eux, je voudrais revenir à ce soir où, après avoir ouvert ce petit volume dans la rue, je le refermai aux premières lignes que j'en lus, le serrai contre moi et courus jusqu'à ma chambre pour le dévorer enfin sans témoins ». Que dire de plus !
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Lire Les îles, c'est ouvrir un livre hors du temps, qui vous fait voyager autant qu'il vous ramène à votre vie quotidienne et votre condition humaine. Si Les îles ne sont pas une invitation au voyage _ et certains passages des Iles semblent aujourd'hui obsolètes, tant la part d' « étrangeté » de tel ou tel pays s'est diluée_ , ce livre est surtout une invitation à interroger l'Homme et son existence, à travers une écriture délicate mais simple, tout comme les expériences sur lesquelles il s'appuie : la mort du chat Mouloud, le passage devant un fleuriste ou la maladie d'un boucher. Jean Grenier fut un des maîtres et amis d'Albert Camus, qui lui rend un bel hommage dans la préface du livre. Et on retrouvera dans Noces de ce dernier, la description de la nature et de ses beautés comme autant d'occasions de définir ce qui fait l'homme et la réalité de sa vie.
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Beau recueil de textes, entre mémoires et méditations. Un d'entre eux m'a particulièrement touché, où l'auteur évoque une expérience de non-dualité (il n'emploie pas ce terme, c'est mon interprétation). le voile sur le monde disparaît un instant, éclair sur le réel...
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