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3,95

sur 565 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au début des années quatre-vingt-dix, internet et les jeux vidéos sont en pleine expansion. Beaucoup s'inquiètent alors de la menace que le livre électronique fait peser sur le livre-papier. Certains prédisent même la mort de ce dernier.
Christian Grenier explique qu'à cette époque, quand il intervenait dans des collèges ou des médiathèques, on lui posait souvent la question : "D'après vous, quand les livres vont-ils disparaître ?", comme si en tant qu'auteur de SF il avait la faculté de connaître un peu l'avenir...
Il ajoute : "Je tentais de rassurer mes interlocuteurs. Contrairement à certains de mes collègues ou camarades (comme Alain Grousset, avec qui j'avais fait un pari !), je ne redoutais pas du tout la concurrence des écrans, d'Internet et encore moins celle des e-book. Moi-même amoureux des livres, j'étais persuadé que ceux-ci perdureraient. Mais je devinais chez les intellectuels (écrivains, profs de Lettres, documentalistes, bibliothécaires) une telle angoisse et un tel désir de sauvegarder le livre (et, indirectement, leur emploi) que je résolus de leur répondre... au moyen d'un roman !"
Voici donc expliquée par l'auteur lui-même la genèse de ce drôle de livre.
Un livre fort sympathique qui a l'avantage d'offrir plusieurs niveaux de lecture. Un roman estampillé "jeunesse", mais qui peut s'apprécier à tout âge.
Les plus jeunes lecteurs y verront une histoire un peu folle, avec des personnages originaux et amusants.
Les moins jeunes apprécieront le clin d'oeil appuyé à Ray Bradbury, dans la dédicace "To Ray Bradbury, of course" et dans le récit. Mais alors que dans Fahrenheit 451 les livres sont interdits par le pouvoir qui se sert des écrans pour gouverner, dans Virus LIV 3, c'est l'inverse : le pouvoir est au mains des Lettrés qui interdisent les écrans.
Il y a beaucoup d'humour dans ce texte, là encore, plus ou moins accessible selon le degré de compréhension du lecteur. Personnellement, j'ai beaucoup aimé les noms des personnages, qui font référence à des héros de romans connus. Si certains, tels Allis L.C. Wonder ou Colin B.V. Chloé se décodent facilement, d'autres m'ont donné plus de fil à retordre... mais, chut... je n'en dis pas plus et vous laisse le plaisir de les découvrir. Christian Grenier a dû bien s'amuser en les inventant, tout comme les nombreux sigles tout droits sortis de son imagination et dont le livre est truffé. Il y a même un glossaire en fin d'ouvrage pour nous les expliquer. Je ne résiste pas au plaisir de vous en donner un : l'AEIOU, qui est l'Académie Européenne des Intellectuels Officiels Unis et dont les membres sont nommés... les Voyelles !
Quel est donc ce mystérieux virus qui efface les lettres d'un livre au fur et à mesure de la lecture, et qui contamine les lecteurs qui le transmettront de livre en livre ? Et, question cruciale pour nous, lecteurs passionnés : les livres vont-ils lui survivre ?
À vous de lire Christian Grenier pour avoir la solution.
Une lecture distrayante et intelligente, une jolie façon d'initier les jeunes lecteurs à la SF.
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Petit livre destiné aux collégiens d'à peine 200 pages, L.I.V.3 est une petite merveille.

Le virus de la Lecture Interactive Virtuelle décime les livres. Lorsqu'un lecteur lit le texte d'un ouvrage, il pénètre dans l'histoire, la visualise en 3D et peut interagir avec les personnages devenant même l'un d'eux. Mais au fur et à mesure de la lecture, le texte imprimé disparaît totalement ne restant plus que dans la mémoire du lecteur. Face à ce fléau, le gouvernement des Lettrés, qui a interdit les nouvelles technologies, décide d'envoyer leur nouvelle recrue, la voyelle Allis, infiltré la ZZZ « zone des zappeurs zinzins » afin de mettre un terme à cette calomnie. Allis découvre alors que le leader des zappeurs zinzins est en réalité Lund/Mondaye/Sonn, le fils de sa patronne Emma. Ce dernier lui explique que ce virus avait au départ été mis en place pour contrer sa cécité et que sa propagation était un pur accident. Suite à la trahison de Céline, une autre voyelle, Emma, Allis (sourde et muette) et toute l'AEIOU décide d'allier leur effort pour développer le monde des livres ET le milieu informatique car dans les livres il y a encore des livres et que l'informatique est une porte vers le développement de la lecture.

Christian Grenier parvient à poser l'essentielle des questions soulevées autour du développement croissant du e-book à partir de la réalité actuelle dans un ouvrage de science-fiction pas si fictif que ça. Publié en 2001, je n'ai pu que constaté que les hypothèses émises sur le futur du livre et de la société sont plus d'actualité qu'il y a dix ans. Visionnaire donc, Christian Grenier était déjà bien proche de la réalité présente. Cet ouvrage est l'occasion d'expliquer à des jeunes que le mode de lecture qu'il connaisse et utilise quotidiennement n'est plus celui dont usait la génération précédente. Excitent les ouvrages papiers, nous voici dans l'air des liseuses et livres numériques. Plus facilement diffusable, sauvegarder su les ondes, même le gouvernement des Lettrés ne peut nier les possibilités qu'offre le numérique.

Le livre LIV3 en lui-même est extrêmement facile à lire. L'auteur ne se contraint pas à user d'un vocabulaire informatique complexe, les noms des lieux comme la ZZZ, l'AEIOU, le CCC (le Couvert, le Coucher, la Culture) sont très bien trouvés bien qu'enfantins – mais l'essence même du livre respire d'une volonté de simplicité. Absolument génialissime, je regrette de n'avoir découvert ce roman qu'à mes 19 ans. Les débats en cours de communication à la fac n'en aurait été que plus enrichi de citations tiré de ce chef-d'oeuvre !

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En prenant ce livre dans ma pile hier, je ne m'étais pas aperçu que je lirais « la mort des livres », le jour de la fête des Morts.
C'est un petit ouvrage qui m'a attiré lors d'un de mes achats. Et j'adore lire des livres qui parlent de livres… Allez comprendre pourquoi ?
N'empêche, ce fut une belle petite histoire, ou les intrigues sont évidentes, mais joliment racontées.
Un court dépaysement dans l'Univers du fantastique et de la lecture jeunesse.

Et comme le dit l'auteur à la fin :

Aussi, au moment où tu vas refermer cet ouvrage, lecteur, il faut que tu admettes cette éventualité : peut- être es-tu le héros d'une autre histoire, la tienne, qu'un lecteur lit dans un monde plus réel que le tien. Et moi, Allis, je tiens à te remercier : grâce à toi, désormais, j'existe. Peut-être pour très longtemps. Car ce sont les lecteurs qui rendent les personnages éternels. 

Bonne lecture !
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Histoire de science fiction mais pas que.
Concept visionnaire, qui sait ?
La mort des livres face aux écrans.
J'ai beaucoup apprécié ce petit bouquin qui soulève bien des questions et émet des hypothèses sur ce qui pourrait être le futur.
Très intéressant.
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J'ai bien aimé l'objet livre en lui-même, plus précisément la couverture. Cette dernière a des éléments en relief. Ensuite,je connaissais déjà la plume de Christian Grenier, mais j'ai été ravie de le découvrir dans un autre genre: la science-fiction. C'est un genre qui lui sied bien. Christian Grenier a une écriture fluide, qui permet à l'action d'avancer, qui évite l'histoire de stagner.J'ai trouvé l'histoire originale, bien menée. C'était la première fois que lisais un livre où papier et écran se "faisaient" la guerre.
Bien que ce soit une histoire pour la jeunesse, je trouve que ce livre fait écho à la cohabitation des livres et des écrans. C'est une réflexion sur les moyens de diffuser la culture, sur la formation d'élite, sur la radicalisation du pouvoir et des idées.
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Ce petit roman de littérature jeunesse de 200 pages est un vibrant hommage au chef d'oeuvre de Ray BRADBURY, Fahrenheit 451. En effet, la dystopie nous plonge à la fin du XXIème siècle dans laquelle les livres ne sont pas détruits mais au contraire sont devenus des loisirs obligatoires, au détriment des écrans d'ordinateurs ou de télévision, devenus illégaux. Malheureusement, les livres sont victimes d'un mystérieux virus qui effacent leurs lignes au fur et à mesure qu'ils sont lus : la littérature est en danger et le coupable désigné : des terroristes adeptes d'informatiques et d'électronique…

Si au départ, l'auteur oppose livres et écrans comme source de diffusion de la culture, il essaye néanmoins de les rapprocher et démontre qu'ils ne sont pas aussi inconciliables qu'il n'y paraît dans notre société actuelle. Preuve en est : le livre électronique qui commence à se développer.

Certaines idées du livre m'ont également beaucoup plu : ce que j'aimerais moi aussi lorsque je lis un livre me retrouver plongée littéralement dans l'histoire avec les personnages. Je peux vous dire qu'au lieu d'écrire cette critique, j'aurais déjà filé en Terre du Milieu, rencontrer les Elfes d'Imladris ou parcourir la bibliothèque de Mr DARCY dans l'Angleterre du XIXème siècle !!!

Le livre est également bien écrit mais s'il avait été un peu plus long, cela ne m'aurait pas dérangé. En effet, j'ai trouvé que les personnages n'étaient pas assez fouillés ou l'intrigue pas assez développé.

Bref, je conseille vivement ce roman aux plus jeunes lecteurs avant qu'ils ne se plongent plus tard dans Fahrenheit 451 de Ray BRADBURY.
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Salut les Babelionautes
J'ai interrompu ma lectures de Club Uranium pour m'aérer les Neurones en lisant ce court roman de Christian Grenier qui nous parle de la peur qu'on les amoureux du livre objet face a la multiplications des tablettes ou autre liseuse.
Un mystérieux virus efface les lettres des livres au fur et à mesure qu'on le lit, et contamine les lecteurs qui le transmettront de livre en livre.
Il imagine que le pouvoir est au mains des Lettrés, interdisant la lecture sur écrans. Beau clin d'oeil à Ray Bradbury, qui était partis de l'option inverse dans Fahrenheit 451.
le personnage d'Alis, sourde et muette, a pour mission de trouver qui se cache derrière la conception du L.I.V.3, ou en bon français Lecture Interactive Virtuelle 3, je n'aime pas les abréviations malgré qu'ils y en aient de rigolote dans ce roman, BCBG pour Big Computer Bill Gates et autres joyeusetés.
Je n'ai pas de liseuse et j'aime trop les beau livres pour changer de cap.

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J'ai adoré! Cette séparation entre les passionnés de l'écran et ceux de la littérature, c'est très original. C'est un roman qui fait référence à beaucoup de livre, c'est amusant. L'histoire est passionnante! le personnage d'Allis est très original ^^ le seul point négatif est que je trouve qu'il est un peu court. Bref, je le conseille.
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Roman d'anticipation jeunesse intéressant car il pose aux plus jeunes des questions du type :
vaut-il mieux conserver les livres ou s'adonner totalement au monde du numérique et de l'Internet ? Pouvons-nous vivre sans livres ? Mais pouvons-nous aussi vivre sans les écrans et Internet ? Y-a-t-il vraiment une opposition entre livres et informatisation ? etc...etc...
Par pas mal d'aspects le livre renvoie à Fahrenheit 451. D'ailleurs, c'est une des citations majeures du roman.
Une des qualités est du livre est que certes cela se déroule dans le futur mais un futur proche et qui pourrait s'avérer véridique sur pas mal de points. En plus, Christian Grenier a ancré son histoire dans des lieux communs, du quotidien de la banlieue parisienne et de Paris (Epinay Sur Seine, Gare du Nord etc...) et pas dans une galaxie ou une planète imaginaire. Il y a quelque chose de dystopique dans ce roman.
Enfin Christian Grenier propose des références littéraires de qualité comme la métamorphose, le Testament de Platon ou encore la poésie de Blaise Cendars. Il va même chercher de la référence très populaire en appelant à la rescousse la Duo.
Juste un bémol : l'histoire amoureuse de Allis et Sonn un peu gentille, un peu collection Duo justement.
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J'ai relu ce roman dans le cadre des nouveaux programmes de 5e, "Imaginer des mondes nouveaux", ma collègue de français souhaitant l'intégrer à un défi lecture. J'ai trouvé qu'il restait très actuel dans sa réflexion, avec des pistes de débat intéressantes !

La République des Lettres ressemble fort à une dictature, y compris pour les amoureux de la lecture. Tout écran (télévision, jeux vidéo, ordinateur et même téléphone) est prohibé, il faut un permis (PPP : Permis de Prise de Parole) pour avoir le droit de "s'exprimer en public devant plus de deux personnes" et chaque soir à 21h, un couvre-feu, "L'heure du Livre", est imposé à tous ! Les Lettrés règnent donc en maîtres, d'ailleurs le texte est truffé de références littéraires, à commencer par les noms des héros : Emma G.F. Croisset, Allis L.C. Wonder, Rob D.F. Binson, Colin B.V. Chloé... le lecteur (adulte) s'amuse à reconnaître les personnages de fiction et auteurs cités ! L'expérience de L.I.V. (Lecture Interactive Virtuelle), qui consiste à entrer littéralement dans le livre quand on le parcourt, semble séduisante puisqu'elle permet "une lecture directe, un contact immédiat avec l'imaginaire du lecteur", même si "les univers recréés sont des stéréotypes".

Mais cet état d'esprit n'est pas partagé par tous : "Paris était devenu le fief des Lettrés - une oasis factice et déconnectée de la réalité"... En banlieue, on respecte officiellement les règles... tout en cachant des écrans partout ! Les plus rebelles s'affichent Zappeurs, les addictifs se transforment directement en Hommes-Ecrans : mi-hommes mi-robots, ceux-ci sont branchés en permanence sur leur ordinateur interne ; "prisonniers d'eux-mêmes", ils sont désormais incapables de communiquer avec le monde extérieur... Belle métaphore de la dérive possible d'un excès de technologie.

Pour autant, l'auteur ne prend parti ni pour les uns ni pour les autres, développant dans les propos des différents protagonistes des arguments allant à la fois dans le sens des Lettrés et dans celui des Zappeurs. Ainsi pour Mondaye, l'amie d'Allis, la lecture est en train d'évoluer : "Les livres se transforment. Ils deviennent de véritables mondes enfin accessibles à tous". Dans leur sous-sol, les Zappeurs "réalisent des oeuvres originales" : «Avec un lecteur CD, un synthétiseur et un scanner, ils enregistrent et mixent du son et des images » et « diffusent leurs créations pour tous ceux que le livre rebute ». Car dans ce "système en faillite", il existe bien "des illettrés et des laissés-pour-compte"...

Mais voilà : le virus détruit les textes, y compris ceux que l'on écrit, et pour Allis c'est comme devenir "muette une seconde fois" ! Et si "la lecture virtuelle m'avait impressionnée par son intensité (...) désormais le virus m'empêchait d'accéder à la lecture traditionnelle"... d'autant plus que pour un authentique amoureux de la lecture, "aucune image ne peut rivaliser avec les richesses d'un texte !" Et puis c'est oublier le rôle du lecteur : "Un lecteur, c'est aussi un créateur puisqu'il réinvente et se réapproprie ce qu'a imaginé l'auteur".

Alors pourquoi faudrait-il choisir ? On peut tout à fait concilier ses parts de Lettré et de Zappeur, "réconcilier les écrans et les livres", non ? "Les Zappeurs ne sont pas tous des fanatiques" : "Nous ne sommes pas vos ennemis. Nous envions vos savoirs ; cessez d'ignorer les nôtres". Il faut accepter l'évolution de la société, sans pour autant renier ses fondements. Ce qui me gêne cependant, c'est l'absence d'antidote: est-ce à dire que la lecture telle qu'on la connaît est bel et bien vouée à disparaître ?

Ainsi, dans ce roman relativement facile d'accès, on trouvera à la fois matière à débattre et matière narrative, le récit ne manquant pas d'action et de sentiments. Si les révélations sont parfois prévisibles, l'héroïne est charismatique, elle dont le handicap devient un atout au cours de l'aventure (personne ne se méfie d'elle, son sens de l'observation est aiguisé, etc.).
Une thématique accrocheuse pour un roman qui se lit vite!
Lien : https://www.takalirsa.fr/vir..
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car ses parents sont des zappeurs
car elle utilise des écrans pour pouvoir communiquer
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