Puisqu'il s'agit dans cet ouvrage de
Christian Grenier de la lecture et de la possible disparition des livres, commençons par la genèse de cette lecture ! Dans le collège où je travaille, ma collègue professeur-documentaliste a pris pour habitude de proposer, lors des congés de Noël, des livres "à l'aveugle". Deux ouvrages emballés, dont on ne sait rien au moment de l'emprunt ... Et me voilà avec ce petit opus, Virus L.I.V.3
Autant le dire, la couverture un peu vieillotte, le titre même - je le reconnais bien volontiers -, ne m'incitaient guère à l'optimisme ... Erreur ! Mea culpa !
Je reste certes sur ma faim d'un point de vue "littéraire", dans le sens où j'ai parfois eu le sentiment d'une narration très linéaire d'une part, et sans véritable surprise pour ce qui concerne le schéma narratif. En gros, peu de surprises dans l'ouvrage. D'autre part, l'écriture elle-même ne m'a pas transcendé, mais je n'oublie pas qu'il s'agit plutôt d'un ouvrage destiné à un jeune public.
Mais au-delà de ces "réserves" somme toute limitées, le point de départ de l'intrigue et la réflexion proposée sont intéressants. Une lutte entre les Lettrés et les Zappeurs, entre ceux qui lisent - et écrivent s'agissant du gouvernement des Voyelles - et ceux qui dévorent les écrans, les nouvelles technologies (le livre date de 1998). Les deux camps s'opposent, avec plus ou moins de radicalité, lorsque les Lettrés veulent éradiquer le repère des Zappeurs, ou lorsque les Zappeurs développent un virus qui dévore les livres. Comme une querelle éternellement recommencée entre les Anciens et les Modernes ... mais peut-être existe-t-il une troisième voie ?
L'ouvrage a donc le mérite de poser des questions, toujours actuelles 20 ans après sa parution. Et la dédicace à
Ray Bradbury, par ailleurs évoqué dans le texte, m'amène à grossir ma PAL avec Farenheit 451 !