Vivement qu'on sorte de cette période, parce que, si le coronavirus ne me tue pas, l'angoisse s'en chargera.
P-S : j'espère que vous avez trouvé du papier toilette, il paraît que le triple épaisseur se porte désormais en rivière autour du cou.
C'était la plus belle balade de ma vie.
Mon cher époux a haussé les épaules :
-Calme toi, on a juste traversé le jardin pour sortir les poubelle.
On restera à distance, on s'enlacera avec les yeux et on se posera dans ton jardin, ensemble enfin, pour discuter de ce drôle d'hier et de cet improbable demain où on pourra se serrer fort.
J'ai dû aussi le consoler quand il a découvert mes racines blanches et qu'il en a déduit que j'allais mourir bientôt.
On n'a jamais été aussi séparés, pourtant on ne s'est jamais sentis aussi proches. Les réseaux sociaux n'ont jamais aussi bien portés leur nom.
« Vivement qu’on sorte de cette période, parce que, si le coronavirus ne me tue pas, l’angoisse s’en chargera ».
Cinquante-cinq jours. On l'a fait.
Les heures perdues sont multipliées quand le temps est compté.
Il semblerait que ce soit un chalazion. Ce serait le quatrième en quelques mois, va falloir que je leur explique qu'on n'est pas aux portes ouvertes de la paupière.