Je suis contente, les poux semblent avoir déserté la chambre de mon fils.
Manifestement la mienne était plus attirante. Mon crâne est plus peuplé que le bois de Vincennes.
Je n'avais plus de lotion, j'ai tout utilisé pour mon fils, j'ai donc, au moment où je t'écris, la tête enduite d'huile d'olive et recouverte de cellophane. C'est censé les étouffer, mais, d'après les individus qui vivent avec moi, ça donne surtout l'air con.
P-S: j'espère que vous avez trouvé du papier toilette, il paraît que le triple épaisseur se porte désormais en rivière autour du cou.
Il y a eu un moment de sidération, plus ou moins long, mais on s'est habitués. C'est devenu normal. Je crois que c'est ce qui m'a le plus marquée, dans cette histoire : on s'habitue à tout, même à l'inconcevable.
Pose ce couteau, les urgences sont saturées, si tu te coupes le doigt, je devrai te recoudre, et tu as vu la tronche de tes ourlets.
Il n'est pas exclu que le confiné s'appelle ainsi parce qu'il va tous nous rendre finement cons.
« On s’habitue à tout, même à l’inconcevable. »
« Je suis casanière, pourtant, comme par esprit de contradiction, je n’ai jamais eu autant envie de sortir. »
'Le mec de la voiture d'à côté a toussé, je l'ai aspergé de gel hydroalcoolique.'
J'ai arrêté de compter. Certains font des décomptes jusqu'au 11 mai, mais tu me connais. Je n'aime pas trop les vagues, et la perspective de s'en prendre une deuxième alors qu'on a pas repris notre souffle me laisse penser que je vais attendre le retour du drapeau vert.
Pour pallier le manque d'activité physique, nous avons téléchargé le jeu "Just Dance", qui consiste, comme son nom ne l'indique pas, à perdre souffle et dignité face à un écran.