Longtemps attendu, très vite lu, c'est souvent ce qui se passe avec le dernier roman de
Virginie Grimaldi.
Et
Les possibles ne fait que confirmer cet adage.
Car une fois qu'on a fait connaissance avec Juliane et Jean, on ne peut pas les quitter. Et on enchaîne sans même y penser les courts chapitres.
Juliane, c'est la fille. Avec elle, tout est ordonné, organisé, sous contrôle.
Jean, c'est le père. Avec lui, tout est fantasque, fantaisiste, original, chaotique.
Jusqu'au jour où la maison de Jean brûle et où il s'installe chez Juliane.
Cette dernière accueille, dans sa vie bien rangée, son père blagueur, original, inconstant, drôle, inattentif, tête en l'air...
Mais peut-être est-il plus inconstant, plus tête en l'air qu'avant... Peut-être y a-t-il quelque chose qui cloche dans ses oublis fréquents, dans ses lubies étranges, dans ses questions répétées trop souvent... Peut-être que Jean commence à perdre la boule...
Avec beaucoup beaucoup de tendresse, mais aussi beaucoup d'humour,
Virginie Grimaldi nous conte les moments de déni, de peur, de questionnement puis d'acceptation de la maladie d'un parent. Quand la mémoire de l'un se fait la malle, tout pousse à se souvenir pour deux. C'est une reconnexion avec le passé, les souvenirs d'enfance, les racines. Quand tout contrôler devient impossible, la seule réponse est le lâcher prise.
Mais comment fait cette auteure pour réussir à chaque fois à convoquer les émotions, toutes les émotions ??? La nostalgie, la tristesse, la tendresse, l'empathie... mais aussi le rire, le sourire.
Elle signe une nouvelle fois, de sa plume enlevée, juste, pétillante et tendre, un très joli roman, sensible, drôle, émouvant et plein d'humanité...
Merci Mme Grimaldi !