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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Caroline Grimm prête sa voix à Bella, la compagne et muse du peintre Marc Chagall pendant 35 ans jusqu'à la mort de celle-ci.
Elle lui prête tellement bien sa voix que le récit s'effectue sous forme de tutoiement par l'intermédiaire d'une jeune dame qui vit dans notre époque. Elle se croit habitée par le personnage de Bella et consulte un spécialiste. Ceci est un fait secondaire. le contenu de la vie de Chagall prend vite le dessus.
Venu de Russie, Moishe Zakharovitch Shagalov arrive à Paris en 1911 à l'âge de 23 ans.
Les premières pages commencent lorsqu'il a reçu la commande du ministre André Malraux pour peindre les panneaux qui vont orner le plafond de l'opéra Garnier.
Il a alors soixante-dix-sept ans et refuse tout paiement en remerciement pour la France, son pays d'adoption.
Tout son parcours est retracé avec ses débuts difficiles.
Fait remarquable, il a un style tout à fait bien à lui. Il est d'ailleurs énervé par certains de ses camarades qui ne font que suivre des peintres célèbres, des courants en vogue.
On y rencontre Apollinaire , alors critique d'art qui apprécie ses oeuvres.
de nombreux tableaux sont passés en revue.
On y ressent la sensibilité de l'artiste, la raison pour laquelle des êtres, des animaux, des symboles reviennent si souvent. On comprend le contexte des illustrations de livres pour des auteurs très connus, des tableaux.
Cela n'a pas été très difficile pour moi de trouver le livre intéressant car j'avais le support de ma visite toute récente au magnifique musée de Nice : une visite inoubliable, un havre de paix au-dessus de cette ville grouillante d'animation et de circulation.
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Une acquisition impromptue en fouinant… au hasard…et j'en suis ravie !

Ce 6 Mai 2021, paraîssait le cinquième roman de Caroline Grimm [ "Ma double vie avec Chagall" aux éditions Héloïse d'Ormesson.]

Un roman bien documenté ,nous relatant la vie de Marc Chagall à travers la voix de sa femme adorée, Bella…Sa première femme, muse, compagne, complice, amie, son « éternelle fiancée ». le récit , en très grande partie, se fait à la seconde personne.. Bella tutoyant et s'adressant à Chagall, tout en racontant son parcours, les difficultés, les angoisses de l'artiste tentant de vivre de son art, la montée de l'antisémitisme, les manques d'argent et de reconnaissance…

. Une plume alerte pour nous faire partager la genèse, la joie, les sources d'inspiration des oeuvres de Chagall. de Vitebsk à Paris en passant par Berlin, Moscou et New York. Cet art unique, flamboyant auquel Chagall consacre toute sa vie et ses forces…face à toutes les adversités, les persécutions antisémites, l'exil, le manque à tous les deux de leur terre russe, natale…Chagall , sa vie , c'est sa peinture et Bella, son amour fou, son modèle, son inspiration, son « ange-gardien » constant !

Une lecture très agréable qui m'a fait reparcourir la vie et le parcours artistique de Chagall… Appris de nouveaux éléments sur ce peintre singulier, dont sa grande amitié avec Cendrars…que j'ignorais.
« C'est ton nouvel ami Blaise Cendrars (...)
Votre amitié est foudroyante, riche et ensoleillée. Tu aimes son esprit ardent, plus sensible qu'aucun autre à ta peinture, à ton ivresse créatrice. Ses poèmes font miroir à tes tableaux. Il est toujours juste. le français est sa langue maternelle, bien qu'avec toi il parle couramment le russe, ce qui te réchauffe l'âme et rend vos conversations passionnantes. Cendrars est le seul autorisé à débarquer de nuit dans ton atelier. (...)
L'amitié de Cendrars, les poèmes qu'il te dédie, son soutien en plein cubisme, sont une chance et un soulagement. (p. 42)”

Mais aussi les nombreuses rencontres essentielles, positives qui sauveront plusieurs fois Chagall et les siens : Vollard, qui le soutint financièrement, l'encouragea dans son oeuvre, Paulhan [ qui lui permit , aux pires moments , en France, d'émigrer en Amérique ], le fils du peintre, Pierre Matisse, galériste célèbre, qui, après l'avoir exposé sans succès à Paris, une première fois, le fit à plusieurs reprises, aux Etats-Unis, et fut pour lui un marchand loyal et très bienveillant…

Quelques rappels bienvenus comme cette commande du plafond de l'Opéra Garnier [ en 1964 ]…, par le plus célèbre des ministres de la Culture, André Malraux [ce qui ne faisait pas l'unanimité , loin s'en faut !! ]
« Aux yeux de ce ministre audacieux [Malraux ], courageux, tu représentes la modernité malgré ton grand âge. Il ne pouvait te faire de plus beau cadeau pour ton anniversaire. Nous sommes le 7 juillet 1964, aujourd'hui tu as soixante-dix-sept ans. (...)
Dans le Tout-Paris, on critique déjà Malraux pour son mépris des dorures et des moulures du Second empire et son choix d'un peintre aux couleurs criardes. Tu veux leur prouver qu'ils ont tort. Une fois le plafond amovible installé, le public comprendra, plus personne ne voudra le démonter, ils auront sous les yeux ta déclaration d'amour à la France. Tu ne vises qu'à mettre en valeur ce chef-d'oeuvre, ce merveilleux écrin pour la musique et la danse qu'est l'opéra Garnier. (p.11)”

Sinon , J'ai appris combien le célèbre marchand d'art, Ambroise Vollard aida Chagall, lui proposa , en dehors des expositions de ses toiles, d'illustrer La Bible, Les Fables de la Fontaine [ là aussi, encore et encore des hauts cris… contre le choix d'un artiste juif !!! ] , ainsi que « Les âmes mortes » de l'écrivain russe , Gogol

Il est aussi beaucoup question des amis , Bella s'ingéniait à recevoir, à créer une maison, un lieu chaleureux, ouvert , autour de son artiste de mari, trop souvent dans le doute et les angoisses: Cendrars, le couple Delaunay, les Maritain, etc.

Bella , mit en sourdine, ses propres talents et sa propre vie pour l'oeuvre de son époux… Caroline Grimm nous fait bien percevoir le poids énorme qui pesait sur les épaules de « l'éternelle fiancée »… qui mourut prématurément, usée moralement.

Elle se battit d'arrache-pied, en se lançant dans la traduction de l'autobiographie de Chagall, et écrivit, à son tour ses propres souvenirs, « Lumières allumées » [que je serai très curieuse de lire].
Il ne faudrait pas omettre, parallèlement , d'autres sujets tragiques évoqués dans ce roman :La grande Histoire et ses épisodes barbares, à répétition… les pogroms, les persécutions perdurantes contre les Juifs, à travers le monde… lors des 1ere et seconde guerres mondiales !

Je découvrais pour la toute première fois la plume de Caroline Grimm, et je suis très heureuse de ce moment ,en sa compagnie , celle de Bella Chagall, ainsi que de l'artiste, Chagall et de leur fille unique, Ida…
Choix narratif intéressant, rendant l'ensemble plus vivant, aussi coloré que les toiles de Chagall. Un ouvrage réussi dont j'ai très envie de parler aux amis et autour de moi….

[acquis le 12 mai 2021- Librairie Caractères / Issy-les-M ]
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Bella Rosenfeld. Eternelle muse, confidente, elle fut tout pour son mari Marc Chagall né Moïche Zakharovitch Chagalov près de Vitebsk, lieu de leur naissance et rencontre. Tout semble les opposer et pourtant c'est l'amour fou qui va les transcender. Par delà la mort, le peintre va continuer à l'aimer, à la représenter ; rarement une femme d'artiste n'a été autant le sujet de ses toiles. En fait le terme « muse » est un euphémisme », elle fut bien plus que ça. Caroline Grimm nous raconte leur histoire en s'immisçant dans cette épouse absolue.

Une biographie romancée de deux êtres qui n'en formaient qu'un, cet amour commun qui fait regarder dans la même direction, dans les temps de paix, dans les temps de haine. A l'instar de leurs compatriotes, il a fallu du courage pour affronter les pogroms sous l'empire russe, puis les bolcheviques – même si Chagall contrairement à son épouse a moins été réfractaire à l'idéologie – et retrouver la même violence antisémite quelques années plus tard avec l'arrivée des nazis et la deuxième guerre mondiale. D'exode en exode ils n'ont cessé de se construire, de se reconstruire avec l'aide de leur fille chérie Ida. Les Etats-Unis les ont sauvés malgré la mélancolie du peintre pour la France et Paris qui furent toujours sa patrie de coeur et de création. Hélas, pour Bella, elle ne pourra reposer les pieds sur le sol français, une infection l'emportera en 1944 à l'âge de seulement 48 ans.

Caroline Grimm a ce pouvoir de mettre le lecteur aussitôt dans l'ambiance, l'esprit concentré et les yeux rivés vers ce long-métrage aux sonorités artistiques résonant dans l'intimité des âmes. Magnifique portrait de femme, une mise en lumière pour cette muse – comme pour la plupart – de l'ombre et qui pourtant n'ont cessé d'être le fil conducteur d'un pinceau, d'une nuance, d'un ton, d'une envolée picturale. La couverture reproduit l'un des plus célèbres tableaux « Double portrait au verre au vin » oeuvre représentant toute l'effervescence du couple avec une Bella telle une déesse aimante surgissant du fleuve, enjambant gaité et folie dionysiaque le long de la Passerelle des Arts. Cette fusion que l'on retrouve également dans « Les amoureux en vert » est le fil conducteur de ce roman captivant et qui donne envie d'en savoir plus sur ce couple. En recherchant des photos, j'ai trouvé un point commun , authentique et indéniable, entre Marc et Bella : ils avaient le même regard.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Caroline Grimm m'a véritablement comblée. J'ai adoré redécouvrir Chagall au travers des yeux de Bella, sa femme et sa muse. Nous suivons donc ce peintre fabuleux, jusqu'en 1944, dans ce destin hors normes fait de déceptions, de bonheurs, de rencontres et d'exils. J'ai lu ce livre tout en redécouvrant de visu les oeuvres de ce géant qui était Chagall. Un magnifique voyage.
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Superbe approche de la vie de Chagall : son histoire, sa fuite, son amour. L'auteur confirme son talent en nous plongeant au coeur de l'histoire d'un peintre hors norme. Elle nous permet d'apercevoir un peu l'homme derrière l'artiste et ce qui le mue.
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