Remarque importante : ce livre ne va pas du tout assez loin, pas intersectionnel. Très "blanc", "hétéro", "bourgeois".
Ce livre m'est dévastateur. Parce qu'il me fait et vous fera réfléchir à la vieillesse, au temps qui passe, aux souffrances physiques, à cette déconsidération quasi inévitable, hormis coup d'éclat.
Qu'il FAUT parvenir à saisir les chances que cette vie place sur votre chemin. Sinon, c'est platitude, c'est du misérable, ou, peut-être, au mieux, alors, faut-il se souhaiter rester inconscient... Trop tard, beaucoup trop tard.
Quels que soient c/ses choix, on peut aussi avoir l'impression que tout est ennui et de nouveau que la pente est là, implacable. Tôt ou tard, l'horreur. Pour certains, cette pente est bien pire que pour les autres. La solitude est une tueuse.
Ce livre est très beau, pourtant. Sans être une autobiographie,
Benoît Groult parle beaucoup d'elle, à travers son personnage d'arrière-grand-mère, qui est aussi grand-mère, et mère. Et bien sûr femme, épouse, amante. Et féministe.
Comment peut-on ne pas être touché par une telle lecture. Et ces propos qui font montre d'une justesse ou tout au moins d'une vérité, d'une sincérité qu'on ne peut que saluer.
Le temps a passé, les combats ont porté, ont été banalisés, oubliés, méprisés, il faut retrouver l'appétit et la nécessité originelle. le féminisme est un humanisme, il rend l'humanisme plus complet. Indispensable.
Je dois quand même ajouter que sur certains points, ce livre se rapproche d'un
Houellebecq. Toutefois avec plus de..., ou moins de... Mais surtout il est écrit par quelqu'un qui a vécu, vit, vivra, ce qu'elle écrit.