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sur 380 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
NON, NON, et NON, chère Benoîte Groult, vous ne pouvez pas me laisser comme ça, avec le dur devoir, pour moi et pour tous les lecteurs, de me laisser ainsi, sans voix, les larmes aux yeux, après avoir refermé votre livre. Et vous voudriez que je le critique ? Mais cela serait faire offense à votre qualité d'écriture et à votre justesse des mots qui font, bien souvent horriblement mal, tant ils sont poignants de vérité.

Ici, le lecteur suit quatre générations de femmes et d'ailleurs, lorsque ma belle-mère m'a prêté cet ouvrage (eh oui, belle-maman est encore là), qui est son livre de chevet, elle m'a dit la phrase suivante : "Un livre que toutes les femmes devraient avoir lu au moins une fois dans leur vie" mais attention messieurs, ce petit bijou s'dresse aussi à vous. Alice, la première des quatre femmes présentes ici est une féministe née au début du XXe siècle, qui n'a voté pour la première fois qu'à 40 ans. Sa fille, Marion, est elle aussi d'ailleurs est bien engagée dans cette lutte puisqu'elle ne considère pas le droit des femmes comme quelque chose d'acquis mais contre lequel doit être les femmes doivent continuer à se battre. Mère et fille écrivent d'ailleurs sur le sujet. Beaucoup de passages m'ont émus dans cet ouvrage mais je n'en citerais que deux pour ne pas trop vous gâcher l'intrigue de l'histoire : la passion extraconjugale et pourtant jamais cachée que vivra Marion avec un irlandais du nom de Brian et lorsqu'Alice, qui se voit désormais devant les nouvelles technologies, se refuse à acheter une nouvelle plaque de cuisson à induction. Elle, ce qu'elle veut, c'est sa bonne vieille gazinière et rien d'autre. Elle voit bien qu'elle vieillit, elle aussi aussi, ce roman, est-il non seulement un magnifique ouvrage dédié à la vie mais surtout un long cheminement pour se préparer à mourir. Que vous dire de plus ? Une écriture bouleversante, des histoires qui s'entremêlent sans jamais se répéter ni même gêner le lecteur dans la chronologie, ou alors légèrement le déstabiliser par moments.

Un véritable bijou à découvrir sans faute que je recommande donc, non seulement aux femmes mais aussi à tout un chacun ! En effet, messieurs, n'ayez pas de préjugés et foncez ! Lisez, je ne peux que vous le conseiller !
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Bonsoir Moïra, je sais que tu m'attends, c'est la vie. Mais patiente encore car je ne suis pas prête. Qui l'est au fond ? Alice oui. Après avoir livré tant de batailles, elle veut gagner la dernière et tu l'accompagnes avec bienveillance. Quel personnage Alice, tu ne pouvais que l'aimer. Moi aussi et je lui dit merci. Merci pour ces combats rudes qui ont permis aux femmes d'avoir le droit de vote, l'IVG et tant d'autres libertés qui semblent couler de source aujourd'hui. Mais sans des Alice et des Simone, que serions nous encore obligées d'endurer. Les jeunes nous trouvent dépassées car nous y faisons encore très attention à ces droits gagnés chèrement et nous passons pour des vielles soixante huitardes aigries, out. Mais prenez-garde, chères jeunes femmes il suffit d'une loi pour autoriser ou interdire, confirmer ou supprimer une liberté et c'est vite fait car le fruit n'est pas encore mûr, il ne faut pas croire que les vieux relents de la pourriture soient morts, ils sont juste endormis et nous attendent pour nous remettre à nos fourneaux. Enfantons dans la joie et choisissons nos vies. Encore une fois merci Benoîte Groult pour ce livre qui m'a fait beaucoup rire (moi aussi je commence à compter les marches et je surveille le genou gauche, non mais c'est qui qui commande encore !?), m'a fait voir la vieillesse avec bonheur et réalisme et vivre une jolie histoire d'amour pleine d'embruns irlandais au delà des générations.
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Ce livre annoncé comme un roman ressemble plus à un récit voire un essai sur la vieillesse et même si le nom des protagonistes sont fictifs ont reconnait bien les proches de Benoîte Groult alias Alice. C'est à la fois avec humour et réalisme qu'elle dénonce une société dans laquelle le jeunisme est exacerbé, où l'amour des vieux a sombré contrairement à ce qui se passait dans l'Antiquité. D'ailleurs, c'est souvent à travers Moïra, la destinée, que l'auteure s'exprime mais je n'ai pas toujours trouvé cela entièrement convaincant. Je préfère ses propos plus factuels lorsqu'elle décrit ses recherches pour acquérir un ordinateur par exemple car c'est très drôle et tout à fait juste.

Comme j'ai partagé les idées féministes de Benoîte Groult notamment celle de la lutte pour le droit à l'avortement, je partage aujourd'hui ses idées sur le droit de mourir dans la dignité. Ce ne sont pas des sujets faciles à aborder mais ils sont essentiels et je suis admirative qu'elle ait pu nous faire part de son engagement jusqu'à quatre-vingt-seize ans, l'âge où elle nous a quittés.


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Dans ce roman qui n'en est pas vraiment un, on suit une famille, ou plutôt les femmes d'une famille: Alice, vieillissante, est journaliste et féministe engagée. Sa fille Marion, qui vit d'un côté un amour-passion de toute une vie avec Brian, un Irlandais, et d'un autre, un amour quotidien, mais néanmoins fort et sincère avec son mari. Sa soeur Hélène, qui est un peu comme le prolongement d'elle-même.
D'un chapitre à l'autre, on change de narrateur et on passe du récit à la lettre écrite à Hélène. Et puis, en fil d'Ariane, en toile de fond, le personnage principal, c'est Moïra. Moire qui, dans la mythologie grecque, représente la Destinée. C'est elle qui alimente toutes ces vies, les mène doucement vers la vieillesse et la fin. Elle éclaire le lecteur avec son oeil avisé, ses excuses, sa vision de la vie, elle qui est immortelle.

Ce livre est très particulier, avec pas mal d'humour, beaucoup de tendresse aussi. Il n'y est pas question que de femmes non plus, pas non plus que de vieillesse et de temps qui passe. Il y est beaucoup question d'amour.
La plume est belle, intense, forte. C'est aussi déstabilisant, car on ne sait pas où l'autrice nous mène, et pourtant on ne se perd mais. Et quelle fin... Comme je les aime, tout en douceur et en points de suspension.
Je pense que je me souviendrai longtemps de ce livre.
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Que ça fait du bien un roman vivifiant sur le temps qui passe, les amours qui durent ou pas, du socialement incorrect, bref un texte sans langue de bois sur un sujet universel : la vieillesse.

Ce livre sorti en 2006 contrairement à nous ne prend pas une ride. Il est intemporel et je vais le garder sous le coude pour une relecture tous les 10 ans, tant c'est un remède efficace contre l'angoisse de vieillir, voir de mourir. Une invitation à ne pas se torturer mais à oser vivre jusqu'à la dernière goutte.

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Un livre extraordinairement lucide, mais non dénué d'humour, sur le vieillissement et les renoncements.
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Excellentes observations de Benoite Groult sur les difficultés de la vieillesse
BG est une combative et une lutteuse, elle se trouve un nouveau combat à 80 ans, elle milite pour le droit et la liberté de l'euthanasie et du libre choix
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J'ai lu ce livre il y a déjà un certain temps, mais j'ai le souvenir d'un roman lumineux, vraiment beau.
De très belles images, dans un style littéraire et pourtant très accessible. Une façon d'appréhender le destin irrémédiable de tout un chacun : la mort.
Je crois me souvenir que B. Groult était licenciée en Lettres Classiques: elle a intégré sa vision de la vieillesse et de la mort en s'inspirant certainement des civilisations antiques, qui ne les cachaient pas honteusement comme aujourd'hui.
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Benoîte Groult publie cet ouvrage en 2006 alors qu'elle a 86 ans et n'a pas écrit de roman depuis 1988 ! Un retour à la fiction pour témoigner de la vieillesse, de l'âge auquel la vive confiance et la douce insouciance n'appartiennent plus, de l'âge incompris auquel la lucidité s'installe et avec elle les doutes.

Nous suivons les routes et les réflexions de plusieurs femmes dont Alice, 80 ans, et sa fille Marion. Sur leurs routes, quand elle en juge le tracé injuste, l'omnisciente Moira, « destinée » dans la mythologie grecque, vient parfois offrir de joyeuses intersections, d'heureux chemins parallèles.

Aidée par la bienveillante Moire, Alice, journaliste féministe à la retraite et « jeune » écrivaine, grand-mère consternée et soeur comblée, affronte avec panache la vieillesse. La vieillesse dans son corps, la vieillesse dans le regard des autres, des jeunes, la vieillesse dans une société en incessante et rapide mutation. Une vieillesse parfois subie, parfois assumée et revendiquée, mais toujours tournée en dérision par l'humour décapant du personnage.

Marion quant à elle, revendique un mariage moderne respectant la liberté de l'autre mais souffre pourtant parfois d'être la Beauvoir actuelle d'un Sartre un peu trop affranchi. Moira fera d'elle l'amante passionnée d'un bel irlandais. Ce sont là deux relations amoureuses durables et parallèles qui évoluent dans le temps entre joies et incertitudes, et qui font réfléchir le lecteur sur la marche du temps au sein du couple.

S'il s'agit d'une fiction, c'est toutefois une oeuvre très personnelle que nous livre l'auteure. Les deux magnifiques personnages de femmes qu'une génération pourtant sépare portent chacune en elles une part de Benoîte Groult. On retrouve en l'une ou l'autre l'engagement féministe, le goût de la liberté, l'attachement à la Bretagne, la passion du jardin, de la pêche, l'écriture, les avortements multiples, la difficulté d'une union « libre », l'importance de l'amour sororal, …

J'ai 28 ans, cette histoire m'a parlé et je me suis pleinement identifiée à ces femmes. Les mots sont beaux et les images si justes et qu'elles ne peuvent que toucher le lecteur, et le faire réfléchir à sa propre vie, son propre destin. Au sein de la narration d'Alice, l'auteure écrit au début de l'ouvrage « L'âge est un secret bien gardé. Dire ce qu'est la vieillesse c'est chercher à décrire la neige à des gens qui vivent sous les Tropiques ». Benoîte réussit pourtant à faire de l'hiver une saison universelle en laissant entrevoir avec justesse et sans craintes quelques flocons de neige même aux lecteurs qui du haut de leurs quelques printemps vivent encore en été.
Lien : http://lesepicurieuses.fr/la..
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Excellent livre, surtout quand comme moi, on est concerné. A prendre dans ce cas, avec " dérision".
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