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sur 1155 notes
Glaçant! Très difficile à lire pour moi. Toutes mes fibres de mère ont été émues.
Pourtant j'ai trouvé que l'auteur disait beaucoup en peu de mots. C'est un texte étudié en classe et je le trouve pertinent. Court pour les élèves qui peinent à lire de longs écrits et à la fois percutant. Néanmoins, il faut réellement l'accompagner, certains passages sont vraiment difficiles.
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Bonjour à toutes et à tous,

Les contes de fées se caractérisent généralement par trois éléments :
- Ils racontent des événements imaginaires, voire merveilleux,
- Ils sont destinés à divertir et, en fin de compte, à transmettre une moralité.
- Ils sont l'expression de la tradition orale.
Bien qu'à l'origine "folkloriques" et oraux, ils font désormais partie de la littérature savante, ce qui a conféré aux "contes de fées" un statut noble.

Cependant, dans ce modeste récit d'une centaine de pages, Jean-Claude Grumberg retient quelques motifs structurels. La foi et la bonté inébranlable de certains personnages, mais aussi la cruauté et le sadisme d'autres. Telle est la nature de ce "petit" bijou.

Des fées, dans le monde ici restitué, il n'y en a pas, il n'y en a plus…

Dans une grande forêt vivent pauvre bûcheron et pauvre bûcheronne en mal d'enfant. À proximité de chez eux se trouve une ligne de chemins de fer. Des trains passent régulièrement, trop régulièrement… Tout autour, c'est la guerre…

J'ai été soufflé littéralement par cette histoire terrible, vécue au plus près de ce qu'on nommera plus tard l'Holocauste. J'ai apprécié les rebondissements de ce conte en dehors des sentiers battus, ils sont par bien des aspects surprenants et donnaient à réfléchir. J'avais oublié que tous les contes ne se finissent pas toujours bien, ou pas si bien que ça, il m'est resté parfois un goût un peu amer… Car comme un enfant qui écoute raconter une histoire qui fait peur, je me suis surpris à espérer…

C'est écrit avec beaucoup d'humilité et d'amour aussi !
Bravo Monsieur Grumberg…
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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"Un bucheron et une bucheronne en mal d'enfant"... Tout l'univers du conte est utilisé dans ce tout petit récit qui nous plonge dans l'horreur de la seconde guerre mondiale.
Une lecture rapide, efficace qui interpelle... les messages passent...
A lire absolument...
(Je pense que la version audio de ce livre avec Pierre Arditi, comme conteur, doit être particulièrement captivante et poignante).
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« Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n'est pas le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir. Allons … »

Comment évoquer l'horreur de la Shoah en mêlant fausse naïveté et fausse légèreté ?

Jean-Claude GRUMBERG nous apporte la réponse avec ce conte.
Un conte qui commence comme tout les contes par : « Il était une fois ». On y retrouve un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne vivant dans une cabane dans les bois.
Tous deux sont très pauvres. La vie est dure. Ce, d'autant plus en temps de guerre.

Le pauvre bûcheron est requis à des travaux d'intérêt public tandis que la pauvre bûcheronne s'affaire toute la journée, dans la forêt, à trouver de quoi se chauffer et manger.
Une forêt traversée par un seul et unique train. Un « train de marchandises » selon le bûcheron.

« Marchandises », il n'en faut pas plus à la bûcheronne pour rêver. Elle cale désormais son rythme sur celui du train. Guette ses allers et retours. Elle prie devant son passage. Elle espère que celui-ci aura pitié de sa faim, pitié de sa situation, et qu'il lui offrira quelque chose. En attendant, tout ce qu'elle a, ce sont des bouts de papiers jetés à travers les fenêtres de ce train. La pauvre bûcheronne ne sait pas lire. Elle imagine que ces bouts de papier sont l'annonce d'un cadeau à venir. Alors, elle les garde précieusement. Elle les chérit.

Et, un beau jour d'hiver, elle reçoit enfin un cadeau de ce train. Un bébé jeté d'une des fenêtres de cette machine merveilleuse. La plus précieuses des marchandises. Elle n'en demandait pas tant, elle qui rêvait d'être mère. La voilà heureuse. La voilà comblée.

Derrière ce nourrisson jeté par l'une des fenêtres du train se cache un mari, un père de jumeaux, un ex étudiant en médecine devenu coiffeur à Drancy.

C'est lui qui est dans ce train avec sa femme, ses deux nourrissons et tant d'autres encore. Ce sont eux qu'on a entassé dans un train à bétail en partance de Drancy.

C'est lui qui voit le lait maternel de sa femme s'amenuir. C'est lui qui comprend que ces jumeaux ne survivront pas tous les deux au voyage. Lui qui prend la décision d'en sauver un. Au hasard. Celui qui restera avec eux aura toutes les chances de vivre. du moins le croit-il. Il en prend donc un – au hasard – et le jette par la fenêtre.

Pour connaître la suite de ce merveilleux conte, je ne peux que vous en recommander la lecture. L'histoire est belle. L'histoire est triste. L'histoire est heureuse aussi. Et, on y parle d'amour.

Avec sa sublime plume, Jean-Claude GRUMBERG nous rappelle l'importance de l'amour dans des moments comme ceux-ci.

« Voilà la seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vraie vie. L'amour, l'amour offert aux enfants, aux siens comme à ceux des autres. L'amour qui fait que, malgré tout ce qui existe, et tout ce qui n'existe pas, l'amour qui fait que la vie continue. »


Lien : https://unlivreunvoyage.com/
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Lors du premier rendez-vous du club de lecteurs que j'anime, quelqu'un avait parlé de ce conte de Jean-Claude Grumberg. Je n'ai donc pas hésité à le demander lors du Masse critique de Babélio consacré à la rentrée littéraire. Cependant, je n'avais pas réalisé que j'avais demandé la version audio, lue par Pierre Arditi. Grosse surprise donc à réception de recevoir ce format avec lequel je ne suis pas très à l'aise. Heureusement, le texte est court (1h30) et la voix de Pierre Arditi toujours très belle… Et puis, de Jean-Claude Grumberg, je connaissais Les courtes, texte théâtral fort et symbolique, je savais donc peu ou prou où je mettais les pieds. Dès le début du récit, nous rencontrons les personnages. D'un côté, ce couple et ses deux bébés, des jumeaux, dans un train à bestiaux en provenance de Drancy. de l'autre, une pauvre bûcheronne en mal d'enfants qui longe tous les jours la voie ferrée et récupère la plupart du temps des petits papiers pliés. Dans le train, il n'y a soudain plus assez de lait pour les deux enfants. En voyant cette vieille femme suivre le train dans la neige, le père décide donc de sauver l'un des deux. Il entoure un des bébés de son magnifique châle de prière et le lance dans la neige. La pauvre bûcheronne récupère le paquet, qu'elle pense provenir du Dieu du train et découvre alors une bien précieuse marchandise. Elle manque cependant de lait, et son époux est hostile à cette enfant récupérée du train des sans coeurs. Mais la pauvre bûcheronne va tenir bon, trouver des solutions, tandis que loin de là la famille de la petite arrive dans un camp… Je ne vais pas vous en dire plus sur ce texte, très court, symbolique et fort, qui raconte la déportation d'une manière subtile et émouvante. Il fait partie de ces textes essentiels, à l'instar de Matin brun, à avoir chez soi et à transmettre. J'ai été un peu gênée par le format qui m'a demandé de m'isoler pour l'écouter, ou d'attendre que je sois seule. Ce n'est décidément pas un format pour moi.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Il s'agit d'un conte moderne dont le cadre est la seconde guerre mondiale et son lot d'atrocités. On retrouve tout ce qui caractérise un conte : un bois épais, des méchants qui chassent des gentils, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. Ces derniers ne peuvent pas avoir d'enfants mais, un jour, quelqu'un jette du train qui traverse le bois un bébé. Pauvre bûcheronne récupère cet enfant et y voit l'intervention des dieux qui ont enfin entendu ses prières. C'est une petite fille. Elle était avec ses parents et son frère jumeau dans un train de la mort. Elle est juive, une « sans coeur ». Quand son père a compris ce qui les attendait et a vu que sa femme ne pouvait plus nourrir les deux bébés, il en a eu ce geste fou d'en prendre un au hasard et de le de le faire tomber dans la neige près de cette bûcheronne en espérant qu'elle le sauverait. Pauvre bûcheron est révolté par cette idée. Ce bébé est une sans coeur, elle doit mourir. Mais, petit à petit, il découvre qu'un coeur bat sous cette petite poitrine et il s'attache à son tour à cette petite « « marchandise » qui devient précieuse à ses yeux au point qu'il est prêt à donner sa vie pour la sauver des miliciens. Un très beau conte sur une période terrible dont la morale pourrait être que l'amour (celui du père pour sa fille qui fait ce geste désespéré de la jeter du train mais aussi celui des bûcherons pour un enfant qui n'était pas à eux) est plus fort que tout et triomphe même des pires atrocités. A méditer et à ne jamais oublier.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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Pauvre bûcheron et pauvre bûcheronne vivent dans la forêt profonde. Tout autour, la guerre. Tandis que l'homme travaille pour le régime, la femme s'efforce de trouver quelque nourriture. Mais, comme il n'y en a pas, pleine d'espoir, elle va chaque jour contempler le train qui traverse leur domaine. Car c'est un train de marchandises. Et, qui sait, un jour de chance, peut-être l'une d'elles se détachera-t-elle et viendra-t-elle améliorer leur quotidien ? Et en effet, un beau jour, c'est ce qui se passe. Un paquet enveloppé dans un châle brodé et lancé par une main anonyme atterrit aux pieds de la femme.
Si le nom de Jean-Claude Grumberg ne m'est pas inconnu, je n'ai pourtant encore rien lu de lui. Je l'entends parler de sa dernière oeuvre et il me donne envie de la découvrir. L'auteur dit quelques mots de sa famille, raflée sous ses yeux en 1942, alors qu'il n'avait que trois ans. Son père est emmené à Drancy, puis à Auschwitz par le tristement célèbre convoi n°49, dont il parlera dans cette histoire. Mais quoi ? Encore un livre sur la guerre, les camps, la Shoah ? N'en a-t-on pas déjà lu des milliers ? Peut-être, mais pas comme celui-ci, car Jean-Claude Grumberg a choisi le conte. Quelque chose de beau, tendre, merveilleux, donc ? Eh bien non, car les contes sont remplis d'ogres, de sorcières, de maléfices. D'emblée, on est surpris par le ton ironique : « Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Non, non, non, non, rassurez-vous, ce n'est pas "Le petit Poucet" ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons... »
Il met en parallèle deux familles. D'un côté, dans ce bois, pauvre bûcheron et sa femme, sans enfants, illettrés, obligés, pour lui de servir les occupants, pour elle de s'échiner à dénicher de quoi ne pas mourir de faim. Ils n'ont pas de nom. Les lieux non plus. Mais dans ce pays glacé, traversé par les sinistres convois, il n'est pas difficile de reconnaître la Pologne.
De l'autre côté, des gens aisés. Lui est étudiant en médecine à Paris. Ils sont inconscients de la gravité de la situation pour des juifs comme eux. Enfin, des « sans coeur », comme on les appelle. Aussi, quand ils apprennent qu'ils vont avoir des jumeaux, ils se demandent si c'est bien le moment de mettre au monde « deux enfants juifs d'un coup ». Pourtant, en dépit de toute logique, ils décident de les garder. Lors de l'accouchement dans une clinique discrète, on leur suggère de laisser les petits et de « les confier à une famille sûre ». Alors, la mère se récrie : « Quelle famille pour eux peut être plus sûre que celle composée de leur propre père et de leur propre mère ? »
Le lecteur va alors suivre ce convoi 49 qui avait emporté les parents de l'auteur, et le destin de ce couple, comme eux enfermé à Drancy, puis envoyé à Auschwitz. En même temps, il découvre la misérable vie de nos deux bûcherons, qui regardent passer ces trains de marchandises, mot qui fait rêver la pauvre femme et explique le titre de l'opuscule. Car, en une centaine de pages seulement, Jean-Claude Grumberg nous a conté le destin de ces deux familles et a résumé les moments marquants de la Deuxième Guerre mondiale, symbolisés à travers des métaphores transparentes, comme ces belligérants nommés « verts-de-gris » ou « rouges », par exemple.
Le tour de force est d'avoir écrit une histoire triste, évidemment, mais qui place à l'avant-plan la force de l'amour qui triomphe de l'adversité.
Une belle leçon à consommer sans modération et à tout âge.
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Au fin fond d'une forêt, un bûcheron et une bûcheronne luttent contre la faim qui les taraude depuis que la guerre sévit dans le monde. Dans un train où on l'a parqué avec des centaines d'autres, un père ose un geste désespéré pour sauver un de ses jumeaux qui viennent de naître. Nous sommes en 1942, et ce n'est pas conte pour enfant.
Un texte court et percutant. Encore un texte sur l'holocauste, oui. Il remet de l'espoir où on pensait qu'il n'y en avait plus, il ne triche pas sur l'horreur que l'on connait deja beaucoup trop bien, il donne une ampleur universelle à des personnages anonymes et utilise le filtre du conte pour ces histoires qui méritent d'être racontées, que l'on choisit de croire ou pas, à la frontière de l'indicible. A mettre dans les mains des plus jeunes et à relire, plusieurs fois dans sa vie, pour rester humain.
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Il était une fois un dimanche matin et un livre posé sur la table de la cuisine. Ce livre était pour la fille cadette mais la mère décida de le lire. Il était une fois un dimanche matin un peu plus tard … et une mère en larmes suite à la lecture de ce court texte.

Je vais choisir ici d'en dire le moins possible sur ce conte afin de vous mettre dans les mêmes conditions que furent les miennes. Sachez simplement qu'il est question d'un couple de bûcherons, de train, de mort et d'amour. Sachez aussi que livre, étudié au collège, est une de mes plus belles découvertes de cette année. Si vous en avez l'occasion, volez l'exemplaire de votre enfant, sinon empruntez-le, achetez-le, offrez-le, cela en vaut la peine. Vous découvrirez la plus précieuse des marchandises et bien plus que cela.
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Très court conte, sur l'histoire d'une enfant miraculeusement sauvée des flammes de l'enfer nazi !

Le papa d'une petite fille juive arrive à l'envoyer par la fenêtre d'un train qui part vers les camps de concentration, quasiment dans les bras d'une pauvre bûcheronne.
On suit en parallèle la vie du père, dans les camps, et la vie de cette petite fille.

Je découvre cet auteur avec ce conte, et lirai probablement d'autres choses de lui.
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