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sur 1141 notes
"La plus précieuse des marchandises" tout est dans le titre... Un conte inattendu, dont les schémas classiques sont chamboulés au profit d'une histoire pas comme les autres.

Ce livre est un petit chef-d'oeuvre ! Jean-Claude Grumberg nous conte l'histoire d'un bûcheron et d'une bûcheron entre la France et l'Allemagne, dans la tourmente de la guerre mais également de leur quotidien. Qui est cet enfant qui va bousculer leur quotidien, leurs certitudes ?

LIVRE DISPONIBLE AUX ÉDITIONS FERYANE
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Arrive parfois ce grand moment de solitude du lecteur face à un texte qu'il est censé aimer, par lequel il est censé être ému. Un texte qui ne récolte que des louanges, des montagnes d'étoiles. Un texte dont le thème - la Shoah et sa mémoire - est pourtant un de ceux qui le fascinent, l'intéressent au plus haut point, le percutent à tous les coups. Arrive donc parfois ce grand moment de solitude pendant lequel le lecteur, perplexe se demande pourquoi ce texte ne provoque pas la réaction escomptée, bien au contraire.

Jean-Claude Grumberg a choisi la forme du conte pour raconter une histoire qui aurait pu être vraie, qui est peut-être vraie mais qu'il propose ainsi de considérer comme pure invention. Une histoire que l'on raconte à ses enfants afin qu'ils en tirent la substantifique morale censée prévenir la survenance de faits identiques dans la vraie vie. L'histoire d'un bébé, jeté par son père de l'un des convois qui rejoignaient un camp d'extermination pendant la seconde guerre mondiale, et recueilli par une "pauvre bucheronne" ignorante (de la destination du train et de la nature de ses marchandises) dans la forêt malgré l'hostilité marquée des autorités pour les "sans âmes". Ce bébé, "offert par le train" devient pour le couple de bûcherons "la plus précieuse des marchandises".

Honnêtement, je ne vais pas ici critiquer ce livre ou même le parti-pris de Grumberg dont j'admire nombre d'écrits. Non, j'essaye juste de comprendre ce qui m'a gênée dans ce texte et m'a mise mal à l'aise. Qui réside exclusivement dans la forme choisie, très courte, lapidaire, à mille lieux des nombreuses recherches, des écrits foisonnants nécessaires aux historiens, aux intellectuels et aux écrivains pour rassembler les faits et donner à voir de façon exhaustive la mécanique implacable, de l'idéologie à la mise en oeuvre, en passant par la complaisance. A mille lieux également de l'incarnation portée par la forme romanesque dans la mise en scène des victimes et de leurs bourreaux. Ils sont nombreux les romanciers à éclairer cette période en explorant les tréfonds de l'âme humaine, en questionnant toujours plus avant (parce que contrairement à ce que j'entends parfois, ce ne sera jamais assez) pour tenter de comprendre et peut-être d'éviter, une autre fois... Alors dans tout ça, qu'est-ce qu'un conte ? A quoi sert-il ? Je n'ai tout simplement pas compris.

Alors je lis les chroniques des autres, je me dis que je fais peut-être partie de ceux qui ont déjà énormément lu sur le sujet, alors ce petit texte ne m'apprend rien, ne suscite rien que d'autres lectures n'aient déjà largement provoqué. Et puis je me dis que tant mieux, si d'autres y puisent quelque chose d'utile, parce que parler d'amour, d'humanité, ma foi, ça ne peut pas faire de mal.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les seuls contes que j'ai lu sont les contes pour enfant, je n'avais jusqu'à cette lecture jamais eu l'occasion de lire un conte pour adulte! Quelle surprise... Un conte pour aborder l'horreur de la Seconde Guerre Mondiale avec des mots simples, imagés tout en maniant l'ironie pour raconter l'indicible Les privations et difficultés des civils nous sont décrits par l'histoire de bûcheron et bûcheronne et celle de la Shoah par une famille de "sans-coeur", le destin de ces deux familles va être lié par un acte de désespoir qui sera salvateur pour la plus précieuse des marchandises.

La tension est là tout au long de notre lecture, les personnages sans nom n'en sont pas moins attachants. L'amour dans ce conte est bien la chose la plus précieuse et permet à l'ensemble des protagonistes de se dépasser pour leur survie. Ce récit m'a happée, transportée.

Un livre court, un ton décalé par rapport à l'ensemble des récits que j'ai pu lire sur ce thème, porté par un plume intense. Si vous avez une heure devant vous lisez-le! Un conte porte un regard sur la réalité par le biais du fantastique et permet d'instruire en s'amusant. Utiliser cette structure pour aborder ce thème dur est une idée extraordinaire, sans alléger le drame qui a eu lieu, il permet de le rendre accessible.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Un conte magnifique comme une pièce de théâtre où JC Grumbert excelle.
Ce conte devrait être lu dans toute les écoles pour alimenter la mémoire de nos enfants, car à cet âge là on mémorise les contes pour toute notre vie. Et ce conte aurait le mérite de montrer ce qu'il ne faudrait jamais oublier.
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♥ « Dans bien des contes, et nous sommes bien dans un conte, on trouve un bois. Et dans ce bois, un espace plus touffu qu'alentour, où l'on ne pénètre qu'avec difficulté, un espace sauvage et secret, protège des intrus par sa végétation même. Un lieu retiré où ni homme, ni dieu, ni bête ne pénètre sans trembler. »
(P.42)

♥ Pour faire un conte, il faut inventer un décor, des personnages, des méchants, des gentils. Il faut narrer le quotidien, sa léthargie, son immobilisme, jusqu'au jour où survient l'événement. L'inattendu, l'incroyable, l'étourdissant hasard qui transforme tout. Il faut que le désespoir côtoie l'euphorie, que l'ultime recours des uns devienne le préambule d'une vie nouvelle pour d'autres. Il faut la nuit, il faut le jour.

♥ Alors un chemin de fer, par un rude hiver, dans une forêt dissimulée, à laquelle nul ne prête attention. Au creux de celle-ci demeure un couple de bûcherons ; l'homme travaille tout le jour, alors que la femme espère le miracle impossible. La naissance d'un enfant. Tous les jours, elle se rend près du chemin de fer sur lequel passe un train dont elle ne connaît ni la provenance, ni la destination ; elle sait seulement qu'il traverse la forêt et alors elle prie. de toutes ses forces, de toute son âme. Elle bénit ces hommes et ces femmes qui se déplacent. Si seulement elle savait. Si seulement…

♥ Un jour d'hiver, elle s'approche et voit une main à travers les grilles qui barrent les fenêtres, et un objet qu'on jette dans l'épaisse neige. Elle perçoit un cri, plus strident que le sifflement du train. Ses prières exaucées ; voilà jaillit de nulle part l'enfant tant rêvé.

♥ Pour faire un conte, nous disions, il faut inventer un décor, des personnages, des méchants, des gentils. Il faut la douleur, la souffrance, la mort, la cruauté et la haine ; il faut aussi l'amour le plus absolu, l'abnégation la plus totale. Je dis inventer… Mais la plus folle hérésie ne résiderait-elle pas dans le simple fait que la réalité et l'histoire créent elles-mêmes les pires contes qu'on ait jamais voulu inventer ?
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Il était une fois...de pauvres bûcheron et bûcheronne polonais qui voient passer chaque jour un train de marchandises...et Dinah, son mari et leurs jumeaux, famille juive déportée depuis Drancy , qui passe dans un de ces trains sous les yeux de pauvre bûcheronne. le mari de Dinah qui, comprenant qu'aucun d'entre eux ne reviendra, jette par la fenêtre du wagon l'un des jumeaux, la plus précieuse des marchandises que pouvait ramasser pauvre bûcheronne, qui l'élève avec l'aide du lait d'une chèvre. Rien n'est vrai dans ce conte sinon l'amour, qui rend l'espoir possible et fait tenir malgré l'horreur. Un conte indispensable, à faire lire aux élèves de 3e et après.
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A travers ce conte, à travers cette histoire qui n'est pas vraie, l'auteur dit l'indicible, raconte l'inhumanité et fait un travail remarquable de mémoire afin que jamais, jamais, nous n'oublions ce qui s'est déroulé durant la seconde guerre mondiale, que la Shoah a bien existé et que des dizaines de millier de juifs ont été séparés de leur famille, déportés et assassinés.

Un conte à lire, aux petits comme aux grands, afin de ne jamais oublier.
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Je découvre Jean-Claude Grumberg à travers ce conte, car il s'agit bien d'un conte. le décor est planté où vivent le pauvre bucheron et la pauvre bûcheronne. Un évènement va pertuber cette vie établie, un cadeau tombé du train... c'est un conte, on y entendra ce que l'on souhaite, ce que l'on pourra y entendre. C'est court et c'est vif, c'est au temps de la shoah. Comme tout conte, le dénouement nous offrira un retour à un équilibre et l'auteur nous rappellera que rien n'est vrai. La seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vraie vie c'est... l'amour.
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Un récit contant la noirceur de l'homme, son inégalable convoitise, son ignorance écrasante pouvant le conduire à toute les ignominies.
Un récit contant aussi la bonté de l'homme, sa capacité parfois incroyable à convaincre du bien, à transmettre la paix et l'amour.
Un conte cruel et émouvant évoquant la complexité de l'âme humaine. Un conte merveilleusement douloureux narrant l'agonie du monde empreint toutefois de soubresaut d'espoirs.
Un conte pour ne pas oublier que les « sans coeurs », peu importe qui ils ont été, qui ils sont, ou qui ils seront, ont un coeur.

Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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Glaçant! Très difficile à lire pour moi. Toutes mes fibres de mère ont été émues.
Pourtant j'ai trouvé que l'auteur disait beaucoup en peu de mots. C'est un texte étudié en classe et je le trouve pertinent. Court pour les élèves qui peinent à lire de longs écrits et à la fois percutant. Néanmoins, il faut réellement l'accompagner, certains passages sont vraiment difficiles.
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