AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 2459 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme beaucoup d'anciens nazis, Josef Mengele se réfugie en Amérique du Sud après la guerre. Il part en Argentine où le gouvernement de Peron est particulièrement compréhensif avec lui et ses comparses. Mais en Allemagne on veut juger ces criminels et la traque ne va pas cesser pendant des années. Mengele va toujours devoir se cacher, fuyant de l'Argentine au Paraguay, puis revenant en Argentine. Passant du métier de médecin à celui de vendeur d'appareils agricoles, comptant sur ses anciens amis qui l'aideront toujours. Mais avec sa famille c'est plus difficile… Toute cette partie de sa vie va être une fuite avec un faux nom, des adresses successives, des fausses alertes, jusqu'à sa mort mystérieuse, mais visiblement naturelle, sur une plage en 1979.

Olivier Guez est un spécialiste du nazisme et des questions juives et pour ce livre il a fait un travail de recherche important. Néanmoins il se lit comme un roman et permet à tout le monde de côtoyer un criminel nazi, responsable de milliers de morts. Ce qui ressort de ce livre est l'absence totale de remords de la part de Mengele. Il soutiendra toujours qu'il a agit sur les ordres d'Hitler pour faire ses expériences médicales effroyables, et cela pour l'amélioration de la connaissance en génétique. Il apparaît ici comme un être orgueilleux, imbu de sa personne, donneur de leçon, profiteur. Et aussi un être lâche qui passera sa vie à se cacher et à profiter des personnes qui l'ont aidé.

Bref c'est une plongée dans l'histoire et aussi dans une âme humaine particulièrement noire. Ce livre m'a rappelé « Hôtel Adlon » de Philip Kerr dont le dernière partie se passe à Cuba en 1954 où d'anciens criminels nazis se sont réfugiés et se sont enrichis, protégés par le pouvoir en place.
Commenter  J’apprécie          205
Lu en deux jours, je n'ai pu le lâcher.
C'est ce que j'appelle un livre didactique, fort intéressant, j'y ai appris quantité de choses, mais point de sensibilité.
Vous me direz que Mengele n'est pas un enfant de coeur et, du coup, il ne peut y avoir une sorte de littérature dite sensible ou poétique, et vous aurez raison.
Certes.
Mais cela m'a gêné.
Par contre, je loue l'auteur pour ses recherches nombreuses, une somme de travail considérable.
Cet ange de la mort, ce médecin monstrueux, a été d'une lâcheté exemplaire.
Il a eu peur durant toute sa cavale, craignant à tout moment de se faire prendre.
Courageux personnage qui n'hésitait pas à jeter les nourrissons juifs vivants dans le feu.
C'est cela qui m'a le plus marqué, cette absence de remords, ce mantra nazi qui l'accompagnera jusqu'à sa mort en 1979.
Un bien triste sire.
Un monstre.
Alors oui, j'ai aimé ce livre, fort bien documenté comme je l'ai déjà dit, mais il m'a manqué ce petit quelque chose de plus, ce "je ne sais quoi" qui nous fait aimer un livre plutôt qu'un autre.
Du coup, je n'ai pas compris le prix dont il a fait l'objet la dernière rentrée littéraire 2017.
Ah le mystère des prix littéraires !
Commenter  J’apprécie          190
une note peut-être un peu basse pour cette fuite en avant d'un des acteurs les plus meurtriers de la seconde guerre mondiale mais c'est à cause d'Olivier Guez; je m'explique: les déboires de J. Mengele sont contés avec tant de justesse et force détails que le personnage, par endroits attire une certaine empathie, ce qu'on ne voudrait pas ressentir mais il reste un humain dans ses faiblesses et sa vieillesse; qu' on croirait son histoire sortie tout droit d'un écran de cinéma; d'ailleurs, les références ne manquent pas. Et pour reprendre l'exemple cinématographique " des garçons qui venaient du Brésil" le personnage de Mengele paraissait beaucoup plus antipathique. Quand à Fritz Bauer, son histoire retrace dans les détails la traque d'Eichmann mais aussi tous les pièges , la méfiance et la défiance de ses collègues et entourage.
Commenter  J’apprécie          182
Me voilà bien perplexe après cette lecture... Il me faut à présent tenter d'expliquer d'où vient ce sentiment de malaise qui m'a saisie après le premier tiers du livre et a rendu la fin de mon parcours assez pénible. Ce n'est pourtant pas la première fois que je saisis l'occasion offerte par un romancier d'explorer les versants les plus noirs de l'âme humaine en se glissant dans la peau et dans la tête des pires salauds que la terre ait portée. le principe ne me gêne pas a priori. Alors ?

On ne peut pas taxer non plus Olivier Guez de complaisance. En retraçant les trois décennies de la vie de Mengele en Amérique du sud, il ne cherche jamais à provoquer la sympathie ou même la pitié envers ce criminel qui d'abord se cache, aidé en cela par les gouvernements argentins, paraguayens puis brésiliens, puis se terre, hanté par la peur d'être déniché par les chasseurs de nazis qui ont déjà efficacement montré de quoi ils étaient capables en enlevant Eichmann pour le juger et l'exécuter en Israël. L'auteur met sa plume au service de la compréhension de la nébuleuse qui a permis au bourreau d'Auschwitz de mener impunément sa vie à son terme. Réseaux d'anciens nazis et de collaborateurs aidés par les entrepreneurs allemand, amnésie de la scène politique allemande et internationale, complicité des dictatures sud-américaines et même quelques bourdes ou mésententes des services secrets israéliens sont autant de mailles trop lâches d'un filet qui n'a jamais pu se refermer. En faisant cela, il n'épargne aucun des protagonistes de cette odieuse organisation. A commencer par le "héros" lui-même :

"Sa femme Irene l'avait remis sur pieds. Arrivée à Auschwitz pendant l'été, elle lui avait montré les premières photos de leur fils Rolf né quelques mois plus tôt et ils avaient passé des semaines idylliques. Malgré l'ampleur de sa tâche, l'arrivée de quatre cent quarante mille juifs hongrois, ils avaient connu une seconde lune de miel. Les chambres à gaz tournaient à plein régime ; Irene et Josef se baignaient dans la Sola. Les SS brûlaient des hommes, des femmes et des enfants vivants dans des fosses ; Irene et Josef ramassaient des myrtilles dont elle faisait des confitures. Les flammes jaillissaient des crématoires ; Irene suçait Josef et Josef prenait Irene. Plus de trois cent vingt mille juifs hongrois furent exterminés en moins de huit semaines".

Insoutenable. Tout comme la suite, la complaisance pendant toutes ces années. le romancier nous campe un Mengele aux abois, certes rongé par la peur mais toujours convaincu d'avoir oeuvré pour le bien du peuple allemand et sans l'once d'un remord. La force de son écriture fait mouche : on est choqué, voire dégoûté... et ?

Et alors je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir en tête pendant toute ma lecture le livre de Mémoires de Beate et Serge Klarsfeld qui ont consacré leur vie à la chasse aux criminels nazis et surtout à celle de leurs complices même implicites. Ceux qui préféraient "oublier" et passer à autre chose et qui sont la cause de beaucoup de temps perdu dans la traque. Et je ne peux pas m'empêcher de penser que ce roman n'apporte pas grand-chose en regard de ce fantastique travail. Et que peut-être, cette fois-ci la forme romanesque me gêne pour évoquer cette figure inqualifiable.

Je comprends que ce livre puisse fasciner, son écriture oeuvre dans ce sens. Mais je reste sur mon sentiment de malaise, plus encline à conseiller le livre des Klarsfeld à quiconque voudrait avoir une vision plus exhaustive des enjeux de ces traques pour l'avenir de l'humanité.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          170
C'est avec la minutie, la distance nécessaire, le professionnalisme d'un journaliste qu'Olivier Guez nous entraîne dans cette enquête sur la fuite de Josef Mengele, le médecin nazi surnommé l'ange de la mort depuis ses expériences visant à atteindre la pureté de la race dans le camp d'Auschwitz de mai 1943 à janvier 1945.

En juin 1949, Joseph Mengele débarque seul à Buenos Aires sous le nom de Helmut Gregor. Sa femme Irène et son fils Rolf n'ont pas souhaité le suivre. Aidé par un réseau d'anciens nazis déjà bien installé en Amérique du Sud, Mengele profite dans un premier temps de l'admiration de Juan et Evita Perón pour le fascisme.
« A la fin des années 1940, Buenos Aires est devenue la capitale des rebuts de l'ordre noir déchu. »
Adolf Eichmann y débarquera aussi en juillet 1950.

Grâce à l'argent de l'entreprise familiale des Mengele et au vaste réseau nazi, Mengele qui, entre temps a épousé sa belle-soeur par intérêt, vit tranquillement et richement en Argentine jusqu'à la guerre civile et la fuite de Perón au Panama.
Mais L'Allemagne se réveille, des juifs témoignent. En 1956, un mandat international est lancé contre Eichmann. Mengele, apeuré s'enfuit au Paraguay. Il obtiendra la nationalité paraguayenne en novembre 1959.

Après l'arrestation d'Eichmann, le Mossad s'intéresse à Mengele qui fuit, cette fois au Brésil. Un couple de fermiers, Geza et Gitta Stammer accepte de l'héberger, moyennant des récompenses financières de plus en plus exigeantes. Il faut dire que cet hôte est particulièrement encombrant et désagréable.
La traque se resserre de plus en plus, Mengele vieillit et devient de plus en plus acariâtre.

Le récit de Olivier Guez, sans jugement, se concentre sur les faits. Mais les aléas internationaux de la traque, le soutien intense du réseau nazi, les relations personnelles de Mengele avec ses proches mettent en évidence la complexité et l'atrocité du sujet. Nul besoin de s'attarder sur l'évocation de ses agissements pendant la guerre, de son comportement odieux pour comprendre toute la noirceur de cet homme.

Rolf, le fils de Josef Mengele évoque pourtant la question philosophique inévitable du devoir, de la responsabilité individuelle ou collective, du remords éventuel dans cette tragédie.
« le vieux n'éprouve-t-il aucun regret, aucun remords? Est-il la bête cruelle que les journaux décrivent? Est-il à ce point malfaisant et dégénéré? Peut-il l'aider à sauver son âme? Et lui, Rolf, est-il un être mauvais par sa faute? »
Peut-on encore se demander si ces nazis tortionnaires n'étaient « qu'un rouage parmi d'autres » et n'ont fait que leur devoir de soldat, ni plus ni moins qu'un pilote qui largue ses bombes sur une ville en territoire ennemi ?

D'une belle écriture littéraire, Olivier Guez propose davantage une enquête. Certes passionnante, juste et bien documentée. Mais le sujet reste difficile et le personnage si détestable que je ne serais pas allée naturellement vers ce roman. Constater qu'un tel bourreau s'en tire si bien en continuant à profiter des autres est insupportable. Mais cela ne peut être reproché à l'auteur.

Pour compléter votre lecture, dans un genre différent,plus romancé, je vous conseille Wakolda de Lucia Puenzo.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          160
L'ange de la mort, le docteur Josef Mengele…SS-Hauptsturführer, gardien de la pureté de la race et alchimiste de l'homme nouveau. Il commit ses atrocités – sans remords, ni regrets - au camp d'Auschwitz-Birkenau…

Il a échappé aux Armées alliées lors de son arrestation – en effet, il avait refusé d'avoir son matricule sur son corps – en conséquence il fut libéré plus tard !

Malgré des recherches des services du Mossad, il aura vécu en Argentine, Paraguay et au Brésil…Plus de trente ans de recherches infructueuses n'auront pas permis de mettre fin à cette cavale d'un des plus grands tortionnaires de l'Histoire.

Faut-il, de nouveau, livrer aux jeunes générations les exactions que peuvent commettre les hommes…fort probable, au fil de l'Histoire, la cruauté, l'absence de pitié, ont montré qu'après des cycles de paix, la voie de la destruction, sera toujours une constante de l'esprit humain.
Commenter  J’apprécie          158
Court et intense récit décrivant la folle cavale de l'un des tortionnaires les plus emblématiques de la Seconde Guerre. Ce livre constitue un important rappel à la mémoire de l'infamie idéologique qui nous a traversés au siècle dernier mais aussi des dangers posés par la compromission.

Belle lecture donc... mais grande?
Je ne sais pas. Cet ouvrage reste un peu bloqué au milieu du guet... roman biographique et non biographie, roman plus journalistique qu'explorateur des âmes et conscience... il ne fait qu'effleurer les choses en ne nous offrant que le fait, comme si les pires actes ne méritaient pas qu'y pose un regard interrogateur, que seules leurs condamnations comptent.

L'auteur voulait sans doute juste faire que ces douleurs restent vives dans nos mémoires et il y parvient brillamment mais il ne nous aide en rien à comprendre comment ce qui fut considérée comme l'une des cultures les plus riches et raffinées ait pu ainsi basculer dans l'innommable.

Une belle lecture pour moi un rien frustrante.
Commenter  J’apprécie          141
J'attendais beaucoup de ce roman. Peut-être trop, au vu des avis très positifs des autres lecteurs. J'ai essayé de comprendre pourquoi je suis mitigée au terme de ma lecture.
Côté positif :
- un sujet difficile mais au combien intéressant
- des informations vérifiées et de nombreuses sources
- tout au long de ma lecture, je repensais au témoignage (filmé par Claude Lanzmann dans les 4 soeurs) de Ruth Elias, victime de Mengele
Côté négatif :
- je n'ai vraiment pas aimé le style de l'auteur. Notamment l'utilisation de "formules choc" ("Irene suçait Josef et Josef prenait Irene. Plus de trois cent vingt mille juifs hongrois furent exterminés en moins de huit semaines."
- la première partie du livre ressemble à un catalogue. Autant lire un livre d'histoire... J'ai beaucoup plus apprécié la seconde partie, vraiment romancée bien que nourrie de recherches
- je reste sur ma faim. J'ai une impression d'être restée à la superficie des personnages et des phénomènes (dénazification, dictatures sud américaines...) Et sans doute lirai-je des ouvrages sur ces thématiques.





Commenter  J’apprécie          130
Ce récit retrace le parcours de Josef Mengele en Amérique latine où il a fui en 1949 afin d'échapper à une condamnation pour crimes nazis.

Ce périple à travers ce continent nous permet de prendre conscience que cet homme à l'intelligence rare l'a mise au profit d'une idéologie inhumaine. Et on peut aussi s'étonner, malgré son parcours, des soutiens logistiques et financiers dont il a bénéficié.

On peut aussi s'interroger sur son rapport aux autres et son aveuglement dans une cause qu'il a défendu jusqu'au bout.

En parallèle de son parcours, on voit la traque qui se met en place mais toujours en décalé. 

Bravo à l'auteur, journaliste essayiste, qui a su nous raconté cette cavale d'après guerre avec une écriture qui tient en haleine le lecteur.
Commenter  J’apprécie          130
La fuite et les différentes planques de Mengele en Amérique du Sud, aidé par des gouvernements soit fascinés par le troisième Reich soit peu regardants et par de nombreux Allemands expatriés admirateurs d'Hitler. Beaucoup, beaucoup de noms et une suite de situations : un travail d'historien mais pas un roman selon moi. Une lecture laborieuse
Commenter  J’apprécie          123




Lecteurs (4793) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3227 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}