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EAN : 9782234071834
232 pages
Stock (15/05/2013)
4.03/5   74 notes
Résumé :
En 1959, sur une route désolée en Patagonie, un médecin allemand pas comme les autres croise une famille argentine ordinaire et lui propose de faire route ensemble, afin d’être moins isolés. Ce médecin n’est autre que Josef Menguele.

Très vite, il est fasciné par l’un des enfants, une jeune fille qui porte le doux nom de Lilith et qui est bien trop petite pour son âge. La fascination semble réciproque : elle ne peut quitter des yeux cet homme si cult... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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En fuite en Argentine, Joseph Mengele rencontre fortuitement une famille Enzo, Eva et leurs enfants dont Lilith leur fille de 12 ans qui en paraît 8. Proche du nanisme, Lilith va immédiatement fasciner Joseph Mengele, quelle aubaine pour ce monstre !
Il va réussir à se faire héberger par ce couple dans une grande maison d'hôtes proche d'une clinique privée dont je vous laisse découvrir la spécialité.
Il va ainsi pouvoir tester une fois de plus ses hormones de croissance sur cette petite fille qui est complètement séduite par lui. Sa promesse ? elle va grandir, effectivement cette petite poupée va "grandir"...
Eva, la mère est enceinte et ce Mengele a décidément de la chance, Eva attend des jumeaux !!!
L'excitation de Josef Mengele est à son comble des jumeaux et une enfant proche du nanisme que demander de plus pour un tel monstre ?
Lucia Puenzo décrit une atmosphère ambivalente, pesante, où l'attirance, l'innocence, la suspicion, les interrogations, l'horreur se mêlent.
La profession d'Enzo qui fabrique des poupées va évidemment largement contribuer à alimenter les fantasmes de Mengele.
Troublant parfois à la limite du malsain ce roman mélange habilement la fiction à L Histoire.
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Sur la couverture, une poupée. Herlitzka, blanche, blonde, mais pas une poupée comme une autre. C'est le père de Lilith qui l'a fabriquée pour elle, et , à l'intérieur , il a mis un petit mécanisme qui lui donne un coeur qui bat.
En fait, c'est l'histoire de deux poupées, échangées par deux petites filles. Il y a aussi Wakolda, une poupée indienne mapuche , alter ego de Lilith au sang mêlé. Et trop petite pour son âge.
Les Mapuches originaires des Andes chiliennes ont été partiellement décimés par l'Argentine et le Chili en 1880. Guerre de conquête de territoire, mais aussi d'accès à deux océans. Mais il en reste, et c'est chez une de ces familles que la famille de Lilith est contrainte de s'arrêter une nuit . Là aura lieu l'échange des poupées. Ils ne s'arrêtent pas seuls, sur cette route difficile jusqu'à Bariloche, les suivait un inconnu. Enfin, pas inconnu pour tout le monde, il s'appelle Josef Mengele.
Médecin et chercheur nazi, fasciné par les anomalies morphologiques, en particulier le nanisme . La gémellité l'intéresse aussi. Il a d'ailleurs pu à loisir approfondir ses recherches sur les enfants en particulier à Auschwitz. Après, aussi, mais les patients potentiels étaient moins.. faciles à convaincre. Car après la libération des camps, Mengele est rentré tranquillement chez lui en Bavière où il a vécu 5 ans sans aucun problème.
Puis, prudemment, voyant que ,de façon étonnante pour lui, on recherchait ceux qui avaient pourtant fait consciencieusement leur travail pour l'obtention d'une race pure, il a émigré en Argentine rejoindre quelques camarades d'infortune. Il y a d'ailleurs vécu ( à part quelques alertes) sous son vrai nom toujours sans aucun souci. Un mandat d'arrêt avait été lancé en 1959 , mais les Argentins n'avaient aucune raison d'extrader un citoyen argentin, même s'il avait eu quelques soucis "politiques" ailleurs il y a longtemps. Les agents israéliens, par contre, le voyaient d'un autre oeil.

Tout cela est évoqué par petites touches dans le roman, nous fournissant le contexte historique. de même , si la présence de Mengele à Bariloche n'a jamais été prouvée, l'histoire de l'agent du Mossad , Nora Eldoc, est réelle.
Mengele s'est noyé au Brésil en 1979.

C'est au début de la traque par Israël que Luicia Puenzo situe son roman, qui est bien sûr une fiction. L'histoire de l'attraction réciproque entre un médecin très séducteur et manipulateur et une fillette de petite taille, très manipulatrice et futée aussi et qui attire tout de suite son attention. Attraction d'ailleurs pour la famille entière dont il va conquérir peu à peu la sympathie.La mère est allemande et enceinte de jumeaux. Nanisme et gémellité, l'extase!

C'est un roman très troublant, dérangeant, inquiétant , qui maintient le suspense jusqu'au bout. La " folie" de cet homme est esquissée mais presque toujours masquée par une apparence pseudo rationnelle , ce qui correspond d'ailleurs tout à fait au personnage tel qu'il est décrit dans ses activités antérieures. Mengele s'attachait beaucoup, parait-il , à recevoir les familles qui sortaient des trains avec la plus grande courtoisie. Et sélectionnait là les cas susceptibles de l'intéresser.
Importante aussi dans le roman , et tout à fait conforme, est la description d'une petite colonie argentino-allemande à Bariloche ( d'ailleurs, cela n'a pas changé..) . Nostalgique du 3 ème Reich , avec ses écoles à la discipline militaire enseignant en allemand, ses cliniques de chirurgie esthétique permettant à certains, un peu trop repérables, de changer de look. Mengele, lui, ne l'a jamais fait. La capture d'Eichmann l'a juste contraint à déménager un peu rapidement, il était le suivant sur la liste, mais il a bénéficié d'un réseau qui l'a protégé jusqu'au bout.

Très trouble et brillant roman, qui mêle une fois de plus Histoire et fiction.
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En 1959, en Patagonie, un médecin allemand, Josef Menguele, croise le chemin de Lilith, une fille qui le fascine par sa taille et son aspect. Une relation va très rapidement se développer entre les deux personnes. Une attirance mutuelle s'établit : le corps de la fille éveille la curiosité du docteur alors que Lilith est heureuse de se sentir le centre d'intérêt d'un homme de sciences.
Une lecture complexe, j'ai beaucoup aimé la plume de Lucia Puenzo mais j'ai été gênée par ce flou volontairement installé par l'auteur sur les réelles intentions de Josef Menguele. Il semble quand même aider la famille même si c'est intéressé. Et ces poupées que j'ai trouvé dérangeantes parce qu'à travers elles, on voit l'enfant maltraité…
Un roman qui permet de réfléchir longuement sur les massacres des Mapuches, ceux commis pendant la seconde guerre mais aussi ces expériences malsaines, perverses faites sur des êtres vivants… Une auteur argentine plaisante et troublante, que je relirai.
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Wakolda est le nom d'une poupée et tout dans cette histoire tourne autour des poupées, qu'elles soient blanches, blondes avec un corps en porcelaine parfait ou qu'elles soient le résultat d'un vulgaire mélange de bois grossièrement sculpté et de vieux chiffons.

L'auteur nous emmène dans des paysages fantastiques en Argentine, en compagnie d'une famille presque ordinaire et d'un homme qui lui, ne l'est pas du tout.
Les parents de Lilith se rendent à Bariloche afin d'y ouvrir une pension familiale dont ils viennent d'hériter, et en chemin, ils vont faire la connaissance d'un homme solitaire en fuite, l'ancien médecin nazi Joseph Mengele, qui va devenir totalement obsédé par Lilith, une gamine atteinte de nanisme.

L'intrigue repose sur des histoires encastrées les unes dans les autres, à l'image des poupées russes.
Il y a l'histoire de Lilith, l'histoire de sa mère qui a un héritage incertain, l'histoire de la traque de Joseph Mengele, l'histoire d'un homme qui fabrique des poupées, l'histoire d'un autre qui a passé sa vie à rechercher une certaine forme de pureté, l'histoire de peuples entiers qui ont été éradiqués, les Mapuches, les indiens qui vivaient en Amérique Latine, ou les centaines d'enfants ayant servis de cobayes humains pour des expériences atroces dans les camps de concentration, et enfin l'histoire d'un pays tout entier qui a accepté de fermer les yeux sur une ignominie.

C'est l'histoire de la recherche universelle de la perfection, avec tous les dommages collatéraux et les horreurs sans nom que cela entraîne, c'est aussi l'histoire d'une poignée d'hommes, de femmes et d'enfants, perdus dans un pays gigantesque, au milieu du vide et qui se débattent pour exister, chacun à leur façon.
J'ai dévoré ce roman dont le thème n'est certes pas léger mais qui m'a passionné de bout en bout.
Un roman coup de poing et coup de coeur.
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Mai 1960. Nous sommes en Argentine. le Mossad est sur le point d'organiser l'enlèvement d'Eichmann, le principal organisateur de la solution finale.
Une famille argentine quitte Buenos Aires pour se diriger vers Bariloche, en Patagonie, en bordure du somptueux lac Nahuel Huapi, station de ski très prisée des Argentins et centre d'une communauté germanophone nombreuse et influente, dont certains membres ne cachent pas leur sympathie pour les anciens nazis.
Une famille dont la mère, d'origine allemande, va recueillir l'héritage de sa mère, une pension de famille. En chemin, la route est longue de Buenos Aires à Bariloche, 1650 km, la famille va rencontrer un personnage très inquiétant qui voyage sous une fausse identité.
Ce personnage qui avouera ses compétences biologiques poussées va prendre en main la petite Lilith, jeune fille de douze ans qui accuse un retard de croissance et lui administrer des hormones de croissance.
La vie s'organise dans la pension jusqu'à ce que .. une agente du Mossad, ancienne victime des camps, vienne à la recherche de Joseph Mengele, qui a été localisé en Argentine.
Le roman est basé sur des faits historiques. L'atmosphère est saisissante.
L'auteur évoque un passé récent et peu recommandable de l'histoire de l'Argentine, à savoir les complicités sur place dont ont bénéficié des anciens nazis.
L'histoire du pays est évoquée aussi au travers du massacre dont ont été victimes les Mapuches et les Tehuelches, populations amérindiennes massacrées dans les années 1879 et suivantes et dont la déportation dans des camps avait été organisée par les gouvernements de l'époque.
La fin du livre m'a paru moins convaincante. On se perd un peu dans cette histoire de fabrication de poupées; le titre "Wakolda" est de fait le nom d'une poupée mapuche qui sera échangée contre la poupée de la petite fille héroïne de l'histoire, Lilith.
Ce livre en tout cas coupe le souffle et se lit d'une traite.
Les références historiques sont très fortes et l'auteur a le don de nous faire évoluer dans une atmosphère oppressante digne des plus grands thrillers.
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critiques presse (1)
Liberation
01 juillet 2013
Le quatrième roman de Lucía Puenzo remplit l’office avec le triple talent à quoi ses précédents nous ont habitués : regard pictural précis sur les personnages saisis dans les paysages, talent d’exposition des situations conduisant au malaise, sensibilité au point de vue de l’enfant sur la violence, la faiblesse, la puissance et la perversité des adultes.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- 1879. L'arrière grand-père de ma femme était gallois. Il a consigné tout dans ses Mémoires. Nous sommes allés jusque là-bas pour photographier les ruines de ces camps.
Après la campagne et la défaite indigène, la police des frontières est entrée en action: dès qu'elle détectait une famille indigène, elle la déportait vers un autre territoire..
Entre dix et vingt mille Indiens seraient passés par ces camps de concentration.
Deux cimetières spéciaux ont été aménagés en 1879, ce qui donne une idée de l'ampleur du génocide.
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Sur le génocide des Mapuches:

"Après la campagne et la défaite indigène, la police des frontières est entrée en action: dès qu'elle détectait une famille indigène, elle la déportait vers un autre territoire ... Entre dix et vingt mille Indiens seraient passés par ces camps de concentration. Deux cimetières spéciaux ont été aménagés en 1879, ce qui donne une idée de l'ampleur du génocide. L'autre stratégie était d'anéantir la communauté indienne en empêchant les naissances. Hommes et femmes étaient séparée, parents et enfants aussi, ces derniers étaient rebaptisés ..." p.131-132
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Enzo ne demanda pas pourquoi l'Allemand préférait n'est pas figurer sur le contrat.Il avait beau pressentir quelque chose d'étrange, la vie était plus facile quand on fermait les yeux.
Il accepta.
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- Et toi, tu es baptisée ? Demanda-t-elle.
Nora, qui avait passé toute son enfance dans un camp de concentration, estima que ce n'était ni le moment ni le lieu pour lui expliquer quelle était la relation qu'elle entretenait avec Dieu.
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Tomás sentit un noeud dans sa gorge, ce mélange de honte et de pouvoir que produit la première estocade de cruauté dans la vie de tout individu.
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Videos de Lucía Puenzo (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lucía Puenzo
Bande annonce du fil Le médecin de famille, adaptation du roman Wakolda de Lucía Puenzo
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