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3,58

sur 37 notes
Qu'il est facile de deviser, de disserter sur la marche du monde, tranquillement assis dans nos canapés, les yeux rivés sur son moyen (peu fiable) d'information.
Ce roman nous confronte avec la réalité que sont l'arrivée de migrants et nos bonnes intentions.
Ce qui aurait pu n'être qu'un banal stage en mer méditerranée pour six marins débutants, deux femmes et quatre hommes, accompagnés de leur moniteur de voile, tournent rapidement au drame et bien vite l'heure des choix arrivent.
Déjà cela avait été difficile de se retrouver sur ce voilier avec six individus aux personnalités fort différentes, de pouvoir trouver sa place dans ce groupe composé pour la plupart de personnes aux caractères bien trempés. Les confrontations fusent lors des repas et le narrateur d'origine syrienne se retrouve en prise avec Franck adepte du chacun chez soi.
La situation glisse et dégénère rapidement, chacun se retrouve donc en face de ses responsabilités, les incidents successifs durs et cruels nous emportent et balayent nos certitudes pour nous confronter à la réalité de ce qui se passe actuellement.
L'auteur distille ses informations au compte-gouttes nous laissant souvent dans le flou quant au passé de ses personnages. En fait ce n'est pas vraiment la question. La seule, la vraie, à laquelle nous ne pourrons pas répondre est : Et toi que feras-tu le moment venu ? Chuuuuuuuut ne répond pas tu vas dire une connerie !
Un roman en accélération permanente pour nos emporter dans une spirale d'événements, nous laissant à peine le temps de penser, de réfléchir, à l'instar de ses personnages qui doivent réagir devant l'urgence de la situation.
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6 apprentis marins et leur moniteur vont vivre une expérience des plus marquantes à bord d'un voilier en haute mer : la personnalité de chacun se révèle face aux situations dramatiques et aux décisions à prendre. Le thème des migrants est abordé d'une façon subtile et originale.

Écriture limpide, efficace et percutante qui sait émouvoir le lecteur.

Belle découverte pour ce premier roman de Johann Guillaud-Bachet ! Au plaisir de lire le prochain ouvrage !

Grand merci à la "bande du train" !
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Sept hommes dans un bateau

Pour son premier roman, dont on ressort secoué, Johann Guillaud-Bachet a choisi de parler des migrants sous un angle très original.

Ils devaient être huit à larguer les amarres, mais une défection conduira un groupe de six jeunes marins formés aux Glénans et ayant tous une petite expérience pour un stage de voile en Méditerranée supervisé par Vince, leur moniteur plus chevronné. Après les dernères courses, l'installation à bord et la répartition des cabines, le narrateur – et le lecteur – commence à se faire une idée plus précise de l'équipage : «Bertrand était notaire à Besançon, Franck dirigeait une boîte d'installation de cuisines à Lyon, Fred était dameur l'hiver dans une station de Savoie et bossait sur des chantiers le reste de l'année, Prune, responsable d'un magasin de vêtements de sport dans le centre de Montpellier et Alice, prof de fac en sociologie. À Paris. J'étais le seul à avoir un nom exotique et un parcours un peu plus compliqué. du coup, j'ai eu le droit à pas mal de questions, ce qui me faisait chier parce que je n'aimais pas parler de mon passé, de la Syrie, de la Turquie, et de mon arrivée en France. Seul Bertrand a eu l'air de capter qu'il fallait y aller mollo et que je n'allais pas faire office de téléfilm du dimanche soir pendant tout le repas. »
Si chacun a des motivations très différentes, on comprend que le narrateur, consultant dans une boîte d'informatique, entendant se prouver qu'il peut reprendre la mer, qu'il a envie de mettre d'autres images sur cette mer que celles qui continuent à le hanter. Celle des migrants noyés, celle de son père, celle des gilets rouges, celle du drame qu'il a vécu pour rejoindre l'Europe et la France.
Prune, qui partage son carré, a l'air de l'apprécier. Franck, dont une partie de la famille vient de Mayotte, raconte les histoires de passeurs qui arrondissent leurs fins de mois en faisant embarquer les clandestins sur leur kwassa kwassa avant de les lâcher à quelques mètres du rivage (un épisode prémonitoire alors que le 101e département français fait la une de l'actualité).
Après la friction de quelques egos chacun à l'air de trouver sa place, son rôle : prise de quart, repas, navigation, manoeuvres, repos. Jusqu'à ce moment où une grosse tempête est annoncée.
« Dans le carré, la carte de navigation était posée au centre de la table et Alice notait, quart d'heure après quart d'heure, notre progression. La tempête rôdait dans notre sillage et Vince était sceptique sur nos chances.
— C'est dur à dire, on avance vite mais je n'ai pas l'impression qu'on s'en éloigne. Après, rien ne nous dit qu'elle n'est pas en train de dévier vers le sud. de toute façon il faut s'attendre à passer un sale moment : même si on évite le coeur de la tempête, on va s'en prendre plein la gueule.
— On va s'en sortir ! Tu es là pour nous guider et on a un bon bateau, c'est toi qui l'as dit. »
Au fur et à mesure que les vents forcissent, même ceux qui étaient excités à l'idée de prendre un grain commencent à avoir peur. le premier drame arrive alors que le narrateur est à la barre et que Vince est sur le pont. Une énorme vague l'emporte :
« j'ai vu son corps passer par-dessus la banquette du cockpit et s'écraser sur le bastingage, il y est resté quelques secondes puis il a basculé par-dessus bord. J'ai vu ces bras et cette tête plantés sur la vague, dans ce gilet jaune, et cette vague immense s'est éloignée à une vitesse ahurissante, laissant le petit gilet jaune dans son sillage. »
Toutes les tentatives de retrouver leur moniteur s'avérant vaines, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) leur intime l'ordre d'arrêter les recherches pour essayer de se rapprocher au plus près d'un croiseur en route pour les secourir. Car le signal de détresse lancé par le voilier est également dû à la vilaine blessure que s'est faite Bertrand en tombant, se fendant littéralement le crâne.
Alors que le moral est au plus bas, ils reçoivent un appel de détresse d'un chalutier rempli de migrants et qui est en perdition. le temps presse et le débat s'exacerbe. Qui la marine française viendra-t-elle secourir en premier ? Faut-il d'abord penser aux Français ou aux migrants ? Les chapitres suivants seront l'occasion de scènes fortes, touchantes, qui vous feront toucher du doigt les drames qui se vivent en Méditérranée, mais vous feront aussi réfléchir au prix d'une vie humaine…
Pour son premier roman Johann Guillaud-Bachet a réussi une oeuvre singulière, sans jamais tomber dans la mièvrerie, bien au contraire. Jusqu'au dénouement, et c'est ce qui rend ce livre aussi juste, la mer va rester noire.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Autre roman de la rentrée littéraire de janvier 2018 découvert grâce à net galley et cette fois ci les éditions Calmann-Lévy : Noyé vif de Johann Guillaud-Bachet.
Six personnes (deux femmes, quatre hommes) vont faire un stage de voile sur un bateau. Ils vont passer une quinzaine de jours ensemble, sans se connaitre, en compagnie d'un moniteur. Ils quittent le le port de Sète pour voguer sur la Méditerranée.
Pourquoi notre narrateur, immigré syrien, est t'il sur ce bateau lui qui déteste l'eau et a vu cette même mer méditerranée emporter les siens sur un bateau, il y a longtemps ???
Nos quatre hommes, nos deux femmes et le moniteur vont apprendre à se connaitre, à défaut de s'aimer. Car il y a de sacrés personnalités sur ce voilier ! Et pas que de très sympathiques !
Tout se passe à peu près bien jusqu'à ce qu'une tempête se déclare, emportant dans les flots le moniteur. Nos six amateurs de voile sont en danger, ils appellent au secours mais ils ne sont pas seuls. Un bateau remplit de migrants émet sur le canal de détresse. Et tous deux sont à peu près dans la même zone à secourir...
Qui les militaires chargés de les secourir vont venir sauver en premier ? Nos six amateurs de voile ? Ou les migrants ?
Sacré dilemme, et sacré roman, très bien ficelé.
C'est une espèce de huit clos, nous sommes dans un voilier en compagnie de sept personnes.
J'avoue que je n'ai pas trouvé le narrateur hyper sympathique mais pour une fois, cela ne m'a pas dérangé. Il n'est pas si important que ça pour moi le narrateur. Et on peut comprendre ses sentiments vis à vis de certaines choses vu ce qu'il a traversé !
J'ai été agacé par certains personnages, et touchée par une des filles. Tout ce petit monde n'est pas forcément très sympathique donc, mais là encore le contexte fait que ce n'est pas très gênant.
J'ai lu ce roman très rapidement et avec plaisir.
Ayant lu le résumé et en sachant qu'il allait y avoir un choix à faire pour les secouristes, j'avais envie de savoir comment tout ça allait finir ! J'étais très curieuse de voir comment l'auteur allait finir son roman et j'avoue ne pas avoir été déçue.
Noyé vif est bien écrit, c'est dynamique, on ne s'ennuie pas une minute et l'ensemble est fort bien ficelé.
Je suis ravie de cette lecture en avant-première et je mets quatre étoiles et demie avec plaisir.
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Si on ne peut pas sauver tout le monde qui doit-on choisir ?

C'est avec cette seule phrase que ce roman a retenu mon attention.. cette fiction d'à peine 200 pages vous embarque avec ces six apprentis marins..

C'est un roman qui aborde le thème de l'exil, sous un angle assez neutre mais qui sonne tellement juste. le narrateur étant exilé lui même nous confronte à nos propres idées, avec des questions soulevées souvent percutantes.
J'ai beaucoup aimé le ton que l'auteur donne à la narration, tout à fait adapté à l'histoire, un ton incisif et presque insolent, pour nous rappeler que nous sommes dans une fiction et qu'il ne s'agit pas là de nous abreuver de leçons de morales..bien au contraire.
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Un roman qui une fois ouvert ne se referme pas, un esprit parfois bon enfant règne dans ce huis clos et pourtant il n'en est rien. le "vivre ensemble" est assez compliqué en général alors lorsqu'il s'agit de six personnes d'horizons et de niveau social différent cela peut vite devenir très intéressant, et c'est là que j'ai trouvé ce roman judicieux...Surtout quand on sait que le pire est à venir ou à revivre pour certains...
J'ai grincé des dents quelquefois avec quelques personnages ..surtout un..il n'aurait pas fallu que je fasse partie de cet "équipage" j'en aurais bien passé un par dessus bord ! Mais il ne faut pas se fier à ce que les autres veulent renvoyer de leur propre image...ca les rattrape toujours...

Beaucoup de questions se posent au fil de la lecture, le rythme est donné, l'intrigue principale se met en place et on attend qu'une chose ..savoir..savoir qui doit-on choisir?..Car en mer, on est pas français, on est marin.

Je vous conseille ce très bon roman qu'est Noyé Vif de Johann Guillaud-Bachet !
Lien : https://www.facebook.com/enc..
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Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique pour cette lecture. Noyé Vif est le premier roman de Johann Guillaud-Bachet. L'auteur nous entraîne donc sur un voilier , au bord duquel se trouve six apprentis marins et leur moniteur. D'apparence bien sous tout rapport, à l'exception du narrateur, dont on sait très peu de choses, ces six aventuriers en herbe prennent le large. 

Confrontés à l'isolement et au huis-clos, les personnages se livrent, apprennent à se connaître , et font part de leurs idéaux. Mais tout bascule quand une terrible tempête s'emmêle. 

Pour un premier roman, je l'ai trouvé très bien écrit. Court, énergique, et bien mené . le seul reproche que j'aurais à lui faire c'est de ne pas aller assez loin, de ne pas pousser les personnages un tout petit peu plus. Mais attention, on passe un excellent moment. 

Au-delà d'un simple roman de voyage ou d'un huis-clos relationnel , "Noyé-vif" dévoile la vrai nature de l'être humain. Car quand placé face à un danger imminent, il doit réagir vite , que fera-t-il ?

Suivra-t-il ses idéaux , ses règles, sa conscience ?

Ou l'instinct de survie réveillera-t-il l'égoïsme, l'individualisme, le rejet de l'autre, et la propension à fermer les yeux. 

Et vous  que feriez-vous à la place de Franck, Prune, Vince et les autres ?
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Point de noyade à signaler de mon côté, mais je me suis embourbée dans ce roman qui n'a pas tenu les promesses qu'il laissait entendre sur sa 4ème de couv.
J'imaginais un thème de roman un peu comme Juste après la Vague de Sandrine Collette : devoir choisir qui survit ou pas. Voilà ce que j'imaginais lire. Eh oui, on est un peu sadiques nous les lecteurs : on se délecte de ces situations inextricables qui nous font frissonner le temps de quelques pages et que l'on peut confortablement oublier une fois le livre fermé.
J'avais déjà le goût des embruns qui me salait la peau et je me régalais de passer quelques jours sur ce voilier, prête à en découdre avec les éléments et surtout les autres passagers : les effets néfastes de la promiscuité.
Hélas, la personnalité des personnages ne m'a pas convaincue. Ils m'ont paru un peu bancals. Leur profil psychologique m'a paru peu crédible, selon les situations. Alors forcément, je n'ai pas été embarquée dans l'histoire.
Les péripéties (pour ne pas dévoiler l'intrigue, si toutefois vous vous aventurez dans ce roman) m'ont également paru tirées par les cheveux. Et même si cela pourrait convenir à un naufrage, le roman finit en queue de poisson.
C'est dommage, car j'ai malgré tout bien aimé le ton du narrateur. Mais c'est tout.

Alors, faut-il le lire ? Non. Préférez le Sandrine Collette cité plus haut.
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Premier roman qui choisit de parler des migrants sous un angle nouveau.

Six jeunes marins prennent la mer à Sète, brièvement évoqué en quelques phrases, pour vivre une situation qui s'avérera bientôt dramatique au moment de choisir qui sauver lorsque surviendra un gros problème.

Sept hommes dans un bateau (car ils ont embarqué avec eux un moniteur de voile), mais ici rien à voir avec l'humour de Jerome K Jerome, vont affronter les éléments déchaînés de la mer avant d'être confrontés au choix cornélien que devront faire les autorités face au dilemme : sauver nos amateurs de voile ou le bateau de migrants, également en perdition qui se trouve dans la même zone à secourir…

L'écriture dynamique de ce jeune auteur lui permet d'avoir un ton incisif, à la limite de l'insolence où il fait fi de toute morale, notamment à propos de la description des personnages disparates de ce huis clos qui, bien que de milieux sociaux différents, doivent apprendre le vivre ensemble.
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Je remercie les éditions Calmann Lévy et Netgalley pour m'avoir offert la chance de lire le premier roman d'un nouvel auteur.

Même si je reste parfois dans ma zone de confort en lisant et chroniquant des auteurs déjà bien implantés, j'aime également découvrir de nouveaux auteurs et de nouveaux genres. Ici, je suis tombée en plein dans la nouveauté puisqu'il s'agit du premier ouvrage de Johann Guillaud-Bachet et ce fut une très bonne surprise.

La quatrième de couverture m'a fait directement pensé à celle du dernier livre de Sandrine Collette, « Après la vague », même si je ne l'ai pas encore lu. En tout cas, les thèmes abordés (immigration, peur de l'autre, terrorisme,…) sont d'actualité et ils ne sont pas abordés de manière mièvre mais juste et incisive.

On part à l'aventure avec 6 novices de la navigation et leur instructeur pour un stage de voile de deux semaines en Méditerranée. Alors que l'espace est confiné, on se trouve en compagnie de 6 fortes, mais totalement différentes, personnalités. Alors que l'exiguïté du bateau et la fatigue minent mêmes les plus vaillants après quelques jours, une terrible tempête éclate et les stagiaires deviennent alors les seuls maîtres à bord. Au même moment, un autre bateau composé de migrants envoie lui aussi un signal de détresse. Même si les secours promettent à chacun de venir les sauver, qui devraient être secourus les premiers ? La vie humaine a-t-elle la même valeur pour tout un chacun ?

Ce sont des questions simples à l'inverse des réponses qui ne le sont pas elles. L'auteur a le don de pointer le doigt là où ça fait mal et nous pose à nous, lecteurs, la question de ces remises en question.

J'ai trouvé que l'écriture était déjà bien aboutie pour un premier roman. Autant les descriptions sont nettes pour les paysages ou environnements, autant l'auteur nous laisse dans le flou quant aux personnages, les faisant évoluer et se découvrir au fil des pages. Ce n'est qu'après plus de la moitié du livre, qu'on se rend compte de toute la complexité du narrateur principal.

Il ne s'agit pas d'un très long livre (194 pages) et malgré tout, il se laisse apprécier doucement, sans qu'on ne veuille trop vite le finir. Les sujets abordés étant assez durs, ils ne sont pas bâclés par le fait que l'histoire est pourtant condensée. C'est un livre dont on ne peut que ressortir chambouler et pour un premier roman, je dis « Chapeau bas à l'auteur » !
Lien : https://musemaniasbooks.blog..
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Un quasi huis-clos sur l'océan, à bord d'un petit bateau-école. 7 personnages bien particuliers, dont le narrateur, syrien, réfugié politique.
L'écriture est limpide, contrairement a l'ambiance du roman qui vire de plus en plus à l'orage.
Un magnifique tableau social du meilleure et du pire de l'âme humaine et de celle de la société. Quand tout va bien, tout est beau, mais quand le temps se gâte, jusqu'où sommes nous prêts à aller?
Très dur à certains moments (je ne peux en dire plus pour ne rien spoiler). Un roman coup de poing très questionnant que je recommande particulièrement.
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