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EAN : 9782702166284
272 pages
Calmann-Lévy (02/01/2020)
4.39/5   28 notes
Résumé :
« Quelque chose les enveloppait. Un écho, un murmure de rage, qui démangeait les âmes, les épluchait, réduisait les corps au sang. ».

Ludo et David enchaînent les nuits à damer les pistes de ski pour un salaire de misère. Au coeur des montagnes qui les ont vus naître, le petit fûté et le géant naïf ont toujours veillé l'un sur l'autre. Lorsque David trouve un corps dans les bois, à moitié dévoré, Ludo décide de le cacher pour leur éviter des ennuis. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Dans une station de moyenne montagne où l'eau commence à faire défaut, ce qui n'empêche pas les canons à neige de fonctionner, tout est dirigé par trois frères sans scrupules qui sont prêts à tout pour que leur domaine continue à faire de l'argent grâce aux sports d'hiver. Ce sont les petits qui en font les frais, et notamment Ludo et David, qui ne sont pas sans rappeler les George et Lennie des Souris et des hommes de Steinbeck dont une citation est placée en exergue. Tout se dérègle un peu plus lorsque David découvre un cadavre à moitié déchiqueté en forêt. ● Même s'il se déroule dans un paysage blanc, c'est un roman noir, très noir, dérangeant, oppressant, peu agréable à lire. L'intrigue est cousue de fil blanc, il n'y a pas besoin d'être très malin pour deviner l'issue du roman dès les premières pages. L'ombre tutélaire de Steinbeck me paraît beaucoup trop présente. Les descriptions sont un peu trop poétiques pour moi. le sous-texte écologiste manque de nuances, c'est très manichéen. Bref, malgré les critiques dithyrambiques des lecteurs de Babelio, je n'ai pas tiré un grand plaisir de cette lecture.
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Paru au début 2018 dans son premier roman « Noyé vif », Johann Guillaud-Bachet nous avait transporté sur les mers et plus particulièrement en Méditerranée. Avec beaucoup d'humanité mais aussi doté d'un brin d'humour noir, l'auteur y abordait des thèmes très d'actualité comme la peur de l'autre, le terrorisme et l'immigration.

Il a été pour moi une très bonne surprise (voir ma chronique complète : https://www.musemaniasbooks.be/2018/04/08/noye-vif-de-johann-guillaud-bachet-roman/). C'est pourquoi lorsque l'on m'a proposé son second opus à la lecture, j'ai sauté sur l'occasion. Cette seconde lecture confirme pour moi le talent de ce jeune auteur, à tenir à l'oeil.

Après la mer, Johann Guillaud-Bachet place son décor au coeur d'un petit village de moyenne-montagne, dont toute l'activité tourne autour de la station de ski. Ludo et David sont deux collègues ouvriers dameurs des pistes : David est un géant à l'âme d'enfant, tandis que Ludo se trouve englué dans une vie à mille lieues de celle dont il aurait pu rêver. Un jour, David découvre un cadavre à moitié dévoré par les sangliers. Afin de préserver David, Ludo décide de cacher le corps. Mais quelque chose se trame dans la forêt : l'eau vient à manquer, les animaux se rapprochent des habitations, le temps se réchauffe dangereusement. Mais qu'est-ce qui rode autour du village, échauffant autant les esprits humains qu'animaux?

Encore une fois, cet auteur aborde des thèmes très présents dans l'actualité comme le réchauffement climatique, la protection des animaux, l'environnement, l'invasion du milieu touristique dans la nature. A travers ce huit-clos montagnard, il nous pousse à nous interroger sur nos propres comportements.

Maîtrisant habilement le suspens au fil des pages, l'histoire évolue dans une ambiance pesante dans laquelle le lecteur peut ressentir le climat électrique animant les personnages. A bien des égards, j'ai été touchée par David, force de la nature à l'âme si pure et son amitié avec Ludo.

Roman noir très agréable à lire malgré la dureté de certains passages, la tragédie est latente tout du long pour finalement se clore en un aboutissement effroyable. le style d'écriture abouti et très travaillé ainsi que ces sujets engagés en font un livre qui mérite d'être connu et lu.

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour leur confiance!
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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La soif des bêtes Johann Guillaud-Bachet publié chez Calmann Levy
#Lasoifdesbêtes #NetGalleyFrance.
Une petite station en Haute-Savoie, la vie de tous tourne autour de l'activité touristique. il faut pour cela profite à tous de la neige, de la neige, de la neige à tout prix même si le temps est exceptionnellement doux, si la sécheresse est omni-présente
Ludo et David sont deux amis, des inséparables, alors lorsque David découvre un mort dans les bois Ludo vole à son secours. Pas bien beau le mort, les bêtes l'ont éviscéré à moitié bouffé! Ludo prend les choses en mains et la vie reprend son cours et eux leur lancinant travail de dameurs saisonniers parce qu'il faut bien vivre.
Pour parler de ce roman je ne vois qu'un mot , c'est OVNI. C'est noir, sanguinolent, cela sent le FER à plein nez, la violence est là sous-jacente et une fois de plus si le puissant écrase le faible il ne faudrait pas oublier que les bêtes ont soif!
Je pourrais aussi vous parler de .. mais non je pense que vous devez absolument découvrir le pourquoi du comment et accompagner Ludo, David au bout de leur chemin.
Un très grand merci aux éditions Calmann-Levy pour ce partage , il ne me reste plus qu'à me plonger dans Noyé vif le premier roman de Johann Guillaud-Bachet, un auteur que je vais suivre c'est certain.
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Quel plaisir de découvrir cette prometteuse nouvelle plume !
En prologue, Johann Guillaud-Bachet cite Des souris et des hommes, rien de moins. Ça pourrait paraître prétentieux, pour un deuxième roman, mais non. le ton est donné. Dès les premières pages, on est saisi d'amour et de crainte pour ce géant doux de la forêt, David, un déficient intellectuel qui avec son ami Ludo font partie des saisonniers sous-payés qui dament les pistes d'une station de ski huppée des Alpes françaises.
Peu à peu se révèle la vie ratée de Ludo, son couple qui vacille, tandis que de son côté David prend soin des animaux sauvages, qui depuis peu, se comportent étrangement. le duo découvre un cadavre dans la montagne. Insidieusement, la tragédie se trame dans ce petit monde étriqué d'un village de montagne où se côtoient des villageois plutôt rustres et des nantis peu sympatiques, avec des ingrédients que l'on connaît bien tels le sempiternel appât du gain, et le réflexe de la meute qui stigmatise les êtres différents...
La langue de Johann Guillaud-Bachet est superbe, il décrit la nature avec des mots magnifiques, on sent tout son amour des bêtes et de la montagne et tout son talent pour bâtir un drame qui vous prend aux tripes !
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David est un homme très grand, physiquement, avec un esprit et une âme d'enfant. Son ami, Ludo, est malin, mais il est torturé et tiraillé entre ses envies de s'élever socialement et ses qualités de coeur. Sa femme ne l'admire plus, il sent qu'il risque de la perdre. Lui, qui a failli ne jamais naître, n'a jamais trouvé sa place et a fait de l'alcool, un refuge.


Lorsque David découvre un corps, dévoré par les bêtes, Ludo décide de le cacher, dans l'écurie du premier, qui vit isolé. Les deux hommes sont dameurs sur les pistes de ski et ils attendent le moment opportun pour enfouir le mort, sous la neige. Bien qu'ils ne soient pas responsables, David culpabilise et s'attache au défunt. Il prend l'habitude de lui parler. Il s'inquiète aussi du mal qui envahit la forêt : alors que la station produit toujours de la neige artificielle, l'eau manque partout ailleurs ; les comportements des animaux et des hommes changent. Pour le jeune homme, ils sont atteints du fer.


La soif des bêtes commence par la découverte du corps et la scène est sanglante. Au début, j'ai pensé lire un thriller et j'ai découvert un livre inclassable. Il est vrai qu'il est composé de suspense et qu'il est très noir. Certaines scènes sont difficiles à lire. Les mots sont si bien choisis que j'ai eu la sensation de sentir l'odeur de putréfaction, de voir les plaies et le sang qui coule. Mais lorsque la folie s'empare des hommes, certains passages sont déchirants. J'étais éblouie par la beauté du texte et j'ai eu les yeux remplis de larmes. Johann Guillaud-Bachet a planté des épées dans mon coeur de défenseur des animaux et a tourné les lames. Mon regard était ancré dans l'âme des bêtes que certains ont prises pour cible.


Il n'y a qu'un amoureux de la cause animale qui peut écrire un texte aussi fort. le message de l'auteur est humaniste et prône le respect de la nature...


La suite sur mon blog...



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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Puis les rires s’estompèrent et les doigts se raffermirent. Le premier coup de feu retentit. Le renard tituba, s’avachit dans l’herbe froide. Il eut un bref glapissement, un dernier sursaut obstiné l’amena à grappiller quelques centimètres vers l’ombre protectrice des pins. Son regard s’accrocha aux halliers en bordure, aux bourgeons délicats des églantiers, aux tapis renaissants de serpolet, primevères et violettes qui guettaient le soleil du printemps, aux toiles enchevêtrées encore blanchies de gel, aux terriers secrets dans l’ombre des grands arbres, ils étaient si proches, l’appelaient, quelques enjambées à quémander encore à la vie qui le quittait. Puis un second coup de feu lui éclata la cervelle et le corps roux s’affala sans bruit dans l’herbe tendre.
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Kevin éructait ses mots, l’œil noir et belliqueux, les poings serrés comme des attrapes-colères. Valère roulait sa clope, il le coupa sans lever les yeux.
— Qu'est-ce que t'en sais que les Cornado prennent de l'eau ?
— Je le sais ! Tout le monde le sait.
Valère sortit son briquet et en fit lentement jouer la molette.
— Tout le monde le sait ?
Valère fit le tour de la table avec les yeux, un rire serré au coin de la bouche, avant d'ajouter, comme personne ne bronchait :
— Ils ont leur captage, non ? L'eau qui jaillit sur leur terre, c'est pas la leur ?
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Les derniers parents saluèrent Ludo, il tendit parfois la main, d’autre fois l’orchidée naine. Le temps s’était tordu dans son esprit, gisait sur lui-même. L’espace, lui, s’écarquillait : la place enflait, la distance jusqu’à sa femme devenait infranchissable, des milliards de kilomètres entre deux astres déchirés. Il était tout petit, infime, crotté, un vieux météore, alors que le grand Wyatt, astre rayonnant, faisait rougir sa femme, fondre les glaces millénaires. Il la voyait rire aux éclats, sourire, séduire, prête à entrer dans l’orbite d’une nouvelle étoile. Autant de choses qu’il était incapable de susciter chez elle.
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Videos de Johann Guillaud-Bachet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Johann Guillaud-Bachet
Ana Gramme Johann Guillaud-Bachet a publié son second roman en janvier 2020 aux Éditions Calmann-Lévy : "La soif des bêtes" mêle suspense, humanité et animalité dans une station de montagne, où l’eau se fait rare et où le Mal insidieusement s’installe...
Écoutez l'auteur nous parler de son parcours, de son dernier roman, et des projets à venir !
La rencontre est animée par l'équipe d'Anagramme.
-Dans le cadre du festival L'échappée Noire 2020 -
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